Background
Le Mali a été affecté par la pandémie liée à la maladie à COVID 19. Bien qu'elle n'atteigne pas l'ampleur observée en Europe ou dans les Amériques, l'épidémie nuit à un environnement sécuritaire déjà fragile, caractérisé par une flambée de violence intercommunautaire, une menace pour la paix et la sécurité posée par des groupes terroristes présumés ou reconnus, et une détérioration de la situation humanitaire avec un nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays qui a augmenté de façon spectaculaire pour atteindre plus de 200 000 personnes en décembre 2019 (source de données : OCHA).
En réponse à la pandémie, le gouvernement du Mali a formulé un plan d'action national pour la prévention et la réponse à la COVID-19 et a mis en place des mesures pour limiter la propagation du virus dans le pays, telles que des restrictions sur les voyages à destination et en provenance du Mali, des mesures de distanciation sociale, la fermeture des écoles et des frontières terrestres et le port obligatoire de masques dans les espaces publics. Les agences des Nations Unies au Mali ont également formulé un plan d'action commun sur la manière dont elles pourraient aider le Mali à répondre aux effets immédiats et à plus long terme de la pandémie de COVID-19. En accord avec ces plans d'action, le PNUD s'est engagé avec d'autres acteurs humanitaires et de développement dans la réponse à la crise et soutient le gouvernement et le peuple du Mali pour faire face aux impacts sociaux, économiques et sécuritaires plus larges de la pandémie, et pour le relèvement du pays à moyen et long terme, tout en poursuivant les efforts pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Tirant parti de son rôle d'intégrateur et de sa capacité à travailler sur le lien entre l'humanitaire, le développement et la paix, le PNUD Mali soutient le gouvernement du Mali dans trois domaines principaux interdépendants :
Appui au système de santé, avant, pendant et après les élections législatives de mars/avril 2020.
Gestion de crise inclusive et intégrée, sur les aspects de réponse et résilience, par l'engagement communautaire, la mobilisation sociale et le soutien aux populations les plus vulnérables, avec une attention particulière aux jeunes, aux femmes, aux personnes âgées et aux personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte.
Évaluation de l'impact socio-économique de la crise, et soutien aux interventions de prévention et de relèvement pour réduire les effets négatifs et durables de la crise au Mali.
Depuis 2002, le système de santé au Mali est décentralisé et les centres de santé communautaires (CSCOM) constituent le premier niveau de contact des populations avec les soins de santé de base. Le niveau suivant, les centres de santé de référence (CSREF), comprend généralement une certaine capacité chirurgicale et d'urgence. En outre, les agents de santé communautaires (ASC) fournissent des soins de santé essentiels à la population située à plus de 5 km des CSCOM. Il existe environ 1 043 CSCOM fonctionnels, 86 CSREF et 2 896 ASC au Mali. Cependant, ces structures de santé souffrent d'une répartition inégale du personnel médical, d'une gouvernance faible et d'un accès limité à l'énergie, à la connectivité et aux équipements.
Au cours de la dernière décennie, de nombreux projets pilotes au Mali ont démontré la faisabilité technique des applications de télésanté3 et de télémédecine pour améliorer le fonctionnement des centres de santé, renforcer les capacités des travailleurs de première ligne, des médecins et accroître la quantité et la qualité des services de santé offerts afin de déclencher un changement multidimensionnel, même dans les régions éloignées et peu sûres.
Grâce à une digitalisation accrue et au renforcement des capacités, les agents de santé communautaire peuvent également collecter, contrôler et communiquer des données sur la santé communautaire plus complètes, de meilleure qualité et plus précises, fournissant ainsi des informations essentielles aux décideurs aux niveaux local et national.
Des défis importants ont toutefois entravé jusqu'à présent le déploiement massif de solutions de télésanté au niveau des communautés, des CSCOM et des CSREF. Outre les difficultés réglementaires et les lacunes juridiques en matière de télésanté, ainsi que la faible capacité des institutions nationales et locales, les principaux défis consistent en l'absence d'énergie et d'accès internet fiables au niveau des établissements de santé, dont beaucoup se trouvent dans des zones rurales éloignées. Il convient de rappeler qu'en 2018, seulement 25 % de la population malienne avait accès à l'électricité dans les zones rurales7. La réduction de la pénurie d'énergie par le biais des énergies renouvelables dans le secteur de la santé pourrait permettre de réaliser des gains d'efficacité et des économies considérables, par exemple grâce à la gestion des vaccins à l'aide de réfrigérateurs solaires. Aujourd'hui, la période de relèvement post-COVID-19 offre une occasion de relever ces défis de manière holistique, de déclencher un changement durable et de transformer le secteur de la santé, dans le cadre d'une approche intégrée visant à renforcer la résilience à long terme des communautés bénéficiaires aux chocs extérieurs.
C’est dans ce cadre que le projet « Énergie solaire, télésanté et protection sociale pour transformer la santé communautaire au Mali” a été formulé. Ce projet contribuera à ces efforts, conformément à la planification en cours, notamment le cadre de coopération pour le développement durable des Nations Unies (UNSDCF) et le cadre de programmation conjoint des Nations unies pour la réponse COVID-19 au Mali.
Le projet proposé contribuera à l'ambition du gouvernement du Mali d'offrir une santé de qualité à tous et d'atteindre l'ODD3 (bonne santé et bien-être) d'ici 2030. Un soutien sera fourni pour renforcer le système de santé malien de manière holistique et durable en exploitant le potentiel de l'énergie solaire et de la télésanté pour déclencher le changement, et en capitalisant sur les expériences nationales existantes pour relever les défis qui ont empêché jusqu'à présent d'étendre efficacement l'approche. Cela contribuera à la fois à apporter une réponse plus efficace à la COVID-19 à court terme et à renforcer la résilience du système de santé à long terme. Ce projet inclura ce soutien ciblé sur le secteur de la santé dans un ensemble intégré plus large d'interventions visant à accroître la résilience à long terme des communautés maliennes aux chocs, en ciblant en particulier les groupes les plus vulnérables (population déplacée, femmes et jeunes).
Le projet proposé comprendra trois niveaux d'intervention complémentaires (correspondant aux trois premiers résultats du projet) : soutien aux institutions centrales au niveau national, aux établissements de santé et aux praticiens décentralisés, et aux communautés.
Ce projet est conçu pour être la première phase d'une approche progressive visant à généraliser le déploiement de l'énergie solaire et de la santé numérique dans tous les centres de référence et communautaires du Mali (voir figure 1). Dans une première phase d'initiation (ce projet de 24 mois), les barrières existantes empêchant le déploiement de la télésanté dans le pays seront levées, une masse critique de centres de référence et de santé communautaire existants sera équipée de solutions d'énergie solaire et de télésanté (y compris la télémédecine), et la capacité sera renforcée à tous les niveaux pour exploiter le système de manière durable et démontrer sa rentabilité. Dans une seconde phase de mise à l’e´chelle, le déploiement de l'énergie solaire et des solutions de télésanté sera progressivement étendu à tous les établissements de santé du Mali d'ici 2030. Trois résultats sont attenus de la mise en œuvre du projet :
- Résultat 1 : Les capacités des institutions nationales sont renforcées, le cadre réglementaire est amélioré, et les ressources publiques sont utilisées efficacement pour soutenir le déploiement de solutions de télésanté.
- Résultat 2 : Les centres de santé décentralisés et les praticiens ont une capacité accrue à traiter les patients (en particulier sur le COVID-19 et les soins de santé maternelle) et à exploiter durablement leurs établissements de santé grâce à l'utilisation rentable de l'énergie solaire et des solutions de télésanté.
- Résultat 3 : Les communautés maliennes des zones ciblées ont les connaissances et les compétences nécessaires pour améliorer leurs moyens de subsistance et un meilleur accès aux filets de sécurité sociaux afin de garantir leur capacité à réagir aux chocs et à assurer la couverture de leurs besoins sanitaires.
- Résultat 4 : Les connaissances et les leçons apprises sont collectées, capitalisées et diffusées pour améliorer la prise de décision dans le secteur de la santé, et la phase de mise à l'échelle est préparée.
- Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) exécute le projet dans le cadre de ses Modalités de Mise œuvre Directe (DIM), en partenariat avec d’autres agences et l’Université de Sherbrooke et en collaboration avec le Ministère de la Santé et du Développement Social.
Le présent appel à candidature rentre dans le cadre du recrutement du Coordonnateur national du projet pour conduite les activités programmées.
Duties and Responsibilities
Sous la supervision directe du Chargé du programme et la responsabilité supervision globale du Chef d’Unité Environnement, le Coordonnateur du Projet a en charge les fonctions suivantes :
- Gestion administrative/coordination du projet
- Assurer la gestion administrative et la coordination de l'ensemble des activités du projet ;
- Préparer les plans de travail annuel et trimestriel en étroite relation avec les parties prenantes ;
- Préparer les rapports de progrès du projet (suivi des activités, suivi et actualisation des risques identifiés, suivi des dépenses);
- Préparer le rapport annuel du projet;
- Préparer les termes de référence pour toutes les activités, les intrants et services ;
- Organiser et tenir les réunions avec les parties prenantes du projet ainsi que la mise en œuvre des recommandations qui en sont issues ;
- Assurer le secrétariat du Comité national de pilotage du projet ;
- Veiller à la mise en œuvre des recommandations des audits, des spots checks, des visites programmatiques et des évaluations du projet ;
- Explorer les opportunités de synergies, de partenariats stratégiques et de mobilisation des ressources ;
- Assurer une bonne visibilité des interventions du projet et une bonne gestion des connaissances en collaboration avec l’unité communications de PNUD et le/la chargé(e) suivi et évaluation du projet;
- Exécuter toute autre tache confiée par les superviseurs .
Appui technique:
- Concevoir et appuyer la mise en œuvre des activités du projet ;
- Susciter et appuyer la mise en place de partenariats techniques ;
- Appuyer la mise en œuvre du plan de suivi-évaluation en étroite relation avec le chargé de suivi-évaluation ;
- Concevoir, mettre en place et en œuvre un cadre approprié de concertation, d’échange d’expériences, de coordination des actions et de centralisation des données ;
- Produire des notes techniques, notamment à la demande du PNUD ;
- Préparer les termes de référence pour le recrutement des consultants nationaux et internationaux.
Supervision:
- Superviser l’équipe de projet ;
- Organiser le travail des consultants nationaux et internationaux recrutés par le projet ;
- Coordonner et maintenir une communication rapprochée avec les acteurs et partenaires du projet ;
- Superviser la production des rapports dus (rapports d’avancement, les rapports trimestriels, rapport annuel du projet, rapport de l’atelier de lancement, rapports techniques ad-hoc, etc.), avec la qualité nécessaire (respect des formats approuvés), et assurer leur transmission dans les délais requis ;
- Effectuer des visites de terrain.
Competencies
- Relations interpersonnelles efficaces et compétence de négociation éprouvées avec tous les niveaux de groupes de partenaires du projet, y compris des hauts fonctionnaires, des chefs d’entreprise, les agriculteurs et les communautés ;
- De bonnes capacités managériales;
- Capacités à coordonner efficacement un projet multipartite complexe ;
- Capacité à diriger, gérer et motiver des équipes de consultants internationaux et locaux pour obtenir des résultats ;
- Bonne capacité de réflexion stratégique et de planification ;
- Excellente aptitude en communication;
- Des aptitudes et une disponibilité à travailler en équipe et sous pression ;
- Une disponibilité à travailler sous pression et dans les zones arides et zones d’insécurité ;
- Une aptitude physique pour supporte des conditions de travail contraignantes et des séjours prolongés sur le terrain ;
- Démontrer un engagement aux valeurs d’intégrité des Nations Unies/PNUD et des standards éthiques ;
- Faire la promotion de la vision, de la mission et des objectifs stratégiques du PNUD ;
- Aptitudes et des facultés de communication.
Required Skills and Experience
Education:
- Avoir au moins un diplôme Bac + 4 ans en gestion de projets, gestion de services de santé ou de l’environnement et des énergies, protection et développement social, sciences sociales ou tout autre diplôme connexe.
Experience:
- Une expérience pertinente d’au moins 5 ans dans des domaines de la résilience et de la protection et inclusion sociale, de la santé, développement durable et communautaire, genre, de l’environnement ou de l’énergie solaire ou similaires ;
- Une expérience d’au moins 3 ans en planification, formulation, gestion et/ou l’appui à la mise en œuvre des projets de développement dans la mise en œuvre d’interventions d’accès aux services sociaux de base exigée ;
- Bonne connaissance de l’environnement institutionnel de la santé et de la protection sociale;
- Une expérience dans la coordination, le suivi et la mise en œuvre des projets conjoints multipartenaire ;
- Une expérience dans l’établissement des partenariats stratégiques et dans la mobilisation des ressources ;
- Une expérience dans l’engagement du gouvernement ou des collectivités territoriales dans la mise en œuvre des projets;
- Expérience en matière d’égalité des genres et inclusion des femmes et des jeunes ;
- Une bonne connaissance des modalités de mise en œuvre des projets, règles et procédures du PNUD.
Langue :
- Une excellente maîtrise de la langue française parlée et écrite est exigée ;
- Une bonne connaissance de l’anglais serait considérée comme un avantage.