Background

De par sa position géographique, le Niger est exposé à plusieurs aléas naturels, et particulièrement vulnérable aux crises alimentaires et aux inondations, dont la fréquence et l’ampleur ont augmenté ces dernières années en conséquence aux effets du changement climatique. Les facteurs tels que la pauvreté, la mauvaise gouvernance, la forte croissance démographique, l’urbanisation rapide et non contrôlée, les conflits et l’instabilité contribuent à rendre le pays particulièrement vulnérable aux effets des catastrophes.

Les catastrophes récurrentes entraînent une détérioration continue des moyens de subsistance, exposant les populations à une pauvreté et à une insécurité alimentaire plus profondes et compromettant leur résilience face aux chocs et stress futurs. Bien que le pays ait réalisé des progrès dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe (RRC), l’accent reste encore principalement sur les interventions d’urgence. Les interventions post catastrophe se caractérisent souvent par un manque de coordination, une vision à court terme et une faible inclusivité des populations sinistrées.

Un système national de réduction et de gestion des risques et des catastrophes doit pouvoir avant tout, faciliter une réponse post-catastrophe efficace, impliquant une bonne préparation et la mise en œuvre d’interventions de réponse appropriées, efficaces. Mais il doit également traiter, les facteurs de risques et de vulnérabilité à l’origine ou favorisant la survenue des catastrophes, à travers des interventions de prévention et de réduction des risques adaptées. Ceci devrait être réalisé entre deux crises puis de manière permanente. Ainsi, le relèvement post catastrophe devra offrir l'opportunité d'introduire des changements pour promouvoir le développement durable et de «reconstruire en mieux» en s'attaquant aux risques sous-jacents et aux vulnérabilités qui transforment les aléas naturels en désastres. Celui-ci serait efficace si des mécanismes politiques, institutionnels et financiers sont mis en place avant la catastrophe.

La mise en œuvre du relèvement post catastrophe, nécessite l’engagement d’importantes ressources financières de la part du Gouvernement national. De par sa fonction régalienne de protection permanente de son peuple contre tous dangers, y compris les risques et les catastrophes naturels, l’Etat devrait pouvoir assurer que ses populations :

  • soient le plus à l’abri des effets néfastes des catastrophes naturelles et puissent s’en protéger eux-mêmes et y faire face en cas de survenue;
  • bénéficient de l’assistance nécessaire, adéquate et rapide, pour protéger leurs vies et leurs biens, en cas de survenue de catastrophe;
  • puissent se remettre sur pieds et redémarrer leur vie, le plus rapidement possible après une catastrophe.

Il est ainsi crucial, que le pays alloue, à tous les niveaux, des fonds adéquats, correspondant aux besoins, pour assurer la mise en œuvre de ces différents aspects et phases de la gestion et de la réduction des risques et des catastrophes. Mais il est tout aussi important, que ces fonds soient réellement mis à disposition, et puissent être mobilisés et utilisés, le plus rapidement et le plus facilement possible grâce à un mécanisme adéquat, pour permettre de réaliser les interventions décidées au moment opportun avec la qualité requise, surtout pour la réponse post-catastrophe.

En absence de stratégies de financement prédéfinies pour assurer le relèvement post crises, le gouvernement du Niger compte généralement sur les ressources mobilisées ex post. Le budget national ne prévoie normalement pas de fenêtre de financement spécifique pour le relèvement. Le pays procède en général à des prélèvements sur des fonds d’urgence, la réorientation des lignes budgétaires, la recherche de l’aide des donateurs ou la mobilisation de soutien financier ponctuel auprès d’entités du secteur privé. L'aide en cas de catastrophe est généralement fournie pour les besoins humanitaires et les ressources pour les besoins de relèvement à plus long terme sont limitées.

Il apparait ainsi crucial que le gouvernement doit identifier les sources de financement nationales et extérieures pour soutenir le relèvement post catastrophe et établir des procédures de mobilisation des ressources et de gestion associée afin d'assurer une disponibilité financière adéquate et durable pour mettre en œuvre l'ensemble du programme de relèvement. Ce processus est en plein développement au Niger, avec les réflexions sur la mise en place de divers fonds spécifiques destinés à prendre en charge les divers aspects de la problématique des risques et des catastrophes naturels.

L’accompagnement du Niger, dans ce processus de réflexion par la mise à disposition des connaissances sur les options pouvant être mises en œuvre et des expériences existantes, et dans l’exploration et l’identification du mécanisme le plus adapté à son contexte, serait particulièrement profitable pour le pays. D’autant plus que, malgré les efforts réalisés jusqu’à maintenant, l’appel au financement extérieur, international, occupe encore une place prépondérante dans la stratégie de réponse financière du pays en cas de crises.

Ainsi, pour un pays comme le Niger, confronté continuellement à des risques naturels permanents, une bonne stratégie et un bon mécanisme, nationaux, de financement de relèvement post catastrophe catastrophes, pourrait être un élément incontournable d’une stratégie globale efficace de réduction et de gestion des risques et des catastrophes.

Duties and Responsibilities

Le consultant travaillera sous l’autorité et la supervision directe du point focal du projet au MAH/GC avec l’appui technique de l'équipe de réduction des catastrophes et de relèvement du PNUD Niger. Les revues finales et les rapports d'étude seront soumis à l'approbation finale du MAH/GC et du PNUD.

Le MAH/GC et le PNUD aideront à faciliter les missions de terrain en introduisant la mission auprès d’autorités nationales et des agences des Nations Unies.

Le Consultant est censé assurer toute la logistique et les facilités nécessaires pour que les services puissent être fournis en temps voulu et de manière satisfaisante.

Objectifs de la consultation

L’objectif global de cette consultation est d’entreprendre une étude approfondie sur les mécanismes de financement privés et publics en faveur du relèvement post catastrophe et de formuler des recommandations sur la manière dont ces mécanismes peuvent être adaptés au contexte du Niger afin d’améliorer la prévisibilité, la rapidité et la disponibilité du financement des activités de relèvement.

Les objectifs spécifiques sont :

  1. Procéder à une analyse approfondie des mécanismes de financement existants au Niger en faisant ressortir leurs forces, faiblesses et défis avec des recommandations pour leur adaptation au relèvement post catastrophes ;

  2. Identifier à partir d’étude bibliographique, les meilleures pratiques et les potentialités de succès des mécanismes de financement du relèvement post catastrophe existants à travers le monde (notamment les cas de Mexique, Colombie, Equateur, Indonésie, Inde, Bengladesh, Laos, Mozambique) avec des recommandations de leur possible adaptation au contexte du Niger;

  3. Explorer l’intérêt et la possibilité de mise en place d’une facilité d’assurance catastrophe dans le pays;

  4. Rédiger un rapport de synthèse résumant les conclusions de l'analyse diagnostique du système national et de la revue documentaire des cas existants au niveau mondiale, et produire des recommandations pratiques pour une option de mécanisme de financement approprié pour le relèvement post catastrophe au Niger.

    L'étude diagnostique nationale devra couvrir un large éventail d'outils et de mécanismes, applicables dans différents secteurs et adaptables à différents niveaux de gravité et de probabilité des catastrophes.

    Les mécanismes seront analysés aux trois niveaux de prise de décisions suivants :

  5. Au niveau national: les mécanismes analysés pourront inclure, sans exclusive, des lignes budgétaires dédiées, des fonds spéciaux pour le relèvement, des taxes spéciales, des mécanismes de transfert de risques ou de mutualisation des risques sous contrat avec l'État, tels que les options traditionnelles et/ou paramétriques de (ré)assurance et de marché des capitaux, des fonds de stabilisation des institutions de microfinance pour les phases post-catastrophe, les systèmes de prêts tels que des lignes de crédit conditionnelles des institutions de financement multilatérales, des modèles de partenariats public-privé ;

  6. Aux niveaux régional et départemental : les mécanismes analyses pourraient inclure de façon non limitative les fonds de relèvement/contingence, les lignes budgétaires dédiées, les fonds revolvables ;

  7. Au niveau Communautaire : les système de micro micro-assurance comme la micro-assurance indicielle agricole incluant le bétail, les régimes adaptés aux besoins des petites entreprises et des entreprises informelles, des microcrédits comme les crédits d'entreposage pour les agriculteurs ; les produits de crédit pour les groupements de femmes, des fonds communautaires renouvelables, des programmes de prêts, et de transferts de fonds seront analysés.

Cette étude pourra porter sur les mécanismes de financement des organismes internationaux.

Cette étude diagnostique s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase du projet "Préparation au relèvement post catastrophe résilient", financé par le gouvernement du Luxembourg. Cette initiative vise à aider les autorités nationales du Niger à se doter des capacités nécessaires pour préparer et gérer les processus de relèvement.

Tâches et responsabilités du consultant

Sous le leadership et l’orientation du MAH/GC avec l’appui technique de l’Equipe de la réduction des catastrophes et du relèvement du bureau PNUD du Niger, le consultant conduira l’étude sur les mécanismes de financement du relèvement post catastrophe en deux principales étapes:

1. Définition de la méthodologie et conduite de l’analyse des mécanismes de financement du relèvement post catastrophe au niveau national:

  • Préparer un plan de travail détaillé décrivant les principales étapes de l'étude et le draft de la table des matières à faire amender par le MAH et le PNUD;
  • Développer la méthodologie et les questionnaires pour la revue des mécanismes de financement du relèvement au Niger à faire amender par le MAH et le PNUD;

  • Avec l'appui du MAH/GC, assurer les contacts avec l’ensemble des parties prenantes concernées, pour mener des entretiens et recueillir des données primaires et secondaires auprès des autorités nationales et locales concernées, des ONG/OSC, des communautés, des partenaires et des entités du secteur privé.

2. Analyse documentaire des mécanismes de financement du relèvement post catastrophe à travers le monde

  • Conduire la revue documentaire et identifier les bonnes pratiques et les facteurs clé de réussite pour les mécanismes de financement publics et privés du relèvement post catastrophe:

  • Préparer et soumettre un premier rapport au MAH et au PNUD;

  • Présenter les résultats au cours d’un atelier de discussion et de validation;

  • Intégrer les commentaires recueillis au cours de l’atelier pour une version finale.

 En particulier, FONDEN et les instruments de transfert de risques de FONDEN incluant les séries d’obligations et paramètres et les modalités d’indemnisation d’une assurance liée aux catastrophes;

Fond Multi Donateur de Facilité pour le relèvement post catastrophe;

Fond National de catastrophe/Fond National de Contingence/Fond d’Etat pour le relèvement.

Competencies

  • Habilité à respecter les délais;
  • Promouvoir l'éthique et l'intégrité, créer des précédents organisationnels;
  • Excellentes aptitudes de communication, capacités avérées à rédiger des rapports de façon claire et concise;
  • Capacité à travailler sous pression et à respecter des délais serrés;
  • Excellent sens de l’organisation du travail.

Required Skills and Experience

Qualifications académiques:

  • Titulaire d’un Diplôme universitaire supérieur de niveau Bac+5 dans le domaine de l'économie et/ou des finances, de la gestion des risques de catastrophe ou dans un autre domaine pertinent ; ou une combinaison équivalente d'études et d'une vaste expérience professionnelle pertinente dans un domaine connexe.

Expérience:

  • Au moins 7 ans d'expérience professionnelle progressivement responsable dans la gestion des risques de catastrophes ou dans un domaine connexe (changement climatique, gestion de l’environnement) dont au moins 2 en Afrique ;
  • Au moins 5 ans d’expérience dans le domaine des finances ou du budget avec une structure gouvernementale, une agence de gestion des catastrophes constitue un avantage important;
  • Au moins 5 ans d’expérience de travail au sein d'une institution financière ou d'une compagnie d'assurance sera un atout;
  • Avoir une bonne connaissance des politiques du PNUD en matière de réduction des catastrophes et de relèvement;
  • Au moins 3 études d’analyses des forces, faiblesses, Opportunités et Menaces.

Langue :

  • Maîtrise du français à l'oral et à l'écrit.
  • Avoir une bonne connaissance de l’Anglais: comprendre et lire.

Les Consultants intéressés doivent soumettre les documents et renseignements suivants pour prouver leurs qualifications:

Offre technique:

  • Note explicative sur la compréhension des TdRs et les raisons de la candidature;
  • Brève présentation de l’approche méthodologique et de l’organisation de la mission envisagée;
  • Des copies de diplômes certifiées conformes à l’original et des attestations de service.

CV personnel, en y incluant l’expérience acquise dans des projets similaires et au moins 3 références.

Proposition Financière:

L’offre financière doit indiquer le montant total du forfait, ainsi que les modalités de paiement précises et mésurables (quantitativement et qualitativement) relatives aux résultats concrets à savoir, si les paiements doivent être échelonnés ou versés en totalité à la fin du contrat. Les paiements sont fonction du résultat, c’est-à-dire, à la livraison des services spécifiés dans les termes de référence. En vue d’assister le service demandeur dans la comparaison des offres financières, le montant forfaitaire de chacune de ces dernières sera détaillé (y compris, les voyages, les indemnités journalières et le nombre de jours de travail prévus).

Les candidatures incomplètes ne seront pas examinées.

Critères d'évaluation:

  • Diplôme universitaire supérieur de niveau Bac+5 dans le domaine de l'économie et ou des finances, de la gestion des risques de catastrophe ou dans un autre domaine pertinent; ou une combinaison équivalente d'études et d'une vaste expérience professionnelle pertinente dans un domaine connexe: 10 points;
  • Expérience pertinente d’au moins sept ans dans la gestion des risques de catastrophes ou dans un domaine connexe (changement climatique, gestion de l’environnement) dont au moins 2 en Afrique: 20 points;
  • Au moins 3 études d’analyses des forces, faiblesses, Opportunités et Menaces: 15 points;
  • Au moins 5 ans d’expérience de travail au sein d'une institution financière ou d'une compagnie d'assurance: 20 points;
  • Une bonne connaissance des politiques du PNUD ou du Système des Nations Unies en matière de réduction des catastrophes et de relèvement sera un atout: 5 points;
  • Méthodologie: 30 points. 

Critères de selection de la meilleure proposition:

  • Seules les candidatures ayant obtenu une note au moins égale à 70 points sur le total des 100 points au niveau de l’évaluation technique seront retenues pour une analyse financière.
  • La méthode d’évaluation qui sera utilisée est celle du meilleur rapport qualité/prix (score combiné). Il sera tenu compte des qualifications du consultant en priorité mais également de sa proposition financière.

Date limite et lieu de remise des candidatures

Les candidatures doivent être soumises en ligne: http://jobs.undp.org au plus tard le 21 août 2019.