Le Tchad est un pays sans littoral de l'Afrique central qui compte environ 11 millions d'habitants. Au cours des dernières décennies, l'instabilité politique a nui au développement économique et social et a eu des répercussions négatives sur la consolidation de la paix. Cependant la stabilité politique des dernières années avec l'organisation des élections présidentielles et législatives en 2011 et de l'élection locale en janvier 2012 ainsi que les accords de paix avec le Soudan ont favorisé une accalmie dans le pays.

En dépit de cette stabilité relative, le pays fait toujours face à un certain nombre de conflits, et autres qui sont le résultat des développements géographiques récents dans la sous-région. Le pays fait toujours face au conflit intra intercommunautaire persistant, qui affecte la plupart des régions mais qui est devenu plus volatil dans le Nord, Est et l'Ouest du pays – les régions affectées par les retournés de la Libye et la fragilité transfrontalière. Les causes de ces conflits sont essentiellement doubles. Premièrement, à la racine de la plupart des conflits au Tchad est la question de l'accès et contrôle des ressources, principalement la terre et l'eau. Un groupe des acteurs du conflit sont des bergers/nomades et des fermiers et sont étroitement liés au contrôle des troupeaux et des couloirs de transhumance. L’avancée du désert dans la bande Sahélienne, les mauvaises moissons, les faibles précipitations cause de mauvaise récolte exacerbent ces conflits. Les confrontations entre les éleveurs et les fermiers deviennent plus mortelles.

L'impact de la crise Libyenne sur le Tchad avec le retour massif des ouvriers Tchadiens de la Libye, la perte de leurs remises et l'afflux des armes - ont aggravé la situation déjà vulnérable des communautés et les conflits communautaires existants basés sur les ressources. La réintégration socio-économique de ces retournés Tchadiens de la Libye à côté d'autres groupes sociaux marginalisés, tels que la jeunesse sans emploi et les ex-combattants dans un contexte fragile de sécurité est devenue un défi critique.

Le conflit basé sur l’accès aux ressources persiste également entre les différentes communautés (les communautés d’accueil, les réfugiés, (anciens) populations d'IDP) et entre différents groupes sociaux y compris les migrants (ex-combattants, jeunes, vieillards). L'identité ethnique et religieuse demeure également une source récurrente de conflit (Arabes et non-Arabes, musulmans et chrétiens, …..)

La rupture des structures de résolution de conflit dans beaucoup de communautés aggrave et escalade souvent ces conflits. Un contexte de la privation socio-économique - niveaux élevés de la pauvreté et des services sociaux quasi-absents - intensifie la concurrence sur les ressources limitées et influence négativement sur la coexistence pacifique au sein des communautés.

Au niveau de la politique, la construction de la paix est devenue un objectif indiqué de politique, même si sa mise en œuvre a été lente due à l'investissement et à l'appui insuffisants par la communauté internationale. En 2010, le Tchad a adhéré au groupe de G7+ et à l’OECD/DAC Dialogue International sur la Construction de la Paix et l’Etablissement de l'Etat. Depuis la conférence de Busan en novembre 2011, le Tchad a signé jusqu'à la New Deal et est au cours des discussions avec l'OCDE et le Bureau du CR de l'ONU pour s’engager comme pays pilote. Ce contexte de politique présente une occasion principale pour développer des interventions concrètes de construction de la paix avec des résultats réels, engager les dépositaires dans un plus large processus de réflexion sur des besoins, priorités et des défis.

Le Tchad a vu une augmentation des appels pour la justice sociale par de diverses factions de la société civile incitées par une crise sociale, liée aux disparités croissantes dans la distribution de la richesse et des prix grandissants des denrées alimentaires.

La Médiature de la République via son mandat pour faire face aux disputes entre l'Etat/administration publique et ses citoyens a un rôle important à jouer s’il est soutenu avec les ressources techniques proposées à travers ce projet. Aujourd'hui, la Médiature de la République a un double mandat, premièrement pour intervenir dans les conflits de nature politique et socio-économique au niveau de la communauté et deuxièmement, pour jouer le rôle d'un Bureau de Ombudsman, réglant les disputes entre l'Etat, notamment administration publique et les citoyens.

Il n'y a actuellement aucun mécanisme national de dialogue entièrement inclusif, qui rassemble les représentants de la société civile, les chefs traditionnels, les organisations confessionnelles avec les acteurs politiques.

Le manque d'une telle architecture de paix nationale à la lumière de l'impact étendu de la crise libyenne sur le Tchad et les tensions ci-dessus mentionnées appelle à des interventions ciblées dans la zone de la prévention du conflit avec un accent particulier sur la stabilisation de la communauté et la cohésion sociale. Ainsi, le Tchad se trouve à un moment crucial d’opportunité et de défi et la situation exige une intervention urgente et immédiate dans la zone de Prévention de conflit et de construction de paix.

Le/la Chargé(e) de Projet est responsable de la gestion du projet FCP si convenu avec son superviseur. A ce titre, il/elle :

• Participe en collaboration avec les partenaires et bénéficiaires du projet à la gestion, le suivi et l’évaluation de projets dans la perspective de la politique de gestion axée sur les résultats prônée par le PNUD;
• Contribue au renforcement des capacités des acteurs locaux et soutient – sous la supervision du Chargé de Programme – les initiatives tendant à l’amélioration et l’appropriation par la partie nationale des activités de développement ;
• Appui la gestion substantielle et le suivi du projet, y inclus la planification et l’organisation des activités de projet (formations, consultations élaboration des termes de références des consultants, organise les différentes missions, formations, évaluation, visite de terrain selon les procédures opérationnelles du PNUD ainsi que les réunions d’examen tripartite dont il/elle rédigera les rapports;
• Assure la gestion financière de projets au niveau régional selon les procédures opérationnelles du PNUD, conformément aux plans d’activités, y inclus préparation des rapports financiers périodiques, révisions budgétaires, suivi des dépenses;
• Appui la communication interne et externe du projet en étroite collaboration avec la chargé de Programme du projet et le Conseiller Paix et Développement. Ceci inclut les rapports périodiques de progrès;
• Travaille en étroite collaboration avec les partenaires du projet (gouvernement, société civile), les autres agences du système des Nations Unies et activement contribue à la création de nouveaux partenariats en vue de renforcer les synergies et la cohérence;
• Prépare des analyses de contexte sur les enjeux de conflits, paix et développement;
• Réalise toute autre tâche confiée par les superviseurs.

Competences corporatives

• Montre l’intégrité en modélisant les valeurs des Nations Unies et les normes éthiques;
• Promeut la vision, mission et objectives stratégiques du PNUD;
• Affiche la sensibilité et l’adaptabilité culturelle, genre, religion, race, nationalité et âge;
• Traite toute personne sans favoritisme.

Compétences fonctionnelles

Gestion et étude de la connaissance

• Connaissances approfondies des questions du développement et les situations de transition/post-conflit;
• Connaissances dans les méthodologies d’analyse de conflits;
• Favorise le partage et l’apprentissage des connaissances au Bureau;
• Capacité à défendre et fournir des conseils stratégiques;
• Travaille activement vers un apprentissage et développement personnel continue dans un ou plusieurs domaines.

Développement et efficacité opérationnelle

• Capacité de diriger la gestion, la coordination, le suivi et l’évaluation des projets y inclus la budgétisation;
• Bonne connaissance du Guide de Gestion Axée sur les Résultats;
• Très bonnes qualifications en Microsoft Word Office et Internet.

La gestion et le leadership

• Met l’accent sur le résultat et l’impact des projets;
• Construit de solides relations avec les acteurs intérieurs et extérieurs;
• Reste calme, sous contrôle même sous pression;
• Démontre une ouverture au changement et la capacité à gérer des complexités.

Education :

• Licence ou équivalent en Sciences Sociales, Relations Internationales, Sciences Politiques, Sociologie, Droit ou dans des domaines connexes.

Expérience :

• Au moins 2 ans d'expérience pertinente au niveau national dans la fourniture de services consultatifs de gestion et une expérience pratique dans la conception, le suivi et l'évaluation des projets de développement;
• Expérience dans l'utilisation des ordinateurs et des logiciels en bureautique et de manipulation des systèmes de gestion basés sur Internet.

Langues Requises :

• Parler et écrire couramment le Français;
• L’anglais et/ou l’arabe seront un atout.