Background

La forte croissance démographique et les besoins croissants en ressources naturelles, du fait des activités humaines, font exercer sur les écosystèmes des pressions qui occasionnent non seulement une diminution de la disponibilité desdites ressources, mais également, par effet induit, une augmentation des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Cette situation est liée à l'accès compétitif aux pâturages, aux points d'eau, aux terres de culture et d'autres biens et services environnementaux.

Dans la sous-région ouest africaine, les sécheresses dues aux changements climatiques ont occasionné ces dernières années d'importantes dégradations du couvert végétal. Ceci, combiné aux modes d'exploitation des terres, très extensifs dans un contexte de croissance démographique accélérée, a entraîné une pression foncière accrue conduisant inexorablement à des conflits inter Etats et intercommunautaires pour l'accès aux ressources et leur utilisation. Ces réalités explicitent les limites du système actuel de gestion des espaces de production en milieu rural.

Le Bénin n’est pas resté en marge de cette situation. De par sa richesse floristique, ses atouts pluviométriques, la densité de son réseau hydrographique et la douceur de son relief, sa proximité à des pays sahélo-sahariens où le pastoralisme reste dominant, le Bénin a un potentiel naturel important favorable à la pratique de l’agriculture et de l’élevage pastoral. De ce fait, il est devenu un pays d’accueil et de transit des éleveurs saisonniers en provenance des pays sahéliens au Nord et du Nigeria à l’Est. Cette position du pays n’est pas sans conséquences sur le vécu des populations car des tensions récurrentes autour de la transhumance du bétail entre le Togo, le Nigéria, le Burkina, le Bénin et le Niger ont été notées ces dernières années. Ces tensions ont été accentuées par la fermeture des frontières en raison de la pandémie de coronavirus (COVID-19) et l’imposition de taxes de passage[1].

A l’intérieur du pays, les éleveurs nationaux sont contraints de faire des déplacements de plus en plus longs du Nord vers le Sud en passant par le Centre. Ces déplacements des éleveurs mobiles et de leurs troupeaux génèrent également des conflits collectifs, violents et meurtriers entre les éleveurs mobiles et les agriculteurs. Ces dernières années, les conflits armés entre agriculteurs et éleveurs béninois dont ceux transhumants se sont multipliés avec de lourdes conséquences (incendie d’habitations, pertes en vies humaines, destruction des cultures, abattage d’animaux, coups et blessures, etc.).

Dans le but de faire face à cette situation, le pays a pris plusieurs initiatives et enrichi son cadre institutionnel.

Au plan réglementaire et juridique, on peut citer : la prise du Décret N°2020-574 du 20 décembre 2020 modifiant les articles 5, 6 et 7 du décret N° 2020-500 du 14 octobre 2020 portant création, attributions, organisation et fonctionnement des comités  de gestion et de sécurisation du pâturage et de lutte contre les enlèvements en République du Bénin ; le vote et la promulgation du code pastoral (Loi 2018-20 du 23 avril 2019) ; le vote du code foncier et domanial en 2013 et sa promulgation en 2014 ; la prise du Décret 2021-316 du 16 juin 2021 portant création d’un poste de Haut-Commissaire à la sédentarisation des éleveurs et la prise du Décret 2022-218 du 06 avril 2022 portant création, attributions et organisation du Comité d’orientation pour le développement de l’élevage.

Au plan institutionnel et organisationnel, on note l’existence et la structuration des acteurs notamment l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS), l’Association Nationale des Organisations Professionnelles d’Eleveurs de Ruminants (ANOPER) ; la Fédération des Unions des Producteurs du Bénin (FUPRO) ; de diverses plateformes d’organisations paysannes.

Au plan des initiatives, l’interdiction de la transhumance transfrontalière ; la réorganisation de la mobilité pastorale nationale ; la conception et la mise en œuvre de projets d’appui pour soutenir le programme sédentarisation des ruminants notamment le projet de sédentarisation des éleveurs (ProSeR) et le projet de cohésion sociale ; l’identification et le traçage des couloirs de passage, la délimitation et l’aménagement des aires de pâturage et points d’eau pour les animaux ; la création de marchés de bétail et la redynamisation des cadres de concertations pour une cohabitation harmonieuse entre agriculteurs et éleveurs.

Malgré l'existence de ces cadres institutionnels et juridiques et de ces initiatives, des conflits entre agriculteurs et éleveurs persistent et prennent de l'ampleur. C’est pour fédérer toutes ces initiatives et favoriser la mise en œuvre d’actions synergiques que le Gouvernement a nommé en juin 2021 le Haut -Commissaire à la Sédentarisation des Eleveurs qui aura, entre autres, pour missions :  la modernisation des systèmes d’élevage ; la définition et la mise en œuvre de la politique de sédentarisation des éleveurs, en vue de leur épanouissement socio-économique et culturel dans un environnement sécurisé et apaisé ; la coordination des actions des autorités publiques dans le domaine de l’élevage aux fins de concourir à l’efficacité des interventions de l’Etat dans le secteur notamment les comités de gestion et sécurisation des espaces de pâturage ; la sensibilisation des acteurs non étatiques sur les mesures favorables à la cohabitation harmonieuse entre les éleveurs et les agriculteurs... Parmi les outils dont a besoin le Haut-Commissariat à la Sédentarisation des Eleveurs et ses partenaires, dont les Nations Unies, figurent les données pouvant informer leurs interventions et faciliter le processus de prise de décisions. C’est dans ce cadre qu’il est envisagé la réalisation d’une étude multidimensionnelle sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs au Bénin.

 

[1] Jeune Afrique : 16 juin 2021.

Duties and Responsibilities

La coordination, le contrôle et le suivi des travaux seront assurés par un Comité technique qui sera mis sur pied sous la responsabilité conjointe du Haut-Commissariat à la Sédentarisation des Eleveurs et de l’Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers, avec l’appui technique du PNUD. Ce Comité fera le point d´avancement avec le consultant conformément au calendrier qui sera retenu.

Le consultant doit s’engager à fournir les prestations conformément aux normes professionnelles et déontologiques, de compétence et d’intégrité les plus exigeantes.

Competencies

  • Forte capacité de synthèse, d’analyse et de communication ;
  • Professionnalisme et esprit d’équipe ;
  • Bonne connaissance de l’outil informatique en l’occurrence le pack office (Word, Excel, Powerpoint, Courriel et internet) ;
  • Capacités à travailler sous pression.

Required Skills and Experience

Le Consultant doit avoir les qualifications professionnelles ci-après :

  • posséder un diplôme d’études supérieures (au moins BAC + 5) dans le domaine des sciences sociales : agronomie, agroéconomie, pastoralisme, sociologie, économie ou tout autre diplôme équivalent avec au moins dix (10) années d’expériences professionnelles pertinentes ;
  • avoir conduit au moins cinq (05) études socioéconomiques dont une au moins en relation avec la transhumance au Bénin ;
  • avoir une bonne connaissance des questions pastorales et de la problématique des conflits entre agriculteurs et éleveurs au Bénin ;
  • démontrer des connaissances pertinentes du contexte de la paix, des conflits et de l’extrémisme violent ;
  • disposer de solides expériences en matière d’élaboration et de mise en œuvre des mécanismes d’accompagnement des collectivités locales et décentralisées ;
  • avoir une très bonne expérience dans la rédaction des rapports ;

disposer d’une bonne connaissance de la zone d’étude