Background

Le niveau de représentativité des femmes centrafricaines à des postes de décisions demeurent très faible malgré l’existece d’une Loi sur la Parité qui prescrit depuis le 24 novembre 2016 (date de promulgation de la Loi),  un quota minimum de 35% des femmes dans les instances de prise de décision à caractère nominatif ou électif tant dans les structures étatiques ou privés.  À peine 19% des femmes sont membres du Gouvernement, 04/16 Préfets, 9,8% des femmes à la tête des Sous-préfectures, 11% des femmes à la tête des Mairies. Au cabinet présidentiel, on ne compte que deux (02) femmes parmi les 22 proches collaborateurs du Chef de l’État, notamment ses conseillers et chargés de mission. Aucune femme n’est responsable d’une des six (06) structures (ITIE, Contrôle Général des sociétés d’État, Haut-commissariat chargé de la décentralisation, CNLS, CMCAA et CPRAC) rattachées à la primature, ni d’une des six (06) directions qui structurent la primature. Au niveau de l’Assemblée Nationale, les femmes ne sont qu’au nombre de douze (12) sur un total de 140 députés (8,5%). En outre, seulement deux (02) d’entre elles sont présidentes de commissions sur un total de huit (08) commissions. Au moins sept femmes ont fondé et/ou présidé des partis politiques en RCA, mais aucun de ces partis n’a remporté des sièges à l’Assemblée Nationale lors des élections de 2016.   À peine 10% des femmes sont membres des bureaux politiques ou des comités centraux des partis politiques en RCA (Mapping Genre des Partis politiques, Avril 2018)

Alors que les femmes représentent plus de 50,2% de la population, elles participent faiblement au processus électoral. À ce sujet, les scores de participation des femmes au processus électoral en cours sont saisissants : à peine 46,5 % des femmes inscrites sur les listes électorales, une seule femme sur 22 candidats sur la liste provisoire des candidatures à la présidentielle, 15% des femmes candidates aux élections législatives, 2 sur femmes sur 22 candidats déclarés défniitveent admis au premier tour des élections législatives  et 10/ 49 candidats retenus pour le second tour. .  Ces chiffres sont en contraste avec la majorité démographique des femmes centrafricaines. Une enquête relative aux activités politiques menée par ONU Femmes en 2018 auprès des femmes leaders à Bangui, Bambari et Bossangoa a abouti aux statistiques suivantes : S’inscrire sur la liste électorale : 38,6 % ; Voter : 28,1% ; Observer les élections : 5,3% ; Participer aux campagnes électorales : 1,8% ; Être militant/sympathisant d’un parti politique : 1,8 % ; Participer aux discussions politiques en public/privé : 7,1% ; Rechercher/suivre l’information sur la vie de la société : 1,8% ; Participer à des actes de violence postélectorale : 1,8%. Le constat est assez clair et éloquent. Les femmes interrogées ne s’intéressent pas aux activités électorales. Ces statistiques dégagées sur la base d’un microéchantillon ne sont pas très éloignées de la réalité du processus électoral en cours. Les violences conjugales sous forme de violence physique, dénis de ressources et d’opportunité que subissent et/ou auxquelles sont exposées les femmes engagées en politique, résultent de la persistance des normes traditionnelles inégalitaires qui caractérisent la société centrafricaine malgré les multiples actions ayant conduit à l’adoption de code électoral sensible au genre pour une meilleure représentativité des femmes dans les échéances électorales. Face aux risques de ruptures de la paix à l’issue des élections et d’une très faible participation des femmes et des filles tout au long du processus électoral en cours, les organisations féminines ont mis sur pieds des mécanismes visant à garantir une forte implication des femmes dans le processus électoral d’une part et les engagent particulièrement à prévenir les violences faites aux femmes en périodes électorales y compris les violences sexuelles d’autre part. Les plateformes de veille des femmes s’inscrivent dans la dynamique de la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la sécurité à travers ses piliers Prévention, Protection et Participation. Il s’agit d’un mécanisme par lequel, les femmes s’engagent : à mettre sur pied des mécanismes de prévention des violences électorales ; à initier des actions qui garantissent une juste et équitable participation des femmes en tant que électrices, candidates et acteurs de l’organisation et du monitoring des élections, enfin, à prendre des mesures pour la protection des femmes et des filles en période électorale.

Par ailleurs, la RCA est un foyer des VBG. Selon la dernie`re enque^te MICS 4 (2016), les mariages précoces et forcés concernent 24% de filles et 10% de garçons. La prévalence de l’excision se situe aux alentours de 25% des femmes et filles agées de 15 à 49%. Au moins 11 110 occurrences de violences ont été enregistrés en 2016 dont 16% de cas de viol, 4% d’agressions sexuelles ou sexistes, 30% d’agression physique, 24% de cas de deni de ressources et de services , 24% de violence psychologique/émotionnelle. Ces violences concernent les mineurs de 0-11 ans (4%) ; mineurs de 12-17 ans (13%) et 83% d’adultes et concernent 86% de femmes et 14% de personnes de sexe masculin. Ces données sur les VBG suivent ces dernières années, une dynamique haussière par l’effet conjugué de la permanence d’un environnement conflictogène qui limite l’efficacité de l’Etat et des autres partenaires dans la lutte contre les VBG ; les impacts négatifs de la COVID 19 sur les violences faites aux femmes, ainsi que sur l’autonomisation économique des femmes. Cette violence structurelle secrète des effets corrosifs sur la participation politique des femmes car elle crée les conditions d’une profonde résignation, qui à son tour engendre la faible expression du leadership et de la citoyenneté.  

Duties and Responsibilities

II. Justification de la prestation des services

C’est dans ce contexte que, conformément au calendrier électoral, le pays se prépare à organiser au moins trois (3) élections entre 2020 et 2022. Il s’agit de l’élection présidentielle, des élections législatives et municipales. L’histoire politique et la sociologie du contentieux électoral centrafricain nous enseignent que les élections ont souvent été des facteurs d’instabilité et de violence. En effet, « bien qu’elle fût l’une des premières nations d’Afrique francophone à avoir expérimenté la pratique des élections pluralistes, la République Centrafricaine a néanmoins connu l’une des trajectoires les plus instables. Celle-ci est ponctuée de crises politiques et militaires qui aboutissent presque toujours à la rupture de l’ordre constitutionnel et au recommencement, à l’issue de périodes de Transition à géométrie variable ». L’issue des élections générales du 23 janvier 2011 dont la contestation des uns (opposition, société civile et groupes armés) et l’entêtement des autres (majorité présidentielle) a progressivement conduit le pays dans l’une des pages les plus sombres de son histoire. Les élections dites de sortie de crise (décembre 2015 et février 2016) marquées par la  « volonté politique [des parties prenantes centrafricaines et des dirigeants de la CEEAC] d’accompagner la R.C.A. dans le déploiement des efforts nécessaires pour sortir du cycle récurrent d’instabilité et de changements anticonstitutionnels de Gouvernement» ont conduit à des manifestations et contestations violentes, certes moins considérables que celles de 2011 mais qui ont tout de même conduit à des pertes en vies humaines et à l’accentuation de l’effritement de l’autorité de l’État dans certaines localités du pays.

Dans le cadre de sa politique d’appui au processus de démocratisation et de gouvernance citoyenne inclusive dans les pays, le Women In Politic Fund (WIPF) de ONU Femmes a accordé un financement au burau de  ONU Femmes RCA, dans la perspective de la mise en œuvre du projet intitulé « Election au Féminin, ma voix, mon droit ».  Le projet vise l’accroissement de la représentativité des femmes à des postes électifs, la prévention et l’atténuation des violences faites aux femmes en période électorale. Par ailleurs, la question de la violence contre les femmes nécessite, compte tenu de son caractère structurant, d’une programmation spécifique à moyen et long terme, qui favorise l’atteinte des objectifs de promotion politique des femmes. L’initiative SPOTLIGHT est une opportunité permettant de donner corps à la vision consistant à réduire substantiellement les VBG pour favoriser la promotion politique des femmes. Le lien étroit entre les 2 champs thématiques fonde les objectifs de la présente mission.

III. Objectifs 

III.1. Objectif général 

L’objectif général de la mission est de doter le bureau ONU FEMMES d’une banque de données actualisées sur la participation et la representation politique des femmes, ainsi qu’un relevé des données quantitatives et qualitatives des VBG dans la société centrafricaine, qui permettent de fonder des programmes à moyen et long terme.

III.2. Objectifs spécifiques de la prestation de service

  • Coordonner l’équipe de collecte et d’analyse des données relatives aux violences faites aux femmes en période électorale ;
  • Brosser le statut des femmes aux niveaux juridique, socioculturel et politique, dégager les indicateurs pertinents quant à la participation des femmes au processus électoral en tant que électrices,candidates et acteurs de l’organisation et de la sécurisation des élections (membre de l’ANE, personnel central et démembrement de l’ANE, membres des bureaux de vote, observatrices, membres des Forces de sécurité intérieurs etc ) ;
  • Indiquer les principaux acquis (points forts) et les obstacles (barrières, blocages)  enregistrés au cours du cyle électoral de 2015 à 2021 ;
  • Élaborer la cartographie des violences faites aux femmes en période électorale en RCA (type de violence, principales victimes ; principaux acteurs, carte géographique etc ),
  • Détecter des pistes de réflexion sur la problématique de la participation électorale des femmes,  la prévention et la répression des violences faites aux femmes pouvant guider les interventions à effectuer dans le cadre des futures interventions de ONU Femmes ;
  • Formuler 03 documents de Projet (dont 01 à soumettre au Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix/Initiative de Promotion du Genre et 01 à soumettre à l’Union Européenne/ Spotlight initiative. Le troisième est à déterminer )    .

V. Résultats attendus

  1. Un rapport de démarrage est disponble
  2. Un rapport global sur la participation des femmes au processus électoral et le mapping des violences électorales en Centrafrique est disponible.
  3. 03 doncuments de Projet ( dont 01 à soumettre au Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix/Initiative de Promotion du Genre et 01 à soumettre à l’Union Européenne/ Spotlight initiative. Le troisième est à déterminer )    

Competencies

Valeurs fondamentales :

  • Respect de la diversité
  • Intégrité
  • Professionnalisme

Compétences de base :

  • Sensibilité aux questions de genre
  • Responsabilité
  • Réflexion stratégique
  • Une communication efficace
  • Collaboration inclusive
  • Engagement des parties prenantes

Compétences fonctionnelles

  • Une expérience significative dans la conduite de missions similaires avec les agences du système des Nations Unies ou des ONG internationales 
  • Compétences avérées en formulation des projets et Programmes et suivi évaluation
  • Une bonne connaissance des zones d’interventions du projet et du fonctionnement des institutions 
  • Faire preuve de pédagogie 

Required Skills and Experience

  1. Être titulaire d’un master en science sociale ou de tout autre diplôme équivalent
  2. Au moins 07 ans d’expérience dans le domaine de la recherche et du suivi-évalution (réalisation des études de base, enquêtes, diagnostics participatifs etc ) ;
  3. Expérience en matière de réalisation des études/ enquêtes relatives à la participation politique des femmes en RCA ;
  4. Expérience de la Formulation des projets et Programmes et la mobilisation des ressources dans le domaine de la Gouvernance et la participation politique des femmes
  5. Expérience dans la formulation des documents de Projet Spotlight relatif aux violences basées sur le Genre
  6. Expérience de travail avec les agences du systéme des Nations Unies en général et ONU Femmes en particulier
  7. Compréhension de la mission 
  8. Méthodologie de la conduite de la mission
  9. Un chronogramme d’exécution

Dépôt de candidature

Les dossiers de candidatures composés d’une lettre de motivation, d’un formulaire P11, d’un curriculum vitae, des copies du/des diplôme(s) certifiées conformes à l’original et des attestations de services ou preuves de consultances pertinentes seront déposés sous pli fermé portant la mention “Consultant international - Projet Election” à la guérite du PNUD à Bangui.

Les honoraires du  consultant seront établis conformément à la grille de rénumération des consultants internationuax de ONU Femmes après négociation avec le candidat retenu.

Les frais de mission et les coûts des voyages dans le cadre de la collecte des données de terrain seront  pris en charge par ONU Femmes.

VII. Evaluation des dossiers de candidature

L’évaluation des dossiers de candidatures sera faite selon le système de pondération ci-après : 

 Critères de sélection de l’offre technique

Points attribués

Expérience du Prestataire en matière de réalisation d’étude/enquête en matiére de participation politique des femmes en RCA

10

Expérience de la Formulation des projets et Programmes et la mobilisation des ressources dans le domaine de la Gouvernance et la participation politique des femmes

10

Expérience dans la formulation d’un Programme Spotlight relatif aux violences basées sur le Genre pour le compte de ONU Femmes

20

Expérience de travail avec les agences du systéme des Nations Unies en général et ONU Femmes en particulier

10

Compréhension de la mission

20

Méthodologie et plan de travail

20

Chronogramme d’éxécution

10

TOTAL

100