Background

Le  Mali fait face à une croissance démographique élevée,  à une diminution de ses ressources alimentaires et à une dégradation galopante de son environnement dans un pays où  la pauvreté touche  plus de 42 % de la population et où les  ressources naturelles constituent la base économique pour plus de 80 % de la population active. Ceci a amené les autorités nationales à solliciter l’appui technique de l’IPE Afrique pour la mise en œuvre du projet Initiative Pauvreté-Environnement (IPE)-Mali dont la première grande phase exécutée de Septembre 2005 à Décembre 2013  a rendu possible  un bon nombre de réalisations clés. Entre autres,  on peut mentionner  une meilleure connaissance de l’approche du projet par les acteurs de l’Administration nationale qui ont commencé à solliciter de  plus en plus les produits IPE pour leur utilisation aux fins de processus  décisionnels, la création d’un réseau de plus de 40 champions tous secteurs confondus,    la conduite avec succès du  récent exercice de verdissement du CSCRP (2012-2017) et une utilisation amorcée des instruments économiques de l’environnement.

Malheureusement, la guerre de séparatisme  dans le Nord que le pays a connue à partir de Janvier 2012 a aggravé la situation du Mali qui déjà sans la guerre,  était  confronté à de sérieux problèmes alimentaires et nutritionnels à cause de la gestion peu rationnelle des ressources naturelles,  des effets de la sécheresse  et  la vulnérabilité climatique. Aussi le Gouvernement reconnaissant la nécessité d’une utilisation rationnelle de l’environnement et des ressources naturelles comme une composante clé de lutte de lutte contre la pauvreté a-t- il positionné  les liens pauvreté-environnement parmi les 12 priorités nationales du pays. Le bureau du PNUD aussi  reconnait l’importance  de la durabilité environnementale pour la réussite des initiatives qu’il soutient y compris CPD/UNDAF et s’engage à appuyer le Gouvernement  dans ses efforts de  lutte contre la pauvreté.  

Cependant, le  pays est confronté à de nouveaux défis, notamment celui  de la mise en œuvre du CSCLP verdi  et l’accélération des activités post-conflits pour le recouvrement de la paix au niveau national d’où une nouvelle phase de 4 ans du projet IPE  pour un  relèvement des  capacités institutionnelles afin de traduire dans les faits l’intégration des liens pauvreté-environnement. Cette nouvelle  phase  de l’IPE-Mali se focalisera sur  des thématiques à effets multiplicateurs qui ont à la fois un impact direct sur la réduction de la pauvreté et la gestion durable des ressources naturelles comme les réformes budgétaires et  fiscales, l’amélioration des cadres d’investissement et l’intégration des liens pauvreté-environnement  dans les  plans & budgets sectoriels.

D’où la présente étude soutenue par PNUD Mali et l’IPE Afrique pour générer plus d’évidences pour persuader les acteurs nationaux, la société civile et les  bailleurs de fonds pour soutenir  l’institutionnalisation de la démarche et des outils IPE. Elle fera suite à l’étude économique de l’environnement réalisée  en 2007-2008  avec des résultats tangibles. Entre autres, elle  avait  révélé que  la   faible intégration des liens pauvreté-environnement dans les politiques et stratégies coûtent à l’Etat Malien  plus de 21%  du PIB. Elle avait également révélé que l’accroissement des investissements publics et privés pour  la gestion durable des ressources naturelles et  environnementales est  extrêmement rentable puisque le retour de l’investissement calculé  pour cinq secteurs de l’environnement (eau, air,  sols & forêts,  énergie &matières et déchets) double le capital. L’étude a suscité une forte motivation des décideurs à différents niveaux et a entre autres  influencé énormément l’élaboration du CSCRP 2012-2017,  avec le verdissement  de plus de 80% des axes de développement  inscrits au niveau des secteurs stratégiques du  CSCRP.

L’étude de 2007-2008  avait  cependant présenté  quelques faiblesses qui sont entre autres i)une forte focalisation sur la dimension environnementale  en défaveur de celle de la pauvreté  ii) une faible analyse des études de cas  qui devraient viser à clairement illustrer  les liens étroits entre  la réduction de la pauvreté  et  la gestion des  ressources naturelles et de l’environnement  au niveau locale iii) l’absence d’un cadre d’analyse et de création de capacités pour approfondir et/ou mettre à jour les analyses effectuées pour  l’avenir  et  iv) l’absence d’une stratégie  de mise en œuvre des recommandations sur le moyen et le long termes.

Duties and Responsibilities

Objectifs de l’étude:

Objectif général:

  • La présente étude s’inscrit dans la continuité  et vient en complément de la première étude économique réalisée en 2007-2008;
  • Elle  cherche à  fournir des informations plus détaillées  et des preuves plus tangibles  sur comment une utilisation plus durable  des ressources naturelles  peut réduire la pauvreté;
  • Le but ultime est de i)  refléter la situation actuelle et corriger les insuffisances de la première étude économique  à des fins de persuasion ii) produire des preuves plus détaillées  et des informations plus ciblées utiles pour faciliter/catalyser les processus budgétaires  et l’amélioration des cadres d’investissement favorables à la durabilité pro-pauvre  iii) créer des capacités nationales pour les études économiques futures iv) énoncer une stratégie  de mise en œuvre des recommandations sur le moyen et le long termes.

Problème à résoudre:

  • Il y a à cette date une mise en œuvre insuffisante des objectifs afférents aux liens p-e dans le CSCRP verdi.

Les vraies raisons  de cette situation  proviennent de :

  • La crise socio-politique;
  • Il y a toujours un manque cruel de preuves économiques plus détaillées montrant comment une utilisation durable des ressources naturelles peut réduire la pauvreté et garantir l’achèvement  des autres objectifs de développement et partant,  convaincre le Gouvernement et les autres bailleurs de fonds sur la nécessité d’allouer plus de ressources pour accélérer la mise en œuvre du projet.

Hypothèse et théorie/itinéraire de résultats:

  •  Si des  informations plus détaillées et des preuves tangibles sur la manière dont une utilisation plus durable des ressources naturelles peut aider à réduire la pauvreté  et atteindre d’autres objectifs de développement au Mali sont activement utilisées, cela amènerait le Gouvernement  et  les  bailleurs de fonds à allouer  plus de ressources pour la durabilité environnementale pro-pauvre.

Objectifs spécifiques:

Les objectifs  spécifiques de la présente étude sont entre autres:

  • Identifier et  faire la revue  de l'analyse et des résultats/ conclusions existants sur les liens entre la pauvreté et l'utilisation des ressources naturelles au Mali;
  • Identifier les liens entre la pauvreté (y compris le développement plus large)   et l’environnement  dans le secteur de l'agriculture;
  • Identifier les liens entre la pauvreté et l’environnement  dans un district du Mali, y compris à un niveau désagrégé par  ménage et genre;
  • Une stratégie pour l'utilisation de l'étude maximisant  l'effet des résultats obtenus  est disponible.

Taches à réaliser par le consultant international:

Tâche N°1- Identifier  les liens  pauvreté-environnement dans le secteur de l'agriculture:

  • Identifier les liens pauvreté –environnement  dans le secteur de l'agriculture, y compris les liens pauvreté-environnement avec les secteurs connexes tels que celui de l'eau;
  • Identifier la pauvreté et les coûts de développement plus larges des pratiques agricoles non durables  en comparaison avec le niveau de pauvreté et les avantages de développement  en cas de pratiques agricoles plus durables, y compris:
  • les revenus par habitant et  par ménage, la production et l'emploi ( pour les personnes et les ménages vivant dans les zones rurales et se livrant à des activités agricoles );
  • les bénéfices non marchands par habitant et par ménage, y compris ceux liés à la santé et à l'éducation;
  • les coûts et bénéfices  plus larges du secteur agricole et  les impacts de  réduction de la pauvreté;
  • Modéliser l'impact sur l'économie dans son ensemble en termes de contribution au PIB, l'épargne nette ajustée, et la réduction de la pauvreté;
  • Formuler des recommandations pour renforcer la durabilité de l'agriculture pour réduire la pauvreté et atteindre d'autres objectifs de développement tels que la sécurité alimentaire.

Taches N°2- Préparer une stratégie pour maximiser l'impact des résultats de la présente étude:

  • Préparer une stratégie pour maximiser l’impact des résultats de la présente étude.
  • Préparer une stratégie visant à maximiser l'impact de ce travail qui sera partie prenante de  la  stratégie générale (mais sans s'y limiter):
  • Un résumé sommaire de note de politique pas plus grand que quatre pages A4 résumant les messages clés issus des résultats obtenus;
  • Notes synoptiques de politique séparées pas plus de 4 pages pour 1) le secteur agricole 2 ) district et 3) analyses et résultats centrés sur les méthodologies et outils de pauvreté;
  • Réunions d'information pour les médias - avec l’appui du PNUD et de l’IPE Afrique.

Eléments clés de l’étude:

Les éléments clés ci-après devront être disponibles à la fin de l’étude :

  • Une méthodologie de travail détaillée avec calendrier et répartition des tâches pour le rapport déposée au plus tard  deux semaines après  signature du contrat. Comme mentionné plus loin, cette méthodologie de travail et la stratégie communicationnelle qui sera utilisée feront partie de l’offre de soumission  et du rapport initial de l’étude;
  • Un rapport complet (max. 100 pages sans les annexes) basé  sur la collecte de données, l'analyse préliminaire et les études de cas;
  • Un rapport de synthèse (max. 15 pages) destiné  aux décideurs politiques faisant ressortir la problématique, l’étude cas et les résultats obtenus et des recommandations réalistes, opérationnelles et pragmatiques;
  • Une note de politique de 4 pages pour toute l’étude;
  • Trois notes  synoptiques de politique séparées pour 1) le secteur agricole 2 ) district et 3) les méthodologies et outils de pauvreté.

Stratégie de conduite de l’étude et de mise en œuvre des recommandations:

Communication:

  • Soumettre une proposition d’offre  dans laquelle la stratégie communicationnelle et les outils de communication à utiliser seront clairement présentés par le consultant soumissionnaire;
  • Organiser au moins deux ateliers de validation, l’un pour s’assurer que les contributions des différents acteurs ont été prises en compte et  exploitées de façon optimale, l’autre pour valider les évidences générées et les résultats de l’étude;
  • Elaborer le rapport principal et les documents de présentation  de façon très claire, et préparer les notes de  synthèse digeste contenant les éléments essentiels de l'évaluation tel que mentionnés au point IV;
  • Conduire des réunions d'information et de consultation avec les parties prenantes y compris les élus locaux et les bailleurs de fonds;
  • Impliquer les décideurs de niveau très élevé dans l’approche communicationnelle de l’étude pour garantir un fort impact de l’étude dans les mécanismes de développement et un effet multiplicateur dans les différents secteurs  de l’économie nationale;
  • Présenter les résultats  finaux  lors d'un atelier définitif au cours duquel l’appropriation des résultats par tous les acteurs y compris les élus locaux et les bailleurs de fonds sera assurée;
  • Les supports communicationnels qui seront utilisés incluront la presse écrite et parlée avec au moins deux ou trois coupures de presse sur l’étude et deux ou trois émissions radios diffusées et/ou télévisées.

Aspects méthodologiques clés:

  • En début de mission, il sera demandé au consultant  d’inclure dans l’offre de soumission  une stratégie complète de mise en œuvre de l’étude y compris une méthodologie complète de travail et  la stratégie communicationnelle qui sera utilisée. Cette méthodologie sera  approuvée par les partenaires principaux (MEADD, IPE-Mali, AEDD, PNUD-Mali et IPE PNUD-PNUE).
  • En sa qualité de chef d’équipe, le consultant international qui travaillera avec un bureau national  ou une équipe de consultants nationaux, préparera périodiquement un rapport d’avancement qui sera distribué à la cellule de coordination IPE-Mali et l’IPE Afrique;
  • Les consultants travailleront sous la supervision et le suivi technique de la cellule de coordination IPE-Mali, du PNUD-Mali et  de l’IPE Afrique. Les analyses  clés seront  conduites  dans une logique analytique claire et reproductible;
  • Le recrutement du consultant international fera l’objet d’une attention particulière amenant l’IPE Mali à s’assurer que leur rapport initial  est de valeur très élevée et parfaitement acceptable, et que   l’étude est confiée à une équipe capable de fournir les résultats escomptés;
  • Un des aspects importants de l’étude est de développer les capacités nationales pour l’analyse économique de l’environnement et une meilleure utilisation de l’étude pour l’avenir. Aussi est –il nécessaire que les consultants collaborent avec les institutions de recherche et les Universités Maliennes, la société civile et les structures stratégiques clés du Gouvernement;
  • L’Equipe de l’étude collaborera fortement avec les responsables de l’Unité Economique du PNUD,  et ceux de l’environnement et des changements climatiques;
  • L’Equipe de l’étude collaborera également avec l’institut national des statistiques dans le cadre des calculs économiques qui seront entrepris, les  travaux d’extrapolation et de régression, ainsi que pour la validation des calculs macro-économiques;
  • Les hypothèses et scénarios élaborés doivent être approuvés par le comité  d’experts technique de  l’IPE Mali et l’IPE Afrique avant leur utilisation définitive pour l’étude;
  • Les consultants développeront  un rapport de synthèse  des analyses économiques de l’étude et des notes synoptiques pour sensibiliser les décideurs sur l’importance des problèmes environnementaux y compris les changements climatiques  pour une meilleure contribution de ressources naturelles et de l’environnement à l’économie nationale;
  • Ils proposeront un cadre d’analyse avec l’implication d’un noyau dur d’experts nationaux à toutes les étapes de l’étude pour approfondir et/ou mettre à jour  dans le futur les analyses effectuées dans le cadre de la présente  étude.

Competencies

Compétences Organisationnelles:

  • Intégrité en accord avec les valeurs et les normes éthiques de l’ONU;
  • Fait le plaidoyer pour la vision, la mission, et les buts stratégiques des Nations Unies;
  • Flexibilité et une adaptabilité aux aspects culturels, de genre, de religion, de race, de nationalité et d’âge.

Compétences Fonctionnelles:

  • Développement et efficacité opérationnelle;
  • Capacité d’appuyer l’identification, la formulation, la mise en œuvre des programmes et projets de développement, y compris en contexte instable;
  • Capacité de communication avec les différents partenaires, agences du SNU, ONG, le gouvernement.

Gestion et leadership:

  • Focalisé sur les résultats;
  • Répond de manière constructive aux appréciations;
  • Aborde constamment le travail avec énergie et ponctualité, ainsi qu’avec une attitude positive et constructive;
  • Démontre de solides compétences en communication orale et écrite.

Required Skills and Experience

Education:

  • DEA en Economie de l'environnement, changements climatique ou tout autres domaines connexes.

Expérience:

  • Avoir une expérience professionnelle de 10 ans  dans le domaine de l’évaluation économique  de l’environnement ;
  • Une expérience dans les pays en voie de développement et plus particulièrement ceux de la sous-région (Afrique de l’ouest / Sahel / Maghreb) sera privilégiée.

Language:

  • Une bonne  connaissance du français est aussi exigée.

Durée de l’étude:

  • La durée de   l’étude est de 60 jours ouvrages.