Background

La résilience et l’adaptation aux changements climatiques constituent un problème de développement majeur pour les pays les moins avancés et menacent de ralentir leur croissance et de limiter leurs efforts de réduction de la pauvreté.

Une façon de répondre rapidement aux changements climatiques et de créer des communautés et des économies plus résilientes est d’engager le niveau local de manière plus significative. C’est en effet le niveau local qui est responsable d’une série d’investissements majeurs d’adaptation, de petites et de moyennes tailles, qui sont d’une importance cruciale. Ceux-ci concernent notamment le domaine de la gestion de l’eau (irrigation, drainage, ouvrages de défense au niveau des rivières et de la mer, collecte et stockage de l’eau), de l’occupation des terres et des normes de construction (zonage, planification, application des normes relatives aux bâtiments) ainsi que le soutien aux économies locales (extension agricole, changement des modes de culture, stockage et distribution).

Cependant, malgré la pertinence évidente du niveau local pour l’adaptation, il apparaît que la plupart des gouvernements dans les pays les moins avancés ne peuvent contribuer effectivement à l’adaptation aux changements climatiques et à la création de la résilience pour une série de raisons telles que le manque d’allocations budgétaires adéquates du niveau national ce qui implique des mandats locaux sans moyens de financement ; l’impossibilité pour les collectivités locales d’absorber les dépenses supplémentaires de l’adaptation aux changements climatiques menant à la déviation de fonds de développement de problèmes tels que l’éducation et le développement économique ; le manque de financement pour des projets d’adaptation privés et publiques/privés au niveau local générateurs de revenus ; et le fait que la plupart des sources de financement climatique sont souvent disponibles et accessibles uniquement par le biais de programmes nationaux soumis à des dispositifs spécifiques et à des fins pré- déterminées, hors des procédures de décision gouvernementales établies et du cycle de gestion des dépenses publiques.

Le projet LoCAL répond à ce défi  au moyen d’un mécanisme à trois caractéristiques : il permet d’intégrer l’adaptation aux changements climatiques aux systèmes de planification et du budget des gouvernements locaux ; il sensibilise et accroît la réponse aux changements climatiques au niveau local ; et il augmente le montant du financement pour l’adaptation aux changements climatiques disponible pour les collectivités locales. Pour ce faire, le projet LoCAL teste un instrument de programmation et de vérification des dépenses relatives aux changements climatiques au niveau local et utilise les résultats obtenus pour avoir accès à d’autres sources de financement pour l’adaptation au niveau local, y compris les transferts fiscaux nationaux et le financement climatique mondial (auquel accèdent les collectivités locales par le biais de leurs gouvernements) ainsi que pour des initiatives d’adaptation du secteur privé et publique/privé. Le projet LoCAL travaille essentiellement avec les collectivités locales rurales à l’échelon le plus bas ou l’avant dernier échelon et les petites villes de moins de six cent mille habitants.

Par un financement public et privé efficace, le projet LoCAL permettra aux pays membres de rendre leurs communautés et économies locales plus résilientes, et de contribuer à leur diversification économique ainsi que plus largement à la résilience du pays aux changements climatiques. Il fournira en outre aux pays les moins avancés un mécanisme qui permettra d’attirer d’autres sources de financement climatique pour le bénéfice du niveau local.

L’objectif de développement de LoCAL est de favoriser des communautés et des économies résilientes aux changements climatiques en accroissant le financement et les investissements pour l’adaptation aux changements climatiques au niveau local dans les pays les moins avancés et contribuer ainsi à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, en particulier les objectifs spécifiques de réduction de la pauvreté (Objectif 1) et de durabilité environnementale (Objectif 7).

L’objectif spécifique du programme LoCAL est d’accroître l’accès des collectivités locales au financement contre le changement climatique afin de réaliser des mesures d’adaptation aux changements climatiques. Les résultats suivant sont ciblés.

Résultat 1– L’adaptation aux changements climatiques est intégrée aux systèmes de planification et du budget du gouvernement

Résultat 2 – La sensibilisation et les réponses aux changements climatiques au niveau local sont accrues.

Résultat 3– Le montant du financement pour l’adaptation aux changements climatiques pour les gouvernements et l’économie locale est accru.

Résultat 4 – Le projet est réalisé de manière efficace et transparente en accord avec les règles de gestion de projets de l’UNCDF.

Contexte du Mali

Le Mali, à l'instar des pays sahéliens, a toujours subi la variabilité climatique se traduisant par une alternance de périodes sèches et humides. Au cours de ces dernières décennies la variabilité du climat a atteint une telle fréquence et durée, particulièrement pour la période sèche que l'on peut penser à juste titre aux changements climatiques.  Pour l’avenir les scénarios climatiques prévoient encore une baisse plus accentuée des niveaux de pluviométrie et une augmentation des températures. Les problèmes liés au climat ont évolué dès fois en véritables situations de pénurie qui ont conduit les populations affectées à trouver des solutions d’urgence. En d’autres termes la production et la productivité des systèmes agro - sylvo - pastoraux sont tributaires des changements climatiques qui rythment l’économie du pays.

Pour faire face à cette situation, le Gouvernement a élaboré plusieurs documents de Politique et de Stratégie assorties  de plans d’action comme la Politique et la Stratégie Nationale sur les Changements Climatiques et le Plan d`Action National Climat (PANC) qui comporte 148 actions dont 60 dans le cadre de l’adaptation, le PANA, le Cadre Stratégique pour une Economie verte et résiliente aux changements climatiques et le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP). D’autre part, le Mali a mis en place un Fonds Climat.

La décentralisation a été rendue effective avec la création et la mise en place des collectivités territoriales. La Loi no 95-034 du 12 avril 1995, a attribué aux communes la mission d’élaborer leur Programme de développement social, économique et culturel (PDSEC). Malgré cette autonomie dans la planification du développement local, les collectivités locales ne sont pour la plupart pas encore conscientes du rôle qu’elles peuvent jouer dans la prise en charge des changements climatiques. L’unanimité est faite que bien que les changements climatiques soient des phénomènes globaux, l’adaptation est locale. Il est donc impératif de prédisposer les collectivités territoriales à bâtir la résilience des communautés locales.

En conformité avec les objectifs de l’initiative globale LoCAL, le projet LoCAL au Mali a pour objectif d’augmenter la résilience en intégrant les activités d’adaptation dans les plans de développement locaux par une planification et une budgétisation basées sur un système de subventions axé sur la performance des collectivités locales en matière d’adaptation au changement climatique (PBCRG).

Le Gouvernement du Mali a signé un Protocole d’Accord avec l’UNCDF à travers le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement (MEA) et le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, protocole qui donne l’aval à la proposition de projet formulée par l’UNCDF (Initiative LoCAL-Bénin) et au lancement de l’initiative afin de démontrer l'avantage comparatif des collectivités locales dans la mise en œuvre de mesures concrètes, entrant dans le champ de leurs compétences, d’adaptation aux changements climatiques, par un mécanisme de Subventions de la Résilience Climatique Basées sur la Performance (SRC-BP) au profit de certaines collectivités locales.

En signant le Protocole d'Accord, l’UNCDF s'est engagé à fournir un appui tec

locales et à mobiliser d'autres ressources pour le financement de l'adaptation aux changements climatiques au niveau local.

Duties and Responsibilities

Objectif de la Mission

L’objectif de la mission est d’appuyer la mise en œuvre de l’initiative LoCAL-Mali (phase I) ainsi que le développement et lancement de la phase II du LoCAL-Mali. Dans ce contexte, l’expert apportera un appui à l'initiative LoCAL-Mali dans les domaines suivants :

  • Le renforcement des systèmes de planification et du budget au niveau local de façon à prendre en charge de façon durable l’adaptation aux changements climatiques dans les plans et budgets de développement locaux  (ex. ateliers de planification, apprentissage par la pratique, propositions de révision aux manuels opérationnels officiels) ;
  • La mise en œuvre de subventions de résilience climatique basées sur la performance (SRC-BP) comme un mécanisme approprié de financement des activités d’adaptation aux changements climatiques à travers le système de planification et de budgétisation des collectivités locales et en phase avec son calendrier ;
  • La collecte de leçons apprises et d’expérience de la phase I de l’initiative LoCAL-Mali ;
  • Le développement et lancement de la phase II de l’initiative LoCAL-Mali qui vise à couvrir 5-10% des collectivités locales du pays, par le biais de la révision du Protocole d’Accord et de la Lettre d’Accord du gouvernement du Mali avec l’UNCDF.

Duree de la Consultation

Le consultant travaillera pendant 45 jours étalés sur 8 mois calendaires avec des déplacements dans dans le cercle de Nioro au niveau des communes pilotes de Simby et Sandaré où le LoCAL est mis en œuvre.

Portee de la Mission et Taches du Consultant

Sous la supervision directe de l’équipe nationale du projet P2N, en l’occurrence la personne désignée pour appuyer le LoCAL, et avec l’appui  des conseillers techniques, l’expert va travailler en étroite collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable (MEADD) (à travers l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable) et le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (à travers la Direction Générale des Collectivités Territoriales), l’équipe pays d’UNCDF et les parties prenantes nationales et locales. Ses tâches incluent, entre autres :

  • Se familiariser avec le projet LoCAL global et l’initiative LoCAL-Mali (Protocole d’Accord et annexes ; Lettre d’Accord ; Note conceptuelle) ;
  • Appuyer le Mali dans le lancement, la mise en œuvre et l’évaluation du LoCAL en facilitant au moins un atelier au niveau communal ;
  • Appuyer la finalisation de l’analyse des risques du projet et les lignes directrices de suivi-évaluation ;
  • Mettre à jour le Plan de Travail  LoCAL pour 2015 et développer un Plan de Travail pour 2016 en phase avec le calendrier de planification et budgétisation national ;
  • Appuyer l’élaboration d’un plan de développement des capacités des 2 communes (Simby et Sandaré) et autres parties prenantes au niveau départemental ;
  • Elaborer  de manière consultative (ex. atelier) des Plans Locaux d’Adaptation aux Changements Climatiques  dans les 2 communes pilotes sur la base des secteurs, groupes de population (ex. femmes, enfants) et activités vulnérables d’une part et des programmes de développement social, économique et culturel (PDSEC) des communes d’autre part;
  • Appuyer de manière consultative et dans le cadre des processus de planification et budgétisation des 2 communes l’identification de mesures d’adaptation aux changements climatiques susceptibles d’être financées par le LoCAL, assorties de budgets, et leur inscription dans les plans d’investissements des communes  ;
  • Revoir et le cas échéant développer des indicateurs de performance pour le processus de subventions de la résilience climatique basée sur la performance (SRC-BP) en vue d’informer et de faciliter les audits annuels en conformité avec  le Protocole d’Accord et ses annexes ;
  • Proposer des outils simplifiés de collecte d’informations à utiliser dans le cadre de l’audit ;
  • Collecter les leçons apprises dans le cadre de la phase I  et sur la base de la mission et de ces leçons, proposer une série de recommandations et de propositions concrètes à prendre en compte dans le développement de la phase II de l’initiative LoCAL-Mali

Produits attendus

  • un plan de renforcement des capacités des acteurs communaux et départementaux ;
  • au moins 1 atelier local de planification ;
  • 2 plans communaux d’adaptation aux changements climatiques ;
  • 2 séries de recommandations pour intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans les plans communaux de développement (lignes directrices);
  • 2 séries de mesures d’adaptation assorties de budgets et inscrites respectivement dans les plans d’investissements des 2 communes;
  • un manuel simplifié et/ou une annexe à intégrer dans les documents de guidance nationaux visant à guider l’évaluation et l’audit de la mise en œuvre des subventions d’adaptation aux changements climatiques basé sur la performance (PBCRG);
  • 2 plans de travail 2015 et 2016;
  • des propositions d’amendements au Protocole d’Accord et  des propositions d’annexes pour la phase II de l’initiative LoCAL-Mali

Suivi du deroulement de la mission

La mission se déroulera au quotidien sous la supervision du Conseiller Technique National UNCDF et de la coordination nationale du LoCAL au niveau de  l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD)

Le consultant travaille aussi sous la direction du Bureau Régional de UNCDF, représenté par le Gestionnaire de Projet du LoCAL au Bureau Régional de Dakar. Il soumet son rapport à UNCDF (Conseiller Technique Régional et Gestionnaire du Projet LoCAL) avec copie à la Coordination Nationale du LoCAL.

Competencies

Compétences Fonctionnelles:

Leadership:

  • Aptitude à engager et construire le consensus des acteurs sur l’objectif;
  • Excellentes capacités analytiques;
  • Planification et organisation;
  • Faire preuve d'une capacité de conception, d’organisation et de planification des activités nécessaires à la production des résultats.

Communication:

  • Capacités de communication et rédactionnelles avérées;
  • Excellente capacité à interagir en milieu multiculturel et à communiquer oralement et par écrit.

Travail en équipe:

  • Capacité à travailler sous pression et dans un environnement multiculturel;
  • Capacité à engager les collègues et les intervenants;
  • Capacité à favoriser le travail en équipe et d’établir des relations de travail efficaces.

Required Skills and Experience

La mission doit être effectuée par un expert en changements climatiques et développement local remplissant les conditions ci-après :

Education:

  • Niveau Masters ou Doctorat en Science de l’Environnement, Agronomie, Sciences naturelles, Planification urbaine/rural, Décentralisation/Développement local avec expérience dans les domaines des changements climatiques et de l’adaptation.

Experience:

  • Au moins 10 ans d’expérience dans le domaine du Développement local, Gouvernance, planification locale, Changements Climatiques, Environnement et développement durable, Gestion de catastrophes et risques climatiques;
  • Expérience de l’intégration de la problématique des changements climatiques dans les processus et systèmes nationaux;
  • Expérience dans la formulation de mesures d’adaptation aux changements climatiques en lien avec le niveau local;
  • Connaissance de la planification locale et du secteur de la décentralisation dans le pays;
  • Expérience dans le domaine du développement des capacités des collectivités locales dans le contexte de la décentralisation;
  • Capable de travailler de manière consultative, en équipe et de prendre en compte la dimension « genre » de l’adaptation aux changements climatiques.

Langue:

  • Excellente maîtrise du français;
  • La connaissance de l’anglais est un atout considérable.

Critères d’évaluation:

L’offre technique sera évaluée comme suit:

  • Curriculum Vitae (35%);
  • Note méthodologique (35%);
  • Score technique minimum requis 49 sur 70.

Le CV sera évalué comme suit:

  • Education (10%);
  • Qualifications, Expériences professionnelles, Competences (20%);
  • Compétences linguistiques (5%).

La note méthodologique sera évaluée comme suit:

  • Compréhension des TDR (10%);
  • Description de l’approche méthodologique (15%);
  • Planning d’exécution de la mission (5%).

 Evaluation finale:

  • Score technique (70%);
  • Score financier (30%).

Les candidats qualifiés sont priés de soumettre leur candidature sur le site web. Tous les documents requis doivent d’être soumis dans un seul document contenant:

  • CV avec des références récentes;
  • Approche methodologique;
  • Une offre financière incluant les honoraires journaliers, les frais de séjour sur le terrain et autres dépenses  supplémentaires sachant que UNCDF assurera le déplacement des consultants sur le terrain. Application form for Consultancy.