Background

Le Burkina Faso est enclavé au cœur de l’Afrique de l’ouest avec une superficie de 274.000 km2 et une population de 13 millions d’habitants. L’économie du pays est essentiellement basée sur l’exploitation des ressources naturelles car elle repose en grande partie sur l’agriculture et l’élevage.

En effet, le secteur rural (agriculture, élevage et foresterie) occupe 90% de la population active, contribue pour 39% au produit intérieur brut et est tournée vers les cultures vivrières qui occupent 80% des superficies, soit à peu près 2,5 millions d’hectares. La production agricole est fortement dominée par les céréales (sorgho, mil, maïs, riz, fonio), quoique les oléagineux (arachide, sésame, karité) occupent une place importante mais variable selon les années et est quasiment destinée à l’autoconsommation.

Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du pays devant le coton qui reste une ressource importante. Néanmoins, les secteurs productifs qui dépendent des ressources naturelles tels que l’agriculture, l’élevage, la foresterie, la pêche, le tourisme, les mines, etc. continuent d’être la courroie d’entraînement des autres secteurs économiques comme le commerce, les transports, et les agro-industries.       

Le coton et les mines sont les premières sources de devises du pays. La contribution de l’environnement à l’économie nationale a été évaluée à 44,6 % du PIB en 2008 soit environ 1500 milliards de FCFA. D’ailleurs près de la moitié de la valeur ajoutée produite au Burkina Faso provient des activités qui sont en lien direct avec les ressources naturelles.

L’économie burkinabè, essentiellement agro-sylvopastorale est extrêmement vulnérable aux aléas climatiques. C’est pourquoi, le régime pluviométrique conditionne le bien-être économique et social de même que les disparités en termes de développement entre les trois zones climatiques du pays.

En outre, le Burkina Faso est confronté depuis plusieurs années à de graves problèmes de dégradation des ressources naturelles et environnementales, en partie liés aux changements climatiques, à l’activité humaine mais également à des politiques publiques non appropriées.

 Face à ces multiples défis, le pays a mis en place des politiques de développements qui visent à réduire la pauvreté grâce à une accélération de la croissance sur la base de l’exploitation durable des ressources naturelles. Ainsi le pays a élaboré des documents de politique de référence, comme la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement durable (SCADD), le Programme National du Secteur Rural (PNSR), la Politique Nationale du Développement Durable (PNDD), le Programme National d’Investissement dans le secteur de l’Environnement et du Développement Durable (PNIEDD).

Pour répondre aux multiples défis, le pays est accompagné sur ces différentes politiques par des partenaires au développement comme l’Initiative Pauvreté Environnement (IPE) sur les questions d’intégration (mainstreaming) des problématiques pauvreté-environnement dans les processus de planification, des politiques et budgets, sur les questions d’économie verte par les initiatives Partnership for Action on Green Economy (PAGE) et Swith Green Africa et tant d’autres initiatives de partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Contrairement aux orientations de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide et la mise en cohérence des programmes des Partenaires Techniques et Financiers, les questions de coordination posent toujours quelques problèmes.

A ce jour, le cadre de concertation du  groupe de Partenaires Techniques et Financiers se réunit régulièrement sur les questions stratégiques sur le secteur mais aussi les mécanismes de coordination de la mise en œuvre. Néanmoins, des problèmes de coordination dans l’action de ces Partenaires Techniques et Financiers  subsistent. 

Au niveau gouvernemental, à part le conseil des ministres il n’existe pas de cadre de concertation sectoriel au niveau ministériel pour permettre au Ministre de l’Environnement et du Développement Durable de bien porter la voix du secteur auprès de ses homologues des autres secteurs (Economie et Finances, l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire, Ressources Animales et Halieutiques, Eau et Assainissement, Décentralisation, Mines et Carrières, etc) sur les aspects stratégiques et transversaux du développement durable.

Toutefois, il existe des  instances programmatiques de haut niveau comme la conférence du CONEDD, le pays a également développé au niveau sectoriel plusieurs cadres de concertation et de coordination pour mieux mettre en œuvre les différentes politiques et programmes et créer plus de synergies dans les différentes interventions et approches de développement. Les comités de pilotage et comités techniques de projets sont des lieux de coordination même si des duplicatas ou manque de coordination peuvent être constatés.

Au regard de la nécessité d’avoir des concertations multisectorielles pour prendre en compte les problématiques de développement de façon coordonnée, il importe de renforcer le dialogue entre les secteurs (agriculture, mines, pêche, finance, etc.) et aussi entre les différents acteurs institutionnels (institutions publiques, société civile, secteur privé, etc.) pour rendre la mise en œuvre des objectifs de développement plus effectif.

L’opérationnalisation de ces cadres de concertation et de coordination rencontre des contraintes et blocages qui affectent négativement leur efficacité et efficience. Il est à noter que la plupart des cadres de concertation et de coordination mis en place ne répondent pas réellement aux attentes et besoins du pays et ne sont pas également en adéquation de leurs objectifs originels pour la plupart des cas.

Duties and Responsibilities

Objectif général de l'évaluation:

L’objectif de cette évaluation est d’apporter des compléments d’analyses sur la cohérence, l’efficience et l’efficacité des cadres de concertation et de coordination en lien avec les objectifs Pauvreté-Environnement inscrits dans les politiques de développement mais aussi les politiques sectorielles et locales et proposer des recommandations pour améliorer l’efficacité des cadres de concertation et de coordination.

Objectifs spécifiques:

De manière spécifique, il est attendu du consultant de: 

  • Conduire une analyse de  l’état actuel des cadres de concertation et de coordination;
  • Diagnostiquer la pertinence et l’efficacité de ces cadres de concertation et de coordination existants ou à créer.
  • D’apporter les éléments complémentaires devant aider à renforcer l’efficacité de ces cadres de concertation et de coordination;
  • Partager et valoriser des exemples de cadres multi-acteurs de concertations existants dans d’autres pays à problématiques similaires;
  • Proposer des orientations devant aider à dynamiser les secrétariats des cadres de concertation et de coordination en stimulant les échanges;
  • Renforcer les capacités des acteurs de  ces cadres à tous les niveaux des différents partenaires impliqués dans leur animation;
  • Analyser les processus qui aboutissent à leur meilleure opérationnalisation et animation continue.
  • Juger et estimer les changements immédiats à apporter aux cadres de concertation et de coordination mais aussi les impacts sur le moyen et long terme;
  • Fournir des recommandations pour accroitre l’efficacité des cadres de concertation et de coordination et les bénéfices attendus dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de développement durable de même que la gestion de l’efficacité de l’aide au développement et du budget national.

Les résultats attendus:

L’évaluation de l’efficacité des cadres de concertation et de coordination sera sanctionnée par un rapport et un support numérique. Les recommandations et suggestions devront être intégrées. Ce rapport intégrera en plus de la partie introductive puis analytique, les chapitres suivants:

  • Les options et recommandations pour opérationnaliser les cadres de concertation et de coordination, identifiées à partir des analyses diagnostiques;
  • Les mécanismes institutionnels, politiques, et financiers d’animation de ces cadres de concertation et de coordination;
  • Les impacts socio-économiques de ces cadres sur la réduction de la pauvreté et la gestion durable de l’environnement.

Un rapport de mission qui contiendra l’ensemble des activités menées au cours de la mission. Au cours de l’étude le consultant devra s’assurer que tous les groupes et partenaires requis sont consultés et engagés dans le processus. A la fin de l’étude, le consultant devra développer une note politique avec des orientations claires sur une stratégie de l’opérationnalisation des cadres de concertation et de coordination.

Méthodologie  et de durée de l'évaluation.

L’évaluation sera conduite par un consultant international  qui va recourir à toute la panoplie d’outils disponibles pour collecter et analyser les informations pertinentes. En particulier, elle sera basée sur:

  • La revue et l’étude de la documentation clé (études et informations financières, rapports de consultations, documentation relative aux cadres de concertation et de coordination ainsi qu’aux programmes et projets y associés, etc.);
  • Les rencontres et entretiens avec les acteurs concernés, les partenaires, les personnes ressources;
  • L’observation et la participation dans les rencontres des cadres de concertation et de coordination;
  • Les questionnaires individuels ou de groupe;
  • Les techniques participatives ou toute autre méthode de collecte de l’information pertinente;
  • L’exploitation et l’analyse des informations collectées en vue de la production du rapport.

La durée totale de la consultation est de 45 jours ouvrables y compris les ateliers de validation.

Competencies

Compétences fonctionnelles:

  • Etre familier(ère) avec le fonctionnement des agences des Nations Unies;
  • Une expérience avec le Système des Nations Unies, en particulier le PNUD et une bonne connaissance de son mandat est un atout;
  • Etre capable de travailler en équipe, de communiquer et d’assurer un leadership;
  • Faire preuve d’initiative, de réactivité, d’objectivité, d’organisation et avoir une bonne méthodologie dans l’exécution du travail d’évaluation.

Required Skills and Experience

Éducation:    

  • Diplôme universitaire niveau Master 2 (au moins Bac+5) en sociologie des organisations, en socio-économie, planification/management des organisations ou études du développement.
Expérience:
  • Avoir un minimum de dix (10) années d’expérience professionnelle dans le domaine des évaluations stratégiques et de programme, de la planification, de la coordination et la direction d’activités relatives au développement;
  • Avoir une bonne connaissance et une expérience prouvée de travail sur les questions de lutte contre la pauvreté et de gestion durable de l’environnement;
  • Avoir une bonne connaissance des techniques d’évaluation, et justifier d’une bonne capacité dans  la conduite d’une évaluation indépendante avec une compréhension claire des objectifs, du contenu et des processus de réalisation du travail d’évaluation demandé;
  • Avoir réalisé des évaluations   similaires en termes de nature et d’envergure dans la conduite d’étude d’évaluation de cadres de concertation et de coordination;
  • Démontrer une bonne compréhension des TdR/Approche méthodologique/Calendrier de travail proposée.

Langue(s):

  • Français;
  • La bonne maîtrise de l’Anglais est un atout.

Document à inclure lors de la soumission de la proposition.

Les Consultant(e)s intéressé(e)s doivent présenter un dossier de candidature comprenant:

Une proposition technique:

  •  Note explicative sur la compréhension des termes de référence et les raisons de la candidature;
  • Brève présentation de l’approche méthodologique et de l’organisation de la mission envisagées.

Une proposition financière:
La proposition financière doit indiquer
  • Le montant total/somme forfaitaire globale. Afin d'aider le PNUD Burkina Faso dans la comparaison des offres, chaque proposition financière comprendra une ventilation détaillée du montant forfaitaire, incluant;
  • Les honoraires du consultant (indemnités journalières X nombre de jours ouvrables prévus).

CV du consultant: 

  • L'expérience acquise dans des projets similaires;
  • Les copies des diplômes et attestations obtenues;
  • Au moins 3 références.

Toutes les candidatures doivent être faites en ligne sur le site web du PNUD au plus tard le jeudi 07 août 2014 avec la mention « Recrutement d’un consultant international pour l’évaluation de l’efficacité des cadres de concertation et de coordination existants en faveur de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso».

Il ne sera donné de suite qu’aux candidatures pour lesquelles l’Organisation aurait exprimé un intérêt.