Background

Comme dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, l’évolution de la microfinance au Togo pourrait être globalement scindée en trois périodes : une première période d’émergence dans les années 80 caractérisée par la création de mutuelles et coopératives d’épargne et de crédit ainsi que de projets à volet crédit et microcrédit à partir des zones rurales ; une seconde période, entre 1993 et 1997, de mise en place du cadre juridique régissant le secteur de la microfinance et une troisième période de consolidation et de professionnalisation qui a débuté avec le regroupement de certaines structures sur fond de concentration dans les zones urbaines.

Au Togo, de 2004 à 2013, la promotion du secteur financier décentralisé s’est faite à travers la stratégie nationale de la microfinance (SNMF) dont les actions ont permis de contribuer à lutter contre l’exclusion financière en opérant sur le renforcement des capacités institutionnelles et financières des institutions de microfinance (IMF). A partir de 2012, sous l’impulsion de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI), une stratégie de développement du secteur financier (SDSF) est mise en œuvre au profit du secteur financier global.

Les objectifs opérationnels visés au titre du secteur de la microfinance sont les suivants:

  • (i) améliorer la mise en œuvre du nouveau cadre réglementaire et la supervision;
  • (ii) redresser et assainir le secteur;
  • (iii) accompagner la diversification et la professionnalisation de l’offre de services de microfinance; et
  • (iv) améliorer la protection des bénéficiaires par une meilleure formation et éducation financière.

Au 30 juin 2013, le secteur compte 204 institutions de microfinance dont 112 institutions regroupées en huit (8) réseaux autorisés, cinq (5) institutions constituées sous forme d’association et 92 Systèmes de Financement Décentralisés (SFD) unitaires. Le secteur de la microfinance s’est développé rapidement au cours des dix dernières années. La clientèle est passée de 62.400 bénéficiaires en 1995 à 312.995 en 2004 et à plus de 1, 3 millions au 30 juin 2013. Cette croissance démontre le dynamisme du secteur de la microfinance qui attire de plus en plus des demandeurs de services offerts par les agents de la finance décentralisée. Le portefeuille d’activités a également enregistré une croissance très forte avec un encours de dépôts qui est passé de 5,5 à plus de 128 milliards FCFA entre 1995 et décembre 2013 et un encours de crédits qui est passé de 3,8 à 109 milliards FCFA sur la même période.

Toutefois, cette croissance cache beaucoup de dysfonctionnements. Depuis 2010, le secteur de la microfinance est menacé par l’incapacité de certains SFD à rembourser les dépôts de la clientèle et à honorer les échéances des emprunts bancaires. Cette situation est caractérisée par:

  • Le nombre croissant d’institutions en difficultés ou en cessation de paiements/activités généralement dû à des problèmes de gestion et de gouvernance. Ce nombre est passé de 34 SFD à 49 SFD de 2011 à 2012. Les causes de cette situation se résument notamment par le non-respect des dispositions réglementaires, le non-respect des normes prudentielles, la faiblesse du dispositif de contrôle interne, la dégradation accentuée de la qualité du portefeuille, la non fiabilité des informations financières et la défaillance du système d’information et de gestion (SIG);
  • L’existence d’un nombre de plus en plus croissant de structures exerçant sans agrément qui ne font donc l’objet d’aucun contrôle et qui ferment sans rembourser les dépôts des clients. Au 30 août 2014, il est recensé 130 institutions exerçant sans agrément dont 63 n’ont pas du tout introduit de dossiers de demande d’agrément.

Face à cette situation dégradée du secteur, il s’avère nécessaire d’inverser cette tendance pour d’une part, asseoir un environnement institutionnel favorable au financement et pourvoir à l’accompagnement du développement et d’autre part, protéger les intérêts des usagers, préserver leur confiance dans les SFD, sans provoquer un resserrement de l’offre de services financiers particulièrement à l’endroit des populations défavorisées (femmes, jeunes et ruraux). La stratégie s’entend sur le développement diversifié du secteur et non sur l’accroissement de sa concentration. L’objectif est de disposer de réseaux plus forts, capables d’initier une émulation du secteur qui soit positive et profitable aux populations.

Duties and Responsibilities

Mandat du consultant

La présente mission a pour objet principal l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie d’assainissement du secteur de la microfinance au Togo.

Cette stratégie reposera sur quatre (4) objectifs spécifiques:

  • Protéger les intérêts de la clientèle et préserver la confiance des usagers des SFD par l’exclusion ou le redressement des SFD en difficultés ainsi que par une surveillance et un contrôle accrus du secteur assorti de sanctions, afin de s’assurer du respect de la réglementation et de prévenir les défaillances éventuelles;
  •  Renforcer les capacités des SFD afin d’améliorer leur professionnalisme dans l’offre des produits et services financiers aux populations;
  • Promouvoir l’expansion quantitative et qualitative des produits et services financiers diversifiés et adaptés, afin d’en permettre l’accès aux populations les plus défavorisées;
  • Améliorer le cadre institutionnel en vue d’une gestion dynamique et performante axée sur les résultats de la stratégie nationale.

Résultats attendus

Au terme de la mission, le secteur doit disposer d’un document de stratégie d’assainissement du secteur assorti d’un plan d’actions opérationnel prenant en compte notamment:

  • Les mesures d’assainissement et de prévention des difficultés sont proposées;
  • Les mesures de renforcement des capacités techniques et institutionnelles sont recensées;
  • L’adaptation de l’offre à une demande de plus en plus diversifiée et répondant aux populations, activités et zones exclues, marginalisées et éloignées dans une logique de la finance inclusive;
  • La mise en place des outils de gestion axée sur les résultats (GAR) est assurée.

Competencies

Valeurs intrinsèques:

  • Démontrer son intégrité en se conformant  aux valeurs et  aux normes morales de l'ONU;
  • S’inscrire dans la vision, la mission, et  favoriser la réalisation des objectifs stratégiques du PNUD
  • Démontrer sa capacité à exercer dans un environnement multiculturel sans discrimination de genre, de religion, de race, de nationalité et de sensibilité;
  •  Démontrer la rigueur dans le travail, une grande disponibilité, une aptitude à travailler en équipe et un esprit d’initiative élevé;
  • Disposer de qualités intrinsèques lui conférant un bon sens de l’analyse, d’objectivité, d’intégrité, de rigueur, de bonne moralité, de dynamisme, de capacité relationnelle et sens du contact humain.

Professionnalisme:

  • Aptitude à faire des analyses, à en tirer des conclusions pertinentes et à faire des propositions constructives; capacité à rédiger des rapports de qualité en français.

Leadership:

  • Aptitude à travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire de haut niveau et à insuffler une dynamique de changement.

Planification et organisation:

  • Faire preuve d'une aptitude à planifier et à organiser son propre travail.

Communication:

  • Etre capable d’écrire de façon claire et concise et de bien s’exprimer oralement.

Aptitude technologique:

  • Bonne maîtrise de l’outil informatique (Word, Excel, Power point, Outlook)

Travail en groupe:

  • Aptitude à interagir, à établir et à maintenir les relations de façon effective aussi bien avec les collègues, le supérieur hiérarchique qu'avec des personnes ayant des cultures différentes, d’autres partenaires nationaux et internationaux;
  • Disposer des qualités de travail en équipe et démontrer une aptitude au travail sous pression;

Required Skills and Experience

Éducation:

  • Avoir un niveau minimum de Bac+5 en management, finances, Banque, gestion, ou tout autre diplôme équivalent.

Expérience:

  • Justifier d’au moins 10 années d’expériences dans la restructuration ou le redressement d’institutions financières, dont cinq (5) ans dans le redressement des SFD;
  • Avoir une bonne compréhension de l’approche sectorielle et du concept de la microfinance;
  • Disposer de solides expériences dans la conduite de diagnostics et d’élaboration de stratégies nationales sectorielles, en particulier d’assainissement du secteur de la microfinance;
  • Avoir une bonne connaissance de la stratégie d’assainissement du secteur financier en général et en particulier pour les systèmes financiers décentralisés;
  • Avoir une bonne connaissance du secteur de la micro finance en zone UEMOA;
  • Maîtriser les outils informatiques et les logiciels usuels (Texte, Tableur, Graphique, PowerPoint, etc.) et la messagerie électronique.

Langue:

  • Disposer d’excellentes aptitudes en communication écrite et verbale en français;
  • La connaissance de la langue anglaise étant un atout.

Durée de la mission

Le temps imparti pour cette mission est au maximum quarante-cinq (45) jours ouvrables pour l’élaboration, la restitution et la validation du document. La mission est exécutée à Lomé.

Documents à inclure dans la soumission de la proposition

Les Consultant(e)s intéressé(e)s doivent présenter un dossier de candidature comprenant les éléments suivants:

Une Proposition Technique: (Enveloppe/Fichier N°1):

  • Note explicative sur la compréhension des Termes de Référence et les raisons de la candidature;
  • Brève présentation de l’approche méthodologique (assortie d’un chronogramme) et de l’organisation de la mission envisagée;
  • CV incluant : L’expérience acquise dans des projets similaires et au moins 3 références.

P11 dûment rempli et signé, téléchargeable à l’adresse suivante http://www.tg.undp.org/content/dam/togo/docs/P11_Personal_history_form.doc.

Une Proposition Financière: Contrats forfaitaires (enveloppe/Fichier N°2)

La proposition financière sera soumise sur la base de l’approche forfaitaire.
La proposition financière prévoit un montant forfaitaire et précise les modalités de paiement sur base de produits/délivrables précis et mesurables (qualitatifs et quantitatifs) même si les paiements seront effectués par tranches ou en une seule fois à l'achèvement total du contrat.

Afin de faciliter la comparaison des offres financières par le service demandeur, il est recommandé de demander aux candidats au Contrat Individuel de fournir une ventilation de ce montant forfaitaire. Les consultants doivent indiquer/détailler dans leurs propositions financières les coûts des billets d’avions aller-retour (si applicable), les honoraires, les frais de séjour et le nombre de jours de travail prévus. Le PNUD n'accepte pas les coûts de voyage qui excèdent ceux du billet en classe économique. Si un consultant désire voyager en classe supérieure, il devra le faire sur ses ressources propres.

En cas de voyages non prévus dans les TDR, le paiement des coûts de voyage (y compris les billets d’avion, l’hébergement, et les dépenses des terminaux) doit être convenu entre le Bureau du PNUD et le consultant individuel avant le voyage et devra être remboursé.

Par ailleurs, les candidats voudront bien noter que les paiements ne pourront être effectués que sur la base des produits livrés, c'est à dire sur présentation du résultat des services spécifiés dans les TdR et après acceptation du responsable désigné par le PNUD.
Les candidats pourront être invités ou contactés par téléphone à la fin du processus d’évaluation technique. Aucune note ne sera donnée à cet entretien, mais il sera utilisé pour valider les points donnés au cours de l’évaluation technique et permettra de mesurer/évaluer la bonne connaissance du candidat de l’objet des TDR.

Evaluation:

Analyse cumulative (Note Pondérée)

Le contrat sera attribué au/à la consultant(e) dont l'offre aura été évaluée et ayant reçu la note la plus élevée sur l’ensemble préétabli des critères pondérés technique et financier spécifiques à cette invitation.

Pondération: la pondération retenue, pour l’évaluation des offres, est la suivante:

  • Pourcentage de l’offre technique: 70%;
  • Pourcentage de l’offre financière: 30%.

Seuls les candidats ayant obtenu un minimum des 49 points seront pris en considération pour l'évaluation financière. Après vérification de l'adéquation entre les propositions financière et technique, chaque offre financière recevra une note financière (Nf) calculée par comparaison avec la proposition financière la moins disante (Fm) de la manière suivante : Nf = 30 x Fm / F (F étant le montant de la proposition financière évaluée).
Pour finir, les propositions seront classées en fonction de leurs notes technique (Nt) et financière (Nf) combinées, avec application des pondérations (70% pour la proposition technique ; 30% pour la proposition financière) pour aboutir à une note globale (NG = Nt+Nf).
 
L’Offre sera adjugée à l’égard de la soumission ayant obtenu la note totale pondérée la plus élevée tout en tenant compte des principes généraux du PNUD (coût et efficacité). Le PNUD ne s’engage en aucun cas à choisir forcément le Consultant offrant le plus bas prix.
 
Principaux critères de sélection

Eligibilité pour l'évaluation technique (Oui/Non):

  • Avoir un niveau minimum de Bac+5 en management, finances, Banque, gestion, ou tout autre diplôme équivalent;
  • Justifier d’au moins 10 années d’expériences dans la restructuration ou le redressement d’institutions financières, dont cinq (5) ans dans le redressement des SFD.

Notation de l'offre technique (70 points):

  • Disposer de solides expériences dans la conduite de diagnostics et d’élaboration de stratégies nationales sectorielles, en particulier d’assainissement du secteur de la microfinance: (10 pts);
  •  Avoir une bonne connaissance de la stratégie d’assainissement du secteur financier en général et en particulier pour les systèmes financiers décentralisés: (20 pts);
  • Avoir une bonne connaissance du secteur de la micro finance en zone UEMOA: (10 pts);
  • Niveau de compréhension de la mission par le consultant, approche méthodologique et cohérence de la proposition avec les TdR:  (30 pts).

La Proposition doit être soumise par e-mail à l’adresse procurement.tg@undp.org , ou déposée sous pli fermé au siège du PNUD (40, avenue des Nations Unies, à Lomé). La mention «Consultant national  pour l’élaboration d’un document de stratégie d’assainissement du secteur de la microfinance au Togo» devra figurer sur le pli déposé ou en objet de l’e-mail envoyé.

Les candidatures féminines sont vivement encouragées.

Toute demande de clarification doit être adressée par courrier électronique à l'adresse e-mail indiquée ci-dessus.