Background

Le Cameroun, dans sa vision de pays émergent à horizon 2035, ambitionne de renforcer son rôle de puissance agricole sous régionale où le secteur rural assure la sécurité alimentaire des populations dans un souci de développement durable, respectueux de l’environnement.

En effet, le secteur rural reste le moteur de l’économie camerounaise tant pour sa contribution au PIB (45% environ) que sur les effets d’entrainement qu’il engendre sur les autres secteurs. Il occupe plus de la moitié de la population active du pays dont 65/75% des jeunes et 75% de femmes. La production alimentaire est assurée à 90% par les exploitations familiales et les femmes y contribuent pour près de 80%.

Le secteur agricole recèle d’importantes potentialités parmi lesquelles: (i) la grande diversité agro-climatique propice à une gamme variée des cultures et une pluviométrie abondante dans la plupart des régions ; (ii) la fertilité naturelle des sols (iii) l’existence d’importantes terres agricoles représentant 85% du territoire dont 20% sous cultures, de forêts et de ressources hydrauliques encore inexploitées ; (iv) un cadre naturel favorable à la diversité des pratiques agricoles et pastorales ; (v) une population jeune et dynamique 78% (moins de 34 ans); (vi) l’existence de débouchés pour la production dans les villes et les pays limitrophes, (vii) un réseau hydrologique important pouvant faciliter l’irrigation des terres et (viii) un dispositif national de recherche agricole.

En dépit de ses énormes potentialités, l’agriculture camerounaise tarde à atteindre des niveaux de performances optimales compte tenu de certaines contraintes identifiées dans le document de Stratégie de Développement du Secteur Rural au Cameroun (SDSR) à savoir : (i) le faible niveau de technicité des exploitations  agricoles ; (ii) les difficultés d’accès aux marchés ou/et enclavement des zones de productions (routes); (iii) l’insuffisance d’incitations; (iv) des pratiques d’exploitation peu soucieuses de l’environnement; (v) la faible organisation des acteurs ; (vi) les difficultés d’accès au crédit ; (vii) le faible degré de transformation des produits agricoles et (viii) la faiblesse des institutions du secteur agricole.

Pour lever ces contraintes, le Gouvernement du Cameroun a adopté en 2014, le Plan National d’investissement agricole (PNIA, un cadre fédérateur pour la mise en œuvre des stratégies agricoles centrées sur quatre domaines thématiques prioritaires : (i) le développement des filières de production (végétales, animales, halieutiques et forestières) et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; (ii) la modernisation  des infrastructures  de production  du monde rural et l’amélioration  des mécanismes d’accès aux financements ; (iii) la gestion et la valorisation durable des ressources naturelles et ; (iv) le renforcement des capacités des acteurs du développement rural et la promotion de la concertation.

C’est dans cette mouvance qu’est intervenue la signature de l’Accord de prêt N° 2000130015031 le 20/10/2016 entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Gouvernement de la République du Cameroun en vue de la mise œuvre du Projet N° P-CM-AA0-012, dénommé « Projet de Développement des Chaines de Valeur Agricoles (PD_CVA) ».

Globalement, le Projet contribuera à la création de richesses partagées, des emplois surtout en faveur  des jeunes et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. 

De manière spécifique, le PD_CVA vise : i) L’amélioration de la compétitivité des chaines de valeurs des filières  Palmier à huile, Banane plantain et de Ananas ; ii) La création des emplois notamment pour les jeunes et iii) L’amélioration des revenus des acteurs des chaînes de valeurs agricoles des trois filières susvisées.

Le Projet intervient dans deux grands zones d’intervention  du Projet (ZIP)  à savoir : (i) le bassin du Centre qui couvre les Régions administratives du Centre, du Sud et de l’Est et, (ii) le bassin du Littoral qui s’étend sur les Régions administratives du Littoral et du Sud-ouest.

Le Projet s’adressera à titre principal aux coopératives structurées, aux PME agricoles, et à plus de 2500 jeunes diplômés jouissant d’une crédibilité certaine ou désirant ou ambitionnant entrer dans l’agriculture commerciale, dont 1500 au moins sortis des différents centres d’incubation, objet de la Convention avec l’IITA. De façon globale, 40 000 petits producteurs repartis constitués autour de 150 à 200 coopératives dans les trois filières retenues seront touchés. En ce qui concerne la filière palmier à huile spécifiquement, des appuis financiers et techniques seront apportés au minimum à 05 agro-industries et 16 industries de transformation. Par ailleurs, le projet entend accompagner au moins 2500 producteurs dans la filière ananas et 200 000 petits producteurs dans la filière plantain y compris les collecteurs et les Bayam sellam tout au long de la mise en œuvre.

Dans le cadre de l’exécution dudit projet, ONU Femmes a été retenu pour apporter une assistance technique pour la prise en compte du genre dans les différentes composantes du projet à travers un paquet d’interventions.

C’est dans ce contexte qu’ONU Femmes recrute un consultant national (individus) pour conduire un audit genre institutionnel genre du  Projet de Développement des Chaines de Valeur Agricoles (PD_CVA) 

Duties and Responsibilities

OBJECTIF ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ETUDE

L’objectif global de l’audit genre est de dresser un état des lieux sur la prise en compte de la dimension genre dans les composantes, programmes et budgets et la structure du Projet Chaines de Valeurs Agricoles.

Plus spécifiquement, il s’agira de :

  • Comprendre dans quelle mesure les programmes et interventions du projet ont intégré le principe d’égalité entre les hommes et les femmes ;
  • Evaluer le niveau des ressources investies et dépensées pour l’intégration de l’égalité femme-homme dans les interventions du projet ainsi que pour les activités intégrant la dimension  genre ;
  • Mesurer le degré de sensibilisation à la parité hommes-femmes dans le dispositif organisationnel du projet ;
  • Evaluer les capacités du projet à mettre en pratique le genre ;
  • Evaluer la représentativité des femmes dans les bassins des 3 chaînes de valeurs ;
  • Estimer la part des bénéficiaires du projet par sexe ;
  • Evaluer les progrès accomplis en matière d’intégration de la dimension genre dans les produits et services ;
  • Vérifier l’efficacité des pratiques et des mécanismes internes existants pour garantir l’égalité de genre ; identifier et faire adopter les bonnes pratiques ;
  • Recommander des moyens et des actions concrètes en suggérant des améliorations et des innovations possibles.
  • Fournir des indicateurs de référence sur les aspects genre à prendre en compte.
  • Elaborer un plan de mise en œuvre des recommandations.

RESULTATS ATTENDUS PAR L’AUDIT

  • Le degré d’appréhension et engagement des questions de genre par le projet connu ;
  • le niveau d’intégration du genre dans les composantes et interventions du projet apprécié ;
  • le niveau des ressources investies et dépensées pour l’intégration de l’égalité femme-homme dans les interventions du projet ainsi que pour les activités intégrant la dimension  genre évalué ;
  • la capacité du projet (expertise et moyens techniques) à mettre en pratique le genre analysée ;
  • la représentativité des femmes dans les bassins évaluée ;
  • Les bénéficiaires du projet par sexe sont estimés;
  • les progrès et bonnes pratiques identifiées  accomplis en matière d’intégration de la dimension genre dans les produits et services évalués ;
  • des recommandations visant l’amélioration des performances du projet en matière d’équité et d’égalité de genre proposées.
  • Une liste d’indicateurs de référence à prendre en compte dans les dispositifs de  mise en œuvre et de suivi-évaluation du projet formulés
  • Un plan de mise en œuvre des recommandations élaboré.

COUVERTURE GEOGRAPHIQUE ET TEMPORELLE

  • L’étude va couvrir les zones d’intervention du projet PD_CVA soit les régions du Centre, Sud, Est, Littoral et Sud-Ouest et va s’étendre de Juin à Juillet 2019.

Competencies

MANDAT DU CONSULTANT

Sous la coordination générale de la Représentante-Adjointe et la  supervision directe du Spécialiste de Programmes à ONU Femmes, et avec l’appui de l’Expert genre du projet de Développement des Chaînes de valeurs et des Point focaux du MINPROFF et du MINADER, le Consultant aura pour mandat général de conduire l’étude, conformément aux objectifs et résultats attendus sus-décrits.

De manière plus spécifique, le consultant devra effectuer les tâches suivantes :

  • Prendre connaissance des TDR de l’activité, de la documentation pertinente du projet ;
  • Elaborer une note méthodologique présentant clairement les différentes étapes de l’étude, les instruments et outils utilisés ;
  • Organiser une session de validation de la démarche méthodologique et instruments de collecte des données ;
  • Réaliser l’étude en mettant en relief les résultats alignés sur les objectifs généraux et spécifiques identifiés.

LIVRABLES ET PRODUITS ATTENDUS DU CONSULTANT

  • Une note méthodologique faisant des propositions claires et précises sur les différentes étapes, les instruments et outils utilisés
  • Un rapport d’étude faisant état d’une analyse de situation genre du projet et des propositions concrètes sur l’amélioration de la prise en compte du genre dans sa structure, composantes programmatiques y compris le budget ;
  • Un rapport final de la consultation.

APPROCHE METHODOLOGIQUE

La méthodologie de travail reposera sur les orientations du Guide de recrutement des Consultants du Système des Nations Unies portant  sur les axes suivants :

  • Séances de travail préparatoires et de mise au point avec les chargés de programmes d’ONU Femmes et l’équipe focale genre ;
  • Travail en étroite collaboration avec l’équipe de suivi genre du projet ;
  • Entretiens avec  les responsables du projet de Développement des Chaînes de Valeurs Agricoles ;
  • Exploitation des documents/ et rapports existants
  • Rencontre avec les partenaires de mise en œuvre et les Responsables (Coordonnateurs et Experts) des filières.

MEMBRES DE L’EQUIPE DE RECHERCHE

  • L’équipe de travail pour la coordination de l’étude sera constituée de cinq (05) personnes soit :
  • Le Spécialiste de programmes à ONU Femmes
  • L’expert Genre du PD_CVA
  • Le point focal du projet au MINPROFF
  • Le point focal du projet au MINADER
  • Un stagiaire ONU Femmes

ROLE DE L’EQUIPE DU PROJET PD_CVA

  • Fournir la documentation nécessaire • Assurer le suivi de la qualité de l’activité • Mettre à disposition toute information nécessaire • Introduire l’équipe auprès des partenaires à rencontrer • Faciliter les missions dans le pays. 

Required Skills and Experience

PROFIL DU CONSULTANT

Education :

Diplôme de niveau Bac+5 au moins en Sciences sociales, Management, Economie, Agronomie, Gestion ou disciplines connexes

Expériences :

  • Expérience en planification stratégique et opérationnelle, approche GAR y compris les méthodes de suivi et évaluation
  • Au moins 3 ans d’expérience dans la réalisation des études et recherches
  • Au moins 5 ans d’expérience de travail dans le domaine du genre et/ou des droits humains ;
  • Expérience dans les techniques d’analyse de données qualitatives et quantitatives  
  • Expérience dans la rédaction des documents d’études
  • Bonnes connaissances pratiques en l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, ainsi que des applications informatiques (telles que Word, Excel, DBASE, Internet MS Office) ;
  • Une expérience de travail avec le système des Nations Unies est un atout.

MODALITES DE LA CONSULTATION

Durée et délais de la consultation

La mission s’étendra sur une durée de 1 mois avec un maximum de niveau d’effort de 30 jours, y inclus les jours de missions de terrain.

Date de démarrage

Dès recrutement.

  • Critères d'appréciation

Les critères suivants serviront de base pour apprécier la prestation :

  • Respect du chronogramme ;
  • Qualité des rapports produits ;
  • Respect des termes de références dans tous ses aspects.

 

Rémunération

Seront appliquées les conditions des Nations Unies pour un contrat de Consultation national.

Modalités de règlement

Le paiement s’effectuera selon les modalités fixées d’accords parties sur la base du chronogramme de réalisation. En principe, un acompte des honoraires de 50% sera versé au consultant après validation du draft 1 et le solde de 50% après dépôt et approbation du rapport final.

Contenu des offres

Les Consultants nationaux (Individuels) intéressés devront soumettre leurs dossiers complets (en français ou en anglais) dans un délai de 10 jours ouvrables dès publication de la présente offre, à ONU Femmes en copie dure contre décharge

Les consultants soumissionnaires devront joindre les pièces suivantes à la demande pour constituer l’offre technique :

  • Une note de compréhension des TDR de la mission ;
  • Le CV détaillé.

Critères de sélection

  • Spécialisation dans le domaine des Sciences sociales, Management, Economie, Agronomie, Gestion: 10
  • Expérience dans la réalisation des études et recherches : 15
  • Expérience de travail dans le domaine du genre : 15
  • Expérience dans les techniques d’analyse de données qualitatives et quantitatives : 10
  • Expérience dans la rédaction des documents d’études : 5
  • Expérience en planification stratégique et opérationnelle, approche GAR y compris les méthodes de suivi et évaluation : 10
  • Expérience de travail avec le système des Nations Unies : 5