Background

Le Mali est exposé aux effets des changements climatiques entre autres les sécheresses, les inondations et autres catastrophes naturelles. Face à ces phénomènes, les capacités d’adaptation et de résilience du pays deviennent de plus en plus faibles. 
On observe une pluviométrie variable, tendanciellement à la baisse et graduellement dégressive du Sud vers le Nord, une déforestation en constante progression et des inondations qui affectent régulièrement certains territoires. 
En effet, depuis les années 70, la hausse de la température moyenne est constatée à travers le Mali. D’ici à 2080, la température annuelle moyenne du Mali augmentera de 3 à 4° C par rapport à la température annuelle en 1980. 
Au Mali, le changement du climat s’est manifesté par la baisse des précipitations annuelles moyennes. En effet, au cours de la période 1971-2000, une baisse moyenne de 20 % à travers le pays a été observée par rapport à la période 1951-70.  
Les scénarios climatiques du futur prévoient une augmentation de l’intensité et de la fréquence des risques climatiques suivie de pluies intenses et d’inondations . 
De 1980 à 2007, le Mali a connu deux grandes inondations qui ont collectivement eu un impact sur plus de 3 000 000 de personnes . Les zones les plus affectées par les inondations au cours des 30 dernières années sont situées dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Gao, Tombouctou et le District de Bamako. 
Les inondations survenues en 2010 ont causé 111 décès, détruit 6 052 maisons, 12 000 hectares de terres agricoles inondées et entraîné la destruction généralisée d’infrastructures, notamment des ponts et des routes. 
A Bamako, en août 2013 les inondations ont affecté plus de 34 000 personnes, dont environ 20 000 personnes ont été déplacées.  Ces inondations ont entrainé la mort de 37 personnes et causé la perte de 280 maisons . 
En 2014, 98,5 % des pertes économiques dues aux catastrophes étaient imputables aux inondations, pour une valeur moyenne estimée à 25 098 255 000 FCFA par an. 
Plusieurs obstacles institutionnels, techniques et financiers freinent aussi les efforts déployés par le Mali en vue de la réduction et de la gestion efficace des conséquences des inondations. 

Parmi ces obstacles on peut citer :
L’insuffisance de la capacité des institutions nationales à prévoir efficacement les inondations et d’autres risques climatiques ;
La méconnaissance des techniques de gestion des inondations ;
L’insuffisance des compétences et ressources des autorités de planification au niveau local (communes et villages) pour assumer efficacement les responsabilités de gestion des risques d’inondations ;
La diffusion limitée des informations et l’alerte à l’intention des communautés locales concernées.

Le phénomène des inondations est fréquent dans le monde à cause du changement climatique. Ce qui justifie la Déclaration de l’ONU sur la prévention des catastrophes naturelles sur la période de 1990-1999, la Stratégie Internationale pour la Prévention des Catastrophes de 2000, les Cadres d’Actions de Hyogo (2005-2015) et de Sendai (2015-2030) pour réduire les risques de catastrophes.
Le Mali, à l’instar des autres pays de la planète, a pris une part active, en 2015 à New York aux Etats Unis, à l’adoption de l’Agenda de développement à l’horizon 2030 par les Nations unies comprenant dix-sept (17) objectifs de développement durable (ODD) déclinés en 169 cibles, qui sont entrés en vigueur depuis le 1er janvier 2016. 
Le Mali a ratifié la Stratégie Régionale Africaine de Réduction de Risques de Catastrophes et son plan d’action (2005-2015) adoptés le 8 Juillet 2004 et l'Accord de coopération portant création du Centre Ouest-africain de Recherches et de Services scientifiques sur les changements climatiques à travers la Loi n°2014-035 du 17 juillet 2014.
En 2016, le Gouvernement de la République du Mali a adopté un document unique de référence des politiques et stratégies de développement, dénommé « Cadre Stratégique pour la Relance Économique et le Développement Durable (CREDD) 2016-2018 ».
L’axe stratégique du CREDD (2016-2018) : « Croissance Economique Inclusive et Durable », prend en compte les défis environnementaux dont ceux liés au changement climatique, en son Domaine prioritaire 5 et particulièrement en son objectif spécifique 12 intitulé : « Promouvoir une économie verte à travers une gestion des ressources naturelles et une lutte efficace contre le réchauffement climatique ».
Au Mali, la gestion de l’environnement est régie par la Politique Nationale de Protection de l’Environnement (PNPE) adoptée en 1998 dont le but est de « garantir un environnement sain de développement durable par la prise en compte de la dimension environnementale dans toute décision qui touche la conception, la planification et la mise en œuvre des politiques, programmes et activités de développement par la responsabilisation de tous les acteurs ». Sa mise en œuvre est axée sur les plans d’actions nationaux, régionaux et locaux, liés aux conventions environnementales internationales de Rio (1992) ratifiées par le Mali.
En outre, dans le cadre du renforcement de la résilience et la capacité d’adaptation aux risques liés au climat et catastrophes naturelles, plusieurs actions ont été menées en vue d’intégrer l’adaptation aux Changements Climatiques (CC) dans les PDESC dans certaines collectivités territoriales. 
C’est ainsi qu’en 2014, la Politique Nationale sur les Changements Climatiques (PNCC) assortie d’un plan d’actions a été adoptée. Sa mise en œuvre s’est traduite entre autres par l’élaboration de la Stratégie Nationale sur les Changements Climatiques et la mise en œuvre de nombreux programmes et projets par plusieurs acteurs étatiques et ou non étatiques dans de nombreux secteurs.
La politique nationale de la protection sociale et son plan d’action 2016–2018 ont été approuvés par le Décret n°2016–0836/P-RM du 01 novembre 2016. La stratégie nationale sur la réduction des risques de catastrophes au Mali a été approuvée par le Décret n°2016–0346/P-RM du 19 mai 2016. 
Il est donc urgent d’apporter des réponses rapides pour atténuer la vulnérabilité en donnant un accès aux services essentiels aux plus pauvres mais aussi à renforcer leur résilience.
Le projet contribue à l’atteinte des objectifs du domaine prioritaire 12 du CREDD cité ci-dessus et des objectifs du développement durable (ODD) 6, 11 et 13 de l’agenda 2030 des Nations-Unies.
Il est possible de prendre des dispositions afin d’éviter ces dégâts importants. Par exemple, l’investissement d’un montant total de 4 991 764 050 FCFA dans la production et la diffusion d’informations climatiques, la mise en place d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) et la protection contre les inondations contribuera à réduire considérablement la vulnérabilité aux inondations des infrastructures, des biens et des moyens d’existence pour 120 000 ménages.
Au regard de ces constats, le Gouvernement du Mali à travers le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ont initié le PGRCI. Il est financé par le Fonds Mondial pour l’Environnement, le PNUD et le Gouvernement du Mali.
Le projet contribuera à réduire la vulnérabilité des collectivités territoriales face aux inondations par la gestion des risques climatiques et d’inondations en vue de préserver leurs vies et biens. 
Spécifiquement, le projet interviendra dans le district de Bamako et dans les cercles de Kayes et de Mopti pour :
Renforcer les capacités techniques et matériels des autorités administratives et locales en vue d’améliorer les systèmes d’alerte précoce aux inondations et la diffusion de l’information sur les risques climatiques ;
Intégrer la gestion des risques climatiques et d’inondations dans la planification du développement locales afin de renforcer la résilience des communautés locales ;
Transférer les techniques de gestion de risques climatiques et d’inondations résilientes aux communautés locales afin de réduire leur vulnérabilité.
L’atteinte du résultat 3 ci-dessus du PGRCI relatif aux transferts des techniques de gestion de risques nécessite de fournir aux communautés et aux différents intervenants les outils et la formation requise pour concevoir des ouvrages de protection contre les inondations, réaliser des cartes de zones inondées et de vulnérabilité qui tiennent compte explicitement des changements climatiques. 
La présente étude a été lancée par la coordination du PGRCI pour l’exécution de cette activité.

 

Duties and Responsibilities

Principaux Objectifs de la mission:

  • Contribuer au transfert des techniques de gestion de risques climatiques et d’inondations résilientes aux communautés locales de trois façons :
  • Contribuer à l’amélioration des systèmes d’alerte aux inondations et à la diffusion de l’information sur les risques climatiques en mettant en place un mécanisme de génération et de diffusion de prévisions quantitatives des précipitations sur le Mali;
  • Mettre à la disposition des parties prenantes un ensemble multi-modèle de scénarios de changements climatiques à haute résolution spatiale et mis à l’échelle;
  • Donner la formation requise pour utiliser les prévisions météorologiques, les scénarios de changements climatiques et les différents outils et produits développés jusqu’ici par le PGRCI pour l’alerte aux inondations et la conception d’ouvrages anti-inondations et faire des études d’impact des changements climatiques sur le risque d’inondation.

DESCRIPTION DES RESPONSABILITÉS / PORTÉE DES TRAVAUX:

  • Analyse de l’infrastructure logicielle et matérielle de Mali Météo et identification des activités requises pour rendre l’organisation capable de produire des prévisions quantitatives de précipitations. L’option envisagée est le paramétrage d'un modèle de prévision météorologique à fine échelle sur le Mali (possiblement avec le logiciel WRF) qui tournera sur les serveurs existants de Mali Météo, mais le consultant est libre de proposer une approche qui lui semblera plus appropriée;
  • Renforcement de capacités en matière de prévisions météorologiques et production d'estimation quantitatives de précipitation  
  • Mettre en place un mécanisme pour l'exécution quotidienne du modèle local de prévision météorologique
  • Création d'un portail de diffusion des prévisions vers les usagers finaux avec accès automatique en temps réel auquel le système d'alerte pourra être arrimé à long terme;
  • Génération d’un ensemble d’au moins 20 scénarios de changement climatique au pas de temps journalier en procédant à la mise à l’échelle statistique des sorties des modèles du GIEC ou de l’expérience CORDEX-AFRICA pour chaque village ou quartier dans les communes d’interventions du PGRCI. L’ensemble devra contenir au moins 10 scénarios RCP 8.5 et 10 scénarios RCP 4.5;
  • Faire une formation des parties prenantes sur l’utilisation de ces scénarios et les outils et produits déjà développés par le PGRCI (modèles hydrologiques et hydrauliques) pour la conception de nouveaux ouvrages anti-inondations dans les communes du PGRCI, le développement et la manipulation de cartes de risque et de vulnérabilité.

PRODUITS LIVRABLES:
Il est attendu du consultant :

  • Une (01) copie de la base de données de scénarios de changements climatiques par village/quartier dans les communes du PGRCI
  • Une (01) copie des rapports provisoire et final de démarrage de l’étude ;
  • Une (01) copie du manuel de formation sur la conception de nouveaux ouvrages en tenant compte des changements climatiques, et sur la production et la manipulation de cartes d’inondation et de vulnérabilité;
  • Tous les documents seront rédigés en langue française et remis en formats papier et électroniques (Word, Excel et Powerpoint), etc.
  • NB : toutes les présentations du consultant avec le comité technique du PGRCI se feront obligatoirement en Powerpoint.

EXIGENCES EN MATIÈRE DE SUIVI/RAPPORTS:

  • Produire une synthèse documentaire sur les données météo;
  • Elaborer une démarche méthodologique ;
  • Co-animer avec l’équipe du PGRCI la réunion de cadrage de la mission ;
  • Renforcer les cadres de la météo dans le suivi et l’animation ;
  • Faire une restitution au comité technique.

 

Competencies

  • Capacité à travailler avec un large éventail de personnes appartenant à des institutions et à des niveaux divers ;
  • Sensibilité et faculté d'adaptation aux différences culturelles, de genre, de religion, de race, de nationalité et d'âge ;
  • La maîtrise de l’informatique et des logiciels standards (MS. Excel, PowerPoint, Word, etc.) est essentielle.

Required Skills and Experience

Education:

  • L’étude sera conduite par un consultant international (individuel), avec au minimum un master dans un domaine relatif à la Gestion des Risques Climatiques (GRC) concernant les inondations.

Experience:

  • Avoir une expérience avérée dans le domaine des changements climatiques et la production de scénarios de changements climatiques ; 
  • Avoir au moins dix (10) ans d’expérience dans la modélisation des inondations;
  • Etre familier avec la cartographique numérique et la production de cartes de vulnérabilité.

Langues Requises :

  • Le ou la candidat (e) doit maîtriser parfaitement le français;
  •  La connaissance pratique de l’anglais est un atout.

LES DOCUMENTS À JOINDRE À LA SOUMISSION DES PROPOSITIONS:
Les demandeurs doivent présenter les documents suivants :
Obligatoire:

  • Lettre d'intérêt/proposition, expliquant pourquoi le candidat s'estime le plus approprié pour le travail;
  • Lettre d'intérêt/proposition, fournissant une brève méthodologie sur la façon dont le travail sera mené et/ou abordé;
  • CV personnel, comprenant des informations sur l'expérience passée dans des projets / missions similaires et les coordonnées des personnes de référence.

Proposition financière:

  • Lettre de confirmation d'intérêt et de disponibilité dûment remplie en utilisant le modèle fourni par le PNUD

Contrat forfaitaire:

  • La proposition financière doit spécifier un montant forfaitaire total et des conditions de paiement autour de résultats spécifiques et mesurables (qualitatifs et quantitatifs) (c'est-à-dire si les paiements se font par tranches ou à la fin du contrat);
  •  Les paiements sont basés sur les résultats, c'est-à-dire sur la fourniture des services spécifiés dans le cahier des charges;
  • Afin d'aider l'unité requérante à comparer les propositions financières, la proposition financière comprendra une ventilation de ce montant forfaitaire (y compris les frais de voyage, les indemnités journalières et le nombre de jours ouvrables prévus).    

OU

Contrats basés sur des honoraires journaliers:

  • La proposition financière précise les honoraires journaliers, les frais de voyage et les indemnités journalières indiqués dans des postes distincts, et les paiements sont effectués au consultant individuel en fonction du nombre de jours travaillés.

Frais de voyage:

  • Tous les frais de voyage envisagés doivent être inclus dans la proposition financière;
  •  Cela comprend tous les voyages pour rejoindre le lieu d'affectation/les voyages de rapatriement;
  •  En général, le PNUD ne doit pas accepter des frais de voyage supérieurs à ceux d'un billet en classe économique;
  • Si le CI souhaite voyager dans une classe supérieure, il doit le faire en utilisant ses propres ressources.
  • En cas de voyage imprévisible, le paiement des frais de voyage, y compris les billets, l'hébergement et les frais de terminal, doit être convenu entre l'unité opérationnelle concernée et le consultant individuel avant le voyage et sera remboursé.

LES CRITÈRES D'ÉVALUATION {À AJUSTER EN FONCTION DES BESOINS SPÉCIFIQUES DU PROJET}

Niveau d'études:

  •  10 points maximum ;
  • 10 pts - Doctorat ; 5 pts - Spécialisation/Maîtrise ; 3 pts - Licence} ;
  • Expérience professionnelle pertinente - 40 points maximum 
  • (40 pts - 10 ans et plus ; 30 pts - 7-9 ans ; 20 pts - 5-6 ans ; 10 pts - 3-5 ans) ;

Compétences linguistiques:

  •  5 points maximum 
  • 5 pts - anglais et russe ; 3 pts - uniquement russe} ;
  • Autres exigences - 15 points max.

Score technique maximum disponible70 points:

MÉTHODE D'ÉVALUATION (UNE SEULE OPTION DOIT ÊTRE CHOISIE) :

  • Prix le plus bas et offre techniquement conforme.

L'attribution du marché est faite au titulaire dont l'offre a été évaluée et déterminée comme étant les deux :

  • réactif/conforme/acceptable (respectant pleinement les termes de référence fournis), et
  • offrant le prix/coût le plus bas

OU 

Analyse cumulative: 

  • L'attribution du contrat est faite au titulaire dont l'offre a été évaluée et déterminée comme :
  • réactif/conforme/acceptable, et
  • avoir obtenu la note cumulative la plus élevée parmi un ensemble prédéterminé de critères techniques et financiers pondérés spécifiques à la demande de propositions. 
  • Poids des critères techniques : 70%.
  • Poids des critères financiers : 30%.
  • Seuls les candidats ayant obtenu un minimum de 70 % de la note technique maximale disponible (49 points) seront pris en compte pour l'évaluation financière
  • Le nombre maximum de points attribués à la proposition financière est attribué à la proposition de prix la plus basse et sera égal à 30. Toutes les autres propositions de prix seront évaluées et se verront attribuer des points, selon la formule ci-dessous :
  • 30 points [nombre maximum de points disponibles pour la partie financière] x [prix le plus bas de tous les prix proposés parmi les offres recevables] / [prix évalué].
  • La proposition qui obtient le score cumulé le plus élevé après addition du score de la proposition technique et de la proposition financière sera considérée comme l'offre la plus conforme et se verra attribuer un contrat.