Antecedentes

Dans le cadre de la Convention Cadre des Nations unies  sur les Changements climatiques (CCNUCC), la REDD+ est un mécanisme financier international en construction. Il vise à compenser les pays en développement pour la « Réduction des Emissions liées à la Déforestation et la Dégradation forestière », y compris la conservation, la gestion durable des forêts et l’augmentation des stocks de carbone forestier.
 
Le second bassin de forêt tropical se situe en Afrique Centrale. 60% de cette forêt se situe à l’intérieur des frontières de la République Démocratique du Congo (RDC) et en fait le deuxième pays tropical forestier au monde. La RDC est devenue une destination majeure et croissante pour les financements REDD+.
La République Démocratique Congo (RDC) est engagée dans un processus de préparation au futur dispositif international de Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD+).
Ce processus est dirigé par le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (MECNT), en partenariat avec le programme des Nations-Unies pour la REDD (UN-REDD) et la Banque Mondiale (programme FCPF).
Il a démarré en janvier 2009 avec une première mission conjointe avec le MECNT, les trois agences partenaires du programme UN-REDD (PNUD, FAO, PNUE), le FCPF et les parties prenantes (société civile, ONG etc.).
 
En mai 2009, une première allocation budgétaire « fast start » de l’UN-REDD a permis d’engager les travaux. Le coordonnateur du programme a été recruté, ainsi qu’un conseiller technique. En août 2009, le processus a été officiellement lancé à l’occasion d’un atelier à Kinshasa animé par M. le Ministre en charge de l’Environnement.
Fin mars 2010, une première étape était franchie avec l’approbation du plan de préparation du pays à la REDD (R-PP) par le Conseil d’Orientation de l’UN-REDD et le Comité des Participants du FCPF. Désormais, la RDC dispose d’une feuille de route robuste, reconnue internationalement, et de financements conséquents pour engager la mise en œuvre du programme.
Au cœur du processus de préparation, la Coordination Nationale REDD (CN-REDD) joue un rôle pivot central. Elle a été constituée en mai 2009, et officiellement instituée par décret ministériel en novembre 2009. Elle est placée sous la direction du MECNT, Direction du Développement Durable.
La CN-REDD a dirigé les travaux de lancement du processus: ateliers de lancement à Kinshasa et en province, événements de sensibilisation et d’information en partenariat avec la plate-forme de la société civile sur la question climat REDD (GTCR), rédaction du R-PP et préparation technique de ses différentes composantes (organisation institutionnelle, information, éducation, communication et consultations), études techniques sur les causes de la déforestation, sur le retour des expériences passées, cadrage des besoins et de la démarche en matière de cadre règlementaire et institutionnel de mise en œuvre, de scénario de référence, de système Mesure, Reporting et Vérification (MRV) carbone, d’Analyse Stratégique Sociale et Environnementale (SESA), de MRV des co-bénéfices socio-environnementaux, de gouvernance…

Avec la finalisation et l’approbation du R-PP, le rôle de la CN-REDD évolue : après avoir « tiré » et dirigé le processus de préparation, elle doit désormais le « pousser », en recentrant son action sur l’accompagnement des différentes parties prenantes dans la mise en œuvre du R-PP.
La mise en œuvre de la feuille de route de préparation à la REDD est désormais de la responsabilité du Comité National REDD, qui réunit l’ensemble des parties prenantes y compris la Présidence et la Primature de la RDC ainsi que différents ministères clés, le secteur privé et la société civile sous la présidence du MECNT.
Le Comité National REDD est désormais l’instance de décision et d’orientation. Il doit se réunir pour sa première session en juin 2010.
 
Les décisions du Comité National servent de base de travail au Comité Interministériel REDD qui prendra aussi ses fonctions en juin 2010. Ce comité réunit la plupart des ministères clés pour le processus REDD+, et à vocation à assurer la planification et le pilotage sectoriel de la mise en œuvre.
Il permet d’assurer l’harmonisation et l’intégration des décisions du Comité National REDD dans les stratégies et les programmes sectoriels des différents ministères.
La CN-REDD assurera le rôle clé de facilitation, d’accompagnement et de coordination de ces deux comités.
Les travaux de la CN-REDD sont placés sous la responsabilité du Directeur du Développement Durable du MECNT. Ils sont organisés pour couvrir les quatre composantes de la feuille de route de préparation nationale : IEC et renforcement des capacités ; construction de la stratégie et des outils de mise en œuvre ; expérimentation ; engagement de la phase d’investissement.
L’ensemble des composantes est appuyé par des activités de gestion et de coordination assurées par un Coordonnateur National et un Conseiller Technique Principal.
Aujourd’hui, la CN-REDD compte environ 20 membres dont 5 internationaux et 15 nationaux pour couvrir l’ensemble des chantiers sur l’ensemble des composantes.
Les présents termes de référence s’inscrivent dans le cadre des travaux de la CN-REDD, et concernent le poste d’
Expert(e) en « Gouvernance » au sein de la CN-REDD.
Alors que le processus REDD+ en RDC monte en puissance et soulève l’intérêt des partenaires internationaux, il soulève aussi certaines préoccupations  dans un pays qui a déjà fait face à de nombreux défis en matière de gouvernance, dans le secteur forestier et au-delà.
La Coordination Nationale REDD reconnait entre autre le besoin de (i) renforcer les liens entre le processus REDD et les programmes de gouvernance des agences des Nations-Unies, et (ii) considérer la gouvernance comme une problématique transversale et d’organiser des groupes thématiques avec les Nations-Unies et différents partenaires (ONG…).
Le Ministre de l’Environnement de la RDC a déjà publiquement statué sur la nécessité de réduire la corruption et d’améliorer la coopération entre les secteurs publics et privés pour la mise en œuvre de la REDD+. En septembre 2010, la RDC a rejoint l’UNCAC (Convention des Nations-Unies contre la Corruption), et le Président mène actuellement une initiative pour l’ « Amélioration du climat des affaires » et une campagne de « Tolérance Zéro » pour les officiels reconnus coupables de fraude publique.
 
Les risques globaux de corruption dans la REDD+ et les mesures de couverture possibles ont été clarifiés et explicités dans un rapport commissionné par le PNUD en novembre 2010, et par des études subséquentes sur les risques de corruption dans la REDD+ en RDC réalisées par U4/CMI, par NORAD avec le soutien du PNUD ou encore dans le cadre de l’étude sur l’Economie Politique de la REDD+ en RDC menée par la Banque Mondiale.
Le programme ONU-REDD a intégré les activités de lutte anti-corruption comme un élément clé de sa stratégie de programme à cinq ans.
 
Ce programme sera déployé conjointement avec le Programme Thématique Global sur l’Anti-Corruption pour l’Efficience du Développement (PACDE) du PNUD. De telles activités comprennent des orientations en matière de cadres institutionnels pour des systèmes de distribution des revenus de la REDD+ équitables, transparents et responsables, pour l’intégrité des systèmes fiduciaires pour la collecte et le déboursement des fonds, pour la coordination des activités anti-corruption aux niveaux national, régional et international, le soutien et le renforcement des capacités vers des mécanismes multipartenaires pour réduire les risques de corruption.
 
Dans ce contexte, le  PNUD recherche un(e) Conseiller(ère) en « Gouvernance, Anti-corruption et REDD+ » en RDC. Le(la) Conseiller(ère) sera basé(e) à la Coordination Nationale REDD, sous l’autorité du Directeur du Développement Durable du MECNT, et sous la direction opérationnelle du Coordonnateur National et du Conseiller Technique Principal. Il/Elle sera aussi supervisé(e) par le Spécialiste anti-corruption du PNUD basé à Kinshasa et le Conseiller anti-corruption du PNUD au siège de New York, avec les apports techniques du Conseiller Technique Régional pour l’UN-REDD.
 

Deberes y responsabilidades

Le(la) Conseiller(ère) « Gouvernance, Anti-corruption et REDD+ » assumera principalement trois fonctions :
  1. Programmation anti-corruption pour le processus REDD+ en RDC;
  2. Gestion de l’information;
  3. Coordination avec les programmes de gouvernance et de lutte anti-corruption.
De façon plus spécifique il s’agira notamment (mais pas exclusivement):
 
1. Programmation anti-corruption pour le processus REDD+ en RDC

Porter la question de la gouvernance à travers les différents chantiers du processus REDD+, depuis la construction de la stratégie jusque dans l’appui aux efforts d’investissement et de mise en œuvre sur le terrain :

  • Elaborer et intégrer un benchmark anti-corruption et formaliser un plan de programmation « gouvernance » pour le processus de préparation à la REDD+ en RDC;
  • Coordonner et faciliter le Groupe de Coordination Thématique sur la gouvernance et la lutte anti-corruption;
  • Proposer et mettre en œuvre des activités anti-corruption dans les différents chantiers pertinents de la CN-REDD, par exemple :
                             Création d’un fonds national REDD+
                             Mécanisme de partage des revenus et des bénéfices
                             Elaboration d’un dispositif de pilotage pour la gouvernance intégré au système MRV des bénéfices multiples (y compris des indicateurs, des fiches labels et le manuel de production du reporting…)
                             Expérimentation des standards « gouvernance » à travers les projets et initiatives REDD+ pilotes
                             Accompagnement du design de la stratégie et des programmes d’investissement
                             Analyse des projets et initiatives REDD+, dialogue avec les entrepreneurs…
  • Elaborer et préparer des rapports périodiques (trimestriels, semi-annuels et annuels)
2. Gestion de l’information
En coordination avec la composante 1 « IEC et renforcement des capacités », le(la) Conseiller(ère) développera des initiatives et des produits pour sensibiliser le public et les parties prenantes sur les risques de corruption dans la REDD+ en RDC, les solutions et les efforts engagés par le pays pour relever le défi. Ces activités incluent :
  • Préparer des briefings, des notes techniques, des communiqués et des rapports sur les activités anti-corruption dans la REDD+ en RDC;
  • Adapter les contenus aux formats appropriés en collaboration avec le responsable IEC, pour diffusion à une variété de parties prenantes, incluant la société civile;
  • Renseigner et animer le dialogue sur la gouvernance en RDC via le (futur) site internet de la Coordination Nationale REDD en RDC, actualiser la documentation en ligne

3. Coordination avec les programmes de gouvernance et de lutte anti-corruption

Le(la) Conseiller(ère) sera le point d’entrée du processus REDD+ en RDC sur les questions de gouvernance, et à ce titre devra assurer la coordination du sujet, en premier lieu avec le programme de gouvernance et de lutte anti-corruption du PNUD, ainsi qu’avec les différents partenaires du pays sur ce sujet (ONG internationales et nationales, Banque Mondiale…).
Il s’agira tout d’abord de collecter et d’intégrer les contributions techniques des experts gouvernance et lutte anti-corruption du PNUD en RDC, au niveau régional et au siège ainsi que les autres contributions utiles des partenaires dans les différentes activités portées par le(la) Conseiller(ère).

Le(la) Conseiller(ère) devra aussi encourager l’intégration de la REDD+ dans les programmes existants plus globaux de lutte anti-corruption des partenaires, par exemple la formation sur le journalisme d’investigation, le suivi et la surveillance du processus d’élaboration et d’exécution budgétaire national par les citoyens, le renforcement de la Cour des Comptes.
Il/Elle appuiera ainsi une harmonisation des programmes avec les autres initiatives remarquables dans le pays.
 
Résultats et impacts attendus
 
Le(la) Conseiller(ère)  sera amené(e) à produire divers documents pendant la durée de sa mission.
Parmi ces résultats, un certain nombre seront archivés et constitueront la base de son évaluation de performance:
  • Cadre conceptuel et programmation du chantier transversal « gouvernance et lutte anti-corruption dans la REDD+ »;
  • Programme gouvernance dans la stratégie nationale REDD+ (via l’appui au GCT) et dans la stratégie d’investissement;
  • Tableau de bord « gouvernance » intégré au MRV des bénéfices multiples et manuel de gestion;
  • Notes techniques, synthèses et recommandations aux chantiers de la CN-REDD;
  • Produits d’information, éducation et communication;
  • Reporting périodique;
  • Rapport de synthèse de la mission, comprenant les enseignements et les recommandations;
  • Un rapport mensuel synthétisant les activités réalisées, les résultats obtenus et annexant les livrables produits constituera la base de l’évaluation et de la rémunération mensuelle;

Impacts attendus:

  • L’anti corruption est intégrée dans les activités de mise en œuvre de la feuille de route de préparation nationale à la REDD+;
  • La société civile et les medias sont informés et engagés dans les efforts de mitigation des risques de corruption dans la REDD+;
  • Une  coordination entre les initiatives de gouvernance et les activités de mise en œuvre de la feuille de route de préparation nationale à la REDD+ est établie.
L’impact général sera une contribution au succès global de la phase de préparation à la REDD+ en garantissant un système et de pratiques sains en matière de gouvernance, et propre à bâtir la confiance des partenaires internationaux de la RDC indispensable au lancement et à la montée en puissance de la phase d’investissement.

Competencias

Le(la) Conseiller(ère) devra disposer des valeurs clés suivantes :
  • Démontrer de l’intégrité et de l’adhésion sans faille aux standards éthiques et aux valeurs essentielles des Nations-Unies;
  • Faire preuve de sensibilité et d’adaptabilité aux questions de culture, de genre, de religion, de race, d’âge et de nationalités;
  • Démontrer son professionnalisme et son engagement et efficacité à remplir ses objectifs en matière de résultats, de qualité et de respect des deadlines.
Les principales aptitudes, compétences exigées se résument comme suit :
  • Communication : excellentes compétences en communication, y compris la capacité de manipuler des concepts et approches complexes, à l’écrit et sous toutes formes multimédia pertinentes, dans un style clair et convaincant adapté à des auditoires multiples;
  • Equipe : capacité à interagir, à établir et maintenir des relations de travail performantes dans une équipe multiculturelle, à la fois en qualité de membre de l’équipe et d’expert transversal, à construire la confiance et à gérer la thématique de manière transparente;
  • Service : capacité à établir et entretenir de manière proactive des partenariats avec les multiples partenaires, y compris les agences du programme ONU-REDD et les autres partenaires techniques et financiers internationaux, les fournisseurs de service et parties prenantes, à anticiper et sentir les besoins des partenaires et à proposer des solutions appropriées.

Habilidades y experiencia requeridas

Education:

Niveau Master ou équivalent en environnement, en politiques de développement ou dans une discipline pertinente ;                                                

Expérience

  • Minimum de 5 ans d’expérience professionnelle en matière de gouvernance; maîtrise des problématiques « gouvernance et corruption » en lien avec le secteur forestier et la REDD+;
  • Leadership et aptitude éprouvée à entreprendre, capacité avérée à planifier, organiser et mettre en œuvre efficacement des activités;
  • Expérience réussie dans les processus participatifs, et dans la facilitation du dialogue entre le gouvernement, le secteur privé et la société civile;
  • Compréhension du fonctionnement de l’administration du pays;
  • Maîtrise des enjeux, problématiques et défis de la question climatique, de l’environnement et de la REDD+ à l’échelle internationale, nationale et locale.

Langues requises

  • Excellentes capacités de communication, et notamment pour rédiger des supports d’information, des communiqués et des notes techniques en français et en anglais.