Background

Le processus de décentralisation au Niger a été renforcé en 2002 (loi 2002-014) avec la division du territoire national en trois (3) niveaux d’entités décentralisées : régions (8), départements (36) et  municipalités (266 dont 52 urbaines et 214 rurales). Ce processus représente une importante opportunité de participation et de visibilité pour les femmes dans la gestion des affaires locales. Les premières élections municipales ont eu lieu en juillet 2004. Elles ont enregistré 25% de femmes candidates (9 261 sur 35 896), 17% de femmes élues conseillères (671 sur 3 747) et 6 femmes maires sur 256.  Malgré cette opportunité, la participation des femmes à la vie publique et leur représentation sur la scène politique restent faible. Des progrès ont été certes accomplis, mais beaucoup reste encore à faire. La nouvelle constitution et le code électoral prévoient l’égalité de droits pour les électeurs (hommes et femmes). Le Niger a également adopté une loi sur les quotas en juillet 2000 (Loi 2000-008). Même s’il convient de noter que l’application effective de cette loi reste encore faible comme il en a été fait cas à travers les remarques finales du Comité sur la CEDEF dans le Rapport 2004 sur le Niger, il en a résulté des améliorations significatives bien qu’insuffisantes quant à la représentation des femmes au gouvernement, au parlement et aux conseils communaux. La loi stipule, après sa révision en 2014,  qu'au minimum 15% des  postes électifs doivent être occupés par l'un ou l’autre sexe et 25% pour les postes nominatifs. Au niveau national, une augmentation de 11.5% (de 1 à 14 femmes sur 113 élu/e/s) des femmes parlementaires a été enregistrée de 1999 à 2011. Bien qu’elles soient bien représentées au sein des partis politiques (60% environ), les femmes sont encore exclues des sphères de direction des partis et ne participent pas  à la prise de décisions. Ainsi aux élections de 2010, selon une étude menée par le National Democratic Institute - NDI, il a été constaté un net recul de la présence des femmes au sein notamment des conseils communaux : elles sont passées de 18%  (671 élues sur 3747 conseillers) à 15.7% (579 femmes élues sur 3699 conseillers).

Pour les conseillers de villes, on note 17 femmes élues sur un total de 104 conseillers et dans les conseils régionaux, 34 femmes élues sur un total de 260 conseillers. Ce recul s’explique essentiellement par le manque d’accompagnement des candidates, contrairement à 2004 où pendant les deux ans précédant les élections, un important programme de renforcement des capacités des femmes avait été conduit par divers partenaires (NDI, UNFPA, UNDP, D2000, CONGAFEN, ANDDH…) sous le leadership du Ministère de la Promotion de  la Femme. De manière générale, les femmes, bien que numériquement plus nombreuses que les hommes et économiquement actives ont des moyens limités de décider de leur propre vie, y compris de dire non aux violences et autres discriminations. Elles restent en général à l’écart des processus de maintien de la paix et sont quasi absentes des dispositifs formels de prévention et de prise en charge des crises et autres catastrophes dont elles sont par ailleurs les principales victimes avec leurs enfants. Ceci, notamment en période d’élections est un facteur potentiel de conflits dans un pays déjà éprouvé directement et indirectement par d’une part, les conséquences des troubles sociopolitiques que connaît le Mali, avec ses refugiés, déplacés et retournés qui augmentent la pression sur les ressources vitales déjà insuffisantes du pays, et d’autre part, par les divers conflits liés aux exactions de Boko Haram au Niger et dans les pays voisins(Nigéria, Tchad et Cameroun).

Justification

L’impact des problèmes sécuritaires dans les pays voisins, notamment sous forme de flux migratoires (retour en masse de Nigériens au pays, arrivée de nombreuses vagues de réfugiés, ainsi que de migrants en transit ), et de difficultés de développement dans certaines régions (les régions du nord notamment, ce qui a justifié la rébellion des années 1990 et l’exode des jeunes vers des pays comme la Libye, l’Algérie, le Nigéria, etc.) vient exacerber les principaux défis auxquels est déjà confronté le Niger (faible développement du capital humain, dégradation de l’environnement et changement climatique, forte croissance démographique, le chômage élevé et l’absence d’opportunités économiques, fluctuation de la croissance économique rapportée à l’accroissement de la population, insécurité alimentaire et nutritionnelle, et insécurité interne dans le pays). Cette situation constitue un contexte potentiellement favorable à l’instabilité sociale et politique. En outre, le pays se prépare à  des élections générales en début 2016 et les tensions montent entre majorité et opposition. 

La prévention des conflits nécessite des investissements dans la culture de la paix et dans la mise en place d'institutions formelles et informelles dédiées à la médiation et à la résolution non violente des conflits. La participation des femmes à la prévention et à la résolution des conflits permet à la fois de mieux comprendre les causes des conflits et de proposer des alternatives qui répondent aux besoins divers des populations. Elle favorise le soutien de la population tout entière à la culture de la paix.  Pour cela, il faut que les femmes, et notamment leurs structures organisées, comprennent mieux leur rôle en matière de prévention et de gestion des conflits et de consolidation de la paix et de la sécurité. Un certain nombre d’outils existent avec lesquels elles doivent se familiariser. Le PNUD a élaboré un projet d’appui au cycle électoral au Niger (PACEN) qui propose entre autres l’élaboration d’un plan d’action pour la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies relatives au rôle des femmes dans la prévention et la gestion des conflits afin de contribuer à la tenue d’élections apaisées. 

Duties and Responsibilities

L’objectif général de la consultation est d’élaborer un plan d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325  (et résolutions connexes : 1820, 1880, 1888, 1889, 1960, 2106, 2122) dans le contexte des élections de 2016, en liaison avec ONUFEMMES qui a la responsabilité de la mise en œuvre de la Résolution au niveau national. 

Objectifs spécifiques 

  • Analyser le contexte actuel du pays et dégager les facteurs potentiels de conflits liés principalement aux élections en tirant partie de l’analyse des facteurs de conflit au Niger commanditée par le PNUD dans le cadre du projet Jeunes –Paix et Développement – JPAD;
  • Analyser les résolutions 1325 et connexes des Nations Unies et faire des propositions d’actions pour sa mise en œuvre effective en lien avec les facteurs de conflits identifiés;
  • Dégager des stratégies pour  l’appropriation de la résolution 1325 (et connexes pertinentes en la matière) par les femmes et leurs structures organisées, ainsi que par l’ensemble des acteurs en place;
  • Appuyer à la tenue de l’atelier de validation du plan d’action.

Produits attendus

Il est attendu de la mission:

  • Un rapport d’analyse identifiant les facteurs potentiels de conflit liés aux élections  et établissant la cartographie des acteurs clés;
  • Un plan d’action, incluant des propositions de partenariats, pour la mise en œuvre de la résolution 1325 et des résolutions connexes pertinentes;
  • Un rapport final intégrant les observations éventuelles issues de l’atelier de validation.

Il est également attendu que le/la consultante appuie l’organisation de l’atelier de validation du plan d’action, qu’il anime l’atelier et intègre les observations issues de ces assises.

Competencies

  • Bonne connaissance des contextes électoraux;
  • Bonne connaissance des instruments juridiques internationaux, en particulier des résolutions des Nations Unies relatives aux femmes dans les conflits (R1325/1820/1880 et connexes …);
  • Une bonne familiarité avec les Agences du Système des Nations Unies et/ou des Organisations Internationales actives dans le domaine du genre et de la promotion des droits des femmes serait un atout.

Required Skills and Experience

Education: 

  • Diplôme d’études universitaire de niveau Master I au moins en Sciences Sociales ou autre discipline apparentée.

Experience:

  • D’une expérience d’au moins cinq ans en études/recherches sociales;
  • D’une expérience avérée de travail avec les Organisations de la Société Civile, notamment féminines;
  • D’une expérience avérée en matière d’animation d’atelier.

Language:

  • Maîtrise du francais.

Dépôt des dossiers:  

Les dossiers de candidature devront comprendre deux propositions (technique et financière):
La proposition technique doit contenir: 

  • Une copie certifiée du dernier diplôme;
  • Une lettre de motivation;
  • Un CV détaillé;
  • Une note conceptuelle sur la méthodologie du travail;
  • Toute documentation utile pouvant démontrer votre capacité;
  • Un formulaire P11 des Nations Unies dûment rempli et au moins 3 personnes de référence avec leurs adresses email.

Le P11 est accessible à http://sas.undp.org/Documents/P11_personal_history_form.doc   

La proposition financière

Une proposition financière sur la base d’un montant forfaitaire incluant (les honoraires). 

Critères d’évaluation des offres : La sélection sera faite sur la base des critères suivants notés sur 100 comme suit:

  • Diplôme d’études universitaire de niveau Master I au moins en Sciences Sociales ou autre discipline apparentée : 10 points
  • Methodologie - 30 points;
  • Expérience d’au moins cinq ans en études/recherches sociales - 10 points;
  • Expérience avérée de travail avec les Organisations de la Société Civile, notamment féminines -15 points;
  • Bonne connaissance des contextes électoraux -  5 points;
  • Bonne connaissance des instruments juridiques internationaux, en particulier des résolutions des Nations Unies relatives aux femmes dans les conflits (R1325/1820/1880 et connexes …) - 20 points;
  • Expérience de travail avec le PNUD et/ou le SNU et/ou des Organisations Internationales actives dans le domaine du genre et de la promotion des droits des femmes - 10 points. 

Seules les candidatures ayant obtenu une note au moins égale à 70 points sur le total des 100 points seront retenues pour une analyse financière. La méthode d’évaluation qui sera utilisée est celle du meilleur rapport qualité/prix (score combiné). Il sera tenu compte des qualifications du consultant et sa proposition financière avec un score d’au moins 30 % pour l’offre financière.

Veuillez scanner tous les documents en un seul fichier sous format PDF à télécharger car le système n'accepte qu'un seul document. 

Date limite et lieu de remise des candidatures

Les candidatures doivent être soumises sur le présent site  : http://jobs.undp.org au plus tard le 26 Novembre  2015.

Les candidatures féminines sont encouragées.