Historique

Le projet Établissement d’un Système National d’Aires Protégées financièrement soutenable aborde le problème de l’érosion continue de la biodiversité en Haïti et celui de l’efficacité limitée des aires protégées (APs) dans leur fonction de conservation de la biodiversité (BD) à cause de faiblesses de gouvernance et leur accès limité à des fonds de financement fiables. Il tente de répondre à cette problématique en supportant un renforcement de capacités institutionnelles et en promouvant les investissements de l’État dans les APs; en augmentant l’efficacité et le rendement des fonds disponibles; en diversifiant les sources de revenus des APs. Le projet se concentre sur l’établissement de bases institutionnelles permettant au Système National d’Aires Protégées (SNAP) d’être porté par des structures techniques qualifiées, d’être financièrement durable, en stimulant les investissements destinés à la gestion des APs, en augmentant l’efficacité de l’emploi des ressources disponibles, et en réduisant les coûts de la gestion des APs pour le Gouvernement.

L’objectif principal du projet est qu’en juin 2015, Haïti aura  mis en œuvre un Système National d’Aires Protégées. Les résultats escomptés à la fin du projet sont:

  • Amélioration du système de gouvernance des APs, soutenue par des politiques, lois et institutions compétentes permettant un meilleur rapport coût-utilisation efficace des fonds disponibles pour la gestion des APs.
  • Promotion de partenariats pour augmenter la durabilité sociale, écologique et financière des APs.
  • Diversification des sources de revenus des APs afin d’augmenter les revenus et réduire la vulnérabilité aux fluctuations de financement.

L’Agence Nationale des Aires Protégées The ANAP has not been implemented yet and is not able to manage the NPAS appropriately. Given the country's PA reality and the financial constraints of the Government, the expansion of PAs is not a valid short term option.  Instead the Government is seeking to implement a financially and technically viable NPAS first, based on operational standards and long term strategic plans, increased partnerships and involvement of local communitities and private sector whenever possible, and diversification of income sources for the PA units, their buffer zones and the entire NPAS.(ANAP) est une entité prévue au décret cadre de janvier 2006 sur la gestion de l’Environnement. En attendant la constitution du Conseil d’Administration de cette agence et la nomination de son directeur général par arrêté présidentiel comme le veut la loi, depuis 2012, une direction technique au Ministère de l’Environnement se dédie aux dossiers y relatifs. Cette direction assume, de manière intérimaire, la gestion exécutive du Système National des Aires Protégées (SNAP) et coordonne le Projet « Établissement d’un Système National d’Aires Protégées financièrement soutenable » (Projet  SNAP).

Considérant l’intérêt national et international de la Forêt des Pins, qui fait partie d’un corridor biologique international, un arrêté présidentiel en date du 8 janvier 2014, lui a octroyé le statut de parc national naturel. Cette réglementation fait aussi du Ministère de l’Environnement le gestionnaire de cette aire protégée. Le Parc National Naturel Forêt des Pins (PNN-FP) est d’une superficie totale de 18.780.57 hectares. Il est divisé en deux parties : l’une à l’Est (incluant la localité dite Forêt des Pins) avec une superficie de 4 780.57 hectares et un périmètre de 44.96 kilomètres, , et l’autre à l’Ouest (incluant le pic La Selle, plus haut sommet du pays)  avec une superficie de 14 000 hectares et un périmètre de 73.86 kilomètres

Auparavant, par arrêté en date du 7 octobre 1937, l’Etat avait octroyé le statut de “Foret Nationale Réservée” à cette zone. C’est sur cette base qu’il en octroya l’exploitation à une compagnie privée (la SHADA), par décret-loi en date du 28 Aout 1941 puis en transmit la gestion au Ministère de l’Agriculture en octobre 1980 après constat d’une exploitation anarchique par les différents bénéficiaires de concessions qui se succédèrent sur les lieux.

Aujourd’hui, il convient d’établir une référence claire pour tous sur les enjeux de conservation et les servitudes que le statut d’aire protégée octroyé à la zone va imposer aux exploitants des environs et les opportunités qu’il peut aussi apporter. A cette fin, le plan de gestion est un outil de gestion rationnelle des aires protégées. Il permet de programmer dans le temps et l’espace des activités à réaliser dans et autour de l’aire protégée. En Haïti, la gestion des APs au niveau de l’Etat implique différents acteurs, et tout particulièrement le gouvernement central au travers du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Durable (MARNDR), le Ministère de l’Environnement (MDE) et le Ministère du Tourisme (MT). Certaines ONG ont aussi réalisé des activités dans certaines APs, telles que la “Forêt des Pins” et “Macaya”. De plus, certaines autres APs sont administrées par des fondations, mais sans aucune législation ou accord avec le gouvernement. Ainsi, avec la multitude des aires protégées et les différents acteurs aux approches différentes qui interviennent dans les APs sans canevas ni normes appropriés, il est nécessaire de produire des plans d’aménagement des aires protégées en vue d’harmoniser le  suivi de la mise en œuvre des activités au niveau des aires protégées.

Vers la fin de la décennie 90, dans le cadre du projet d’Assistance Technique à la Protection des Parcs et Forets (ATPPF) une proposition de plan de gestion fut élaborée pour la Foret des Pins. Le plan de gestion et d’aménagement de la Réserve de la Forêt des Pins élaboré a proposé des voies à suivre pour conserver les massifs forestiers de la Réserve et freiner la dégradation du milieu naturel en général. Le plan a proposé une affectation des terres de la Réserve. Cette affectation tient compte à la fois du caractère irréversible d’une situation liée à l’occupa­tion agricole, du potentiel de production ligneuse des peuplements de pins, de la fragilité de certains milieux et de l’infrastructu­re en place. Le plan a été élaboré sur un horizon temporel de 10 ans. Bien plus, le statut de la Forêt des Pins a changé passant d’une Réserve Forestière à un Parc National Naturel. Il est donc nécessaire de doter la Forêt des Pins d’un plan d’aménagement et de gestion qui réflète son statut actuel.

En ce sens, le SNAP entend recruter deux  consultants en vue produire un plan d’aménagement pour chacune des deux unités de la Forêt des Pins. Cette consultation sera menée en concertation avec les autres autorités étatiques intervenant dans la zone, qu’elles soient nationales ou locales, les pratiquants des différents types d’activités économiques (acceptables ou non) courantes dans la zone. Une attention particulière sera portée aux institutions susceptibles d’intervenir comme co-gestionnaires de l’une ou l’autre de ces unités d’aires protégées

Définition:

Dans les présent document, on entend par zone(s) tampon: tous les terroirs ruraux et les communautés humaines environnant une aire protégée dans lesquels (i) il convient de protéger des éléments spécifiques du paysage ou de la biodiversité du fait de leur importance dans l’effet de bordure de l’aire protégée et/ou (ii) développer des activités économiques, sociales ou culturelles alternatives aux pratiques actuelles de déprédation des écosystèmes de l’aire protégée

Devoirs et responsabilités

Sur le  plan général

Les consultants devront  élaborer un plan de  gestion pour chacune des deux unités de la Forêt des Pins telles que délimitées par l’arrêté présidentiel du 8 janvier 2014 et leurs zones tampons.

Sur le plan spécifique

Le consultant devra, en concertation avec les partenaires de terrain étatiques ou privés  pouvant intervenir comme co-gestionnaires) et les autres parties prenantes:

  • Identifier et localiser les enjeux environnementaux à protéger ou restaurer conformément à la catégorie de l’aire protégée et cartographier les zones prioritaires de conservation correspondantes;
  • Fournir une analyse des parties prenantes locales actuelles précisant leur statut légal et social et la matrice de leurs prérogatives à date;
  • Identifier les résultats spécifiques stratégiques (aussi bien biologiques que socio-économiques) pour atteindre les objectifs attribués à l’aire protégée et les indicateurs de performance y rattachés;
  • Préciser un cadre institutionnel de gestion (ou co-gestion) devant permettre d’assurer la continuité et les mesures à prendre pour le renforcement de cette structure;
  • Prioriser les activités en relation à la gestion de l’aire protégée et leur assigner des responsabilités;
  • Identifier et définir les modalités de suivi et évaluations d’efficacité de gestion;
  • Elaborer un plan de gestion sociale permettant d’éviter ou d’atténuer les conflits entre les acteurs en présence;
  • Soumettre un plan opérationnel pour les cinq premières années de gestion de l’unité de Foret des Pins en question assujetti d’un budget correspondant;
  • Proposer, en annexe, des idées d’interventions spécifiques d’aménagement pour le parc et ses zones tampons en liaison aux recommandations des études réalisées pour le SNAP. Dans ce chapitre, il conviendra d’identifier, pour chacune des propositions, les acteurs porteurs ainsi que les éventuelles mesures de mitigation sociales et environnementales à prévoir pour leur mise en œuvre;

En terme de méthodologie, le consultant devra utiliser ou s’inspirer de celle suivie au parc Macaya et documenter les ajustements réalisés par rapport à la réalité de terrain.

Compétences

  • Avoir une bonne connaissance de la problématique de gestion des aires protégées en Haïti et dans la région;
  • Posséder une bonne connaissance des méthodes de développement des activités économiques autour des aires protégées;
  • Avoir une très bonne connaissance des aspects écologiques, sociaux et économiques des APs;
  • Avoir des aptitudes prouvées à conceptualiser et à rédiger des plans d’aménagement;
  • Avoir une bonne maîtrise de l’outil informatique (Windows, Word, Excel PowerPoint, Internet etc.) et des connaissances de logiciel SIG, Google Earth;
  • Connaissance du logiciel Miradi serait un atout;
  • Respect de la diversité culturelle, le sexe, la religion, la race, la nationalité, l'âge;
  • Démontrer les valeurs d’intégrité.

 

Qualifications et expériences requises

Education:

  • Avoir un diplôme d’études universitaires en gestion des ressources naturelles, en sciences de l’environnement, en agronomie ou tous autres domaines connexes.

Expérience:

Posséder une expérience confirmée dans:

  • L’application des principes et l’utilisation des outils de planification et de gestion des APs;
  • Le développement et la mise en oeuvre de plan d’aménagement et de gestion, et de plan d’affaires d’aires protégées
  • L’utilisation des outils d’évaluation de l’efficacité de gestion des AP;
  • La conception et la mise en oeuvre de systèmes de suivi écologique;
  • La définition et la conduite des thèmes prioritaires de recherche appliquée à la gestion des AP;
  • La planification participative de zonage à l’échelle nationale/locale;
  • Avoir une très bonne expérience de l’économie et du marketing des aires protégées;
  • Disposer d’au moins cinq (5) années d’expérience dans le domaine de l’environnement, des ressources naturelles;
  • Expérience dans un des projets conduits par le Système des Nations Unies serait un atout;
  • Disposer d’une bonne expérience en matière de gouvernance des aires protégées notamment les approches de cogestion et de l’organisation communautaire.

Langues:

  • Avoir la maîtrise du français et une connaissance pratique du Créole.

Cette consultation est ouverte aux candidats des deux sexes.

Documents à inclure dans la soumission:

Curriculum Vitae.

  • Proposition technique

La réponse aux Termes de Référence devra s’organiser autour des annexes I et II.

La réponse aux Termes de Référence devra s’organiser autour des 3 sections suivantes.

  • Compréhension de la mission;
  • Méthodologie de travail et résultats attendus.

Cette section décrira entre autre:

  • La méthodologie proposée pour atteindre les objectifs escomptés de façon documentée, argumentée ;
  • Un chronogramme indicatif;
  • Outils et référentiels à mobiliser;
  • Les résultats attendus;
  • Les limites du travail;
  • Toute autre information permettant une bonne compréhension de la méthode utilisée.

Annexes:

  • Le CV du consultant;
  • La proposition financière.

Annexe II: Canevas du plan d’action

Le plan d’action doit prendre en compte les aspects suivants:

  • Produits attendus;
  • Activités envisageables (Énumérer les activités prévues et les actions envisagées pour les réaliser);
  • Établissement des niveaux de priorités;
  • Approche et stratégies de mise en œuvre;
  • Proposition d’un Chronogramme indicatif;
  • Proposition d’un budget prévisionnel;
  • Environnement favorables et risques.