Background

Les défis auxquels la Guinée est confrontée (éducation, formation, pauvreté, etc.) pourraient être surmontés grâce à l’immense potentiel dont dispose ce pays. Dans cette perspective, les autorités nationales s’attachent à créer les conditions d’une transformation économique et sociale durable, en menant à bien une série de chantiers prioritaires et en ayant une vision stratégique d’avenir. C’est dans ce contexte que la Guinée se tourne vers l’économie bleue, afin d’en tirer parti et d’optimiser ainsi sa dynamique de développement. En effet, l’économie verte et l’économie bleue représentent des grands vecteurs de transition du pays, le développement durable étant devenu une priorité.

La Guinée élabore actuellement sa pré-stratégie nationale d’économie bleue, consciente que cette dimension est une évidence pour elle, à l’instar des 38 pays côtiers que compte le continent africain. Cependant, si le développement de l’économie bleue est une manne pour les pays qui disposent d’une façade maritime, de fleuves et de lagunes afin d’en tirer profit, les modèles d’exploitation de ses ressources hydriques doivent être impérativement durables et résilients. En effet, le milieu marin est un patrimoine précieux qu’il convient de protéger et de préserver. Ainsi, outre une bonne planification spatiale maritime et des modes d’exploitation innovants car distincts des filières traditionnelles, il importe de veiller à préserver la diversité biologique de la mer, à en garantir la propreté et le bon état sanitaire, de manière à prévenir les atteintes aux écosystèmes et afin d’en conserver tout le dynamisme et tout le potentiel de productivité. Il faut dire que la protection de l’environnement n’a pas été´ une priorité´ pendant de nombreuses années. Avec la dégradation des milieux naturels (les ruissellements agricoles, la déforestation, la sédimentation des cours d’eau et des lacs, la surpêche etc.), les eaux continentales ont été´ fortement impactées par des apports massifs de matières organiques transportées du fait de sols érodés. L’enrichissement excessif des eaux douces en matières nutritives (eutrophisation) a provoqué´ une explosion des végétaux aquatiques envahissants. Cet aspect s’est aggravé avec la dégradation du cadre de vie urbain (une croissance démographique exponentielle, l’intensification du transport maritime et fluvial). Concomitamment, la pollution industrielle et le déversement de déchets toxiques sont devenus un aspect crucial. Faute d’un changement rapide et important de comportement sur ces points, la pression sur les écosystèmes va continuer d’augmenter entrainant des dégâts qui seront, à la longue, irréversibles. Aussi, en parallèle de la mesure et de la gestion du bon état écologique, Il est urgent de réaliser un état des lieux législatif, réglementaire et technique du dispositif d’inspection des installations classées protection de l’environnement (ICPE) : état des savoirs, moyens de contrôle (humains et matériels), besoins en formation. En effet, les rejets industriels nécessitent une attention particulière au regard de la situation. Cette action pourrait être corrélée à un examen du Système Général Harmonisé (SGH), dispositif qui concerne l’importation, la production et l’utilisation des produits chimiques dangereux et assortie d’une formation destinée à toutes les parties prenantes de la gestion des produits chimiques dangereux en Guinée (autorité de contrôle, services de l’agriculture, des douanes, de l’inspection du travail, etc.) intégrant un volet consacré à l’appropriation des connaissances collectées dans le cadre du règlement REACH (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques).

A cette fin, le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts et le Bureau-Pays du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), envisagent recruter un (ou une) consultant(e) international(e) pour la réalisation d’une étude sur la mise en place d’un dispositif de mesure et de surveillance du bon état écologique de la mer et une évaluation de la mise en œuvre des dispositions prévues au décret nº 200/PRG/SGG/89 portant régime juridique des «Installations classées pour la protection de l'Environnement» et à l’arrêté conjoint Nº 93/8993/PRG/SSG fixant la nomenclature technique des installations classées pour la protection de l'environnement. Le (ou la) consultant(e) international(e) proposera des axes d’action pour optimiser ce dispositif indispensable au développement de l’économie bleue en Guinée et travaillera avec deux consultants nationaux, le PNUD assurant la direction de cette étude.

Il est essentiel, dans le cadre de l’économie bleue, que le domaine marin face l’objet d’une surveillance permanente pour s’inscrire dans une perspective de développement durable. Et le "bon état écologique de la mer" ne doit pas rester un concept flou, mais au contraire, être mesurable et faire l’objet d’un suivi (contrôle). D’où l’intérêt de bénéficier d’un dispositif capable de veiller à sa qualité, en émettant des alertes et en permettant que des actions correctrices puissent être déployées. Dans le même temps, il conviendra d’analyser le cadre législatif des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) ainsi que la nomenclature afférente dans le but de faire évoluer cette législation, notamment au regard du Système Général Harmonisé et des données scientifiques acquises par le biais de l’évaluation des dangers des produits chimiques via le règlement REACH. Le (ou la) consultant(e) international(e) réalisera une évaluation (sur les plans quantitatif et qualitatif) des inspections effectuées au niveau des ICPE et formulera des préconisations en termes de renforcement de capacité (moyens humains et matériels) nécessaires à la lutte contre les pollutions industrielles.

Duties and Responsibilities

Partant de ce constat, il est essentiel que l’expert (e) international (e) réalise une étude qui puisse :

  1. Poser les défis et enjeux liés au « bon état écologique » de la mer ;
  2. Fournir un point de situation sur les informations scientifiques qui existent aujourd’hui concernant l’état écologique du domaine maritime guinéen. Sur ce point, des informations sont, de toute évidence, disponibles puisque le pays a déjà avancé dans la définition d’aires marines protégées, ce qui suppose d’avoir collecté et analysé certaines informations pertinentes en matière de biodiversité ;
  3. Nombre d’informations feront probablement défaut, il conviendra donc pour l’expert (e) international(e) avec l’appui de consultants nationaux d’en faire l’inventaire ;
  4. Proposer l’élaboration d’un « tableau de bord de l’état de santé des eaux guinéennes » incluant les eaux de baignade dont on sait qu’elles sont une donnée importante pour le développement d’un tourisme balnéaire en Guinée ;
  5. Le nombre et la nature des paramètres à prendre en compte feront l’objet d’une réflexion argumentée (biodiversité, espèces invasives, contaminants, déchets marins, etc.), précisant par quels procédés il est possible d’obtenir une mesure de chaque descripteur ;
  6. Une fois ces paramètres définis, l’étude devra aborder la question du processus permettant de conduire à « la définition d’objectifs quantifiés ». Elle proposera une démarche à suivre pour y parvenir, sachant que les résultats attendus relèvent d’une concertation approfondie avec les acteurs les plus directement intéressés. Elle proposera des exemples de règles de bonne gouvernance à suivre ; 
  7. L’étude mettra également en exergue la nécessité de mesurer, pour chaque paramètre du tableau de bord, l’écart entre les objectifs fixés et la situation constatée ;
  8. Concernant les pollutions d’origine industrielle, l’expert réalisera un état des lieux du cadre législatif et de la nomenclature concernant les ICPE en Guinée et formulera des préconisations pour adapter ce cadre réglementaire à l’évolution des connaissances scientifiques ;
  9. Partant d’un inventaire des ICPE en Guinée et d’une cartographie des structures et acteurs chargés du contrôle de ces installations, il devra, avec le concours des experts nationaux évaluer l’adéquation entre les moyens humains, les connaissances, les infrastructures et le matériel disponible.

Competencies

  • Très bonne capacité d’analyse, de synthèse et de rédaction;
  • Bonne connaissance des approches de gestion axée sur les résultats;
  • Bonne connaissance des questions du genre et égalité des sexes;
  • Une bonne connaissance du SNU et une expérience de l’Afrique subsaharienne sera un atout.

Required Skills and Experience

Etude

  • Formation universitaire de niveau Doctorat, DESS ou équivalent dans le domaine des sciences de la vie et de la terre avec une spécialisation en génie biologique;

Expériences

  • Le (ou la) consultant(e) international(e) devra être un spécialiste de la mer, ayant au moins 4 (Quatre) ans expériences de l’enseignement et/ou de la recherche et possédant une certaine culture des travaux internationaux dans ces domaines tout en étant sensibilisé aux impératifs du développement durable.
  • Il devra être un spécialiste du bon état écologique de la mer et de sa gestion durable.
  • Le consultant international devra maitriser la question des normes internationales et tout particulièrement, les législations concernant les installations classées protection de l’environnement et SEVESO, les dispositifs de contrôle de ces installations, les nomenclatures afférentes, le Système Général Harmonisé (SGH) et le règlement REACH pour tout ce qui est produits chimiques et risques.
  • Une expérience institutionnelle en Afrique sera appréciée.

Langue

  • Parfaite maîtrise du Français.

Dossier de Soumission

Les dossiers de candidatures doivent être composés comme suit :

  • Offre technique
  • Une lettre de candidature exprimant l’intérêt du consultant et ses capacités à réaliser cette étude, adressée à Monsieur le Représentant Résident adjoint ;
  • Une brève description de la méthodologie de travail et de l’approche envisagée pour exécuter le travail selon les TDR (proposition technique), ainsi que le chronogramme détaillé des activités et les résultats attendus à chaque phase du processus ;
  • Un CV détaillé du candidat, indiquant les expériences dans le domaine, ainsi que les copies des diplômes ;
  • Les références de missions similaires effectuées par le candidat doivent aussi être fournies.
  • La proposition financière , doit être établie (et jointe séparément), sur la base d'un montant forfaitaire (lump sum), incluant :

  • Les honoraires, les indemnités et

  • Toutes autres dépenses pertinentes (y compris le(s) billet(s) d'avion A/R) 

Dossier de Candidature

Les dossiers de candidature doivent être envoyés par e-mail à : ic.offres.gn@undp.org «Offre pour l’Étude sur les impacts environnementaux de l’économie bleue et la mise en place d’un dispositif d’évaluation et de gestion du bon état écologique de la mer et de la lutte contre les pollutions industrielles » et adressés à : Monsieur Le Représentant Resident Adjoint au programme et opérations du PNUD Guinée Conakry

Les offres doivent parvenir au bureau PNUD au plus tard le 26/03/2020 à 00 Heure Précise GMT. Toute offre reçue hors délai ou envoyée en dehors de l’adresse électronique : ic.offres.gn@undp.org ne sera pas prise en considération.

Critère d'évaluation

Qualification et expérience dans le domaine                                   60 points

Formation universitaire de niveau Doctorat, DESS ou équivalent

dans le domaine des sciences de la vie et de la terre avec

une spécialisation en génie biologique.                                               10

Spécialisation dans le domaine de la mer, ayant une expérience

de l’enseignement et/ou de la recherche et possédant une certaine

culture des travaux internationaux dans ces domaines tout en étant

sensibilisé aux impératifs du développement durable                           20

Maitrise des normes internationales et tout particulièrement,

les législations concernant les installations classées protection

de l’environnement et SEVESO, les dispositifs de contrôle de ces

installations et les nomenclatures afférentes, le Système Général

Harmonisé (SGH) et le règlement REACH pour tout ce qui est

produits chimiques et risques.                                                             20

Une expérience institutionnelle en Afrique sera appréciée.                10

Plan de travail                                                                                      10

Méthodologie proposée et approche pour exécuter la mission      30

TOTAL                                                                                                   100 Points

 

  • Evaluation technique

La note minimale pour la qualification technique est de 70 points sur 100.

La méthode combinée (70% pour l’offre technique et 30% pour l’offre financière) sera retenue pour la sélection finale.

  • Evaluation Financière

La formule utilisée pour déterminer les scores financiers est la suivante :

Sf=100 x Fm /F, où Sf est le score financier, Fm est la proposition la moins disant et F le prix de la proposition considérée

  • Evaluation finale

La notation finale sera la moyenne pondérée de la note technique et de la note financière avec les coefficients de pondération suivants : score technique (70%) et score financier (30%);

Les pondérations attribuées aux propositions techniques et financières sont : T= 0,70 et F=0,30.