Background

Le Burundi est un petit pays enclavé situé dans la région des Grands Lacs d'Afrique au carrefour entre l’Afrique de l’Est, l’Afrique Centrale et l’Afrique Australe. Suite à la guerre civile qui a ravagé le pays de 1993 à 2005, son PIB a diminué de 3% en moyenne par an entre 1993 et 2006 provoquant une baisse cumulée de la production de 30%. L’incidence de la pauvreté est passée de 33% à 67% entre 1992 et 2006 et on estime encore aujourd’hui que 2/3 de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté. La population burundaise est très jeune et selon les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2008, 46,3% de la population totale a moins de 16 ans (51,8% a moins de 18 ans) ; la population active entre 16 et 64 ans représente 51,2% de la population ; moins de 4% a plus de 60 ans ; et une très forte pression démographique avec une densité moyenne de 310 habitants par km2 et un taux de croissance annuel de 2,4%.

Le chômage constitue un des problèmes les plus préoccupants au Burundi et qui touche particulièrement les jeunes. En 2009, le taux de chômage était estimé à trois fois plus élevé chez eux que chez les personnes âgées de 25 à 64 ans. Bien que cette problématique se pose avec beaucoup d’acuités, son analyse n’est pas suffisamment maîtrisé à cause du manque de statistiques fiables dans ce secteur.  Le taux de fécondité est très élevé avec une moyenne de 6,4 enfants par ménage ; et selon les résultats de l’EDS 2010, le taux de malnutrition chronique est très élevée et est passé de 46% à 58% entre 2007 et 2010, donc très largement supérieur au seuil d`urgence qui est de 40% (OMS).

La population burundaise vit essentiellement en milieu rural (90%) et pratique de l’agriculture (essentiellement vivrière) qui contribue pour environ 40% du PIB (en 2012). Le secteur tertiaire qui représente également près de 40% du PIB est dominé par les services non marchands alors que l’ensemble du secteur secondaire ne représente qu’environ 16% du PIB. Le secteur privé moderne est et très peu développé et le tissu industriel reste embryonnaire.

La balance commerciale est structurellement et largement déficitaire et le taux de couverture des importations par les exportations est inférieur à 20%. La base des exportations des biens demeure très étroite et reste fortement tributaire d’un seul produit, le café qui constitue à lui seul plus de 70% des exportations.

Globalement, l’économie burundaise reste marquée par les effets néfastes de la crise qui a secoué le pays depuis 1993 et de la conjoncture économique et financière mondiale. Le Burundi a enregistré au cours des quatre dernières années une croissance en déca des prévisions (une moyenne de près de 4% inférieure à près de 7% projetée aussi bien pour le CSLPI que pour le CSLP II) et ne parvient pas encore à atteindre des niveaux de croissance très élevés (au-delà de 7%) qui permettraient, en cas de croissances inclusives, de faire reculer de manière significative la pauvreté. La croissance du PIB réel était de 4% et 4,5% respectivement en 2012et 2013et les prévisions pour 2014 sont de 4,7 %. Cette perspective d’amélioration du niveau de croissance en 2014 s’explique par l’augmentation de la production dans le secteur Agricole (notamment une bonne année pour le café) ainsi que les investissements dans les secteurs des télécommunications et de l’Energie. 
L’économie burundaise a subi plusieurs chocs adverses et sous les effets conjugués des prix élevés des produits importés comme les biens alimentaires et les carburants. Les cours du café et les termes de l’échange se sont aussi fortement détériorés durant la période 2011–2012. L’inflation a fortement augmenté, passant d’une moyenne annuelle de 9,7% enregistré en 2011 à 19,6% en 2012. Cependant, grâce à la stabilité relative des prix des produits alimentaires et des carburants, l’inflation a été réduite à 7,9% en 2013 et les projections pour 2014 et 2015 sont respectivement de 7% et 6%.

Depuis le début de l’année 2013, les Finances Publiques se trouvent dans une situation très contraignante découlant principalement de la baisse des appuis budgétaires suite à la crise en zone euro (le Budget de l’Etat dépend à près 50% des financements extérieurs). A moyen terme, en vue d’améliorer l’espace budgétaire et réduire progressivement la dépendance du Budget des financements extérieurs, le Gouvernement devra poursuivre les réformes et améliorer davantage l’environnement macroéconomique, et plus particulièrement la gestion des Finances Publiques, dans le but d’élargir l’assiette fiscale et de promouvoir l’investissement et le développement du secteur privé. Il faut noter que près de 75% des activités économiques opèrent dans l’informel et ne paient pas d’impôts sur les résultats obtenus.

Duties and Responsibilities

Pour relever les défis majeurs liés au développement du pays, la Vision « Burundi 2025 » stipule que « Le Burundi devra élargir la base productive par l’industrialisation liée en partie à la transformation des produits agricoles et à l’activité minière ainsi qu’au développement de l’industrie des services ». L’intégration régionale qui est le quatrième pilier de ladite Vision constitue également un véritable levier de développment que le Gouvernement devra utiliser pour l’accroissement et diversification de l’économie Burundaise dans l’optique des objectifs fixés en matière  de croissance, de l’emploi et de la réduction de la pauvreté.Aussi, le secteur  industriel doit tenir une place de plus en plus prépondérante dans l’économie du pays et dans le système productif national en tant qu’élément puissant de restructuration de l’économie, de création de nouveaux emplois non agricoles et de désengorgement du secteur agricole sursaturé (pression foncière). Ce secteur est aussi un puissant vecteur de progrès techniques et d’innovation.

Les contraintes majeures qui handicapent le développement du secteur industriel au Burundi sont principalement les suivantes:

  • Une faible compétitivité de l’économie burundaise;
  • Un cadre macroéconomique peu incitatif notamment une fiscalité et un secteur financier  peu favorables, et une lourdeur des procédures réglementaires et administratifs;
  • Une faiblesse et un manque de diversification  des exportations;
  • Des équipements vétustes;
  • Le déficit des infrastructures d’appui à la production (énergie, transport, télécommunications, etc..);
  • Des problèmes d’accès au financement liés notamment à l’absence de ressources longues et des taux d’intérêts très élevés;
  • Une concurrence accrue des produits de la sous-région (EAC, COMESA, etc.…)  pour lesquels le tarif zéro (droits entrée) est appliqué;
  • Le faible niveau de qualification du personnel;
  • Un manque de politique nationale de l’Industrie et de capacités institutionnelles pour soutenir le secteur.

A ce titre, on peut noter que le secteur industriel manque de visibilité quant à son orientation et son développement. Le Burundi est notamment le seul pays de la sous région (EAC) qui ne dispose pas de Politique Nationale d’Industrialisation.
Malgré ces contraintes, la volonté politique de soutenir l’industrialisation progressive du pays existe bel et bien et est notamment bien traduite dans le CSLP II qui fait de la promotion du secteur privé et de l’industrie le moteur du développement de l’économie et de l’emploi. Le Burundi dispose d’énormes potentialités de développement de son industrie principalement dans les domaines de l’Agro Industrie, des mines, du tourisme et hôtellerie, de l’Energie, etc.

En plus des outils de politiques et stratégies dont le Burundi est en train de mettre en place dans certains secteurs clés pour soutenir les objectifs de croissance de la Vision 2025 et du CSLP II, beaucoup d’études ont été menés pour élargir la base de connaissances des créneaux porteurs et des stratégies susceptibles de promouvoir l’industrialisation du pays. Ces outils et analyses qui couvrent de vastes domaines aussi bien sur le plan macroéconomique que sectoriel constituent des références essentielles pour orienter l’élaboration d’une véritable politique de développement industriel du pays. Sans être exhaustifs, on peut citer différents ouvrages qui sont repris en annexes.

C’est dans ce contexte que le Gouvernement burundais, à travers le Ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et du Tourisme, et avec l’appui de ses partenaires, voudrait se doter d’une Politique Nationale d’Industrialisation du pays ainsi que d’une Stratégie de sa mise en œuvre.

En se basant sur les orientations politiques et stratégiques et les différentes études déjà conduites au Burundi dont ceux cités en annexe, ainsi que sur les meilleurs pratiques au niveau international dans ce domaine, l’objet de cette mission est de:

  • Elaborer un projet de Politique Nationale de Développement Industriel du Burundi qui tient compte de ses potentialités et spécificités, qui est à même d’accélérer la transformation socio économique du pays et la création de nouveaux emplois, et une insertion harmonieuse, progressive et soutenue du Burundi dans le système commercial multilatéral, régional et sous régional;
  • Elaborer une stratégie et un plan d’action qui établit un ordre de priorités dans les actions à entreprendre parmi l’ensemble les objectifs fixés pour une période de cinq ans (2015-2019).

 Résultats escomptés:

  • Un rapport de diagnostic sur les défis majeurs, potentialités et perspectives de développement de l’industrie au Burundi permettant de promouvoir des chaînes de valeurs et de créer de nouveaux emplois aussi bien en milieu urbain que dans les zones rurales;
  • Un document de politique nationale de l’Industrie élaboré de manière participative et  adopté dans le cadre d’un atelier national;
  • Un plan d’action opérationnel de mise en œuvre de cette politique portant sur une période de 5 ans (2015-2019) élaboré et adopté dans le cadre d’un atelier national.

Sous la supervision du Chef de L’Unité des Politiques et Stratégies du PNUD et du Directeur Général de l’Industrie, le travail du Consultant National à recruter consistera à réaliser principalement les tâches ci-après:

  • Faire un diagnostic du potentiel de développement industriel du Burundi en mettant en exergue les défis majeurs à surmonter ainsi que les opportunités qui peuvent être exploités;
  • Identifier les créneaux porteurs, les chaînes de valeurs, et une gamme de produits à haut potentiel de valeur ajoutée dans une perspective de développement de l’industrie locale, de substitution des importations, d’exportation vers le marché régional, sous régional et  international, en particulier  les pays ACP, l’Europe et les nouveaux marchés émergeants;
  • Faire le diagnostic du cadre légal et institutionnel avant de proposer un plan de renforcement de capacités institutionnel et de définir les rôles des parties prenantes (Etat, Secteur privé, PTF, institutions d’appui, consommateurs, ..) dans la mise en œuvre de la stratégie de renforcement de la compétitivité du pays et du tissu industriel;
  • Donner des inputs servant à l’élaboration d’un projet de Politique Nationale de Développement Industriel du Burundi qui décline les objectifs de court, de moyen et de long terme, et qui intègre une matrice des actions prioritaires pour une période de cinq ans;
  • Participer à l’animation d’un atelier de validation dudit projet de politique regroupant toutes les parties prenantes.

Les livrables considérés:

  • Un rapport de diagnostic portant sur les défis majeurs, potentialités et perspectives de développement de l’industrie au Burundi permettant de promouvoir des chaînes de valeurs et de créer de nouveaux emplois aussi bien en milieu urbain que dans les zones rurales (avec en annexe la liste exhaustive de toute la documentation pertinente collectée et utilisée);
  • Un « mapping » des principales initiatives en cours et des principaux acteurs impliqués ou potentiel dans le développement industriel du Burundi.

Competencies

Compétences fonctionnelles: 

  • Bonnes aptitudes interpersonnelles et de travail en équipe;
  • Avoir une grande capacité à diriger et à travailler en équipe avec un sens réel des relations humaines, donc des aptitudes à établir des relations de travail efficaces, dans un cadre multinational, multiculturel et pluriethnique, en faisant preuve de tact et de respect de la diversité;
  • Avoir des aptitudes à la communication, notamment dans l’animation d’ateliers de formation, de séminaires d’études, groupes et autres séances de travail, auxquels peuvent prendre part des hauts fonctionnaires et les plus hautes autorités de l’État;
  • Avoir d’excellentes aptitudes à la rédaction et à la communication tant orale qu’écrite, se traduisant notamment par la rédaction de rapports de qualité;
  • Bonne maitrise des outils informatiques.

Required Skills and Experience

Qualification académique:

  • Etre titulaire d’un Diplôme de licence (Bac+4) de préférence en économie ou dans un domaine lié au développement de l’industrie.

Expérience professionnelle:

  • Au moins 10 ans d’expérience probante dans le domaine des programmes de réformes de grande ampleur des politiques  publiques (conception et/ou mise en œuvre);
  • Au moins 5 ans d’expérience dans le secteur de l’Industrie;
  • Bonnes connaissances de l’environnement institutionnel, culturel et administratif du Burundi;
  • Expérience prouvée dans l'analyse de politiques publiques et l'évaluation de la performance.

Langues réquises:

  • Maitrise de la langue française et bonne connaissance de l’anglais.

Documents à fournir dans le dossier de candidature.

Les consultants intéressés doivent présenter un dossier de candidature comprenant les éléments suivants :

  • Une proposition technique;
  • Technical proposal.

Note explicative sur la compréhension des TdR et les raisons de la candidature

  • Brève présentation de l’approche méthodologique et de l’organisation de la mission envisagée;
  • Formulaire P11 dûment rempli et signé.

Une proposition financière

La proposition financière doit être soumise sur la base de l’approche forfaitaire (lump sum) et libellée en USD ou toute autre devise convertible au taux UN.
 
Afin de faciliter la comparaison des offres financières par le service demandeur, il est recommandé aux candidats de fournir une ventilation de ce montant forfaitaire. Les consultants doivent indiquer/détailler dans leurs propositions financières les coûts des billets d’avions, les frais de visa éventuels, les honoraires et les frais de séjour, en tenant compte du nombre de jours de travail prévus.

Le réalisme des coûts indiqués pour le voyage pourra être vérifié par le PNUD, soit en exigeant la présentation de justificatifs d’achat du titre de voyage, soit en effectuant une comparaison indépendante avec les prix du marché aux dates et pour les trajets concernés. Le PNUD n'accepte pas les coûts de voyage qui excèdent ceux du billet en classe économique. Si un consultant désire voyager en classe supérieure, il devra le faire sur ses ressources propres.

Toute dépense non prévue par les TDR ou explicitement inscrite à l’offre financière telle qu’acceptée par le PNUD, quelle qu’en soit la nature, doit être convenue entre le Bureau du PNUD et le consultant individuel à l’avance, sous peine de ne pas être remboursée.

Par ailleurs, les candidats voudront bien noter que les paiements ne pourront être effectués que sur la base des produits livrés, c'est à dire sur présentation du résultat des services spécifiés dans les TDR et après validation de ces livrables par le responsable désigné par le PNUD.

Les candidats pourront être invités ou contactés par téléphone à la fin du processus d’évaluation technique. Aucune note ne sera donnée à cet entretien, mais il sera utilisé pour valider les points donnés au cours de l’évaluation technique et permettra de mesurer/évaluer la bonne connaissance du candidat de l’objet des TDR.

En cas d’insatisfaction justifiée, le PNUD se réserve le droit de ne pas considérer le candidat.

Les consultants seront évalués sur base de la méthodologie suivante :

Analyse cumulative: Le contrat sera accordé au consultant dont  l’offre aura été évaluée et confirmée comme:
En adéquation avec les Termes de Référence de la mission.
Ayant obtenu le plus haut score à l’évaluation combinée de l’offre technique et financière.

Evaluation Technique: 70 %
Evaluation financière: 30 %
Seuls les candidats obtenant un minimum de 70 points seront considérés pour l’évaluation financière.

Critères et Pondération:

  • Au moins un Diplôme de licence (Bac+4) de préférence en économie ou dans un domaine lié au développement de l’industrie.
  • Critère exclusif;
  • Avoir au moins 10 ans d’expérience probante dans le domaine des programmes de réformes de grande ampleur des politiques  publiques (conception et/ou mise en œuvre);
  • Critère exclusif et pondéré  / 30;
  • Avoir au moins 5 ans d’expérience dans le secteur de l’Industrie ; Critère exclusif et pondéré  / 40;
  • Bonnes connaissances de l’environnement institutionnel, culturel et administratif du Burundi;
  • Critère exclusif et pondéré  / 30.

N.B.

Tous les documents requis (Offre technique, financière, P11) doivent être fusionnés en un seul PDF et soumis en ligne sur ce site. Les Dossiers incomplets ne seront pas considérés.