Background

Le Gouvernement du Burundi vient d’élaborer en partenariat avec les mandats tripartites et ses partenaires techniques et financiers (Mai 2014) son document de  Politique Nationale de l’Emploi (PNE) suite au constat du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté de deuxième génération (CSLP II), pour la période 2012 – 2016 qui, parmi ses quatre axes programmatiques, met l’action sur « la transformation de l’économie burundaise pour une croissance forte créatrice d’emploi ». À cette fin, le gouvernement entend poursuivre la mise en œuvre de sa politique de croissance accélérée par des investissements dans certains secteurs et branches de production, en s'appuyant sur des stratégies visant à créer des emplois par l'utilisation des ressources locales.

Le document de politique nationale de l’emploi  préconise de faire de l’emploi un élément essentiel des stratégies de lutte contre la pauvreté, et souligne qu’il est important d’agir avec plus d’efficacité en direction du marché du travail tant formel qu’informel. Il part des deux faits stylisés suivants : (i) d’une part, l’obtention d’un emploi indépendant ou salarié représente pour les pauvres le meilleur moyen de s’affranchir de la pauvreté et d’autre part les jeunes constituent, aujourd’hui le réservoir le plus important en matière de capital humain et le potentiel immense en terme de compétences par rapport aux besoins de l’économie et aux défis sociaux et environnementaux du pays.

Les indicateurs du marché du travail (estimés à partir de l’enquête Démographique et de Santé (EDS 2010)- la seule base de données la plus récente) font état d’un taux de sans-emplois estimé à 12% pour les hommes et 20% pour les femmes. Ces chiffres indiquent que le chômage est plus marqué chez les femmes que les hommes. De plus, 56% des hommes et 70% de femmes sans emplois ont moins de 30 ans, mettant en exergue le chômage des jeunes comme le défi majeur que doit relever la PNE en plus de la question de la féminisation du chômage relevé ci-dessus. En moyenne, le taux de non emplois est estimé à 17.3%, soit presque trois fois la moyenne enregistrée pour l’ensemble des pays à revenus intermédiaires (6,4% en 2008).

De plus 58% des hommes âgés de 15-59 ans et 69 % des femmes âgées de 15-49 ans qui ont déclaré ne pas travailler ou ne pas avoir travaillé au cours de 12 derniers mois sont sans instruction avaient un niveau primaire incomplet. Ceci met en exergue le deuxième défi : celui des compétences et de l’employabilité.

Le document de Politique Nationale de l’Emploi a relevé deux autres défis majeurs qui affecteront l’offre de travail à long terme : la question démographique et le développement de l’emploi en milieu rural.

C’est dans ce contexte que le Gouvernement burundais, à travers le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale, et avec l’appui de ses partenaires, voudrait se doter d’une Stratégie de mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Emploi.

Duties and Responsibilities

L’objet de cette mission est principalement d’élaborer un projet de stratégie assortie d’un plan d’actions pour la mise en œuvre la Politique Nationale de l’Emploi. Il s’agira du plan d’action opérationnel qui accompagnera la PNE pour la première phase de sa mise en œuvre couvrant les 5 années (2014-2019). En tant que tel, le plan d’actions doit établir un ordre de priorités dans les actions à entreprendre au cours de cette période parmi l’ensemble des objectifs fixés par la PNE et reposera sur les axes stratégiques identifiés. Il doit adresser, dans toute sa dimension, la problématique de l’emploi à travers un programme qui permettra de fédérer et de donner un cadre global aux interventions des différents partenaires et acteurs , basée sur une complémentarité des apports, qu’ils soient financiers, techniques ou autres, permettant ainsi une réponse cohérente et pérenne.

Les résultats attendus porteront sur:  

Un Plan stratégique de mise en œuvre de la Politique Nationale de l’emploi qui coordonnera les flux d’initiatives et de contributions pour la promotion de l’emploi, notamment en faveur des jeunes est élaboré. Il s’agit du plan d’action opérationnel qui accompagnera la PNE avec une attention particulière sur sa composante « emploi des jeunes » pour la première phase de sa mise en œuvre couvrant les 5 années (2015-2019). Ledit Plan devra également porter une attention particulière sur : (i) la décentralisation de la PNE ; (ii) la mobilisation dynamique des acteurs au niveau local ; (iii) l’articulation de la PNE avec le développement local ; (iv) le point sur les besoins de financement ; (v) la formalisation du secteur informel (capacités de création d’emploi, génération des ressources locales) ; (vi) le développement des compétences et de l’emploi local et le cas échéant le rôle de l’économie sociale et solidaire mettant en exergue l’opportunité et la faisabilité des initiatives de financements suivants :

  • Fonds d'aide aux jeunes entrepreneurs - Soutien à la prochaine génération d'entrepreneurs par l'intermédiaire de mentorat, de fonds de démarrage et d'activités de rayonnement;
  • Fonds d'innovation pour les jeunes - Soutien aux jeunes dans la direction et la gestion de la recherche industrielle de même que du développement et de la commercialisation. Il soutiendrait également les jeunes entrepreneurs dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur;
  • Fonds d’appui au développement d’initiative paysanne- promotion de l’emploi et de la formation professionnelle, en milieu rural;
  •  Un plan d’action 2015-2019 est proposé, avec l’identification des secteurs clés d’activités ayant un fort potentiel de croissance et de création d’emplois sur base des études thématiques sur lesquelles s’est fondée l’élaboration de la politique nationale de l’emploi, les conclusions des Etats Généraux de l’Emploi, les recommandations du Document de la Politique Nationale de l’ Emploi et/ou tout autre étude ou   analyse économique disponible sur le pays;
  • Les estimations de coût sont effectués et planifiées sur la durée du plan d’actions, et une proposition pour la mobilisation des fonds est faite;
  • Les impacts et effets des actions sont définis en termes de : (i) nombre et qualité des emplois ; (ii) renforcement des dispositifs institutionnels d’encadrement ; (iii) pérennisation mise en œuvre de la politique nationale de l’emploi qui coordonnera les flux d’initiatives ; et (iv) contributions en faveur de la promotion de l’emploi des jeunes. Il s’agit du plan d’action opérationnel qui accompagnera la PNE particulièrement dans sa composante « emploi des jeunes » pour la première phase de sa mise en œuvre couvrant les 5 années (2015-2019).

Sous la supervision du Chef de L’Unité des Politiques et Stratégies du PNUD et du Directeur Général du Travail et du Perfectionnement Professionnel, le travail du Consultant International à recruter consistera à réaliser principalement les tâches ci-après :

  • Dresser une « cartographie » des principales interventions en cours en matière de création d’emplois ainsi que les principaux partenaires impliqués dans ce domaine;
  • Examiner toutes les politiques nationales ayant un impact sur la création d’emplois et identifier les axes et actions prioritaires à mettre en œuvre pour soutenir la mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Emploi;
  • Elaborer la stratégie de mise en œuvre de la PNE en procédant à une analyse quantitative et qualitative de la situation par rapport à l’obligation d’emploi afin d’identifier les objectifs et les leviers d’action;
  • Tirer de manière participative avec les parties prenantes clés, les principaux enseignements des initiatives en matière d’insertion et de promotion de l’emploi des jeunes;
  • Assurer l’articulation entre les politiques sectorielles de croissance économique et l’emploi des jeunes suivant une approche basée sur la formation professionnelle pour l’employabilité, l’analyse des chaines de valeurs et les projections sur les créneaux porteurs;
  • Assurer l’articulation entre les investissements orientés dans les secteurs de croissance et la prise en compte de la composante « création d’emplois » dans tous les projets et programmes  à réaliser au niveau sectoriel.
  • Examiner les opportunités de financement, entre autres, par la micro finance et l’appui conséquent au développement de l’auto emploi des jeunes, y compris dans l’économie informelle;
  • Analyser les possibilités que le processus de décentralisation offre en matière d’emplois, y compris à travers la promotion des emplois verts;
  • Analyser les possibilités d’ un programme national de soutien à l’emploi qui permettra de fédérer et de donner un cadre global aux interventions des différents partenaires et acteurs, basée sur une complémentarité des apports, qu’ils soient financiers, techniques ou autres, permettant ainsi une réponse cohérente et pérenne;
  • Proposer  le costing des activités de mise en œuvre de la PNE sur la période 2015-2019.

Livrables considérés :

  • Un document de stratégie de mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Emploi intégrant un plan d’actions prioritaires sur une période de 5 ans. Ce document devra définir les résultats attendus, les acteurs concernés, les indicateurs de performance, les coûts indicatifs, et un mécanisme de pilotage et de suivi évaluation;
  • Une note conceptuelle pour la mobilisation des fonds, avec identification de partenaires potentiellement intéressés et proposition de l’approche appropriée;
  • L’animation d’un atelier de validation regroupant toutes les parties prenantes sur base d’un rapport provisoire délivré deux semaines avant la fin de la mission et l’élaboration d’un rapport final tenant compte des observations dudit atelier.

Competencies

Compétences fonctionnelles:

  • Bonnes aptitudes interpersonnelles et de travail en équipe;
  • Avoir une grande capacité à diriger et à travailler en équipe avec un sens réel des relations humaines, donc des aptitudes à établir des relations de travail efficaces, dans un cadre multinational, multiculturel et pluriethnique, en faisant preuve de tact et de respect de la diversité;
  • Avoir des aptitudes à la communication, notamment dans l’animation d’ateliers de formation, de séminaires d’études, groupes et autres séances de travail, auxquels peuvent prendre part des hauts fonctionnaires et les plus hautes autorités de l’État;
  • Avoir d’excellentes aptitudes à la rédaction et à la communication tant orale qu’écrite, se traduisant notamment par la rédaction de rapports de qualité;
  • Bonne maitrise des outils informatiques.

Compétences institutionnelles:

  • Respect de la diversité culturelle, le sexe, la religion, la race, la nationalité, l'âge;
  • Démontrer les valeurs d’intégrité.

Required Skills and Experience

Qualification académique:       

  • Etre titulaire au moins d’une Maîtrise (BAC+5) dans les domaines de la macroéconomie, de l’économie du développement, ou Ingénieur statisticien/économiste.

Expérience professionnelle:

  • Au moins 10 ans d’expérience probante dans le domaine des programmes de réformes de grande ampleur des politiques  publiques (conception et/ou mise en œuvre);
  • Expérience prouvée dans l’élaboration des politiques nationales de l’emploi;
  • Expérience d’au moins cinq ans dans la conception et/ou la mise en œuvre de projet d'appui à la création d’emplois ;
  • Expérience professionnelle d'au moins 5 ans dans les pays d’Afrique Sub-saharienne;
  • une connaissance de l’environnement macroéconomique et des finances publiques du Burundi et de la zone EAC considérée comme un avantage;
  • Une bonne connaissance des systèmes statistiques sera considérée comme un atout.

Langues requises:

  • Maitrise de la langue française; et
  • Une bonne connaissance de l’anglais.

Les consultants intéressés doivent présenter un dossier de candidature comprenant les éléments suivants:

Une proposition technique

  • Note explicative sur la compréhension des TdR et les raisons de la candidature;
  • Brève présentation de l’approche méthodologique et de l’organisation de la mission envisagée;
  • Formulaire P11 dûment rempli et signé.

Une proposition financière

  • La proposition financière doit être soumise sur la base de l’approche forfaitaire (lump sum) et libellée en USD ou toute autre devise convertible au taux UN.             

Afin de faciliter la comparaison des offres financières par le service demandeur, il est recommandé aux candidats de fournir une ventilation de ce montant forfaitaire. Les consultants doivent indiquer/détailler dans leurs propositions financières les coûts des billets d’avions, les frais de visa éventuels, les honoraires et les frais de séjour, en tenant compte du nombre de jours de travail prévus.

Le réalisme des coûts indiqués pour le voyage pourra être vérifié par le PNUD, soit en exigeant la présentation de justificatifs d’achat du titre de voyage, soit en effectuant une comparaison indépendante avec les prix du marché aux dates et pour les trajets concernés. Le PNUD n'accepte pas les coûts de voyage qui excèdent ceux du billet en classe économique. Si un consultant désire voyager en classe supérieure, il devra le faire sur ses ressources propres.

Toute dépense non prévue par les TDR ou explicitement inscrite à l’offre financière telle qu’acceptée par le PNUD, quelle qu’en soit la nature, doit être convenue entre le Bureau du PNUD et le consultant individuel à l’avance, sous peine de ne pas être remboursée.

Par ailleurs, les candidats voudront bien noter que les paiements ne pourront être effectués que sur la base des produits livrés, c'est à dire sur présentation du résultat des services spécifiés dans les TDR et après validation de ces livrables par le responsable désigné par le PNUD.

Les candidats pourront être invités ou contactés par téléphone à la fin du processus d’évaluation technique. Aucune note ne sera donnée à cet entretien, mais il sera utilisé pour valider les points donnés au cours de l’évaluation technique et permettra de mesurer/évaluer la bonne connaissance du candidat de l’objet des TDR.

En cas d’insatisfaction justifiée, le PNUD se réserve le droit de ne pas considérer le candidat.

Les consultants seront évalués sur base de la méthodologie suivante:

Analyse cumulative : Le contrat sera accordé au consultant dont  l’offre aura été évaluée et confirmée comme:

  • En adéquation avec les Termes de Référence de la mission
  • Ayant obtenu le plus haut score à l’évaluation combinée de l’offre technique et financière.

Evaluation Technique : 70 % 

Evaluation financière : 30 %

Seuls les candidats obtenant un minimum de 70 points seront considérés pour l’évaluation financière.

  • Au moins d’une Maîtrise (BAC+5) dans les domaines de la macroéconomie, de l’économie du développement, ou Ingénieur statisticien/économiste. Critère exclusif
  • Expérience prouvée dans l’élaboration des politiques nationales de l’emploi ; Critère exclusif et pondéré  / 40
  • Expérience d’au moins cinq ans dans la conception et/ou la mise en œuvre de projet d'appui à la création d’emplois ; Critère exclusif et pondéré  / 30
  • Expérience professionnelle d'au moins 5 ans dans les pays d’Afrique Sub-saharienne et connaissance de l’environnement macroéconomique et des finances publiques du Burundi et de la zone EAC; Critère exclusif et pondéré  / 30

Tous les documents requis seront fusionnés en un seul document en format PDF et joints en ligne. Les dossiers incomplets ne seront pas considérés.