Background

La région du Sahel, englobant des pays comme le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger (G5), a été témoin de nombreuses crises politiques, sécuritaires et humanitaires depuis de nombreuses années. Le phénomène du terrorisme et de l'extrémisme violent s'est répandu dans toute la région, aggravant un environnement de sécurité déjà fragile. La propagation rapide des groupes terroristes tels que Boko-Haram au Tchad, au Niger et au Cameroun, Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) qui opère au Sahara et au Sahel et leur allégeance récente à l'ISIS suscite de nouvelles inquiétudes dans cette partie du monde. La faiblesse des institutions de gouvernance, les conflits en cours, les liens ethniques et culturels transfrontaliers, les réseaux financiers et commerciaux mondialisés et les nouvelles plates-formes de communication et d'information ont aidé les groupes terroristes et extrémistes violents à accroître leur influence avec des impacts spécifiques et importants sur les droits des femmes et des filles.
La violence sexuelle et sexiste, y compris les enlèvements de femmes et de jeunes filles, est devenue une tactique délibérée des groupes terroristes. Les enlèvements de femmes et de filles sont également utilisés pour des raisons tactiques, pour attirer par exemple les forces de sécurité dans une embuscade, forcer le paiement d'une rançon, ou pour un échange de prisonniers.
Les femmes enlevées et les filles détenues en captivité connaissent diverses violations, dont la violence physique et psychologique, le travail forcé, la participation forcée à des opérations militaires, le mariage forcé avec leurs ravisseurs et les violences sexuelles, y compris le viol.
Les droits des femmes à l'emploi, à l'éducation et à l'accès aux services sociaux de base en général ont été sérieusement réduits.

La réforme du secteur de la sécurité (RSS) sensible à l'égalité des sexes telle qu'elle est actuellement pratiquée est conduite généralement en tenant compte des besoins les femmes plutôt qu’avec les femmes. Cette construction favorise leur exclusion des processus politiques qui contrôlent les structures de sécurité. Les efforts visant à renforcer la participation des femmes à la gestion du secteur de la sécurité tendent à se concentrer sur le recrutement et la rétention aux niveaux les plus bas de l'appareil de sécurité. Bien que cela soit utile sur le plan opérationnel, ils ne parviennent pas à développer suffisamment l'engagement politique fondamental à intégrer les femmes à tous les niveaux des différents processus de gouvernance.

Des cadres régionaux comme le Cadre stratégique de l'Union africaine sur la réforme du secteur de la sécurité (2013) stipulent que les processus de RSS devraient inclure des activités spécifiques aux femmes, une sensibilisation aux questions de genre et une programmation adaptée. Le cadre régional pour la réforme du secteur de la sécurité et la gouvernance de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) reconnaît que la gouvernance démocratique et la sécurité humaine sont au cœur de la stratégie. Il vise à faire de la sécurité un bien public régional et un service essentiel pour les citoyens, ainsi qu'une composante essentielle du développement durable.

L'objectif 1.8 de la Stratégie intégrée des Nations-Unies pour le Sahel, vise à promouvoir une gouvernance durable du secteur de la sécurité dans les pays du Sahel par la promotion et le soutien d'institutions professionnelles, responsables et réglementées en matière de sécurité et de justice. Les orientations du Groupe de travail inter-agences sur la réforme du secteur de la sécurité tenant compte des sexo-spécificités fournissent des principes clés pour l'action dans ce domaine.

La nécessité d'associer les femmes aux partenariats a été soulignée par les pays du G5 du Sahel par l'adoption en mai 2015 d'une Déclaration sur la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent au Sahel, qui reconnait explicitement le rôle crucial des femmes dans la lutte contre la propagation de l’extrémisme violent. Par la suite, au Forum des femmes du Sahel, réuni en juillet 2015 au Tchad, les femmes ont esquissé un éventail d'interventions prioritaires nécessaires pour faciliter leur pleine participation en tant que partenaires pour lutter contre l'insécurité et la violence dans la région. Dans le cadre des efforts visant à faciliter la mise en œuvre de cet objectif, une analyse de la réforme du secteur de la sécurité dans la région du Sahel, tant au niveau national que régional, est nécessaire pour aborder les lacunes politiques, législatives et de programmation. De même il s’avère nécessaire de renforcer les capacités des acteurs du G5 sur le genre et la RSS dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme violent. C’est dans ce cadre que ONU Femmes a élaboré un projet régional intitulé « Réforme du secteur de la sécurité dans un contexte de terrorisme / extrémisme violent : les droits des femmes dans la région du Sahel ». Ce projet intervient dans les 5 pays du G5 Sahel et est coordonné
 à partir du bureau du Mali et mis en œuvre en partenariat avec le Secrétariat du G5 Sahel. Il porte sur une période de 2 ans (2017-2019) et vise les résultats suivants :

  • Renforcement des capacités du secteur de la sécurité à protéger et à promouvoir les droits des femmes tout en empêchant et luttant contre l'extrémisme violent ;
  • Renforcement des capacités des organisations de la société civile féminine à prévenir la violence extrémiste ;
  • La gestion et la visibilité du programme sont améliorées.

Duties and Responsibilities

Sous la supervision directe de la Spécialiste Femmes paix et Sécurité de ONU Femmes Mali, le/la Coordinateur/trice du Projet aura les responsabilités suivantes :
Exécution des activités contenues dans le projet en s’assurant de la conformité des procédures d’ONU Femmes, des politiques existantes à travers les actions suivantes :

  • Assurer l’exécution des interventions dans les délais ;
  • Faciliter l'établissement de cadres de concertation entre les bénéficiaires du projet et les autres parties prenantes dans la mise en œuvre du projet dans le respect des procédures harmonisées pour garantir l’utilisation transparente et rationnelle de ressources ;
  • Suivre la production des rapports sur la mise en œuvre des activités planifiées dans les délais requis ;
  • Assurer la planification stratégique des interventions pour assurer une complémentarité et la création des synergies possibles avec les autres initiatives en matière de lutte contre l’extrémisme violent et la consolidation de la paix et la sécurité ;
  • Contribuer à l’harmonisation et à la vulgarisation des outils de planification de suivi et évaluation ;
  • Veiller de façon active et permanente à la qualité des interventions menées dans le cadre du projet et fournir des orientations méthodologiques aux différents intervenants pour garantir la cohérence, la pertinence, l’efficience et l’efficacité des actions du projet ;
  • Contribuer à développer et mettre en œuvre des stratégies de mobilisation de ressources ;
  • Identifier et répondre aux opportunités de financement potentielles.

Appuyer et faciliter le processus d’appropriation du projet par les partenaires nationaux et régionaux à travers les actions suivantes :

  • Assurer la mise en place d’une structure de gouvernance du projet en collaboration avec le G5 Sahel ;
  • Fournir des conseils techniques aux structures gouvernementales nationales et régionales impliquées dans le projet sur la meilleure façon d'engager des actions efficaces en matière de lutte contre l’extrémisme violent en lien avec l’implication des femmes dans la gestion des conflits et la consolidation de la bonne gouvernance dans l’espace du G5 Sahel ;
  • Jouer un rôle de point focal au profit des acteurs et mécanismes impliqués dans la chaine de gestion du projet avec l’organisation des séances de formation et d’informations périodiques.

Mettre à contribution l’expertise technique dans les matières suivantes :

  • Appuyer l’Expert Genre du Secrétariat Permanent du G5 Sahel par des conseils stratégiques pour la prise en compte du genre dans les interventions ;
  • Appuyer l’Expert Genre pour le plaidoyer pour l’adoption des textes de la Plateforme des Femmes du Sahel ;
  • Fournir un appui technique à la coordination régionale de la Plateforme des Femmes du Sahel ;
  • Jouer le rôle de point focal de ONU Femmes auprès des partenaires du Projet
  • Dispenser des formations et/ou organiser des événements (ateliers par exemple) chaque fois que de besoin comme le montre le document de projet en partenariat avec les acteurs nationaux, régionaux et internationaux ;
  • Elaborer des outils de travail pour harmoniser les approches méthodologiques et faciliter le processus de suivi et évaluation qui sont prévus dans le projet ;
  • Intégrer l’approche genre et l’approche basée sur les droits humains dans toutes les actions du projet ;
  • Assurer et suivre le processus de recrutement des consultants internes et externes sur des actions spécifiques du projet ;
  • Faire des analyses des documents et manuels produits dans le cadre du projet pour s’assurer de leur qualité et du respect des normes et standards internationaux.

Mettre en place un processus de gestion de connaissances partagées entre les partenaires :

  • Développer les outils de suivi et d’apprentissage adaptés ;
  • Assurer la capitalisation des expériences et la diffusion des connaissances ;
  • Alimenter les réflexions stratégiques aux niveaux institutionnels et dans les espaces de partage appropriés.

Competencies

  • Démontrer et promouvoir un sens élevé d'intégrité, d'impartialité, d’équité et de responsabilité dans l’exécution de son travail ;
  • Etre apte à faire un travail en équipe et être disposé à prendre en compte les contributions apportées par les autres parties prenantes sans discrimination aucune ;
  • Justifier d’un sens élevé de discernement et d’autonomie dans la prise de décisions ;
  • Faciliter et encourager la circulation de l’information et des idées entre toutes les parties prenantes ;
  • Avoir de très bonnes capacités de communication ;
  • Disposer des aptitudes à conduire un plaidoyer auprès des autorités nationales, régionales et communautaires afin d’influencer l’intégration du genre dans la lutte contre l’extrémisme violent et la réforme du secteur de sécurité.

Required Skills and Experience

Education :
 

  • Diplôme de maîtrise en Sciences Sociales : Anthropologie, Sociologie, Droit, Sciences politiques, Relations internationales ou d’autres domaines complémentaires.  

Expérience :

  • Avoir au moins 7 ans d’expérience progressive dans la gestion des programmes en matière de genre ou de lutte contre l’extrémisme violent, des projets en matière de droits de l’homme, de la réforme du secteur de sécurité et qui appuient les institutions étatiques nationales et/ou régionales,
  • Avoir une expérience de travail dans un projet ou une structure régionale,
  • Avoir des connaissances pertinentes en matière de paix et réconciliation communautaire et de gestion de conflits,
  • Avoir une expérience pertinente dans l’intégration de la dimension genre au niveau des programmes,
  • Avoir une expérience pertinente en matière de plaidoyer,
  • Avoir une expérience pertinente en gestion des connaissances,
  • Etre familier à travailler dans des projets avec des implications sur plusieurs pays,
  • Etre excellent dans la rédaction, la facilitation et la présentation,
  • Maitrise de l’outil informatique (Word, Excel, Power Point etc.)

Langues requises :

  • Maitrise du français (écrit et parlé) est obligatoire,
  • Une connaissance pratique de l'anglais est obligatoire.