Background

Le Mali a eu à faire face à une triple crise  politique, sécuritaire et institutionnelle avec le déclenchement de la rébellion armée dans le nord en janvier 2012 suivi par le coup d’Etat militaire en Mars 2012, puis l’occupation des deux tiers du territoire par ces groupes armés.

Pendant la période d’occupation des régions du Nord, les groupes armés se sont livrés à la mise à sac des édifices publics, des pillages, à des viols, des actes torture et autres pratiques de violation massive des Droits de l’Homme. C’est ainsi que tous les symboles et toutes les infrastructures qui sous-tendent l’autorité de d’Etat dans les régions du Nord (Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka, Taoudéni), à savoir les Préfectures, les palais de justice, les maisons d’arrêts, les commissariats de police, les mairies et les résidences officielles des pouvoirs publics locaux ont été détruits. Tous les représentants de l’Etat et des responsables des Administrations structurantes se sont ainsi repliés vers le sud du Pays. Cette épreuve a considérablement affaibli l’autorité de l’Etat, porté atteinte aux institutions qui sous-tendent la gouvernance démocratique et affaiblit l’Etat de droit. Au sortir de la crise, avec la tenue de l’élection présidentielle suivie des législatives, les défis du secteur de la justice se sont démultipliés. Pour inscrire ses réponses aux besoins prioritaires dans une vision et une stratégie holistiques, le Gouvernement malien a adopté et mis en place un Plan de restauration de l’autorité de l’Etat et d’accès à la justice, avec l’appui des Nations Unies et des autres partenaires techniques et financiers, qui s’est traduit, entre autres, par la réalisation des études pour renforcer la chaîne pénale, la conduite des réformes  institutionnelles des secteurs de la justice et de la sécurité.

Un des objectifs majeurs assignés à toutes ces initiatives est de restaurer l’autorité effective de l’Etat malien et pour lui permettre de continuer à exercer les fonctions régaliennes y compris à travers des instances de gouvernance constituées par les démembrements et les collectivités locales, afin de reprendre la fourniture de services de base, de contribuer au retour de la paix et d’organiser l’accès à la justice pour tous, y compris le relèvement économique de ces régions qui ont particulièrement  et souffert du conflit. Aussi, à travers le rétablissement de la présence effective et permanente de l’Etat dans ces régions particulièrement affectées, le but de l’engagement de l’Etat malien et de l’appui de ses partenaires est de renforcer le contrat social unissant les populations des zones affectées, quelles que soient leur origine culturelle, genre ou convictions religieuses.

Sur le terrain,  ces efforts se sont traduits par des actions de réhabilitations, de dotation en équipements et de renforcement des capacités. Toutes les actions ont été conduites dans une logique d’appropriation nationale et se sont caractérisées par l’utilisation de la main d’œuvre locale pour valoriser les ressources locales et offrir du travail rémunéré aux jeunes et aux femmes afin d’accélérer le processus de relèvement. C’est dans la même dynamique que s’inscrit la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger qui a été signé juin 2015 offrant ainsi une possibilité viable de tourner définitivement la page du conflit armé et de s’engager dans la voie d’une réconciliation durable, de l’opérationnalisation de la réforme du secteur de la justice à travers la mise en œuvre du Programme d’Urgence pour le Renforcement du Système Judiciaire et la Mise en Œuvre de l’Accord d’Alger (PU-RSJ-MOA).


Dans la foulée, et sur la base de l’Accord de paix, Résolution 2295  du 29 Juin 2016 du Conseil de sécurité charge la MINUSMA de s’attacher surtout à asseoir l’Etat de droit à travers le renforcement des capacités, les réformes institutionnelles et l’amélioration de l’accès de la population à la justice, à soutenir la mise en œuvre de mesures de réconciliation et de justice transitionnelle, et à s’attaquer aux problèmes de responsabilité et d’impunité. Ces priorités complètent les stratégies définies dans l’UNDAF Plus 2015-2019. La volatilité des conditions de sécurité dont témoigne la recrudescence des attaques terroristes, réitère l’importance de la mise en œuvre urgente des éléments clés de l’Accord de paix qui concernent l’état de droit, la réconciliation et la justice.

En réponse à ces nouvelles réalités et aux besoins prioritaires ainsi définis, les organismes des Nations Unies fournissant un appui aux activités policières, judiciaires et pénitentiaires ont développé un Projet commun dans le cadre de la Cellule mondiale de coordination (CMC). Ce Projet intitulé « Lutter contre les facteurs de conflit au Mali à travers l’Etat de droit » qui est un projet commun des Nations Unies regroupe les moyens collectifs, les avantages comparatifs et l’expertise des Partenaires CMC de l’ONU dans le pays – la MINUSMA, le PNUD, l’ONUDC, Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), UNMAS et l’ONU Femmes – afin d’appuyer la mise en œuvre du Projet dans les domaines suivants :

  • Renforcement institutionnel des structures nationales de l’Etat de droit ;
  • Renforcement de la capacité opérationnelle à fournir des services de maintien de l’ordre et de justice ;
  • Renforcement du service pénitentiaire ; et
  • Amélioration de l’accès à la justice pour les populations affectées par le conflit.

C’est dans le prolongement des développements qui précèdent que s’inscrivent les deux projets ont ainsi été initiés par le gouvernement du Mali et ses partenaires dont le PNUD assure la coordination et la mise œuvre. Il y a une articulation logique entre les deux Projets. Il s’agit du Projet de restauration de l’autorité de l’Etat et accès à la justice au Nord qui vise à renforcer l’Etat de droit pour la consolidation de la paix au Nord Mali et qui fait écho au Projet financé sur les fonds allemands avec pour finalité de renforcer l’état de droit pour la construction de la paix au Nord Mali et également du Projet de renforcement du système pénitentiaire du Mali.

Afin de permettre un suivi et une évaluation constante des activités planifiées,  dans le cadre de la mise en œuvre de ces Projets convergents,  le PNUD et la MINUSMA recrutent un(e) chargé (e)  de suivi évaluation de haut niveau.

Duties and Responsibilities

Sous l’autorité directe du Conseiller Technique Principal (CTP) et du Directeur Adjoint de la section Justice et Affaires pénitentiaires de la MINUSMA, le titulaire aura pour mission principale d’assurer la coordination de l’élaboration du programme d’activités, le suivi de l’exécution des activités et l’évaluation des résultats du Projet. Il travaillera en étroite collaboration avec les autres spécialistes de l’équipe du projet.
Le Spécialiste en suivi et évaluation assure le bon fonctionnement du système de suivi et évaluation mis en place, et le met en œuvre pour suivre et évaluer les progrès et performances du Projet.

Dans le domaine de la Planification/Programmation:

  • Proposer et mettre en place un système et des outils efficaces pour l'élaboration du programme d’activités;
  • Organiser et superviser le processus préparation du projet de programme d’activités;
  • Proposer et veiller au respect du calendrier d’élaboration du programme d’activités et des rapports à présenter aux donateurs;
  • Préparer, les ateliers de bilan et de planification périodiques, les réunions des organes du projet (comité de pilotage, comté technique, etc.).

Suivi de l’exécution des activités du projet:

  • Coordonner la conception et la mise en place du système de suivi -évaluation et s’assurer de son efficacité face aux exigences du pays et des bailleurs de fonds;
  • Superviser l’élaboration d’une liste complète et actualisée des indicateurs de performance à suivre le long de la période d’exécution du Projet ;
  • Collecter, saisir et analyser les informations quantitatives et qualitatives sur les activités du projet tout en s’assurant de la qualité des données fournies par les structures bénéficiaires ;
  • Coordonner le  processus de collecte et de de compilation des données du Projet;
  • Elaborer les tableaux de bord de gestion périodiques des activités;
  • Effectuer des visites périodiques aux bénéficiaires et aux sous bénéficiaires pour le recueil
  • d’informations, aussi bien celles liées aux activités prévues que celles sur leurs opinions/perceptions à l’égard des performances du Projet ;
  • Apporter l’appui technique utile aux acteurs des structures bénéficiaires du projet.

Evaluation des résultats du projet:

  • Proposer le déclenchement des enquêtes de suivi et des études d'évaluation prévues dans le programme d’activités ;
  • Elaborer et/ou proposer les projets de termes de référence des études pour la situation de
  • Référence, la revue à mi-parcours et l’évaluation finale de l’impact du projet ;
  • Mettre en cohérence les données de la gestion financière avec les performances physiques du projet;
  • Analyser, mesurer et interpréter les écarts entre les prévisions et les réalisations des activités inscrites au programme d’activités et proposer des actions susceptibles de mieux favoriser l’atteinte des objectifs du projet (prévus dans le cadre logique) ;
  • Alerter le CTP du projet de tout écart significatif entre les performances réelles et les performances attendues;
  • Organiser des rencontres de réflexion d’échanges entre les acteurs et les bénéficiaires du Projet sur les expériences capitalisées et des ateliers bilan d’exécution

Rapports de suivi - évaluation et missions de contrôles:

  • Coordonner l’élaboration de projets de rapports d’activités périodiques (trimestriels, semestriels et annuels) et s’assurer de la production de ces rapports avec les qualités requises et dans les délais fixés ;
  • Assurer la diffusion des rapports d’activités périodiques aux destinataires requis ;
  • Participer aux missions de supervision et de revue à mi - parcours et d’évaluation finale du projet;
  • Contribuer à la rédaction du projet de rapport d’achèvement du projet.

Competencies

Compétences Fondamentales :

  • Démontrer une intégrité en se conformant aux valeurs et normes déontologiques des Nations  Unies;
  • Promouvoir la vision, la mission et les objectifs stratégiques du PNUD;
  • Démontrer une sensibilité et adaptabilité au niveau de la culture, du genre, de la religion, de la  race, de la nationalité et de l’âge;
  • Traiter toute personne de manière juste sans favoritisme.

Compétences organisationnelles :

  • Aptitude à travailler sous la contrainte des délais et des résultats en faisant preuve d'initiative, de dynamisme et de pro activité ;
  • Aptitude et intérêt à travailler en équipe dans un environnement multiculturel ;
  • Solides capacités d'expression écrite et orale et réelles aptitudes à formuler de façon claire et concise ses idées ;
  • Aptitude à communiquer de façon efficace avec les différents partenaires impliqués ;
  • Ouverture d'esprit et volonté de faire preuve d'adaptabilité et de souplesse dans les relations avec ses collaborateurs ;
  • Partager la connaissance et l’expérience et contribuer aux domaines de pratiques du PNUD et activement travailler vers un apprentissage et un développement personnel continu.
  • Aptitude à travailler dans une équipe pluridisciplinaire et à coordonner les activités d'un groupe de travail ;
  • Etre en mesure de travailler sous pression ; et montrer la volonté de continuer à apprendre ;
  • Capacité à planifier et à organiser les tâches tant pour soi-même que pour son Unité ;
  • Savoir conduire un véhicule et être titulaire d’un permis catégorie B.

Gestion et Leadership :

  • Se concentrer sur l’impact et le résultat pour le client et réagir positivement aux feedbacks critiques;
  • Encourager la prise de risque dans la recherche de la créativité et de l’innovation;
  • Diriger efficacement des équipes et démontrer des compétences dans la résolution de conflits;
  • Avoir une approche positive et constructive du travail;

Aptitude technologique :

  • Excellente maitrise de l’outil informatique et de ses applications;

Maîtrise personnelle :

  • Aptitude à travailler sous pression dans un environnement complexe et évolutif.

Required Skills and Experience

Le spécialiste en suivi et d'évaluation doit avoir, les qualifications et compétences suivantes:

Education :

  • Le spécialiste en suivi et d'évaluation doit avoir, les qualifications et compétences suivantes:
  • Etre titulaire d’un diplôme universitaire du niveau maitrise ou d’un diplôme équivalent dans l'un des domaines suivants: Droit, Finances Publiques, Sciences sociales, Relations internationales, Statistiques, Économie ou Gestion / Administration ou autres.

Expérience :

  • Justifier d’une expérience professionnelle cumulée d’au moins trois (3) ans dans un domaine connexe au suivi évaluation;
  • Disposer d’au moins  trois (3) années d'expérience professionnelle dont 1 an en Suivi et Évaluation de Projets/Programmes de développement;
  • Expérience de l'utilisation des ordinateurs et des logiciels de bureau (MS Word, Excel, etc.) et connaissance approfondie des tableurs et logiciels de bases de données ;
  • Expérience de travail au sein du Système des Nations Unies considérée comme un atout.

Langues :

  • Une maîtrise parfaite de la langue française, aussi bien écrite qu’orale, est indispensable ;
  • Une connaissance pratique des langues nationales maliennes sera considérée comme un avantage.