Background

La République Démocratique Congo (RDC) est engagée dans un processus de préparation au futur dispositif international de Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD+). Ce processus est dirigé par le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (MECNT), en partenariat avec le programme des Nations-Unies pour la REDD (UN-REDD) et la Banque Mondiale (programme FCPF). Il a démarré en janvier 2009 avec une première mission conjointe avec le MECNT, les trois agences partenaires du programme UN-REDD (PNUD, FAO, PNUE), le FCPF et les parties prenantes (société civile, ONG etc.). En mai 2009, une première allocation budgétaire « fast start » de l’UN-REDD a permis d’engager les travaux. Le coordonnateur du programme a été recruté, ainsi qu’un conseiller technique. En août 2009, le processus a été officiellement lancé à l’occasion d’un atelier à Kinshasa animé par M. le Ministre en charge de l’Environnement.

Fin mars 2010, une première étape était franchie avec l’approbation du plan de préparation du pays à la REDD (R-PP) par le Conseil d’Orientation de l’UN-REDD et le Comité des Participants du FCPF. Désormais, la RDC dispose d’une feuille de route robuste, reconnue internationalement, et de financements conséquents pour engager la mise en œuvre du programme.

Au cœur du processus de préparation, la Coordination Nationale REDD (CN-REDD) joue un rôle pivot central. Elle a été constituée en mai 2009, et officiellement instituée par décret ministériel en novembre 2009. Elle est placée sous la direction du MECNT, Direction du Développement Durable. La CN-REDD a dirigé les travaux de lancement du processus : ateliers de lancement à Kinshasa et en province, événements de sensibilisation et d’information en partenariat avec la plate-forme de la société civile sur la question climat REDD (GTCR), rédaction du R-PP et préparation technique de ses différentes composantes : organisation institutionnelle, information, éducation, communication et consultations, études techniques sur les causes de la déforestation, sur le retour des expériences passées, cadrage des besoins et de la démarche en matière de cadre règlementaire et institutionnel de mise en œuvre, de scénario de référence, de système Mesure, Reporting et Vérification (MRV) carbone, d’Analyse Stratégique Sociale et Environnementale (SESA), de MRV des co-bénéfices socio-environnementaux, de gouvernance…

Avec la finalisation et l’approbation du R-PP, le rôle de la CN-REDD évolue : après avoir « tiré » et dirigé le processus de préparation, elle doit désormais le « pousser », en recentrant son action sur l’accompagnement des différentes parties prenantes dans la mise en œuvre du R-PP. La mise en œuvre de la feuille de route de préparation à la REDD est désormais de la responsabilité du Comité National REDD, qui réunit l’ensemble des parties prenantes y compris la Présidence et la Primature de la RDC ainsi que différents ministères clés, le secteur privé et la société civile sous la présidence du MECNT. Le Comité National REDD est désormais l’instance de décision et d’orientation. Elle doit se réunir pour sa première session en juin 2010. Les décisions du Comité National servent de base de travail au Comité Interministériel REDD qui prendra aussi ses fonctions en juin 2010. Ce comité réunit la plupart des ministères clés pour le processus REDD+, et à vocation à assurer la planification et le pilotage sectoriel de la mise en œuvre. Il permet d’assurer l’harmonisation et l’intégration des décisions du Comité National REDD dans les stratégies et les programmes sectoriels des différents ministères. La CN-REDD assurera le rôle clé de facilitation, d’accompagnement et de coordination de ces deux comités.
Les travaux de la CN-REDD sont organisés pour couvrir les quatre composantes de la feuille de route de préparation nationale. Ils sont placés sous la responsabilité du Directeur du Développement Durable du MECNT, et dirigés par un Coordonnateur National et un Conseiller Technique Principal. De plus, la CN-REDD sera composée de deux experts techniques transversaux, d’un expert IEC comme référent de la Composante 1 (Coordination et IEC+), d’un chef de projet en charge de la Composante 2 (élaboration de la stratégie), d’un autre chef de projet sur la Composante 3 (projets pilotes), de deux assistants administratifs et financiers et de personnel de bureau. Cette équipe sera appuyée par des consultants internationaux sur les Composantes 2, 3 et 4 (programmes anticipés), et par des jeunes diplômés nationaux à fort potentiel en phase de montée en compétence.
Les présents termes de référence s’inscrivent dans le cadre des travaux de la CN-REDD, et concernent l’appui technique et organisationnel au chef de projet de la Composante 2. Le chef de projet national et son assistant technique international seront recrutés et amenés à prendre leurs fonctions en même temps. L’assistant technique international accompagnera le chef de projet dans l’exercice de sa mission. Il sera aussi amené à s’appuyer sur les experts techniques transversaux, et travaillera étroitement et en transparence avec l’ensemble de l’équipe CN-REDD et ses partenaires au sein du gouvernement et de l’assemblée nationale, des services décentralisés et déconcentrés, de la société civile, du secteur privé, du monde académique, et des partenaires techniques et financiers internationaux.
La construction de la stratégie nationale et la mise en place des dispositifs technique, institutionnel et règlementaire nécessite du chef de projet et de son assistant technique international de mener des études techniques ciblées, de piloter des études plus larges, d’assurer un suivi de l’actualité et une veille internationale des initiatives pertinentes, d’animer des groupes de travail inclusifs (groupes thématiques informels) avec l’ensemble des parties prenantes sur le périmètre de la composante, et de faciliter la valorisation et la vulgarisation, l’harmonisation avec les différents travaux de la CN-REDD, l’assistance aux instances de décision et de planification du processus national, le dialogue avec les parties prenantes et l’élaboration d’une vision nationale partagée, la facilitation des consensus et des arbitrages…

Duties and Responsibilities

Sous l’autorité du Directeur du Développement Durable du MECNT et du Coordonnateur de la CN-REDD, sous la supervision du Conseiller Technique Principal et la direction opérationnelle du chef de programme « Stratégie Nationale », le Consultant International assumera principalement trois fonctions interdépendantes :

  • Conseil et Assistance technique
  • Appui à la gestion des études
  • Appui à la coordination

De façon plus spécifique il s’agira notamment (mais pas exclusivement):

1. Conseil et assistance technique

La construction de la stratégie nationale suppose de confronter et de mettre en cohérence de multiples problématiques et perspectives. La première tâche du consultant international consistera donc à alimenter le chef de projet « stratégie nationale » de notes techniques sur les différents sujets pertinents. Ces notes techniques pourront être préparées dans le cadre de besoins spécifiques et ponctuels, ou encore de manière continue sous forme de veille internationale. Ces notes devront permettre à la fois de clarifier les concepts fondamentaux, mais seront aussi « opérationnelles » et faciliteront l’aide à la décision et la pratique de la mise en œuvre. Les notes techniques porteront sur des questions ciblées et précises permettant d’améliorer la compréhension d’éléments techniques sur des problématiques larges comme:

  • Les facteurs et les dynamiques de déforestation et de dégradation
  • Le cadre légal et institutionnel de la REDD+
  • Les dispositifs et arrangements financiers possibles, la répartition des revenus issus de la REDD+
  • Les dimensions multiples de la REDD+ : volet social, économique, culturel, les services environnementaux au-delà du carbone, la gouvernance nationale et locale
  • Les secteurs et les conditions habilitantes de la REDD+ : valorisation et paiements pour services environnementaux, environnement des affaires, microfinance, peuples autochtones, développement rural, aménagement du territoire, systèmes fonciers…
  • La mise en place d’un Pôle Intégré d’Excellence

2. Appui à la gestion des études

La mise en œuvre de la Composante 2 implique de réaliser des études clés pour instruire le processus. Si le consultant international peut être amené à réaliser directement certaines études – sur des thèmes ciblés et restreints ou dans une logique de cadrage – d’autres études beaucoup plus conséquentes feront appel à une expertise externe. Dans ce cas, le consultant appuiera le chef de projet de la composante dans la préparation, le pilotage et l’évaluation de ces missions, parmi lesquelles :
 

  • Etat des lieux consensuel des facteurs de déforestation et de dégradation au niveau national et provincial
  • Etude d’impacts environnementale et sociale REDD+
  • Etude sur le cadre de mise en œuvre, dimensions règlementaire et institutionnelle
  • Etude sur les options pour la gestion des financements REDD+
  • Etude sur la répartition des revenus de la REDD+
  • Etude sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
  • Analyse nationale des programmes sectoriels en cours
  • Analyse approfondie du potentiel REDD+ en RDC, du cadrage et de la programmation des initiatives anticipées dans une logique de paiement aux résultats (composante 4)

3. Appui à la coordination

Au-delà de l’apport technique sur les différents domaines clés de la composante 2 (cadre organisationnel, financier, règlementaire de la mise en œuvre, options sectorielles et conditions habilitantes), l’assistant technique international contribuera aussi aux efforts de coordination pour alimenter la dynamique d’ensemble suivant les principes du processus national, et notamment la transparence, l’inclusion, la participation, le renforcement durable des capacités en matière de technique mais aussi de gestion etc.
L’assistant technique appuiera le chef de projet de la composante 2 dans la coordination des groupes thématiques informels sous sa responsabilité (par exemple, GTI « partage des bénéfices », « harmonisation foncière », « micro-finance » etc.)
L’assistant technique assurera aussi un travail de consolidation des données, et préparera des synthèses pratiques des études techniques et du travail de veille pour éclairer les orientations et décisions.
Au quotidien, l’assistant technique veillera enfin à l’animation de la démarche participative, la facilitation des échanges et du dialogue, à l’appui à la montée en puissance des acteurs. Il pourra organiser des synthèses, des notes de vulgarisation, des formations…

L’assistant technique international sera amené à produire de multiples documents d’analyse et de recommandation pendant la durée de sa mission. Parmi ces documents, un certain nombre de livrables seront archivés et constitueront la base d’évaluation de la performance du consultant :

  • Notes techniques
  • Notes de synthèse sur les études externalisées
  • Supports de vulgarisation et de formation
  • Rapport de synthèse sur l’action quantitative et qualitative du consultant et les résultats obtenus


IMPACTS ATTENDUS :
Contribution au succès global de la mise en œuvre du plan de préparation à la REDD du pays, et à l’atteinte des objectifs de la CN-REDD. En particulier, contribution à l’élaboration de la stratégie nationale par l’enrichissement, la vulgarisation et la facilitation du débat national, et appui à l’élaboration et au déploiement du cadre de mise en œuvre et de ses divers instruments techniques. Enfin, impact sur le développement des capacités nationales dans la gestion de la REDD dans le contexte plus large du changement climatique et en rapport avec la lutte contre la pauvreté.

 

Competencies

Les principales aptitudes, compétences exigées se résument comme suit :

  • Démontrer des compétences techniques dans le domaine de l’atténuation du changement  climatique, de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, et si possible de la REDD+ 
  • Démontrer des compétences techniques en matière de planification stratégique et de programmation
  • Démontrer des compétences en matière d’évaluation et d’analyse stratégique et technique
  • Disposer de compétences transversales sur des sujets techniques clés pour la mission : économie de l’environnement, droit de l’environnement, politiques publiques…
  • Leadership et aptitude à entreprendre
  • Capacité avérée à planifier, organiser et mettre en œuvre efficacement des activités
  • Grande capacité à coordonner et à travailler en équipe, y compris dans des environnements complexes
  • Excellente aptitude à communiquer oralement, à dynamiser et à faciliter le dialogue
  • Excellente qualité d’écriture
  • Connaissance des procédures et valeurs essentielles des Nations Unies

Required Skills and Experience

Education

  • Diplôme universitaire de maitrise dans le domaine de la gestion, de l’économie de l’environnement, du droit et des politiques publiques… ou autres formations d’un niveau et contenu équivalents ou pertinents


Expérience

  • Avoir au minimum 5 ans d’expérience professionnelle
  • Solide expérience en matière d’analyse et d’évaluation de politiques et de programmes
  • Expérience en matière de conception et de mise en œuvre de politiques et programmes
  • Bonne connaissance du contexte des négociations internationales sur le climat et sur le mécanisme REDD+ en particulier, et de la préparation à la REDD+
  • Expérience du métier de conseil et de l’assistance technique
  • Expérience  avérée de travail en milieu tropical en général
  • Connaissance du contexte forestier du Bassin du Congo et de la RDC en particulier serait un plus
  • Une bonne connaissance du domaine du développement rural ou local est un atout.


Langues requises

  • Parfaite maitrise du Français
  •  Bonne maîtrise de l’Anglais

Les candidatures féminines sont vivement encouragées.