Background

ONU Femmes est une Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes créée par la Résolution AG A64/289 du 02/07/2010. ONU Femmes a pour mandat d'aider les États membres des Nations Unies à appliquer des normes mondiales pour atteindre l'égalité des sexes. ONU Femmes travaille pour l'élimination de toutes formes de discrimination à l’endroit des femmes et des filles, l'autonomisation des femmes et la réalisation de l'égalité entre les femmes et les hommes en tant que partenaires et bénéficiaires du développement, des droits humains, de l’action humanitaire, de la paix et de la sécurité.

ONU Femmes dirige et coordonne les efforts des Nations Unies pour faire en sorte que les engagements en matière d'égalité des sexes et la prise en compte du Genre se traduisent en actions partout dans le monde. Dans la réalisation de sa mission, ONU Femmes travaille avec les gouvernements, la société civile et toutes les autres parties prenantes pour concevoir, élaborer et mettre en œuvre des lois, politiques, programmes en vue de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Au Burundi, le Bureau d’ONU Femmes se focalise sur 4 thématiques suivantes :

  1. La participation politique des femmes aux instances de prise de décision et le renforcement du leadership féminin ;
  2. L’autonomisation économique des femmes,
  3. La lutte contre les violences sexuelles et basées sur le Genre ;
  4. Femmes, Paix et Sécurité ;

    Au Burundi, la construction sociale étant fortement tributaire du patriarcat, les hommes occupent, par tradition, une place prépondérante par rapport aux femmes. Ce sont eux qui détiennent le pouvoir de décision, gardent le contrôle des relations sociales et jouissent de divers privilèges patriarcaux attachés à cette position. De ce fait, on constate que la société confie à l’homme le premier rôle et à la femme le second. De ces relations sociales inégalitaires entre les deux sexes résultent des comportements, attitudes et pratiques qui ont un impact direct sur la vie et le bien-être des femmes et des filles, en particulier dans la persistance des discriminations et l’augmentation du taux des violence à leur égard.

    Selon la stratégie nationale de lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre, 81 367 cas de violences sexuelles et basées sur le genre ont été enregistrés depuis 2010 à 2016 par les Centres de développement communautaire et familiale[1]. Selon l’Institut National des Statistiques (ISTEEBU), une femme sur deux (50 %) a subi des actes de violence de n’importe quel type, c’est-à-dire, émotionnelle, physique ou sexuelle, commis par un mari/partenaire[2].

    D’autres formes d’exclusion ou de restriction à l’égard de la femme demeurent présentes dans les relations sociales et sont véhiculées dans des pratiques et des lois vecteurs de discriminations à l’égard de la femme. Il s’agit notamment des pratiques culturelles en matière d’héritage qui excluent la femme, le recours au travail des fillettes par leur mère surchargée qui réduit leur chance d’accéder à l’éducation formelle, etc. des lois qui confèrent à la femme un statut et rôle de second rang en matière de transfert de la nationalité, de gestion de l’entité familiale :la répartition équitable des devoirs familiaux ;l’accès au revenu familial et la participation de la femme au processus de prise de décisions sur l’allocation du revenu familial.

    En matière de la représentation des femmes, la moyenne générale des taux affichés par différents secteurs de la vie nationale est de 17%. Les femmes sont également exclues de l’accès aux ressources productives et dépossédées des richesses générées par leur propre travail à la suite.

    Comme de nombreux autres pays, le Burundi a ratifié les principaux instruments internationaux et a mis en place des lois et des mécanismes institutionnels visant la promotion et la protection des droits des femmes mais aussi s'est engagé à aborder la violence à l’égard des femmes parmi d'autres formes de violence.

    En dépit des progrès réalisés sur le plan légal et institutionnel, les schèmes comportementaux évoluent difficilement. Au regard de la manière dont la notion de genre est conçue et perçue, il est indéniable que celui-ci présente des caractéristiques nettement féminines. Cette manière de concevoir les relations de genre, influe énormément sur les approches, les politiques et les programmes gouvernementaux. Dès lors, comprendre les attitudes masculines des hommes, leurs comportements et perceptions dans un large éventail de domaines ainsi que la façon dont les femmes perçoivent et ressentent les attitudes et les comportements des hommes, est une perspective visée par le Gouvernement, les Agences des Nations Unies et les autres acteurs dans le domaine du genre qui est susceptible de fournir des informations importantes sur la conception d'interventions du point de vue programmatique et socio-politique pour transformer les inégalités liées au sexe.

    Ainsi, en partenariat avec le Ministère des droits de la Personne Humaine, des affaires sociales et du genre, le Bureau d’ONUFEMMES entend conduire une étude sur la masculinité qui va permettre de mieux comprendre comment cette masculinité est construite, formée et comment les hommes et les femmes au Burundi la perçoivent et comment les formes de masculinités facilitent ou entravent la réalisation de l’égalité de genre dans divers domaines de la vie économique et socio-politique du pays

    [1] Plan stratégique national de lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre 2017-2021, données recueillies et rassemblées par les centre de développement familial et communautaire, de 2010 à juin 2016

    [2] L’Institut National des Statistiques, EDS III, 2017

Duties and Responsibilities

L’objectif principal de l’étude est d’analyser les fondements et les manifestations de la masculinité et la façon dont les hommes et les femmes perçoivent leurs rôles et leurs responsabilités afin de mieux comprendre les liens entre les perceptions sur la masculinité, les inégalités liées aux sexes ainsi que les discriminations et les violences à l’égard des femmes dans une perspective de promotion de l'égalité des sexes à travers la responsabilisation des hommes et des garçons.

De manière spécifique, l’étude a pour objectif de :

  1. Fournir des données de référence sur les attitudes, les comportements et les pratiques existantes chez les hommes et les femmes sur les thèmes suivants : l’identité masculine, les rôles sexospécifiques, les relations hommes-femmes et l’égalité des sexes.
  2. Identifier les spécificités socio culturelles, des pratiques et des attitudes des hommes et des femmes qui entravent la réalisation de l’égalité des sexes et qui sont vecteurs de la violence et des discriminations à l’égard des femmes.
  3. Identifier et proposer des stratégies à visée programmatique les plus efficaces pour une meilleure implication des hommes dans la promotion de l’égalité de genre et l’éradication des discriminations et les violences à l’égard des femmes.

 Les principaux résultats sont:

  • Des données et des informations pertinentes sur la participation des hommes en vue de développer des programmes et des politiques pertinentes pour une meilleure prévention de la violence à l'égard des femmes et une promotion de l'égalité des sexes sont rendues disponibles.
  • Une description de la manière dont les hommes se perçoivent comme des hommes et sur la façon dont les femmes et les filles perçoivent les hommes en termes de relations de pouvoir au niveau familial et communautaire est élaborée
  • Les aspects négatifs dans la perception de masculinité qui véhiculent la violence à l’égard de la femme, les discriminations et les inégalités liées au sexe sont identifiés
  • Les attitudes et pratiques des hommes vis-à-vis des rôles de genre et leur disposition à adopter une masculinité positive véhiculant des normes d'égalité des sexes sont mises en évidence.
  • Des propositions sur les stratégies à visée programmatique sur l’implication des hommes dans la prévention de la violence à l'égard des femmes et une promotion de l'égalité des sexes sont formulées.    

Principales taches/fonctions du consultant

Sous la supervision conjointe de l’associé au programme VSBG d’ONU FEMMES et du Comité de suivi technique du Ministère des Droits de la personne Humaine, des Affaires sociales et du genre, l’équipe de consultant/maison de consultance doit :

  1. Présenter la méthodologie de travail et son plan de travail
  2. Elaborer et présenter au comité technique de suivi la stratégie de collecte de données mise en place comme les guides d’entretien, les fiches de collectes de données, l’approche de recherche de la revue de la documentation et des rapports disponibles
  3. Superviser la collecte des données et l’analyse des données collectées
  4. Proposer un canevas de rapport de la consultation
  5. Présenter son rapport provisoire au comité technique de suivi et intégrer les observations et recommandations préliminaires formulées par les membres du comité technique de suivi
  6. Présenter son rapport provisoire au cours de la réunion de validation de l’étude

        7.Intégrer, prendre en considération les observations et recommandations sorties de la réunion de validation

         8 .Transmettre le rapport final ONU Femmes en copie dure et électronique

  1. Durée de la consultance  

La durée de la consultation est de 20 jours ouvrable pour la réalisation de l’étude et 15 jours pour la production de la stratégie.

 

Produits attendus et calendrier d’exécution

Produits attendus

Au terme de son travail, l’équipe de consultant(e)/maison de consultance doit produire les documents ci-après :

  1. La Note méthodologique : cette note explicitera la démarche de l’étude, la méthodologie de l’étude, le travail de terrain, l’analyse des données. Elle comportera les outils de collecte de données (questionnaires, guides d’entretien, logiciels, etc…). Ce document sera examiné et validé par le comité technique de suivi mis en place de commun accord entre le Ministère des Droits de la personne Humaine, des Affaires sociales et du genre.
  2. Le rapport provisoire : celui-ci présentera les résultats de l’étude conformément aux résultats attendus de cette étude décrits dans les présents termes de référence. 
  3. Le rapport final : celui-ci tiendra en compte des avis, des commentaires et corrections présentés lors de l’atelier de présentation et de validation du rapport provisoire. Il contiendra également les recommandations jugées pertinentes qui seront recueillies lors de cet atelier.

Calendrier d’exécution indicatif

 La durée maximale de l’évaluation est estimée à 25 jours selon le tableau indicatif suivant :

TACHES

DUREE PROPOSEE

Présentation et validation de la méthodologie, des guides d’entretien, du questionnaire d’enquêtes, etc.

5

Revue de la documentation et rapports disponibles

5

Recueil d’informations, focus groupe, interviews, collecte des données

10

Analyse des données et Rédaction du rapport

9

Présentation du rapport provisoire dans la réunion de validation ( 1 jour pour l’étude et  1 jour pour la stratégie)

2

Finalisation du rapport définitif/stratégie

4

Total

35 jours

Competencies

Qualités

  • Intégrité : Respecter et promouvoir les valeurs d’ONU Femmes dans les actions et décisions relatives au champ professionnel, en accord avec le code de conduite des Nations Unies
  • Professionnalisme : Démontrer une expertise professionnelle dans le domaine de collecte de l’information, de son l’analyse, de production de rapport et de la restitution.
  • Respect de la diversité : Faire preuve de respect envers le caractère multiculturel de ONU Femmes et de la diversité de son équipe.

Compétences intrinsèques

  • Ethique et valeurs : Faire preuve d’éthique et d’intégrité
  • Communication et partage de l’information : Partager régulièrement l’information relative à l’évolution de l’étude avec ONU Femmes
  • Intelligence émotionnelle : Savoir travailler sous la contrainte, faire preuve de tact et de diplomatie dans les relations professionnelles.
  • Gestion des conflits : Gérer tous les conflits qui surgiront d’une façon participative et dans la grande transparence.
  • Apprentissage continu et partage de connaissances : partager les documents supports ayant servi durant l’étude 

 

Compétences fonctionnelles

  • Habilité à conduire des études, à mener des collecter des données sur des sujets similaires.
  • Habilité à travailler dans le respect des deadlines. 
  • Habilité à donner un feed back franc et disposé à en recevoir afin d’améliorer la qualité de son travail. 
  • Habilité à établir une bonne communication

Habilité à produire un rapport de qualité

Required Skills and Experience

Education:Avoir un diplôme de maitrise au minimum en sciences sociales, droit, sciences politiques, psychologie et sociologie, etc.

Expérience: 

  • Au moins 5 ans d'expérience dans la conduite des études et travaux de recherche dans le domaine des relations sociales, les violences faites aux femmes et aux filles, la transformation des conflits.
  • Une expérience pratique reconnue dans les domaines de la masculinité, l’autonomisation économique des femmes, les droits de l'homme et la protection des droits des femmes ainsi que les domaines relatifs à la thématique de la consultance
  • Avoir d’excellente capacités de rédaction et de synthèse
  • Disposer des capacités de communication avec de bonnes aptitudes de travail en équipe.