Background

La signature des accords d’Arusha en 2000 a été accompagnée par la mise en place progressive d’institutions dont la vocation est d’assurer une paix durable fondée sur le respect de la démocratie, de l’Etat de droit et le respect des droits de l’homme. La mise en place de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), du Ministère en charge des droits de l’homme et l’apparition d’ONGs actives dans le domaine des droits de l’homme ont marqué des étapes importantes dans le processus  d’appropriation par le Burundi des mécanismes de promotion et de protection des droits de l’homme. Ces institutions et organisations contribuent, à travers la documentation des violations des droits de l’homme, à promouvoir une culture de redevabilité, élément fondamental dans la lutte contre l’impunité au Burundi. Pour poursuivre le processus d’appropriation des mécanismes de promotion et de protection des droits de l’homme ainsi que la responsabilisation des autorités dans leur rôle de garant des droits de l’homme, les capacités des représentants de la CNIDH, du Ministère en charge des droits de l’homme et des organisations de la société civile doivent être renforcées. L’autre problème est que les violations des droits de l'Homme, y compris les violences basées sur le genre (VBG), ne font pas toujours l’objet d’investigations appropriées et leurs auteurs présumés ne sont pas toujours traduits devant les tribunaux avec pour conséquence le sentiment d’une certaine impunité parmi la population.

Depuis 2011, la CNIDH a atteint de nombreuses réalisations, notamment l’ouverture de son siège et de trois antennes provinciales à couverture régionale, la production de rapports d’activités et sur la situation des droits de l’homme, des rapports de recherche et des déclarations publiques, l’obtention du Statut A auprès du Comité International de Coordination des institutions nationales de promotion et protection des droits de l’homme etc. Cependant, les capacités opérationnelles et une couverture encore partielle du territoire limitent l’accès de la population aux services de la CNIDH. La décentralisation de la CNIDH au-delà du siège et de ses trois antennes provinciales à couverture régionale permettrait d’atteindre l’ensemble de la population et notamment les plus vulnérables, donnant à ces dernières une voie d’action en cas de violations permettant de réduire le sentiment d’impunité. Aussi, le renforcement des capacités du personnel de la CNIDH ainsi que l’institutionnalisation de ses méthodes de travail va permettre de pérenniser l’action de l’institution et de renforcer son professionnalisme et sa crédibilité auprès de la population, des différents organes de l’Etat et de la communauté des bailleurs de fonds.

Le Burundi a une société civile active notamment dans le domaine des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire. Son travail de documentation des droits de l’homme est essentiel dans la mesure où cela permet d’informer et d’alerter les organes de l’état des manquements au respect des droits de l’homme et partant de prendre les mesures qui s’imposent pour y remédier. Souvent, en raison du manque d’encadrement, de moyens financiers et de formations spécifiques sur l’observation systématique des droits de l’homme et les outils y relatifs, les rapports des observateurs des droits de l’homme peuvent être insuffisamment documentés et peuvent manquer de l’objectivité et la crédibilité nécessaires pour servir de base pour des actions de plaidoyer de qualité. Pour pallier à cette faiblesse, le projet se propose de travailler avec une synergie d’ONGs qui acceptent de mettre leurs expertise et expérience ensemble pour constituer un réseau d’observateurs sur l’ensemble du territoire burundais. La vocation de ce réseau d’observateurs sera de faire une observation systématique, objective, impartiale et documentée de la situation des droits de l’homme.

Le gouvernement du Burundi est le premier garant dans la promotion et la protection des droits de l’homme à travers la mise en œuvre de ses engagements internationaux et la soumission des rapports aux organes de traités en charge des droits de l’homme ainsi qu’au mécanisme de l’Examen Périodique Universel. Toutefois, le gouvernement du Burundi accuse un retard important dans l’élaboration et la soumission d’autres rapports aux organes de traités ainsi que dans la mise en œuvre des recommandations de ces derniers et celles de l’EPU faute de capacités techniques et opérationnelles suffisantes du MSNDPHG à collecter des données sur la situation des droits de l’homme dans le pays. Ainsi, le projet se propose de renforcer les capacités du gouvernement à remplir ses obligations internationales en matière de rédaction des rapports aux organes de traités des Nations Unies ainsi que d’assurer le suivi des recommandations formulées par lesdits organes et l’EPU.

Enfin, plusieurs acteurs interviennent dans le domaine de lutte contre les Violences Basées sur le Genre et les données du secteur sont éparpillées. Des Chambres spéciales pour la répression des VBG viennent d’être mises en place mais une faible capacité d’assistance judiciaire et de contrôle est notée dans ce domaine. De même le rôle de la communauté nécessite d’être renforcé afin qu’elle puisse jouer aussi bien un rôle de prévention que d’assistance des victimes de VSBG.

Suite au contexte qui prévaut au Burundi, un plan prioritaire de consolidation de la paix pour la période 2014-2016 a été élaboré par la gouvernement du Burundi et le système des Nations-Unies  et financé par le Fonds Fiduciaire de Consolidation de la paix( PBF). Ce plan prioritaire contient un axe sur les droits de l’homme et  un projet sur cet axe a été alors élaboré.

Le projet vise à renforcer l’appropriation nationale des mécanismes de promotion et de protection des droits de l’homme ainsi que la responsabilisation des différents acteurs dans leurs rôles respectifs de promotion et de protection.

C’est dans cette optique que l’Office du Haut Commissariat de Nations Unies aux Droits de l’Homme (OHCDH) et ONUFEMMES en concertation avec les partenaires nationaux bénéficiaires souhaitent recruter un Coordonateur Technique du Projet dont la mission sera d’atteindre les objectifs suivants :

  • Les capacités de la CNIDH pour protéger et promouvoir les droits humains sont renforcées sur l’ensemble du territoire ;
  • Les mécanismes chargés du rapportage et du suivi des observations des organes de traités relatifs aux droits humains sont renforcés ;
  • Les Défenseurs des Droits Humains (DDH) disposent des capacités techniques et d’un environnement propice à l’exercice de leur fonction ;
  • Les cas de VSBG sont traités avec diligence dans la chaîne pénale et les droits des victimes sont protégés par les institutions et la communauté ;
  • Les communautés sont sensibilisées et s’engagent à promouvoir et à protéger les   droits des victimes des VSBG pour une meilleure cohésion sociale.

Duties and Responsibilities

Sous la supervision du Représentant du Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Burundi et en consultation avec les institutions et organisations bénéficiaires, le Coordinateur Technique du Projet (CTP) aura les responsabilités suivantes :

Exécution des activités contenues dans le projet en s’assurant de la conformité des procédures PBF, des politiques existantes (politique nationale des droits de l’homme, plan stratégique triennal de la CNIDH, etc.) à travers les actions suivantes:

  • Assurer l’exécution des interventions dans les délais et de façon coordonnée;
  • Faciliter l'établissement de cadres de concertation entre les bénéficiaires du projet et d'autres parties prenantes dans la mise en œuvre des activités avec des procédures harmonisées pour garantir l’utilisation transparente et rationnelle de ressources;
  • Suivre la production des rapports sur la mise en œuvre des activités planifiées dans les délais requis;
  • Assurer la planification stratégique des interventions pour assoir une complémentarité et la création des synergies possibles avec les autres thématiques du plan prioritaire 2014-2016;
  • Assurer une bonne transmission d’information entre les différents mécanismes de coordination mis en place au niveau national et local (provincial ou régional) à travers l'organisation de réunions thématiques régulières;
  • Contribuer à l’harmonisation et à la vulgarisation des outils de suivi et évaluation ainsi que du rapportage.

Maintenir et renforcer les relations avec les partenaires actuels qui appuient les bénéficiaires du projet et développer de nouvelles relations dans le cadre de la mobilisation des ressources financières supplémentaires qui contribueront à la pérennisation des activités  à travers les actions suivantes:

  • Développer et mettre en œuvre de stratégies de mobilisation de ressources;
  • Identifier et répondre aux opportunités de financement qui se présentent.

Appuyer et faciliter le processus d’appropriation du projet par les partenaires nationaux à travers les actions suivantes :

  • Fournir des conseils techniques au Ministère en charge des droits de l’homme, à la CNIDH et aux autres acteurs impliqués dans le projet sur la meilleure façon d'engager les autres institutions au delà du projet;
  • Promouvoir les efforts de collaboration entre toutes les parties prenantes au projet et des entités gouvernementales à tous les niveaux;
  • Jouer un rôle de mentor au profit des acteurs et mécanismes impliqués dans la chaine de gestion du projet avec l’organisation des séances de formation selon les besoins.

Mettre à contribution l’expertise technique dans les matières suivantes :

  • Conduire le processus de recrutement du personnel et d’autres personnes ressources tel que prévu dans le projet;
  • Dispenser des formations et/ou organiser des événements (ateliers par exemple) chaque fois que de besoin comme le montre le document de projet en partenariat avec les acteurs nationaux et/ou internationaux;
  • Elaborer des outils de travail pour harmoniser les approches méthodologiques et faciliter le processus de suivi et évaluation qui sont prévus dans le projet ;
  • Intégrer l’approche genre dans la mise en œuvre du projet ;
  • Produire des analyses juridiques sur des textes à produire dans le cadre du projet pour s’assurer du respect des standards internationaux et de leur applicabilité.

Résultats attendus :

  • La gestion du projet avec la participation des partenaires nationaux est assurée.
  • Un plan de récupération du projet par les partenaires nationaux du projet au delà de 2016 est initié et mis en œuvre.
  • Des outils de suivi et évaluation sont développés.
  • Des rapports narratifs sur la mise en en œuvre du projet et financiers sont produits suivant les échéances arrêtées par le Comité de Pilotage Conjoint.

Competencies

Compétences de base:

  • Démontrer et promouvoir un sens élevé d'intégrité, d'impartialité, d’équité et de responsabilité dans l’exécution de son travail.
  • Justifier d’un sens de discernement et de prise de décision face aux conflits d'intérêts entre les parties prenantes pour maintenir leur participation active.
  • Démontre une sensibilité et une adaptabilité conséquentes aux différences culturelles, de genre, de religion, d’âge de race, et de nationalité.

Gestion axée sur les résultats et Leadership :

  • A une attitude énergique, positive, constructive dans l’approche du travail;
  • Capacité de conduire un processus de planification stratégique, de gestion axée sur les résultats et de rapportage;
  • Capacité de conduire la formulation, la mise en œuvre, le suivi / évaluation des programmes et projets et à mobiliser des ressources;
  • Habilité à mettre en œuvre les nouveaux systèmes et agit positivement sur les attitudes et les comportements et répond positivement aux feedback.

Partage des connaissances :

  • Promeut la gestion des connaissances;
  • Une connaissance approfondie des questions du développement ;
  • Travaille activement pour son développement personnel et l’amélioration continue de ses connaissances dans au moins un domaine de pratique, applique les nouvelles compétences.

Travail en équipe :

  • Etre apte à faire un travail en équipe et être disposé à prendre en compte les contributions apportées par les autres parties prenantes sans aucune discrimination.
  • Aptitudes à travailler en équipe et à travailler sous pression, en restant serein et en gardant une bonne humeur, quelle que soit la situation ;
  • Aptitudes à établir des relations de travail efficaces, dans un cadre multinational, multiculturel et pluriethnique, en faisant preuve de tact et de respect de la diversité.

Communication :

  • Faciliter et encourager la circulation de l’information et des idées entre toutes les parties prenantes tout en gardant le tact en présence d’informations sensibles.
  • Disposer des aptitudes à conduire un plaidoyer auprès des autorités nationales et d’autres partenaires afin d’influencer l’élaboration des politiques dans les domaines d’intérêt commun
  • Excellente capacité de rédaction et de synthèse ;
  • Bonne capacité de communication orale et écrite ;
  • Ouvert aux changements et capable de gérer les situations complexes ;
  • Connaissances solides des Technologies de l’information et de la Communication. 

Orientation vers le Client

  • Etablit, construit et entretient des relations efficaces au sein de l’unité de travail et avec les clients internes et externes;
  • Organise et hiérarchise les horaires de travail pour répondre aux besoins des clients et des délais;
  • Répond rapidement aux besoins des clients.

Required Skills and Experience

Niveau d'études :

  • Diplôme de niveau maîtrise(Bac+5) en Sciences Politiques, Relations Internationales ou en Droit, Economie, Sciences Sociales ou d'autres domaines complémentaires

Expérience : 

  • Avoir 5 ans d’expérience progressive dans la gestion des programmes des droits de l’homme qui appuient les institutions étatiques. Avoir travaillé dans le cadre des PBF serait préférable;
  • Démontrer une sensibilité dans l’intégration de la dimension genre au niveau des programmes;
  • Etre familier à travailler avec plusieurs partenaires;
  • Etre excellent dans la rédaction, la facilitation et la présentation;
  • Maitrise de l’outil informatique (Word, Excel, Power Point) expérience de gestion dans un environnement de réseautage

Connaissances linguistiques :

  • Maitrise du français (écrit et parlé) est obligatoire;
  • Une connaissance pratique de l'anglais constitue un avantage.

Note :

  • Ce poste est ouvert uniquement aux candidats de nationalité burundaise;
  • Les candidatures féminines qualifiées sont fortement encouragées.