Background

L’économie malienne se concentre dans le secteur primaire (36% du PIB) et tertiaire (35,6 % du PIB).
Le secteur secondaire (28% du PIB), est  peu développé.

L’économie malienne a subi de plein  fouet les conséquences de la crise politique et sécuritaire avec un taux de croissance économique de -0,4% en 2012 contre un taux de croissance de 2,7% en 2011. Ce recul de l’activité économique est imputable entre autres à:

  • La suspension des financements extérieurs pour les trois derniers trimestres de 2012;
  • La contraction des investissements directs étrangers en 2012; 
  • Au recul de l’activité dans le secteur secondaire qui a enregistré une baisse de 2,9% en 2012 contre une croissance 8,1% en 2011;
  • A la contraction de 6,7% de l’activité du secteur tertiaire contre croissance de 3,8% en 2011.

La crise a entrainé 3 558 pertes d’emplois formels enregistrées essentiellement dans les secteurs de l’hôtellerie, du touriste et des BTP.
 
Le nouveau contexte créé à partir de la fin du premier semestre 2013 (amélioration de la situation sécuritaire suite à l’intervention de l’armée française et le déploiement de la MINUSMA aux côtés de l’armée malienne, normalisation de la situation politique avec la réussite des élections générales), a contribué au retour effectif de presque tous les bailleurs qui avaient manifesté leur soutien au Mali lors de la Conférence de Bruxelles en annonçant une aide financière de 3,25 milliards d’Euro sur lesquels 1,48 milliards d’euros ont été mobilisés en 2013. En 2013, le Mali connait un début reprise de l’activité économique avec un taux de croissance de 1,7%. Cette croissance devrait s’accélérer en 2014 (6,5%) avec retour des partenaires techniques et financiers (l’aide passant par le Budget de l’Etat représenterait 8,3% du PIB en 2014 contre 6,1% en 2013 et 0,7% en 2012), la reprise de l’activité dans les secteurs des BTP et des services. 

Le Programme d’Action du Gouvernement (PAG) 2013-2018 aligné sur le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la pauvreté (CSCRP), doit permettre au Mali de faire face à des défis majeurs :

  • Consolider l’unité et la réconciliation nationales et assurer la sécurité des personnes et des biens;
  • Approfondir les réformes en matière de décentralisation;
  • mettre en place des institutions fortes et crédibles;
  •  Accroître l’accès et la participation citoyenne au système politique;
  •  Améliorer la performance de l’administration et assurer la transparence et la redevabilité dans la gestion de la chose publique; (6) augmenter l’accessibilité et la qualité des services publics;
  •  Assurer la relance économique, renforcer la résilience aux chocs et promouvoir l’emploi des jeunes et des femmes.

La problématique de la croissance au Mali est une préoccupation majeure du Gouvernement et des Partenaires Technique Financiers (PTF). Ainsi, l’une des orientations fortes de la nouvelle stratégie est de mettre l’accent sur la croissance et le développement des secteurs productifs. Le scénario volontariste considéré dans le CSCRP (2012-2017) table sur un taux de croissance de 7% en moyenne sur la période. L’ambition du Gouvernement est d’accélérer la croissance économique en faisant du développement de l’agriculture le moteur de celle-ci et du secteur privé son vecteur. Les PTF avaient souligné la pertinence de la stratégie proposée et recommandé de préciser l’ordre séquentiel de mise en œuvre des mesures envisagées. Ils avaient recommandé, parallèlement, l’accélération des réformes structurelles (secteurs financiers bancaire et non bancaire, télécommunications, coton, énergie) en vue d’améliorer les performances globales du pays. Aussi, l’accélération de la croissance implique le maintien d’un cadre macroéconomique stable, l’amélioration de la gestion des finances publiques et la mise en œuvre de la réforme de l’administration. 

Les revues du CSCRP ont montré que l’économie malienne a connu une croissance moyenne annuelle en deçà de l’objectif de 7%. Le niveau de la croissance enregistré n’est pas suffisant pour entamer une forte réduction de la pauvreté qui touche 43,6% de la population. Les enseignements tirés de la mise en œuvre du CSCRP 2007-2011 et du contexte de sortie de crise doivent aider à mettre  l’accent sur les principaux défis de développement du Mali. Des questions clés relatives à l’accélération de la croissance pour réduire la pauvreté, à la maîtrise de la vulnérabilité face aux aléas climatiques, ainsi qu’à la maîtrise de la croissance démographique apparaissent déjà comme des insuffisances dans la mise en œuvre du CSCRP. Au regard des tendances actuelles, le Mali devra redoubler d’efforts dans la conduite des réformes structurelles et la gestion de l’économie pour atteindre les objectifs de développement plus ambitieux.

Il a donc été prévu de conduire des travaux d’élaboration de la stratégie de croissance autour d’un Groupe ad hoc de travail. Ce Groupe de travail, comprend le Direction de la Planification et du Développement (DNPD), l’INSTAT, la BCEAO, la Cellule CSLP, le FMI, la Banque Mondiale, l’AFD, le Pool Technique et le PNUD. Le Groupe de travail est ouvert à d’autres structures nationales ou des PTF intéressés à se joindre aux travaux.

Le CSCRP devra tenir compte des enseignements tirés de la mise en œuvre du CSCRP II afin de ne pas affronter les mêmes obstacles que l’actuel a pu rencontrer. A cet effet, il est souhaitable que le CSCRP 2012-2017 ait un caractère opérationnel nettement affirmé et focalisé davantage sur les thématiques comme la promotion des pôles régionaux de croissance, les changements climatiques, le développement urbain et la croissance démographique.

Objectif:

L’objectif global de l’étude est d’évaluer la mise en œuvre de la stratégie d’accélération de la croissance économique et proposer des orientations en vue d’accélérer et de rendre la croissance pro pauvres dans le cadre de la mise en œuvre du CSCRP 2012-2017 et du PAG 2013-2018.

Objectifs de l’étude:

Le but de la présente étude est l’élaboration d’une Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) et Pro pauvre au Mali.
Un recul important de la pauvreté au Mali, tout comme un progrès substantiel vers les OMD, passera nécessairement par une croissance économique qui sera non seulement forte (7 à 8%) par an  mais aussi favorable aux pauvres. La mise en œuvre du CSCRP et du PAG, devrait reposer sur une politique affichée de croissance accélérée qui s’appuie sur des leviers favorables aux pauvres tels que le développement local, l’accès aux Services sociaux de base, la promotion de l’emploi pour les couches les plus défavorisées, etc.

Cette Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) devrait se baser sur trois orientations majeures:

  • Accélérer la croissance au Mali pour la porter à un taux de 8% en moyenne par an pour toute la durée du CSCRP et du PAG (2013-2018), et de deux chiffres au-delà de 2018;
  • Rendre la croissance plus efficace dans la lutte contre la pauvreté par la création massive d’emplois;
  • Rendre la croissance directement profitable aux pauvres par le développement local et l’accès aux services sociaux de base.

L’atteinte de ces objectifs ne sera possible que si le pays exploite mieux son potentiel en s’appuyant sur les leviers de croissance, à savoir:

  • La mise en place d’un environnement des affaires de classe internationale pour favoriser les investissements étrangers et nationaux;
  • La promotion accrue des secteurs prioritaires déjà identifiés par une approche filière visant le développement des chaînes de valeur.

Duties and Responsibilities

Principales missions:

  • Détermination des Sources de la Croissance : Identification des grappes de croissance;
  • Il s’agit, à l’issue de l’état des lieux de la mise en œuvre de la Stratégie de Croissance au Mali, de réaliser une SCA orientée vers l’approche des Grappes;
  • Réaliser (ou actualiser) une analyse du tissu économique pour identifier les sous-secteurs et filières les plus porteurs au Mali;
  • Identifier les contraintes qui freinent la croissance au Mali, notamment celles liées aux facteurs de production;
  • Organiser des discussions thématiques avec les acteurs publics et privés pour la sélection des grappes de croissance;
  • Définir avec les acteurs une approche de développement des filières basée sur une « les chaînes de valeur », en mettant l’accent sur le renforcement de la valeur ajoutée dans lesdites filières;
  • Proposer un schéma de configuration du dispositif de fonctionnement des grappes de croissance au Mali;
  • L’objectif de ce volet est d’impulser une concertation entre acteurs de chaque Grappe autour d’un programme d’actions visant une forte augmentation de la production et l’amélioration de la qualité et de la compétitivité des produits;
  • L’objectif final étant une meilleure compréhension de l'environnement des affaires dans lequel évoluent les entreprises maliennes et examiner quels sont les secteurs disposant d'un fort potentiel de croissance pour lesquels le Mali disposerait  d'un avantage comparatif.

Missions spécifiques:

  • Le chef de mission sera chargé de la coordination globale de la mission;
  • Il établira le diagnostic global des facteurs de croissance au Mali en s'appuyant notamment sur les diagnostics des filières élaborés par les experts locaux;
  • En collaboration avec ces derniers, il donnera des avis recommandations sur le potentiel des filières étudiées et examinera les questions transversales qui se posent, relatives  à la formation, la qualité des produits (normes) et process, la fiscalité et la législation ainsi que  la commercialisation.

Le diagnostic de ces filières  devra prendre en compte l'ensemble des aspects de la filière, en partant de l'aval de la filière, à savoir de façon générale et non exhaustive les aspects suivants: la production, la transformation, la commercialisation, l'exportation.
Les marchés cibles à viser (offre/demande) susceptibles d'entrainer un développement de la filière de l'aval vers l'amont devront être identifiés.
Enfin, les experts devront faire l'état des lieux des secteurs étudiés en dégageant leurs potentialités et leurs contraintes. 

Détermination des Conditions de la Croissance : Mise aux normes de l’Environnement des Affaires:

  • Faire un état des lieux des résultats des différentes réformes qui ont été initiées au Mali en vue de l’amélioration du climat des affaires;
  • Etablir une configuration de groupes thématiques de concertation pour la poursuite et le suivi des réformes, en tenant compte des critères du « Doing Business »;
  • Elaborer un plan de relance du dialogue public-privé en s’appuyant sur les leçons tirées du PASC et du LPDSP;
  • Proposer un schéma institutionnel de conduite du processus d’amélioration de l’environnement des affaires;
  • Les progrès déjà réalisés en matière de consolidation de la paix, de réformes de la justice et du secteur de la sécurité en général ainsi que la mise en place de l’API, constituent des pas importants vers la réalisation d’un tel environnement;
  • Les groupes thématiques devraient s’orienter vers l’amélioration du système fiscal, la facilitation de l’accès aux infrastructures de base, la réforme des différents codes, etc.;
  • A ce titre, la réhabilitation/renforcement du Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI) sera nécessaire.

Les objectifs spécifiques de la mission sont:

  • Etablir des diagnostics approfondis de quelques secteurs à identifie;
  • Dans chaque secteur, l'expert fera une analyse détaillée de la filière en portant une attention particulière au marché en étudiant l'offre et la demande des produits concernés;
  • De plus, il examinera dans chaque secteur, les questions de formation, de qualité des produits et process, de fiscalité et législation, de commercialisation;
  •  Etablir un diagnostic global sur la base des enseignements tirés des diagnostics sectoriels, identifiant les contraintes majeures, notamment institutionnelles, qui limitent le développement des filières;
  • Ce diagnostic reprendra les questions transversales de la formation, de la qualité des produits et process, de la fiscalité et la législation ainsi que de la commercialisation;
  • Il donnera des avis et recommandations sur les appuis à apporter aux secteurs d'activités porteurs de croissance et à la compétitivité du secteur privé malien.

Resultats Attendus:

Au terme de cette évaluation, les résultats suivants doivent être atteints:

  • Le bilan de la mise en œuvre de la SCA au Mali;
  • Un nombre optimal de Grappes de Croissances identifiées et établies avec le Secteur Privé ;
  • Un schéma directeur de développement des grappes élaboré ;
  • Le dispositif de fonctionnement et d’animation des grappes configuré ;
  • Les groupes de travail sur les réformes visant l’amélioration de l’environnement des affaires établies ;
  • Des propositions de pilotage et d’ancrage institutionnel de la Stratégie de Croissance Accélérée formulées.

Organisation du travail et responsabilités du groupe de travail:

  • Le document bilan des réformes et les perspectives, ainsi que la proposition d’agenda de réformes sera préparé par les structures gouvernementales sous la responsabilité de la Cellule CSLP avec l’appui du Consultant;
  •   Les services techniques et les PTF mettront, chacun en ce qui le concerne, les informations et les documents utiles à la disposition du Consultant.

Cahier de charge du Consultant:

  • L’étude sera dirigée par un consultant international assisté de 3 consultants nationaux;
  • Les Consultants travailleront sous la responsabilité du Groupe de travail, qui comprend la Cellule CSLP, la Direction de la Planification et du Développement (DNPD), la DNSI, la BCEAO, le FMI, la Banque Mondiale et le PNUD, l’AFD;
  • Il pourra consulter d’autres organisations ou experts pouvant contribuer aux travaux.

La mission d'expertise sera menée par une équipe de quatre personnes :

  •  Un expert principal/chef de mission;
  •   Trois experts nationaux.

Competencies

Compétences Organisationnelles:

  • Intégrité en accord avec les valeurs et les normes éthiques de l’ONU;
  • Fait le plaidoyer pour la vision, la mission, et les buts stratégiques des Nations Unies;
  • Flexibilité et une adaptabilité aux aspects culturels, de genre, de religion, de race, de nationalité et d’âge.

Compétences Fonctionnelles:

  • Développement et efficacité opérationnelle;
  • Capacité d’appuyer l’identification, la formulation, la mise en œuvre des programmes et projets de développement, y compris en contexte instable;
  • Capacité de communication avec les différents partenaires, agences du SNU, ONG, le gouvernement.

Gestion et leadership:

  • Focalisé sur les résultats;
  • Répond de manière constructive aux appréciations;
  • Aborde constamment le travail avec énergie et ponctualité, ainsi qu’avec une attitude positive et constructive;
  • Démontre de solides compétences en communication orale et écrite;
  • Démontre une ouverture au changement et la capacité de gérer des situations complexes; Bonne résistance au stress.

Required Skills and Experience

Education :

  • Etre titulaire d’un diplôme supérieur, bac + 4/5, dans le domaine des sciences économiques et sociales ou du suivi -évaluation.

Expérience :

  • Solide expérience en stratégies et politiques de développement, en matière de suivi et d’évaluation de politiques publiques, particulièrement dans le domaine de la pauvreté;
  • Avoir une bonne connaissance du Mali et du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP);
  • Disposer d’au moins dix (10) ans d’expérience dans le suivi- évaluation des politiques publiques, et plus particulièrement l’analyse macroéconomique, l’élaboration de stratégie de croissance et l’analyse de la pauvreté dans les pays en développement ;
  • Avoir une bonne expérience dans la formulation des politiques macroéconomiques (croissance économique, réformes structurelles, diversification économique, compétitivité, etc.);
  • Avoir une maîtrise des approches et théories de la croissance ;
  • Avoir une parfaite connaissance du processus de mise en place et de fonctionnement de stratégie de croissance accélérée et pro pauvre.

Barème d’évaluation:

Le consultant est évalué sur la base des points suivants dans son offre technique :

  • Qualification / éducation : (20 points);
  • Expérience professionnelles : (35 points);
  • Compréhension de la mission (10 points);
  • Méthodologie pour mener à bien sa mission (15 points);
  • Chronogramme réaliste (10 points);
  • CV détaillé en lien avec la mission (10 points); 
  • L’offre financière sera demandée aux candidats techniquement qualifiés. 

Durée de l'étude:

  • La durée de l’étude est de 60 jours ouvrables à compter la signature du contrat par le consultant;
  • A l’issue de ce délai, les consultants devront déposer un rapport provisoire qui sera discuté par le Gouvernement et les PTF;
  • Les observations et les remarques seront prises en charge dans le rapport final à transmettre dans un délai 15 jours suivant la transmission de celles-ci.