Background

La position géographique de la République d’Haïti l’expose à de nombreuses menaces naturelles, comme les cyclones, les inondations, les crues torrentielles, les mouvements de terrain et séismes. Avec un indice d’exposition de 0.4 et de vulnérabilité de 0.7, Haïti est le pays le plus vulnérables aux catastrophes naturelles de la région Amérique Latine et Caraïbes.  

Selon le World Risk Index, la population haïtienne possède de faibles capacités pour réduire les impacts négatifs des aléas majeurs. En effet, elle est très exposée à subir de grands dommages telles que des pertes en vies humaines, en infrastructures et de moyens de subsistance. La vulnérabilité de la population face aux désastres naturels est accrue en raison d’une faible capacité d’adaptation aux changements climatiques.

Le statut économique et le genre constituent des facteurs de vulnérabilité accrue. En effet, les femmes et les filles paient un tribut assez lourd aux catastrophes naturelles.  Une étude menée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Global Gender and Climate Alliance intitulé Gender and Disaster Risk Reduction en 2013 révèle que :

  • Les femmes et les enfants sont 14 fois plus susceptibles de mourir dans une catastrophe que les hommes ;
  • Il existe une relation directe entre la situation socio-économique des femmes (défini comme l'accès à l'information, les ressources économiques et la capacité d'exercer leur choix) et le risque d’être tuées par les catastrophes.

De plus, l’impact des catastrophes naturelles affectent les femmes et les filles de manière spécifique, qu’il s’agisse de perte de moyens de production ; de capacités de relèvement économique réduite a cause d’une forte dépendance a des activités économiques de rente nécessitant un capital (petits commerces etc.) ; du soin aux autres membres de famille affectées qui pèsent plus sur elles en raison de normes sociales de genre ou encore d’accès plus limité à l’information, aux services, aux marches et aux réseaux.

Il est donc impératif que les stratégies de gestion et de réduction des risques de catastrophes prennent en compte la dimension du genre, en intégrant les vulnérabilités sexo spécifiques et les conditions qui sont relatives aux femmes face aux désastres naturels (Senay H. and all, 2013).

Par ailleurs, l’approche sécurité humaine offre un cadre centré sur la personne et orientée vers la prévention qui permet de prendre en compte les besoins différenciés des populations diverses. Ainsi, les femmes et les filles deviennent un pilier central dans le cadre de toute intervention qui est guidée par cette approche. En ce sens, dans le cadre du projet « Augmentation de la sécurité humaine face aux désastres naturels en Haïti » mis œuvre conjointement par le PNUD, ONU Femmes et l’UNESCO, des activités spécifiques sont conçues pour contribuer à la prise en compte des besoins des femmes et des filles. Dans un premier temps, le projet a supporté la mise en place une plateforme d’organisation de femmes dans la gestion des risques et des désastres dans les départements du Nord du pays. A ce jour, ce réseau sert de plateforme d’échange d’expériences et bonnes pratiques entre les organisations membres ; et favorise leur coordination et participation dans les processus de préparation et réponse aux désastres naturels dans la région. 

Suite aux dégâts et changements provoqués par l’Ouragan Matthew à la fin de l’année 2016, les acteurs tant étatiques que de la communauté internationale ont mis un accent spécial sur les départements du Grand Sud : Sud et Grand’Anse. ONU Femmes a mis en œuvre des activités dans les départements du Sud pour répondre aux besoins engendrés par le cyclone Matthew et aussi pour aligner ses interventions aux priorités du gouvernement. Dans cette même lancée, le projet « accroitre la sécurité humaine face aux risques de catastrophes en Haïti » veut inclure les départements du Sud et de la Grande Anse dans ses zones d’intervention en conformité avec les priorités des parties prenantes nationales.

La prise en compte des besoins sexospécifiques dans la gestion des risques et désastres en Haïti reste une constante pour l’organisation et pour le projet. Comme susmentionné, au cours de l’année 2017, le projet a soutenu la mise en place dans le grand Nord d’un réseau d’organisations de femmes pour faciliter l’intégration du genre et la participation effective des femmes dans la GRD. À l’instar de ces départements, le projet souhaite soutenir la mise en réseau d’organisations de femmes dans les départements du Sud et de la Grande Anse. Ce processus aura pour objectif, de renforcer la participation des femmes a toutes les phases de la gestion des risques et désastres en Haïti et de les mettre en lien avec les mécanismes locaux de GRD.

Cette mise en réseau permettra d’assurer la prise en compte des perspectives, besoins et expériences des femmes et des filles dans l’identification et l’évaluation des insécurités humaines en lien avec les désastres naturels en Haïti

Afin de soutenir ce processus de mise en réseau, ONU femmes recherche un prestataire de service pour l’appui technique aux organisations impliquées dans ce processus dans les départements du Sud et de la Grand'Anse.

Duties and Responsibilities

Sous l’orientation générale de la Spécialiste Programme d’ONU Femmes et sous la supervision directe de l’officier de projet UNTFHS, le/la consultant.e retenu.e assurera les taches suivantes :

  1. Réalisation d’une cartographie des organisations/ structures communautaires / réseaux de femmes des zones ciblées ; Ceci devra inclure :
  • Evaluation des capacités des organisations de femmes à contribuer des mécanismes de gestion des risques et désastres (à travers la revue de la structure, accès à l’information, positionnement social et politique couverture géographique, pratiques de communication et mécanismes d’alerte) pratiques de communication et mécanismes d’alerte);
  • Diagnostic de la participation de ces organisations dans les initiatives liées à la GRD : préparation/prévention, réponse aux urgence et relèvement et un état des lieux sur leur participation effective ;
  • Identification les goulots d’étranglement empêchant les organisations et réseaux des femmes de participer activement dans les réseaux GRD dans la zone.

 

  1. Facilitation d’un dialogue avec les organisations ciblées sur la base du diagnostic des capacités et de leur participation dans la gestion des risques et désastres :
  • Mise en relation des organisations identifiées avec la DPC et les acteurs GRD des zones ciblées;
  • Identification des bonnes pratiques et besoins dans les différentes fonctions-clés de la réduction des risques et désastres ;
  • Renforcement des capacités des organisations ciblées dans la Gestion des Risques et Désastres ;
  • Familiarisation des organisations communautaires avec les plans de contingence et outils d’évaluation des besoins.

Livrables attendus

  • Méthodologie participative de cartographie des risques développée en créole et en français ;
  • Rapport détaillé du diagnostic de la participation des organisations ciblées dans les initiatives en matière de GRD et les goulots d’étranglement identifiés, y compris un répertoire des organisations
  • Module de formation des formateurs sur la préparation communautaire aux risques et désastres sensible au genre ;
  • Propositions de révision des outils de gestion des risques et désastres au niveau local (plans de contingence, outils d’évaluation des besoins) ;
  •  Proposition de mécanisme de mise en réseau des organisations de femmes ciblées avec les systèmes d’information sur les risques et désastres et alerte précoce existants à valider avec les acteurs concernés (DPC, CTP, Mairie, Direction Départementale Ministère Condition Féminine);
  • Document de synthèse sur les stratégies de réduction des risques identifiées par les organisations ciblées.

Competencies

COMPETENCES TECHNIQUES

  • Démontrer une expérience pertinente dans le secteur de la gestion des risques et désastres (GRD), notamment en ce qui concerne les aspects de préparation aux urgences, évaluation de risques, mise en place et suivi de systèmes d’alerte précoce;
  • Expérience de l’opérationnalisation des fonctions clés de GRD en lien avec les priorités du cadre de Sendai;
  • Expérience dans le domaine du renforcement des capacités organisationnelles des organisations communautaires;
  • Bonnes connaissances des stratégies d’adaptation au changement climatique;
  • Avoir une bonne connaissance des activités des organisations de femmes dans les départements du Sud et de la Grande Anse ;
  • Avoir 3 à 5 ans d’expérience de travail pertinent avec les organisations communautaires de base en Haïti ; 
  • Avoir de l’expérience dans le réseautage d’organisation ;
  • Avoir de l’expérience dans les approches participatives et de l’expertise dans la mobilisation de organisations et groupements des femmes ;
  • Bonne compréhension/connaissance du contexte haïtien plus précisément des inégalités de genre ;
  • Maitrise du Créole et du Français ;

Required Skills and Experience

EVALUATION DES DOSSIERS

L’offre doit contenir : Une (1) lettre d’expression d’intérêt et de disponibilité dûment exprimé ; Une (1) présentation de l’organisation et de ses expériences en rapport avec les TdRs ; une (1) offre technique expliquant les méthodologies de travail envisagées, une (1) offre financière, CV des personnes ressources, deux (2) références pour des travaux similaires déjà réalisé, le cas échéant, copies des autorisations de fonctionnement de l’organisation en Haïti et si disponibles copies des derniers rapports annuels, diagnostic institutionnel et audit.

Offre technique

Les propositions techniques seront évaluées par un comité multidisciplinaire et multiacteurs agences. Le maximum de points possible est de 70. Les propositions recevant 45/70 points ou plus seront considérées techniquement acceptables et leurs Propositions Financières seront ouvertes. Les propositions techniques en-dessous de 45 seront écartées du processus de sélection.

Proposition financière

Après l’évaluation des propositions techniques, les propositions financières seront ensuite évaluées. Le maximum de point possible est 30. Il sera donné à la proposition la moins chère qui a été ouverte et comparée aux autres offres qui ont atteint le score nécessaire dans l’évaluation de la proposition technique. Toutes les autres propositions financières recevront les points de façon inverse à la Proposition la moins distante.

La formule utilisée pour établir les scores financiers est la suivante : Sf = 100 x Fm/F, Sf étant le score financier, Fm la proposition la moins disante et F le montant de la proposition considérée.

Classement des propositions

L’attribution se fera sur la base 70/30. Ainsi, les poids respectifs attribués aux Propositions technique et financière seront :

Proposition Technique = 0,7

Proposition financière = 0,3

 Critères d’Évaluation Technique

La commission technique évaluera pour chaque candidature, si elle est apte à exercer la consultation de façon satisfaisante. L’évaluation sera fondée sur les critères d’évaluation énoncés plus-bas.

Sur demande du rapporteur, avec l’accord de la commission, les candidats devront fournir par écrit, dans le délai imparti, tous les renseignements complémentaires éventuellement nécessaires jugés utiles. Ces renseignements ne doivent en rien modifier l’offre de base.

La commission d’évaluation des offres techniques, fera l’analyse de conformité et comparera les offres techniques sur la base des critères ci-dessous définis :

SECTION

CRITERES DE SELECTION

Points (%)

  1.  

Pertinence de la stratégie d’intervention proposée  

 

 

Compréhension du mandat

15

 

 Methodologie

25

  1.  

Capacités techniques :

  •  Démontrer une expérience pertinente dans le secteur de la gestion des risques et désastres (GRD), notamment en ce qui concerne les aspects de préparation aux urgences, évaluation de risques, mise en place et suivi de systèmes d’alerte précoce (3 pts);
  • Expérience de l’opérationnalisation des fonctions clés de GRD en lien avec les priorités du cadre de Sendai (3pts);
  • Expérience dans le domaine du renforcement des capacités organisationnelles des organisations communautaires (3 pts);
  • Bonnes connaissances des stratégies d’adaptation au changement climatique (2 pts)
  • Avoir une bonne connaissance des activités des organisations de femmes dans les départements du Sud et de la Grande Anse (5 pts);
  • Avoir 3 à 5 ans d’expérience de travail pertinent avec les organisations communautaires de base en Haïti (3 pts) ; 
  • Avoir de l’expérience dans le réseautage d’organisation  (3pts);
  • Avoir de l’expérience dans les approches participatives et de l’expertise dans la mobilisation de organisations et groupements des femmes (4 pts);
  • Bonne compréhension/connaissance du contexte haïtien plus précisément des inégalités de genre (3pts) ;
  • Maitrise du Créole et du Français (1 pts);

 

30

 

Total

70%

 

N.B.- Les candidatures féminines ayant  une expertise en la matière sont fortement encouragées à soumettre une proposition. Priere d'annexer votre proposition technique a votre CV