Background

Une série de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies exhortent les États membres à « traduire les terroristes en justice », à « veiller à ce qu’il n’y ait pas d’impunité pour les responsables d’actes terroristes, d’abus et de violations des droits de l’homme internationaux et des violations du droit humanitaire », à élaborer des stratégies de poursuite, de réhabilitation et de réintégration (PRR) pour les combattants terroristes, et à « évaluer et enquêter sur les personnes soupçonnées qu’ils ont des motifs raisonnables de croire être des terroristes , ... d’élaborer et de mettre en œuvre des évaluations complètes des risques pour ces personnes, et de prendre les mesures appropriées, notamment en envisageant des mesures appropriées de poursuite, de réadaptation et de réintégration ... dans le respect du droit national et international ».

Travaillant à la mise en œuvre de ces résolutions, la Direction exécutive du Comité de lutte contre le terrorisme (CTED) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont convoqué des consultations techniques et de haut niveau à Abuja, au Nigéria, en décembre 2016. Soutenues par l’Union européenne et à la demande du Bureau du Conseiller à la Sécurité Nationale (ONSA), les consultations de haut niveau ont discuté de l’élaboration d’approches globales pour traiter avec les personnes autrefois associées à Boko Haram. D’autres progrès ont été réalisés lors d’une réunion des hauts fonctionnaires du Groupe consultatif d’Oslo sur la prévention et la stabilisation dans la région du lac Tchad, qui s’est tenue à Berlin le 6 septembre 2017, au cours de laquelle des représentants des pays, des donateurs et des partenaires au développement et des organisations régionales ont abordé les causes structurelles de la crise, la stabilisation communautaire, la restauration des services de base, les systèmes de gouvernance locale et la prévention de la violence au Nigéria et dans la région. Les 2 et 4 novembre 2017, l’UA et la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) ont organisé une conférence à N’Djamena. Intitulée « Soutenir l’élaboration d’un cadre pour une stratégie régionale de stabilisation pour les zones touchées par Boko Haram », la conférence a marqué la première étape vers l’élaboration d’une stratégie régionale globale visant à stimuler et rationaliser les efforts de stabilisation dans le bassin du lac Tchad. Fait important, les conclusions tirées de la conférence de N’Djamena soulignent la nécessité pour la stratégie régionale de contenir des recommandations sur la manipulation et le traitement des personnes autrefois associées à Boko Haram. Dans l’ensemble, la conférence a réaffirmé la nécessité d’élaborer des éléments communs et, dans la mesure du possible, des normes communes, de les intégrer dans leurs approches nationales.

À la suite de cette évolution, les 10 et 13 avril 2018, l’UA et la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) ont organisé une conférence régionale, « Vers une stratégie régionale de screening, de poursuite, de réhabilitation et de réintégration des personnes associées de Boko Haram dans les pays du bassin du lac Tchad », à N’Djamena. Au cours de la conférence, il a été observé qu’il existe différentes pratiques nationales et sectorielles, qui, comme les participants l’ont convenu, pourraient saper l’efficacité et la durabilité d’une approche régionale et pourraient être exploitées par des personnes associées à Boko Haram. En outre, conformément au cadre SPRR discuté à N’Djamena, le CTED et l’ONUDC ont organisé un atelier sous-régional pour les pays du bassin du lac Tchad sur la proposition d’« approches cohérentes pour le screening et la poursuite des personnes associées à Boko Haram ». Organisé le 5 juin 2018, l’atelier s’est principalement concentré sur le screening et le rôle des poursuites, à l’appui du pilier pertinent de la Stratégie régionale de stabilisation du bassin du lac Tchad.

La Stratégie régionale pour la stabilisation, le relèvement et la résilience des zones touchées par Boko Haram dans la région du bassin du lac Tchad a été validée à Abuja, en août 2018, suivie de la Conférence de haut niveau sur la région du lac Tchad qui s’est tenue à Berlin en septembre 2018. La Stratégie régionale a recadré des références antérieures au désarmement, à la démobilisation, à la réadaptation, à la réinsertion et à la réintégration (DDRRR) dans le screening, les poursuites, la réhabilitation et la réintégration (SPRR), et la stratégie régionale du SPRR formulée à la suite de la conférence d’avril 2017 qui s’est tenue à N’Djamena a été jointe à l’annexe 3. Ces dernières années ont vu une augmentation progressive du nombre d’individus qui quittent Boko Haram, soit volontairement (reddition) soit par capture lors d’opérations menées par les armées nationales et la FMN. Pour faire face à cette charge de travail, certains pays ont progressivement mis en place des lois, des politiques et des stratégies nationales de contrôle, de poursuite, de réadaptation et de réintégration, sans beaucoup de coordination avec les autres États touchés par Boko Haram.

Toutefois, notons que certains acquis ont déjà été obtenus par le PNUD Cameroun en matière de DRR suivant l’approche SPRR depuis 2018, il s’agit notamment : i) des recommandations constructives formulées pour la mise en place d’un cadre légal pour la prise en charge des ex-associés ; ii) l’identification et la cartographie de 584 ex associés (435 femmes et 149 hommes) de Boko Haram ; iii) le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité et des administrations sur les droits de l’homme, les violences basées sur le genre et la protection ; iv) de la Formation de 200 ex associés sur les compétences de vie courante afin de faciliter davantage leur réintégration dans les localités ; v) de l’appui à la réintégration communautaire de 200 ex-associés du Boko Haram dans les localités à travers le Cash For Work ; vi) de la création de 30 comités de paix formés sur la prévention, la transformation et la résolution des conflits etc…

À la lumière de ce qui précède et dans une perspective de réaliser de nouveaux progrès vers un processus régional harmonisé de SPRR, Le PNUD recrute un consultant national assistant en SPRR qui appuiera ce dit processus de bout en bout jusqu’à son opérationnalisation.

Duties and Responsibilities

Dans le cadre de la réalisation d’une approche harmonisée du SPRR pour les pays touchés par la crise de Boko Haram, le Consultant national assistant dirigera un processus qui fournit le contenu d’un rapport décrivant un examen du screening et des poursuites aux niveaux national et local et un examen approfondi des processus de réhabilitation et de réintégration dans la région de l’Extrême Nord Cameroun.

De manière spécifique, il s’agit de :

  1. Faire une évaluation du cadre juridique, des modèles de réintégration, des synergies régionales (y compris des combattants étrangers).
  2. Faire une proposition de projet conjoint PNUD /OIM basées sur le plan d’action SPRR.
  3. Apporter un appui au gouvernement du Cameroun pour le développement d’une stratégie nationale SPRR (Plans d’action, SOPs, appui technique, etc.).
  4. Répondre aux besoins immédiats en matière de screening et des poursuites (bureau du Procureur, système de protection des témoins, visite des camps de réhabilitation, etc.).
  5. Développer une stratégique de communication et de sensibilisation (y compris la sensibilisation auprès des médias).

 

RESULTATS ATTENDUS

  1. Une évaluation du cadre juridique, des modèles de réintégration, des synergies régionales (y compris des combattants étrangers) sont faites.
  2. Une proposition d’un projet conjoint PNUD /OIM basée sur le plan d’action SPRR est faite.
  3. Un appui au gouvernement du Cameroun pour le développement d’une stratégie nationale SPRR (Plans d’action, SOPs, appui technique, etc.) est faite.
  4. Des réponses aux besoins immédiats en matière de screening et des poursuites (bureau du Procureur, système de protection des témoins, visite des camps de réhabilitation, etc.) sont proposées.
  5. Une stratégique de communication et de sensibilisation (y compris la sensibilisation auprès des médias) est développée et est opérationnelle.

METHODOLOGIE DE MISE EN ŒUVRE

Le/la consultant (e) travaillera en étroite collaboration avec le chef de l’Unité Stabilisation ainsi que le staff du PNUD Extrême Nord qui lui facilitera l’accès sur le terrain. Il/elle devra s’entretenir avec les partenaires nationaux et internationaux impliqués dans cette approche. Il/elle participera de manière active à la plate-forme sur le DDR dans la région de l’extrême nord et hors de la région le cas échéant. Il/elle élaborera une note méthodique détaillée et compréhensive à l’entame des activités qui précisera la stratégie de mise en œuvre de ces activités inscrites dans les TdR, un chronogramme indicatif et le budget lui permettant de réaliser ces activités avec efficacité. Il/elle élaborera avant la mise en œuvre de chaque activité, des TdR, le planning de l’activité et une check-list qui aidera son superviseur à faire le suivi du progrès de la mise en œuvre de ces activités. Le consultant devra à chaque fois, signaler au superviseur ses déplacements vers les localités où tout autre lieu en rapport avec les activités de son portefeuille, afin que le PNUD puisse prendre toutes les dispositions requises pour sa sécurité.

Un point d’honneur sera mis sur la production des livrables bien adaptés aux résultats escomptés.

Cette consultation sera menée sur une période calendaire de 6 (six) mois dès la signature du contrat avec le PNUD. Il/elle produira chaque mois, un rapport d’activité qui présentera le progrès de la mise en œuvre desdites activités, un plan de mission et un plan d’action bien détaillé pour le mois suivant ainsi que les différents rapports et plannings hebdomadaires.

Competencies

Valeurs intrinsèques:

Démontrer son intégrité en se conformant aux valeurs et aux normes morales de l'ONU ; s’inscrire dans la vision, la mission, et favoriser la réalisation du plan stratégiques du PNUD ; démontrer sa capacité à exercer dans un environnement multiculturel sans discrimination de genre, de religion, de race, de nationalité et de sensibilité ; démontrer la rigueur dans le travail, une grande disponibilité, une aptitude à travailler en équipe et un esprit d’initiative élevé.

Professionnalisme:

Aptitude à faire des analyses, à en tirer des conclusions pertinentes et à faire des propositions constructives ; capacité à conduire des ateliers de haute qualité en maintenant éveillé les participants, et à rédiger des rapports de qualité en français/anglais.

Développement et efficacité opérationnelle:

Aptitude à assurer la collecte de l'information stratégique, l'analyse et l'utilisation axée sur les résultats de l'information ; Aptitude à procéder à la formulation de stratégies et à leur mise en œuvre ; Aptitude à développer des partenariats dans des contextes institutionnels spécifiques; Excellente capacité de rédaction et de présentation.

Leadership:

Aptitude à orienter, mobiliser et guider des acteurs vers la réalisation d’objectifs clairs et partagés ; gérer des conflits, persuader et convaincre; Aptitude à établir les priorités ; planifie les activités de façon à assurer une utilisation optimale du temps et des ressources, proactivité.

Planification et organisation:

Capacité à planifier et organiser son travail et la Communication. Très bonnes capacités rédactionnelles et à s’exprimer de façon claire et concise.

Communication:

Être capable d’écrire de façon claire et concise et de bien s’exprimer oralement.

Aptitude technologique:

Bonne maîtrise de l’outil informatique (Word, Excel, Power point, Publisher et intranet)

Travail en équipe:

Aptitude à interagir, à établir et à maintenir les relations de façon effective aussi bien avec les collègues, le supérieur hiérarchique qu'avec des personnes ayant des cultures différentes, d’autres partenaires des nations unies, nationaux et internationaux.

 

Required Skills and Experience

Qualifications académiques

  • Un diplôme universitaire Bac +5 en science juridique et politique, sciences sociales pour le développement, en relation internationale ou toute autre diplômes requis.

Expérience professionnelle

  • Avoir un minimum de deux (2) ans d’expérience professionnelle dans l’analyse des documents/ l’élaboration des documents/plans stratégiques;
  • Expérience prouvée dans l’organisation et la facilitation des ateliers avec les autorités administratives et les autres acteurs du développement;
  • Expérience prouvée dans l’accompagnement des ex-associés de Boko Haram dans le processus de réintégration;
  • Une bonne connaissance du DDR et des connaissances de base sur l’approche SPRR;
  • Avoir une expérience justifiée avec les Nations unies et les ONG internationales
  • Prouver d’une bonne expérience dans la rédaction des rapports/mémoires/plans/ Politiques/articles (réf à l’appui).

Langues

  • Parfaite maîtrise du français et ou de l’anglais.

Les candidats intéressés devront inclure dans leurs propositions les éléments suivants :

  • Une offre technique 
  1. Compréhension de la mission;
  2. Une méthodologie détaillée de l’exécution de la consultation incluant le chronogramme indiquant les différentes échéances à partir de la date du démarrage de la mission, les dates de remise des livrables.
  3. Un CV du/de la consultant(e);
  4. Le ou les diplômes requis
  • Une offre financière

PROCEDURE D’EVALUATION

L’évaluation des offres reposera sur la méthode d’analyse cumulative (méthode de notation pondérée). L'attribution du contrat est faite au candidat dont l'offre a été évaluée et déterminée comme suit :

  • Adaptée/conforme/acceptable;
  • Ayant reçu la note la plus élevée sur l’ensemble préétabli des critères techniques et financiers spécifiques à cet appel à candidatures.

Pourcentage des critères techniques : 70% ; Pourcentage des critères financiers : 30%

Seuls les candidats ayant obtenu un minimum de 70% de réussite à l’évaluation technique seront pris en considération pour l'évaluation financière.

CRITERES D'EVALUATION ET DE NOTATION :

Avoir un minimum de deux (2) ans d’expérience professionnelle dans l’analyse des documents/ l’élaboration des documents/plans stratégiques (15 points)

  • Avoir un minimum de deux (2) ans d’expérience professionnelle dans l’analyse des documents/ l’élaboration des documents/plans stratégiques (15 pts);

Expérience prouvée dans l’organisation et la facilitation des ateliers avec les autorités administratives et les autres acteurs du développement (10 points)

  • Expérience dans l’organisation et la facilitation des ateliers avec les autorités (10 pts).
  • Expérience avec d’autres acteurs (05 pts).

Expérience prouvée dans l’accompagnement des ex-associés de Boko Haram dans le processus de réintégration (15 points)

  • Expérience dans l’accompagnement des ex-associés de Boko Haram dans le processus de réintégration (15 pts).
  • Expérience dans l’accompagne d’autres catégories de personnes (10 pts).

Parfaite maîtrise du français et de l’anglais (10 points)

  • Expérience dans la communication écrite et orale en français et en anglais (10 pts).

Une bonne connaissance du DDR et des connaissances de base sur les processus SPRR (10 points)

  • Une connaissance justifiée pour le DDR et l’approche SPRR (10 pts).

Avoir une expérience de travail justifiée avec les Nations unies et les ONG internationales (10 points)

  • Expérience de travail avec les nations Unies et ONG internationales (10 pts).
  •  Expérience seulement avec les ONG nationales (5 pts).

Prouver d’une bonne expérience dans la rédaction des rapports/plans/ Politiques/articles (réf à l’appui) (10 points)

  • Expérience dans la rédaction des rapports/mémoires/plans/ Politiques/articles (réf à l’appui) (10 pts).

Un diplôme universitaire Bac +5 en science juridique et politique, sciences sociales pour le développement, en relation internationale ou toute autre diplômes requis (20 points)

  • Diplôme universitaire Bac + 5 en science juridique et politique, sciences sociales pour le développement, en relation internationale (20pts).
  • Autres diplôme (10 pts).