Background

Située en Afrique de l’Ouest, la Guinée a une superficie de 245 860 km² et une population de plus de 12 millions d’habitants. Elle est délimitée au nord par le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Mali, au sud par la Sierra Leone et le Libéria, à l’est par la Côte d’Ivoire et à l’ouest par l’océan Atlantique.

Si la Guinée dispose de ressources naturelles « considérables » (Boissieu/Geoffron, 2017), dont le fer, le diamant, l’or et la bauxite, ainsi que d’un potentiel agricole significatif, le pays reste dans une situation économique et sociale précaire. Classé au 183° rang de l’indice de Développement Humain, il n’a pas atteint les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Après l’épidémie d’Ebola et ses conséquences dramatiques, le pays semble renouer avec la croissance depuis 2015.

Dans le cadre de cette reprise, la Banque Centrale a adapté sa politique monétaire pour stimuler l’activité des banques, à travers : (i) la baisse de son taux directeur de 13% à 11% ; (ii) la réduction du coefficient des réserves obligatoires de 20% à 18% ; (iii) une meilleure organisation du marché des changes (Banque Centrale, rapport 2015).  

Malgré ces mesures, la contribution du secteur financier guinéen au développement économique du pays est restée très faible, comparée aux niveaux internationaux et sous régionaux (Evaluation du secteur financier de la Guinée, 2013).

Depuis la loi de libéralisation du secteur en 1983, le paysage bancaire de la Guinée compte 15 banques commerciales et 1 banque de développement, avec 155 agences à travers le pays, à la fin 2015. Leur produit net bancaire a progressé de plus de 23%, passant de 1244 milliards en 2014 à 1535 milliards GNF en 2015.

Même si l’encours total des crédits octroyés par les banques à l’économie a progressé de 25% entre 2014 et 2015, 60% de l’activité des banques est concentrée autour de trois banques. En outre, il s’agit également à plus de 60%, de crédits à court terme pour financer la trésorerie des entreprises et leurs importations. Le commerce, à lui seul, absorbe plus de la moitié des crédits distribués par les banques. Ainsi, le ratio crédit au secteur privé/PIB est faible, se situant à 12%, contre 25% au Mali et 33% au Sénégal.

En plus des banques, la Guinée compte 20 Institutions de Micro Finance (IMF) en 2015 dont cinq occupent 98% du marché (Crédit Rural, Yètè Mali, Cofina, Finadev, Cafodec Finances). Il est à noter que le Crédit Rural a une position dominante avec 48% du portefeuille crédit et 54% des dépôts. Cependant, les IMF n’arrivent pas à accroitre l’accessibilité des populations au système financier.

De son côté, le marché de l’assurance compte de grandes compagnies panafricaines comme SAHAM, SUNU, NSIA.

Toutes ces institutions financières offrent des produits et services traditionnels. Ceci peut s’expliquer par plusieurs raisons :

  •  L’importance significative du secteur informel et son corolaire, l’absence d’informations fiables sur les clients éventuels (inexistence d’une centrale des risques fiables);
  • Un taux de bancarisation de 7%, se situant parmi les plus faibles de la région (17% au Bénin, 13% au Burkina, 64% au Maroc);
  • Des taux d’intermédiation peu incitatifs;
  • Une absence de culture bancaire, dont l’une des conséquences est le faible niveau des dépôts, notamment des dépôts à terme;
  • Les difficultés du système judiciaire en dépit de réels progrès récents;
  • La faiblesse des infrastructures.   

Ce contexte contrasté incite la Banque Centrale et les Autorités guinéennes à poursuivre leurs efforts en vue de moderniser et de diversifier les produits et services financiers nationaux, afin de faciliter l’accès du plus grand nombre au crédit.

Un certain nombre de textes ont été élaborés ou réactualisés à cet effet, dont notamment : la loi sur le crédit-bail ; la décision portant émission de monnaie électronique et émission de monnaie électronique ; l’instruction sur l’activité des établissements de transfert d’argent, sans oublier le code des assurances et la loi sur la micro finance.   

Un certain nombre d’autres mesures ont également été prises dont : (i) la relance de la centrale des risques ; (ii) l’octroi d’agrément à des sociétés de monétiques ; (iii) l’octroi d’agrément à deux opérateurs de services financiers mobiles ; (iv) mise en place d’une structure de gouvernance de la monétique. D’autres mesures sont envisagées dont (a) un système d’assurance des dépôts ; (b) favoriser l’arrivée de nouvelles institutions financières spécialisées (Secteur financier guinéen. BCRG Juin 2016).

Afin de soutenir la stratégie de développement à long terme du gouvernement, le PNUD en Guinée a finalisé son Programme Pays pour le prochain cycle de 2018 à 2022, dont l’objectif principal est d'aider la Guinée à créer des conditions propices à une croissance inclusive et durable en créant des institutions publiques solides et responsables qui soient redevables devant la société civile. Les voies de développement qui ont mené à cet objectif comprennent la promotion de la bonne gouvernance pour le développement durable aux niveaux national, régional et communautaire, combinée à des investissements dans la transformation économique et la gestion durable du capital naturel. Le CPD a été élaboré en consultation avec le gouvernement, les acteurs nationaux, la société civile, les partenaires au développement et les organisations des Nations Unies. Les domaines d'intervention sont conformes aux priorités du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) et appuieront la Guinée dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030, de l'Agenda 2063 de l'Union africaine et de la feuille de route du Plan d'action d'Istanbul pour les pays les moins avancés. Le CPD mettra l'accent sur la réalisation de 10 des 17 Objectifs de Développement Durables (ODD) (ODD 1, 5, 6, 7, 8, 10, 11, 13, 15 et 16).

La promotion d'une croissance inclusive est attendue à travers les chaînes de valeur dans les zones à fort potentiel économique, la création d'emplois (y compris les emplois verts) pour soutenir la croissance locale et émergente, améliorer la résilience de la communauté aux chocs et réduire la migration des jeunes. Les priorités dans le cadre de ce pilier comprennent: (i) renforcement des capacités des syndicats professionnels et des associations d'agriculteurs à mieux s'organiser et être équipés pour promouvoir leurs activités, se conformer aux normes internationales et accéder à de nouvelles opportunités de marché; (ii) soutien aux femmes, jeunes et personnes handicapées afin qu'ils bénéficient d'activités génératrices de revenus, d'entrepreneuriat, d'emploi décent, d'accès au financement et d'intégration du secteur informel dans les chaînes de valeur durables dans les secteurs minier, agricole et halieutique; (iii) promotion durable des villes et des villages avec une gestion pérenne des déchets et la promotion des emplois verts, ainsi que le soutien à la mise en place de systèmes de gestion des déchets régionaux (y compris la collecte, le traitement et le recyclage); (iv) renforcement de la résilience des groupes vulnérables afin qu'ils s'adaptent aux changements climatiques et améliorent l'accès aux énergies renouvelables et aux technologies alternatives, etc.

Tenant compte, d’une part, des réformes introduites et progrès récents au niveau du secteur financier en Guinée et, d’autre part, des stratégies de développement des autorités et du positionnement du PNUD dans le prochain cycle, le Bureau Pays du PNUD requiert les services d’un expert en finance innovante pour proposer une stratégie de facilitation de l’accès au crédit afin de favoriser le financement de la micro et petite entreprise et contribuer ainsi à résoudre la question lancinante de l’emploi des jeunes.  

Duties and Responsibilities

Le consultant est recruté pour une période équivalent à Trois (3) mois de travail soit 60 jours ouvrés, étalés sur une période totale de quatre (4) mois. Le consultant travaillera sous la supervision du Directeur Pays du PNUD.

Objectif de la mission

La mission vise à explorer, d’une part, la faisabilité de développement de partenariat en matière de finance inclusive, et, d’autre part, les options acceptables de mutualisation et de répartition des risques en vue de la promotion de l’entreprenariat social et de relance de l’économie locale.

Dans ce cadre, la mission traitera la question de l’emploi des populations les plus fragiles, notamment les jeunes et les femmes. Le consultant proposera donc :   

  • des solutions permettant à ces populations d’accéder, à des conditions réalistes, à des ressources financières durables;
  • Des produits financiers innovants et variés, adaptés à leurs besoins (la liste des produits financiers proposés devra être la plus large possible et prendra en compte les opportunités de crowdfunding/lending);
  • Des montages permettant de faciliter la gestion des risques relatifs à ces financements, en particulier à travers une approche aussi professionnelle que possible (élaboration d’un business plan minimal ; mise en place d’une certaine organisation);

L’objectif est de mettre en place des produits de méso et de micro finance, en relation avec divers partenaires publics et privés (Banque Centrale, Ministères ; banques commerciales ; compagnies d’assurances ; agences de développement ; etc.), et ce, afin de contribuer à créer un tissu de micro et de petites entreprises, fonctionnant selon des critères professionnels.

Chaque fois que possible et/ou nécessaire, le consultant sollicitera des ententes avec ses divers interlocuteurs (ex : établissement de MOU ou de lettre d’intention pour marquer la disponibilité de l’institution contactée à participation au projet) 

Le consultant développera des concepts à travers divers scénarios. Il élaborera également des fiches de projets viables, correspondant à de besoins pertinents et réalisables par les populations cibles.

Résultats attendus

Le résultat attendu de la mission du consultant est l’élaboration d’un certains nombres de documents clés couvrant les aspects suivants :

  • Une description des populations cibles y inclus les jeunes, femmes, personnes handicapées et autres groupes vulnérables et organismes/organisations bénéficiaires tels que les micro-petites entreprises, coopératives etc., avec leurs forces et leurs faiblesses y compris les niveaux moyens de formation ainsi que qu’une analyse, la plus précise possible, des activités potentielles pour les populations/entités concernées;
  • Analyse des risques tels que perçus par les diverses institutions financières et de crédit et canevas de mesures de réduction/gestion des risques préconisés– l’analyse dégagera les opportunités et pistes réalistes, dans le contexte de la Guinée, de solutions et de montages financiers qui permettraient une mutualisation des risques efficaces sur la base de partenariats gagnant-gagnant et les avantages comparatifs des partenaires envisagés. Parmi les mesures de réduction des risques et afin de renforcer l’efficacité et l’impact économique attendu des prêts, la bonne gestion des fonds, l’adhésion et la pérennité, de nombreux facteurs seront détaillés tels que les critères objectifs de sélection des bénéficiaires, organismes se portant garants tels que le cas échéant, la communauté/société civile, accompagnement/appui technique etc;
  • La présentation des divers produits et services financiers pouvant être offerts aux populations visées et les montages possibles qui permettraient une mutualisation des risques acceptables. Un certain nombre de paramètres devront être pris en considération, à savoir (Prospecter, en plus des produits classiques, tous les produits innovants pouvant servir dans le cadre de ces activités, analyser et proposer le positionnement approprié de la Banque Centrale et des divers ministères en fonction de leurs rôles respectifs identifiés, analyser les possibilités d’impliquer certains fonds et coopérations techniques et financières présentes en Guinée);
  • Les instruments de suivi des projets et donc de gestion des risques, éventuellement en impliquant les associations et les acteurs concernés;
  • Formulation de documents de projets et MOU de partenariat pour une demi-douzaine d’initiatives concrètes pilotes qui visent à créer des emplois, lancer des start-ups, permettre l’expansion d’une micro-petite entreprise, réaliser un projet communautaire porté par une coopérative ou un groupement de jeunes ou de femmes.

Livrables attendus

Le consultant devra fournir dans les délais impartis, les livrables ci-dessous :

  • Une note conceptuelle assortie d’un plan de réalisation de la mission dans un délai d’une  semaine après la date de signature de son contrat;
  • Une note périodique mensuelle décrivant l’état d’avancement du travail assortie de propositions pertinentes;
  • Analyse des besoins, populations et montages financiers les plus réalistes dans le contexte guinéen qui permettent une mutualisation de risques acceptables entre partenaires;
  • Six (6) montages financiers pilotes y compris document de référence et MOUS;
  • Un rapport définitif.

Competencies

Corporate

  • Démontre l'intégrité en modélisant les valeurs et les normes éthiques des Nations Unies;
  • Promeut la vision, la mission et les objectifs stratégiques du PNUD;
  • Affiche la sensibilité et l'adaptabilité de culture, de sexe, de religion, de race, de nationalité et d'âge;
  • Traite toutes les personnes de façon équitable sans favoritisme.

Communication

  • Excellentes compétences rédactionnelles et de communication oral.

Professionnalisme

  • Aptitude démontrée dans la réflexion analytique;
  • Excellentes capacités d'organisation, de rédaction et de rapportage;
  • Capacité de travailler de façon autonome, planifier, hiérarchiser et livrer les tâches dans les délais impartis;
  • Flexibilité à voyager pour le travail à court préavis.

Travail en équipe

  • Ouverture d’esprit et capacité à recevoir/intégrer les feedbacks;
  • Capacité à travailler sous pression;
  • Capacité à travailler dans un environnement multiculturel.

Required Skills and Experience

Formation

  • L’expert devra être de formation supérieure (BAC+5 minimum) en finance, management, planification, droit ou discipline similaire.

Experiences

  • Avoir une expérience pertinente d’au moins 5 ans dans le secteur financier, et de la gestion;
  • Avoir une bonne connaissance du contexte de développement national et de l’environnement institutionnel de la Guinée;
  • Justifier d’une bonne capacité de communication, d’analyse et de rédaction;
  • Bonne maïtrise de l’outil informatique.

Langue

  • Avoir une bonne maîtrise du français;
  • Connaissance de langlais un atout.

Les critères d’évaluation sont les suivants :

  •  Formation (bac + 5 minimum en finance, gestion, management, planification, droit ou discipline similaire), 25 points;
  •  Expérience professionnelle (au moins 5 ans dans le secteur financier et / ou gestion du développement), 35 points;
  •  Bonne capacité de communication, d’analyse et de rédaction, 25 points;
  • Connaissance du contexte institutionnel, 15 points.

Seront jugées qualifiées, les dossiers qui obtiendront 70% de la note maximale de 100 point ; cette note technique sera pondérée a 70%.

Dans une deuxième étape du processus d’évaluation, les propositions financières seront examinées et les offres financières comparées.

Le contrat sera attribué au consultant ayant présenté le meilleur score combiné - rapport qualité/prix, évaluation cumulative - (Technique pondérée à 70% + Financière à 30%).

Cette note financière combinée à 30% est calculée pour chaque proposition sur la base de la formule suivante : Note financière A = [(Offre financière la moins disante)/Offre financière de A] x 30.

Soumission

Le (la) candidat(e) intéressé (e) doit soumettre un dossier comprenant deux propositions (technique et financière):

La proposition technique doit contenir :

  • Une lettre de motivation signée par le candidat (1 page);
  • Une brève proposition technique dûment signé par le candidat (3-4 pages);
  • Un plan de travail détaillé, avec des dates de début et de fin pour chaque action et délai indicatif pour toutes les tâches et les livrables (5-10 pages);
  • Un CV du candidat avec l’indication claire de son nom (tel qu’inscrit sur son passeport), sa date de naissance, ses qualifications académiques, ses compétences et son expérience professionnelle contenant au moins 3 personnes de référence avec leurs adresses e-mail (4-5 pages);
  • Un formulaire P11 (http://sas.undp.org/Documents/P11_personal_history_form.doc ) des Nations Unies dûment rempli.

La proposition financière :

Une proposition financière sur la base d’un montant forfaitaire incluant (les honoraires, les frais de voyage, les indemnités journalières/perdiems et le nombre de jours ouvrables pour la durée de la consultation).

Pour permettre une meilleure appréciation du montant forfaitaire proposé, le consultant doit éclater son montant forfaitaire en indiquant clairement les frais prévus pour les honoraires, les frais de voyages internationaux et ceux affectés aux indemnités journalières/perdiems.

N.B. : Les candidat (e)s sont tenus de se renseigner sur les Conditions Générales des Contrats Individuels (annexe 1). (Cliquer sur « Conditions Générales des Contrats Individuels » pour télécharger le document).

Les dossiers incomplets et arrivés après la date limite ne seront pas traités. Le dossier complet devra nous parvenir par soumission directe sur le site ou par mail  à l'adresse suivante : ic.offres.gn@undp.org.