Background

Le Burkina Faso a connu un changement politique majeur à la suite des insurrections populaires d’Octobre 2014. Une transition politique a été mise en place après le départ forcé de Blaise Compaoré et de la prise du pouvoir par l’armée qui a cependant très vite accepté la mise en place d’un régime civil avec un parlement de transition pour une période d’un an au bout de laquelle des élections démocratiques (présidentielle, législatives et communales) seraient organisées. C’est ainsi que le gouvernement de transition a formellement sollicité l’appui du PNUD dans l’organisation des élections de fin de transition. La demande du gouvernement a été transmise au Département des Affaires politiques qui a autorisé une mission d’évaluation nationale (NAM) avant toute prise de décision.

La mission menée du 12 au 23 Janvier 2015, a conclu à la pertinence de la demande adressée aux Nations Unies et a proposé un document de projet qui a été approuvé et signé du PNUD et du Gouvernement de transition en Avril 2015. Le PNUD fut donc autorisé à mettre en place un projet d’assistance électorale qui allait être exécutée suivant la modalité DIM (Direct Implementing Modality) ou la gestion directe par le PNUD. Le budget prévisionnel du projet a été fixé à 10 millions de dollars américains pour lequel un panier commun sera établi aux fins d’accueillir les contributions de tous les autres bailleurs. Le Projet d'Appui aux Élections du Burkina Faso 2015-2016 ainsi conçu est organisé en quatre (4) composantes : (1) l’appui aux organes en charge de l’organisation des élections, (2) l’appui à la communication, la mobilisation des femmes et des électeurs en général, (3) la prévention des conflits liés aux élections et (4) la pérennisation des acquis. Ce projet a été précédé par une première expérience mise en œuvre en 2012 et dont les leçons et bonnes pratiques ont informé le projet « Projet d’Appui aux Elections -PAE/Burkina Faso 2015-2016.

Quatre principaux résultats étaient attendus du projet :

  • Les Institutions Nationales (CENI, le MATDS, le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’État et le Conseil Supérieur de la Communication) ont organisé et supervisé de façon professionnelle et responsable des élections libres, crédibles, transparentes et non violentes ;
  • Les institutions contribuant au renforcement de la démocratie et à la promotion de la paix (les partis politiques, les organisations de la société civile et les médias) ont joué de façon adéquate leurs rôles pour que les scrutins se déroulent de façon citoyenne, inclusive et sans violence ; 
  • Les taux de participation aux différentes élections sont significatifs des populations en âge de voter avec une bonne participation des femmes ;
  • Les institutions nationales en charge de la conduite du processus électoral ont acquis des compétences et se sont professionnalisées en vue d’une autonomisation après la période couverte par le cycle électoral.  

Il était prévu que le PNUD sécurise les apports de la Coopération Suédoise et de la Coopération Suisse et contribue lui-même à hauteur de Huit cent mille dollars ($800 000) sur ses fonds propres. Le projet est entré dans sa phase active en Avril 2015 avec la mise en place d’une Unité de Gestion (UGP), le recrutement de Consultants Internationaux et le recrutement de 14 Volontaires Internationaux et 48 Volontaires nationaux chargés de l’assistance électorale. Les Volontaires devraient apporter une assistance de proximité aux démembrements de la CENI (CEPI, CECI et CEA) dans la préparation des élections couplées du 29 Novembre 2015 et ensuite dans la préparation des élections municipales du 22 Mai 2016.

Bénéficiaires cibles et zones d’intervention du Projet

La CENI et les autres acteurs du processus électoral devraient être les bénéficiaires du renforcement de leurs capacités tandis que la population burkinabè en général est le bénéficiaire final du projet dans le sens où elle aura la possibilité de choisir librement et de façon informée ses représentants, aussi bien sur le plan national que sur le plan local.

Le projet couvre l’ensemble du territoire du Burkina Faso.

 

Produits du Projet

Conformément aux composantes identifiées, les activités du projet devaient générer les produits suivants :

  • Le dialogue entre les acteurs du processus électoral est renforcé en vue de créer les conditions optimales de prévention de la violence électorale et de la consolidation de la paix ;
  • Les capacités de la structure de gestion du processus électoral sont renforcées par des sessions de formation dispensées au personnel pour lui permettre d’accomplir ses tâches à la satisfaction générale, mais aussi par un appui à l’acquisition des équipements et matériels indispensables à sa mission ;
  • Les capacités des autres institutions publiques impliquées dans le processus électoral, des partis politiques, des organisations de la société civile, des médias sont renforcées et la population est informée et sensibilisée sur les questions liées au processus électoral (enjeux, modalités de vote, lieux de vote, etc.) ainsi que sur les moyens non violents d’exprimer les préoccupations autour du processus ;
  • La participation citoyenne est encouragée, notamment grâce au soutien apporté à des initiatives menées en faveur des femmes, des jeunes et des personnes handicapées ;
  • Les élections sont réalisées : les arrangements logistiques (évaluation des besoins et élaboration des cahiers de charge, appels d’offres, commande et déploiement des matériels et équipements électoraux) sont conclus ; le matériel électoral est disponible dans les délais ; la sécurité est assurée par le Gouvernement pour permettre à tous les électeurs d’exercer leur droit de vote en toute quiétude.

 

Le calendrier électoral adopté par la transition consistait à organiser d’abord la présidentielle et les législatives le 25 Octobre 2015 et les élections municipales à la fin du mois de Janvier 2016. Une tentative de coup d’état les 16 et 17 Septembre a mis à mal ce calendrier. Les élections couplées ont finalement été reportées au 29 Novembre et il était attendu du gouvernement issu de ces élections de décider de la date des élections municipales.

L’électorat du Burkina Faso :

A la suite de la révision de la liste le Burkina Faso, à la date des scrutins couplés de 2015, comptait 5 517 016 électeurs inscrits repartis entre 13 régions administratives. La région du Centre compte le plus grand nombre d’inscrits (1 015 784 inscrits) pendant que la région des Cascades abrite le moins d’électeurs avec 192 559 inscrits.

Les électeurs Burkinabè étaient invités le 29 Novembre à élire un Président de la République et 127 députés dont 16 suivant un scrutin de liste à la proportionnelle au plus fort reste et 111 à élire suivant un scrutin de liste dans chacune des 45 circonscriptions électorales. 

A la fin du mois de Janvier 2016, le nouveau gouvernement, après consultation avec les Partis politiques, a décidé de la tenue des élections municipales le 22 Mai. L’électorat, ce jour-là devait élire 19 264 Conseillers Communaux représentant 368 Communes et Arrondissements Le PNUD a donc levé des ressources supplémentaires pour recruter et déployer 48 Volontaires nationaux en appui aux commissions électorales locales dont le rôle allait être proéminent dans l’organisation et la tenue des élections municipales. Des fonds additionnels ($500.000) ont encore été mis à la disposition de la CENI comme contribution au recyclage des membres des bureaux de vote.

Un rapport d’étape du projet a été élaboré et partagé en fin Janvier 2016. Le projet arrive à terme et le PNUD souhaite procéder à une évaluation par une équipe de deux Experts externes conformément aux dispositions de suivi évaluation contenue dans le document de projet qui prévoit une évaluation finale.

Duties and Responsibilities

L’évaluation sera conduite par un Consultant individuel qui devra recourir à toute la panoplie d’outils disponibles et efficaces pour collecter et analyser les informations pertinentes. Elle inclura notamment :

  • La revue et l’étude de la documentation ;
  • Les rencontres et entretiens avec les acteurs concernés, les partenaires, les personnes ressources ;
  • Les techniques participatives ou toutes autres méthodes de collecte de l’information pertinente y compris l’administration de questionnaires individuels ou de groupe ;
  • L’exploitation et l’analyse des informations collectées en vue de la production du rapport ;
  • La collecte et l’analyse des données relatives aux indicateurs du projet, tels que spécifiés dans le Cadre des ressources et des résultats du projet ainsi que les indicateurs du CPD et ceux contenus dans l’IRRF du plan stratégique.

Le/la Consultant(e) travaillera en étroite collaboration avec le bureau pays du PNUD, les services techniques notamment le Gouvernement, la CENI, et d’autres partenaires techniques et financiers impliqués et bénéficiera de l'appui de l’Unité Gouvernance du PNUD et celui de l’unité de Gestion du Projet d’appui aux élections. Elle aura également à s'entretenir avec les bénéficiaires, notamment les organisations de la société civile.

La durée de l’évaluation est de 15 jours facturable. Elle sera répartie suivant un chronogramme qui sera retenu sur la base de la méthodologie et du plan de travail proposés par les Consultant(e)s dans la note de démarrage de l’évaluation, discutés avec les parties prenantes de l‘évaluation et validés par le PNUD.

Competencies

  • Excellente capacité d'analyse ;
  • Capacité à travailler dans un environnement complexe, en collaboration avec plusieurs acteurs, et en demontrant sensibilité et diplomatie ;
  • Rigueur dans le travail, flexibilité et esprit d'initiative ;
  • Grande capacité de communication orale et écrite en français; et
  • Une grande aptitude à travailler en équipe.

Required Skills and Experience

Education

  • Au minimum un Master (cycle Bac + 5) en sciences politiques, économiques, sociales, juridiques ou disciplines connexes.

Expériences :

  • Une expérience professionnelle avérée d’au moins 10 ans dans le domaine de l’évaluation des projets et programmes de processus électoraux et de préférence dans les pays de l’Afrique francophone,
  • Une expérience internationale en matière d’évaluation de programme ou de projet (avoir participé à au moins deux missions dans un pays autre que le Burkina Faso ;
  • Familiarité avec l'environnement politique du Burkina Faso ;
  • Une expérience avec le PNUD ou une autre agence des Nations Unies serait un atout.
  • Très bonne connaissance du contexte et des acteurs politiques et électoraux du Burkina Faso ;
  • Bonne maîtrise de l’outil informatique.

Langue :

  • Très bonnes capacités rédactionnelles en français.