Historique

En Afrique, à la fin de l’année 2010, les jeunes étaient estimés à 266.5 millions soit 32.4% de toute la population du continent. Au Burundi, selon les résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitat effectué en 2008, les jeunes de moins de 25 ans représentent 66 % ; 56.1% ont moins de 20 ans et 44.1% moins de 15 ans, ce qui montre que la majorité de la population burundaise est jeune. Cette situation entraine une forte demande de services sociaux de base au niveau de la scolarisation, services de santé, de l’emploi, des loirs, etc.

Jusqu’à présent, le Burundi ne dispose pas d’une politique de la jeunesse alors que cette tranche de la population fait face à de nombreux défis liés à l’éducation, à l’accès aux soins de santé et aux ressources économiques, etc.
En effet, le gouvernement du Burundi a fait des efforts importants pour permettre à plus d’enfants d’accéder à l’école et aux  soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans. Mais, un problème d’adéquation formation-emploi se pose avec acquitté si on se réfère aux nombreux jeunes en chômage à la fin de leurs études ; les jeunes particulièrement les filles sont parmi les catégories plus touchées par les épidémies ou pandémies du moment comme le VIH : chez les jeunes de 15 à 24 ans, le taux de séroprévalence du VIH a progressé de 2,5 % en 2002 à 3,1 % en 2007, beaucoup de  cas de grossesses non désirées et viols sont signalés dans les écoles entrainant des avortements clandestins ou des abandons scolaires.
Le ministère de la jeunesse a mis en place depuis 2009 des centres pour jeunes dans toutes les communes du pays ayant pour mission de créer des cadres de rencontres, d’épanouissement et d’échanges d’expérience pour les jeunes de la même localité en vue de renforcer leurs capacités et contribuer à résoudre les problèmes de leurs communautés. Mais force est de constater que peu de ces centres répondent aux critères d’un espace attractif (au niveau infrastructure, équipements, compétences des gestionnaires) pour les jeunes et par conséquent  peu fréquentés.
Les jeunes fournissent des efforts pour s’adapter en se regroupant notamment en associations ou réseaux afin de combler le déficit qui existe au niveau de l’encadrement ou pour initier des projets générateurs de revenus mais se heurtent aux conditions trop exigeantes des institutions bancaires pour accéder aux crédits.

Le manque de cadres d’expression dans les sphères de prise de décision pour influencer les politiques et programmes du pays constitue aussi un problème majeur pour la jeunesse. En 2009, un conseil national de la jeunesse a été mis en place mais il a du mal à fonctionner suite aux capacités et moyens limités mais aussi parce qu’une partie des jeunes regroupés en associations ou réseaux ne se reconnaissent pas dans ce conseil.

En ce moment où le gouvernement s’attelle à mettre en place des documents stratégiques importants  en terme de politiques comme le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, deuxièmme génération, le Plan National de Développement Sanitaire 2011- 2015, la politique nationale de la femme. Tous ces documents s’inspirent des OMD et de la Vision 2025. C’est donc le moment opportun pour le ministère de la jeunesse, des sports et de la culture d’élaborer une politique spécifique pour les jeunes. C’est dans ce cadre que deux  consultants (1 international et 1 national)  seront recrutés par le Bureau de l’UNFPA pour appuyer le ministère à mettre en place cette politique.

Devoirs et responsabilités

Sous la supervision conjointe de l’UNFPA et du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la culture, le consultant sera chargé d’élaborer un document de politique nationale de la jeunesse au Burundi et un plan d’actions de sa mise en œuvre.

Plus spécifiquement, ils   auront comme principales tâches de :

  • Faire  une analyse situationnelle de la jeunesse burundaise basée sur des données sociodémographiques, socioéconomiques, culturelles et politiques,
  • Dresser le profil de la jeunesse burundaise : identification des besoins et préoccupations,
  • Etablir des fondemens de la politiques de la jeunesse en référence aux documents clés de politiques internationales et nationales : OMDs, Vision 2025, CSLP, politiques sectorielles des  Ministère ayant  la Jeunesse dans leurs attributions( Ministère de la jeunesse, des Sports et de la Culture, Minsitère de l’ Education, Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA, etc);
  • Etablir un cadre conceptuel de la politique: Vision, objectifs, stratégies
  • Proposer des mécanismes de mise en oeuvre de la politique:

Les organes de coordination;

Un plan d’actions avec  un budget  et des indicateurs de suivi-évaluation;

Un plan de mobilisation des ressources de son  financement 

  • Décrires les risque et hypothèse de réussite de la politique

Compétences

Méthodologie

L’élaboration du document de projet  devrait privilégier l’approche participative afin de garantir l’appropriation par les jeunes à toutes les étapes. Le consultant pourra notamment :

  • Faire une analyse documentaire des documents de politiques générales et spécifiques pour jeunes ;
  • Consulter le Ministère de la Jeunesse, Sports et Culture pour collecter leurs propositions d’orientations stratégiques;
  • Organiser des ateliers de consultations régionales avec les représentants des associations /réseaux de jeunes
  • Organiser un atelier de restitution des consultations régionale et un atelier de validation
  • Le consultant pourra proposer une autre méthodologie jugée pertinente

Résultats attendus :

  • Un document de Politique Nationale de la jeunesse disponible;
  • Un plan d’actions opérationnel  de mise en œuvre de la PNJ  disponible

Qualifications et expériences requises

Profil du candidat:

  • Etre titulaire d’un diplôme universitaire de niveau supérieur (au moins maîtrise ou équivalent)  en sciences sociales ou similaires ;
  • Avoir une expérience minimum de 5 ans  dans l’élaboration des documents de politique en général et de la jeunesse en particulier ;
  • Avoir une très bonne information sur les lois et le degré de leur mise en application en l’occurrence celles en rapport avec le secteur de la jeunesse ;
  • Expérience en facilitation ou animation d’ateliers;
  • Bonne maîtrise de l’outil informatique ;
  • Une excellente maîtrise du français est exigée. La connaissance de l’anglais constitue un atout.