Historique

L’Algérie est dépendante des marchés extérieurs, et la production nationale subit une concurrence féroce qui a coûté à notre industrie naissante une perte des parts importantes du marché national dans plusieurs secteurs d’activités à l’instar, notamment, des industries manufacturières, électroniques, agroalimentaires. Si notre pays dispose d’atouts importants et compétitifs tels que le coût de la main d’œuvre et de l’énergie, il éprouve des difficultés à se hisser sur la scène internationale et à se positionner comme un pays émergeant. Par ailleurs, et comme tous les pays du monde, l’Algérie est confrontée à d’importants impératifs sociaux (augmentation de la population, demande croissante en matière de santé et d’éducation, cohésion sociale à préserver…), mais aussi à des défis environnementaux d’une ampleur inconnue jusqu’ici : changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, gestion de l’espace…
 
La mondialisation met chaque jour les entreprises algériennes un peu plus en concurrence avec d’autres, localisées sur tous les continents et bénéficiant le plus souvent de coûts de main-d’œuvre relativement bas et d’avantages concurrentiels construits. Le développement industriel devient la condition sine qua non du développement durable de la nation et de sa croissance économique. L’industrie algérienne est principalement composée de très grandes entités et de petites entreprises, avec relativement peu d’entreprises médianes. De grandes filières sont présentes, mais souvent avec des investissements peu signifiants en Recherche et Développement. Pour faire face à ces défis, l’accent sera mis sur la connaissance du véritable potentiel de notre production industrielle : atouts, filières à renforcer, créneaux nouveaux à investir ; opportunités en matière de commerce international, etc.
 
Dans ce nouveau contexte, la promotion systématique de l’innovation apparaît comme la meilleure alternative permettant à notre industrie d’être mieux armée face à la concurrence internationale, à notre économie de retrouver le chemin de la croissance et à nos entreprises de créer de nouveaux postes de travail. L’Algérie occupe aujourd’hui, sur un classement de 140 pays, les dernières positions en ce qui concerne l’innovation et la recherche.
 
L’état des lieux de l’innovation en Algérie a déjà fait l’objet d’une étude réalisée en 2008 par l’ex Ministère de l’Industrie et de la Promotion des Investissements(MIPI), dans le cadre de la coopération avec l’UE (Programme d'appui à la restructuration industrielle et à la privatisation). Cette étude, intitulée « Évaluation des politiques et programmes d’innovation dans le secteur industriel », a fait ressortir, entre autres constats, que les efforts des pouvoirs publics ont été jusqu’à présent plus axés sur la recherche et sa valorisation et que sur l’innovation industrielle, celle-ci n’ayant pas été au cœur des préoccupations dans le contexte de restructuration de l’industrie de ces dernières années. Cette étude a également montré que le dispositif d’innovation dans le secteur industriel est caractérisé par de nombreuses insuffisances : chaînons manquants, liens absents entre les acteurs de l’innovation, entités isolées et en marge du dispositif, etc.
 
Les autorités publiques considèrent qu’il est de la responsabilité de l’État et des collectivités territoriales, mais aussi de l’ensemble des représentants du monde de l’économie, de la recherche et de la formation, de construire un environnement favorable à l’innovation.
 
Le MIPMEPI est conscient de ces responsabilités et de la nécessité d’y faire face de manière adaptée aux réalités nationales, mais aussi aux exigences de l’économie internationale. Aussi, a-t-il décidé de mettre en œuvre une nouvelle politique de soutien à l’innovation industrielle sous toutes ses formes (technologique, organisationnelle, de procédé, de produit ou de marketing…), et entend soutenir l’innovation dans les entreprises industrielles, grands groupes ou PME, que celles-ci interviennent dans les filières traditionnelles ou dans les hautes technologies. Cette démarche vise à stimuler et encourager les investissements, très faibles jusqu’à présent, en recherche-développement-innovation (RDI), en particulier dans les filières prioritaires, telles que la chimie et la parachimie, la mécanique, l’agroalimentaire, l’électricité et l’électronique, la logistique, les matériaux de construction…
 
La politique que le MIPMEPI se propose en même temps de constituer un cadre qui confère aux entreprises et aux centres de RDI une « nouvelle façon d’être ensemble », les incitant ainsi à innover afin de trouver la forme organisationnelle la mieux adaptée pour la création de la valeur. Le challenge de cette nouvelle politique d’innovation est qu’elle ambitionne de propulser l’Algérie dans une dynamique de croissance endogène tout en s’inscrivant dans une perspective globalisante.
 
Dans ce nouvel environnement international, caractérisé par l’ouverture économique et l’intensification de la concurrence, il s’agira :
  • d’inciter les entreprises industrielles à innover par la mise en œuvre d’une politique nationale de l’innovation faisant de celle-ci un enjeu central des processus concurrentiels ;
  • de mettre en place un ensemble d'institutions et d'organismes chargés de la mise en œuvre et du suivi de cette politique.
L’objectif général de ce projet d’appui vise à contribuer à la mise en place progressive d’un système national d’innovation qui devra rassembler, à terme, les divers intervenants dans la construction des trois grands piliers de l’économie de la connaissance que sont : la Recherche-Développement-Innovation (RDI), l’Éducation et les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).
 
Tout en s’inscrivant dans cette démarche globale et orientée vers l’avenir, l’objectif spécifique ciblé par ce projet consiste à définir des mesures opérationnelles à mettre en œuvre à très court terme – mais sans hypothéquer la démarche systémique qui sera préconisée à moyen et long terme - pour promouvoir l’innovation industrielle, celle-ci étant considérée comme un puissant catalyseur du développement de la compétitivité des entreprises et en même temps comme un facteur-clé de création d’emplois nouveaux et durables.
 
Le MIPMEPI préconise de conduire plusieurs actions pour mettre en œuvre sa politique de promotion de l’innovation dans le secteur industriel. A cet effet, il sollicite le PNUD pour la mobilisation d’une équipe d’experts nationaux et internationaux chargés d’accompagner le ministère dans la réalisation des actions suivantes :
  • mettre à jour des textes législatifs avant mars 2013,
  • consolider le Système National d’Innovation dans le secteur industriel SNII avant avril 2013,
  • créer l’agence de l’innovation dans le secteur industriel (ANII) au début du mois de juin 2013 et assurer son démarrage opérationnel à fin 2013,
  • mettre en place des réseaux d’innovation : développement des compétences, activation des organisations professionnelles, implication effective de la diaspora, voyages d’études pour les cadres du MIPMEPI.
Cet appui est conforme au CPD, Country Programme Development (CPD) (2012-2014) qui définit dans la partie Gouvernance du programme proposé, l’appui au développement des capacités d’analyse et de suivi des réformes économiques et sociales dans la perspective de la promotion des réformes en cours, en matière de libéralisation de l’économie et d’intégration dans l’économie mondiale et ce dans une optique de développement humain. Cet appui s’inscrit aussi, dans la continuité des résultats obtenus dans le cadre du projet «Appui à l’évaluation des besoins d’accompagnement des réformes économiques en Algérie » mis en œuvre avec le concours du PNUD qui aura permis entre autres d’appuyer la production de la stratégie de développement industriel.

Devoirs et responsabilités

  • Elaborer une "feuille de route" devant servir d’appui à la mise en œuvre de la politique d’innovation dans le secteur industriel. Cette feuille de route devra être conçue en concertation avec les structures concernées du MIPMEPI et tenir compte des préoccupations des principaux acteurs de l’innovation, notamment les entreprises privées et publiques ainsi que leurs centres de recherches et développement, les centre techniques industriels et les universités.
  • Appuyer le MIPMEPI à la création de l’ANII (Agence Nationale de l’Innovation Industrielle), structure appelée à accompagner les entreprises dans leur démarche d’innovation, et ce en favorisant les coopérations inter clusters, en en mettant à disposition des compétences, des financements et tout autre moyen à même de stimuler et promouvoir l’innovation.
 Méthodologie (organisation de la mission):
  • L’expert devra mener sa mission en collaboration étroite avec les services concernés du MIPMEPI et les institutions sous tutelle, représentatives qui mettront à sa disposition l’ensemble des informations nécessaires.
  • L’expert sera appelé à se déplacer au niveau de différents ministères (MESRS, MTIC), les universités les centre de recherches, centres techniques industriels et éventuellement au niveau des entreprises publiques et privées. Il s’appuiera principalement sur les travaux disponibles et organisera des réunions d’échanges et de concertation avec les parties prenantes.
  • Il aura également à assister à des réunions de restitutions que le MIPMEPI organisera pour assurer la synergie avec d’autres missions engagées dans l’appui à la promotion de l’innovation dans secteur industriel.
  • Il aura également à organiser des séances de briefing et de débriefing avec le PNUD et le MIPMEPI.
 Livrables:

Les travaux seront sanctionnés par des rapports destinés au gouvernement.
  • Une feuille de route pour la mise en œuvre de la politique de l’innovation dans le secteur industriel.
  • Elaboration d’un programme de démarrage effectif de l’ANII pour la période 2014-2016
Les rapports provisoires sont à remettre en date du 4 avril, et ce,  pour évaluation et discussion avec les représentants du Ministère.
 
Les rapports finaux seront livrés 19 avril 2013
 
Il est précisé que tous les rapports seront rédigés en langue française.
 
Durée de la mission :
 
La mission est estimée à 40 jours ouvrés en Algérie allant du 24 février au 19 avril 2013 et est découpée en 2 phases. Les temps d’intervention se répartissent comme suit en jours calendaires :

Phase 1
 
Signature du contrat et briefing :                                                                            24 février 2013
Réunion de cadrage organisée par le MIPMEPI :                                                       25 février 2013
Exploitation des bases de données disponibles +                                                      25 février au 4 avril 2013
Organisation de réunions intersectorielles
Elaboration de la feuille de route et proposition d’un programme
pour lancer les activités de l’ANII
 
Réunion intermédiaire de restitution des travaux au siège du MIPMEPI                        15 avril 2013
 
Phase 2
 
Prise en charge des commentaires à l’issue de la restitution                                       15 au 19 avril 2013
et rédaction et finalisation du rapport final
 

Compétences

  • Posséder des aptitudes à communiquer et à travailler sous pression dans un environnement multiculturel;
  • Avoir une capacité éprouvée de synthèse et du travail en équipe;
  • Avoir un sens élevé des responsabilités, des fortes capacités d’analyse et d’organisation;
  • Etre en mesure de respecter les délais.

Qualifications et expériences requises

Education:
  • Le consultant national devra être titulaire d’un diplôme de 3èmecycle dans les sciences de la technologie
Expérience:
Une expérience professionnelle d’au moins 15 ans dans :
  • le savoir-faire technologique pour les produits innovant;
  • l’appui à l’élaboration de stratégies et politiques publiques pour l'innovation & les technologie;
  • le management d’équipes pour le développement des relations entreprises – universités et centres de recherche;
  • les questions d’innovation, de systèmes d’innovation et d’économie de la connaissance reconnus et sanctionnés par des rapports et publications;
  • la conduite des études sur les questions de la mise en place de système d’innovation et de l’économie de la connaissance;
  • L’expérience spécifique souhaitée ayant pour terrain d’autres pays les pays de l’Afrique, de l’Asie, de l’Europe etc….
  • Le consultant devra avoir une bonne connaissance de l’environnement administratif National.
Langues:
  • La maitrise du français est une exigence, car elle sera la langue de travail avec le partenaire. 
Procédure d’évaluation des Offres:
La sélection des candidats se fait selon les procédures de recrutement en vigueur au PNUD et sur base des compétences requises.
Les offres soumises, remplissant les conditions d’éligibilité, seront évaluées sur base d’une grille combinant une évaluation technique et financière de l’offre.
Ci-dessous les critères d’évaluation des offres :
 
Technique
Approche méthodologique :                                                     20 points
Expérience utile dans le secteur évalué :                                  20 points
Nombred’annéesd’expérience:                                                 20 points
Connaissancede la thématique:                                               10 points
Financière                                                                           30 points
 
Les offres ayant obtenu un score minimum de 70% lors de l’évaluation technique, soit 49 points, seront prises en considération pour l’évaluation financière. Le critère pris en compte pour l’évaluation financière sera celui de l’offre la moins disante.
Les propositions seront ensuite classées en fonction de la note totale pondérée.
 
Soumission de l’offre:
 
Votre offre devra comporter les documents suivants :
  • CV du consultant ;
  • Note explicative sur la compréhension des TdRs et sur l’approche méthodologique suggérée;
  • Proposition financière (précision des modalités de paiement)
Les offres soumises en réponse à la présente invitation devront porter la mention « Offre pour l’appui à l’équipe du MIPMEPI chargée du suivi de la mise en œuvre de la politique de l’innovation dans le secteur industriel».