Background

L’environnement d’Haïti s’est sévèrement dégradé au cours des dernières décennies, période qui voyait aussi une forte croissance démographique. Le tremblement de terre qui a frappé le pays en 2010 a aggravé encore plus les conditions environnementales. L’économie se remet à un rythme plus lent que prévu (ECLAC, 2013), surtout à cause des déclins dans le secteur agricole. Le prix des denrées alimentaires est à la hausse, et beaucoup de produits qui sont traditionnellement cultivés en Haïti sont maintenant importés d’ailleurs.

En 2013, Haïti a été sélectionné comme un des pays pilotes du projet « Avancer le développement durable des pays des Caraïbes à travers l’économie verte » (ACSSD-GE, en anglais), soutenu par la Commission Européenne. Dans sa lettre d’expression d’intérêt, le Ministre de l’Environnement a listé les priorités suivantes : garantir un usage efficace des ressources naturelles, intégrer des principes de durabilité dans l’agenda de développement économique, et renforcer la sécurité sociale des travailleurs. En plus, le Ministre a spécifié que cet effort doit s’aligner avec le Plan Stratégique de Développement d’Haïti, publié récemment, qui a fixé comme objectif qu’Haïti devienne une économie émergente en 2030. Au cours des consultations nationales, qui ont eu lieu le 18 février 2014 à Port-au-Prince avec la participation des Ministères de l’Environnement, Agriculture et Économie et Finance, il a été suggéré que les efforts de l’Initiative pour l’Économie Verte en Haïti doivent se concentrer sur le secteur agricole. Dans ce contexte, le PNUE engage un consultant de haut niveau, qui sera chargé d’établir un comité interministériel qui mènera la transition vers une économie verte, et de préparer une étude exploratoire sur le potentiel de l’économie verte, qui sera ensuite validée par les parties prenantes nationales.

Duties and Responsibilities

Étude exploratoire sur le potentiel de l’économie verte de renforcer le secteur agricole

 L’agriculture est le secteur où les plus grands impacts peuvent être atteints en termes des trois priorités identifiées par le Ministère : l’usage efficace des ressources naturelles, le développement économique durable et la sécurité sociale des travailleurs. Premièrement, le secteur emploie entre 60 et 70 pourcent de la population (quoique de majorité informelle), un pourcentage beaucoup plus élevé que dans les autres pays de la région. Deuxièmement, les différentes crises environnementales qui ont frappé l’Haïti peuvent, dans une large mesure, être imputées aux pratiques agricoles et les besoins énergétiques de la population urbaine et rurale. Finalement, le secteur agricole étant le pilier central de l’économie rurale haïtienne, le manque de soutien de ce secteur peut provoquer les pratiques agricoles non durables et la manque d’emploi dans le secteur agricole, qui peuvent, à leur tour, obliger la population des zones rurales à migrer vers les villes ou à entreprendre d’autres activités encore plus dommageables pour l’environnement, comme la production de charbon. L’exode rural a contribué à attiser les tensions sociales dans les villes et à la création de bidonvilles dans des zones vulnérables aux inondations.   

Le consultant sera en charge de produire une étude exploratoire, qui se concentrera sur les interventions politiques possibles dans ce contexte, ayant pour but d’attirer les investissements dans le verdissement du secteur agricole, et avec des possibilités d’approfondir (assistance dans la mise en œuvre des recommandations politiques) ou d’élargir (inclure d’autres secteurs) à un stade ultérieur. Les interventions politiques potentielles incluent celles qui font usage d’incitations économiques et des investissements pour promouvoir les pratiques agricoles durables. Le paiement pour les services éco-systémiques ; les mesures fiscales (taxes et subventions verts) ; l’investissement dans le renforcement de capacités ; le verdissement des engrais et de la lutte antiparasitaire ; l’amélioration des structures de stockage, de l’infrastructure et des droits fonciers ; et les politiques pour rendre les produits agricoles haïtiens plus compétitifs dans les marchés nationaux et internationaux sont des exemples. L’étude identifiera les principaux outils politiques disponibles pour rendre le secteur agricole haïtien plus vert, et produira une stratégie pour augmenter la production agricole d’une façon verte et inclusive. Le consultant se basera sur les documents clefs listés ci-dessous (UNEP 2011 ; 2013 ; 2009 ; BIT 2011), qu’il appliquera au cas d’Haïti.

Collaboration avec le Gouvernement
 
Le premier consultant facilitera l’établissement d’un comité interministériel de mise en œuvre de la transition vers une économie verte dans le secteur agricole, auquel participeront les principales parties prenantes, y compris notamment les Ministères d’Environnement, d’Agriculture, d’Économie et Finance, et de la Planification et de la Coopération Externe, ainsi que le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire (CIAT). Ce comité fournira une plateforme et une interface politique avec le consultant qui l’aidera à conduire l’évaluation. Les membres du comité appuieront la préparation de l’évaluation en fournissant l’accès aux données principales. En outre, le comité appuiera le consultant dans la dissémination du rapport et des résultats clefs, l’adoption d’une stratégie de mise en œuvre des recommandations fournies, et l’identification des actions de suivi pour attirer les fonds nécessaires. Le consultant travaillera également en étroite collaboration avec la table sectorielle du Ministère de l’Agriculture, dont les membres valideront le texte de l’étude à l’occasion d’un atelier de validation, suite auquel le consultant produira la version finale. Le PNUE établira le contact avec la table sectoriel au niveau départemental et national avant le début de l’évaluation pour valider l’approche choisie et introduire les consultants.

Les consultants consulteront les différents membres de la table sectorielle tout au cours du projet et organiseront les deux ateliers de validation (au niveau national et départemental), en coopération étroite avec le Gouvernement et le PNUE, afin d’assurer que les recommandations de l’évaluation nationale, et les recommandations pour le développement des filières, soient validées et acceptées par tous les Ministères pertinents et les autres acteurs clefs en Haïti. L’atelier national rassemblera environ 50 participants représentant les institutions gouvernementales, le secteur privé et les organisations clefs de la société civile à Haïti, les partenaires au développement ainsi que les institutions de l’ONU à Haïti. L’atelier départemental dans le Département du Sud aura lieu également, se focalisant sur les résultats de l’évaluation des filières.

Les consultants sont responsables de la production des agendas, des lettres d’invitation et de la production des Rapports des ateliers. Les consultants organiseront ces ateliers en partenariat avec la PNUE. Les consultants prépareront deux rapports reflétant les résultats des ateliers et les feront parvenir aux participants et aux autres parties intéressées.

Annexe 1 : Structure, contenue et format des rapports 

Étude exploratoire sur le potentiel de l’économie verte de renforcer le secteur agricole

Le rapport doit suivre la structure et le contenu résumés ci-dessous. Le largueur total du rapport politique sera d’environ 30 pages (tout compris). La durée du conduit de la recherche est prévue d’être 4 mois à partir de la date de l’engagement de l’auteur.

Résumé pour les décideurs

Le résumé se concentrera sur les recommandations principales, et sera écrit dans un langage politique, en évitant les termes techniques. Le résumé inclura une vision sur le développement d’une économie verte dans le secteur agricole ; les priorités et défis principaux ; des recommandations concentrées sur les politiques macroéconomiques ; et des suggestions pour des études, programmes et projets dont la réalisation sera ultérieurement nécessaire.

Introduction et origines

Le Rapport contiendra premièrement une brève introduction sur le concept de l’économie verte, et sur sa pertinence pour le pays dans le contexte de sa situation économique, sociale et environnementale. Les origines de la coopération entre le PNUE et le pays partenaire seront brièvement présentées, le cadre du Rapport décrit, et le public-cible et le processus de production du Rapport définis.

Profil du secteur

Cette section fournira un panorama bref mais compréhensif du profil macroéconomique du pays, incluant :

  • Des données macroéconomiques de base (PIB, revenus, emploi, données statistiques sur les investissements) et (si disponibles) des prévisions pour les années suivantes;
  • Une brève description du secteur agricole en termes de contributions au PIB, emploi, investissements, compétitivité, utilisation des ressources et impacts environnementaux;
  • Une brève description des politiques de développement économique applicables au secteur agricole, y compris l’énergie (bois de chauffe, charbon de bois, etc.), l’accès au crédit et aux ressources financières, l’investissement dans le recherche et développement dans le secteur, et les dépenses d’éducation dans les zones rurales, la décentralisation, la problématique du foncière rurale, la protection de sols, la gestion des ressources d’eaux, ainsi que des programmes exécutés par des institutions et donateurs internationaux;
  • Les effets des pratiques courants dans le secteur agricole pour les ressources, incluant, dans la mesure du possible, des données sur la dégradation environnementale, y compris la déforestation, perte de sols, usage d’eau, etc.
Outils politiques disponibles afin de rendre le secteur agricole plus vert

Dans un premier temps, cette partie de l’étude identifiera, comme un exercice d’inventaire, les principaux cadres politiques et réglementaires en vigueur qui ont un impact dans le secteur agricole. Outre les politiques et actes législatifs qui sont directement applicables dans le secteur, l’étude fournira un aperçu des politiques pertinentes en vigueur dans les secteurs connexes comme l’eau, les forêts et l’énergie, dans la mesure où ceux-ci ont un impact direct sur le secteur agricole ou offrent des moyens d’existence alternatifs aux travailleurs ruraux. Dans un second temps, l’étude évaluera comment ces politiques pourraient être révisées afin de rendre le secteur plus vert. Non seulement les politiques elles-mêmes doivent être considérées, sinon aussi les principaux obstacles à leurs mise en œuvre (comme les problèmes de gouvernance, l’insécurité foncière et l’informalité du secteur). Les recommandations politiques fournies peuvent se concentrer, par exemple, sur le paiement pour les services éco-systémiques, le renforcement des capacités de production durable, les investissements dans l’accès au crédit ou à l’assurance, et le développement des chaines d’approvisionnement qui pourraient lier les producteurs haïtiens aux marchés de consommation étrangers, spécialement si les produits sont commercialisés et certifiés en tant que « production organique » ou « durable ».

Comment accroître la production agricole d’une façon verte et inclusive ?

Pour nourrir sa population, Haïti dépend fortement des importations des denrées alimentaires, malgré l’énorme capacité productive présente dans le pays. Ceci est dû principalement au fait que les politiques commerciales haïtiennes incitent à l’importation plutôt qu’à l’exportation, et à l’impossibilité des producteurs haïtiens non-subventionnés de faire face à la concurrence des producteurs étrangers qui reçoivent des subventions dans leurs pays respectifs. En outre, l’infrastructure haïtienne n’est pas seulement inadéquate pour permettre que les produits nationaux soient exportés, mais aussi pour qu’ils atteignent les marchés de consommation haïtiens. À présent, le Ministère de l’Économie et des Finances organise une série de consultations pour réviser les politiques fiscales et commerciales qui ont mené à cette situation, afin d’augmenter l’autosuffisance alimentaire du pays. L’Étude Exploratoire utilisera ce processus comme un point d’entrée. Elle informera le processus en cours de progressivement substituer les importations de denrées alimentaires, afin de garantir que cette transition soit faite d’une façon socialement inclusive (sans aggraver la pauvreté rurale ou urbaine) et respectueuse de l’environnement (en utilisant de pratiques agricoles durables et efficaces, comme l’agroforesterie, sans avoir besoin d’agrandir les zones cultivées). De façon similaire, elle identifiera les opportunités d’exportation et les principaux obstacles auxquels les exportateurs vont face, ensuite fournissant des recommandations politiques visant à accroître le potentiel d’exportation du secteur agricole. Finalement, la création de moyens d’existence dans le secteur agricole contribuera à la sécurité sociale des travailleurs et à limiter l’exode rural et l’expansion d’activités néfastes dans les zones rurales (comme le déboisement, la surpêche ou la récolte excessive de plantes et d’arbres sur les pentes vulnérables à l’érosion).

Indicateurs et objectifs

Le Plan Stratégique du Développement d’Haïti a cité comme objectif qu’Haïti devienne un pays émergent en 2030. Le développement du secteur agricole, étant donné son importance en termes de croissance économique, emploi et sécurité alimentaire, est indispensable pour atteindre cet objectif. Cette section identifiera les indicateurs principaux qui peuvent mesurer si du progrès a été atteint dans le développement de ce secteur et dans la mesure dans laquelle ce progrès a eu lieu d’une façon inclusive et durable. La section identifiera des éventuelles données manquantes, et fournira des recommandations pour remplir ces lacunes. Des objectifs détaillés seront également identifiés pour le secteur agricole, finalement identifiant les montants d’investissement requis (par année dans la période 2015-2030) pour que le secteur agricole contribue à la réalisation des objectifs énumérés dans le Plan Stratégique du Développement d’Haïti.

Plan d’investissement

Cette section du Rapport fournira une évaluation de l’état des investissements, et des besoins pour augmenter les investissements dans le secteur agricole, en répondant aux questions suivantes:

  • Comment des politiques et les investissements publics et privés peuvent-ils contribuer à l’atteinte des objectives macroéconomiques de croissance, de développement et diversification économiques, d’autosuffisance alimentaire et de création d’emploi, tout en permettant de promouvoir l’équité sociale et l’amélioration environnementale ?
  • Quelle reconfiguration des politiques, des investissements (i.e., les micro-parcs pour production, transformation et de la valeur ajouté), le système de financement et assurances du secteur, les normes sanitaires dans l’agro-industrie et des dépenses publiques (i.e., les subventions) est nécessaire en vue d’accroitre les gains économiques et sociaux tirés de l’exploitation du capital naturel, et d’attirer plus d’investissements aux objectives macroéconomiques cités ci-dessus ?
  • Quel effet peut-être attendu de l’investissement vert en termes de croissance des revenus nationaux (PDB/PIB), création d’emploi, réduction de la pauvreté, et investissements dans le capital naturel ?
Conclusion
  • Références et annexes.

Competencies

Compétences globales:

  • Prouvera le dévouement à la mission, vision et valeurs des Nations Unies;
  • Fera preuve d’adaptation culturelle, respect de genre, religion, race, nationalité et d’âge;
  • Démontrer les valeurs d’intégrité;
Compétences opérationnelles:
  • Développement et efficacité opérationnelle;
  • Sens de l’initiative et de l’anticipation
  • Capacité à travailler en équipe ou indépendamment;
  • Capacité à travailler sous pression;
  • Capacité à produire des résultats de qualité dans les délais impartis.
     

Required Skills and Experience

Education:

  • Diplomé en économie, agronomie, gestion des ressources naturelles, sciences environnementales ou similaire.
Expérience:
  • Plus que 10 ans d’expérience de travail en Gouvernement ou organisations internationales pour les aspects politiques et une forte expérience dans l’identification et développement des filières agricoles d’une manière durable tout en considérant les impacts environnementaux;
  • Très bonnes connaissances des défis en matière de développement économique et social auxquels Haïti fait face;
  • Très bonnes connaissances du secteur agricole haïtien et des cadres politiques et techniques y applicables;
  • Très bonnes connaissances de la conception et de l’application de politiques économiques et commerciales, surtout dans le contexte haïtien.
Langues:
  • Une excellente habilité de rédaction de textes en français;
  • Connaissances de la langue anglaise un atout.

Format des documents:
 
Un rapport concis, avec des références et notes
  • Alignement gauche;
  • Style et mise en forme: Calibri 12pt font pour les noms des chapitres et des sections;
  • Paragraphes: Calibri 11 pt pour le texte principal, espace 1-ligne;
  • Entre paragraphes: Avant et après 6pt;
  • Format des pages: Marges: 0.5” marges aux côtés; 0.5” en haut et en bas.

Autres:
  • Utiliser des notes pour les références;
  • Utiliser les tableaux de façon créative: éviter de répéter les données statistiques des tableaux dans le texte principal, sauf pour remarquer un attribut spécifique;
  • Définir les abréviations une fois et les utiliser après sans les expliquer;
  • Le largueur total du REEV sera d’environ 40 pages (tout compris). La durée du conduit de la recherche, la validation des résultats et la révision des recommandations sont prévus d’être 4 mois à partir de la date de l’engagement du consultant;
  • Utiliser des champs encadrés de façon créative pour remarquer une expérience ou un cas/anecdote;
  • Dans les paragraphes, utiliser la première ligne pour exposer ce qui sera discuté dans le restant du paragraphe ; Utiliser la dernière ligne pour résumer de façon concise .
Références clefs sur l’économie verte
 
PNUE, 2013. Green economy and trade. Trends, challenges and opportunities.
http://www.unep.org/greeneconomy/GreenEconomyandTrade/tabid/105867/language/en-US/Default.aspx
PNUE, 2011. Towards a green economy. Pathways to sustainable development and poverty eradication.
http://www.unep.org/greeneconomy/greeneconomyreport/tabid/29846/default.aspx
PNUE, 2009. The Use of Economic Instruments for Environmental and Natural Resource Management.
www.unep.ch/etb/publications/EI%20manual%202009/Training%20Resource%20Manual.pdf

BIT, 2011. Assessing Green Jobs Potential in Developing Countries: A Practitioner’s Guide.

www.ilo.org/global/publications/ilo-bookstore/order-online/books/WCMS_153458/lang--en/index.htm.