Historique

Le Cadre intégré renforcé (CIR) est un programme multi-donateurs qui soutient les PMA dans leurs efforts de jouer un rôle plus actif dans le système global du commerce en les aidant à lever les contraintes de capacités d'offre dans leur pays. Dans ce sens, le programme s'engage à promouvoir plus largement la croissance économique et le développement durable et à aider un plus grand nombre de personnes à sortir de la pauvreté.
 
Le programme du CIR prévoit la réalisation dans chaque pays du groupe des pays les moins avancés (PMA) une Etude Diagnostique sur l’Intégration  Commerciale (EDIC) et sa mise à jour périodique. L’EDIC  identifie les contraintes à la compétitivité internationale des secteurs, producteurs et entreprises qui exportent ou ont un potentiel d’exporter. L'EDIC inclut une matrice d’actions - une liste de réformes et projets prioritaires- qui est validée par les parties prenantes nationales et par le gouvernement. Le premier EDIC au Tchad a été réalisé en 2004 et endossé formellement presque deux ans plus tard (15 novembre 2006).
 
La matrice d’actions propose cinq hautes priorités et 23 actions associées à ces priorités:
  • La restructuration de la filière coton,
  • La réorganisation de la société d’électricité et une sélection des options de production et de transmission électriques,
  • Une réforme profonde de l’administration douanière,
  • La mise en place de routes (toutes saisons ou bitumées), surtout dans les régions cotonnières et sur des axes d’exportation, et
  • Une meilleure facilitation des échanges sur le corridor Douala N’Djamena.
 
La matrice d’action contient 58 actions autres que celles considérées comme prioritaires. Les recommandations de l’EDIC ont été incorporées en 2008 dans la Stratégie nationale de réduction de pauvreté pour les années 2008 à 2011 et, en 2011, dans le programme du gouvernement actuel.
 
En 2011 des élections présidentielles et parlementaires ont eu lieu et un nouveau cabinet est entré en fonction. Le premier ministre a présenté au parlement un programme de gouvernement qui est orienté vers des objectifs concrets de développement, surtout dans le monde rural. Mais des priorités sont également définies pour l’appui au secteur privé, aux investissements et au commerce extérieur.
 
Dans la pratique le Gouvernement du Tchad a posé des jalons importants pour la diversification tant par les investissements industriels issus de la coopération avec la Chine et l’Inde comme par des projets tchadiens dans l’agriculture et l’infrastructure économique. Cependant, en dehors des investissements pétroliers et du raffinage, la stratégie de diversification et l’association du secteur privé tchadien ou étranger n’est pas encore palpable. En fait, la viabilité des investissements industriels en cours est incertaine tant que leur gestion est confiée à des entreprises publiques et que le climat des affaires reste nettement défavorable. Il y a également des opportunités immédiates de diversification dans l’agriculture et, dans un deuxième temps, dans les services et les mines. Ce potentiel n’ pas été étudié à fond et aucune approche opérationnelle n’a été définie. Finalement, la stratégie pour viabiliser la production vivrière et l’élevage - et ainsi appuyer la population rurale pauvre - a besoin de tenir compte des obstacles au commerce interne et transfrontalier. Des progrès dans cette voie permettraient de renforcer substantiellement la sécurité alimentaire au Tchad et dans la région. Le Tchad se trouve donc à un tournant historique où la réduction de la pauvreté et le développement durable deviennent des options réalistes.
 
Le Gouvernement cherche à réaliser une nouvelle EDIC qui analyse le potentiel de diversification économique et les contraintes empêchant cette éclosion des secteurs productifs dans leur ensemble. L’étude mettra l’accent sur les réponses à donner aux questions suivantes:
  • Comment le secteur privé tchadien peut devenir compétitif ? Quel climat des affaires et d’investissement est nécessaire ?
  • Comment le commerce agro-pastoral peut devenir plus dynamique et renforcer la sécurité alimentaire ?
  • Comment renforcer la gouvernance des institutions liées au commerce extérieur pour qu’elles soient en mesure d’appuyer efficacement l’intégration commerciale du Tchad ?
  • Quelle politique d’intégration régionale ?
  • Quel sont les éléments d’une politique d’accès à l’informatique et aux télécommunications (internet et téléphone mobile) appuyant la diversification économique et l’intégration commerciale ?
  • Quelles sont les pistes de diversification et de spécialisation dans les exportations qui ont le plus de potentiel ?
 
L’étude se fait sous la tutelle de la Direction générale du commerce du Ministère de l’industrie et du commerce et l’Unité nationale de mise en œuvre du CIR au Tchad. Le rôle du PNUD est de faciliter la préparation et la mise en œuvre de l’étude.

Une équipe composée de consultants nationaux et internationaux sera responsable de la rédaction de l’étude sous la direction d’un Chef d’équipe. Plusieurs groupes de travail thématiques seront établis au Tchad encourageant la participation des parties prenantes tchadiennes dans l’élaboration de l’EDIC. Cette coopération entre les consultants de l’étude et les experts tchadiens permettra de faire valoir dans l’étude l’expérience et les connaissances des experts tchadiens. Un coordinateur national de l’EDIC II facilitera l’engagement des parties nationales.

Devoirs et responsabilités

Le consultant pour l’artisanat [1] sera responsable de conseiller un groupe de travail, constitué par les cadres du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA) et de l’Agence nationale pour le développement de l’artisanat (ANDA) dans la rédaction d’un chapitre sur le développement de l’artisanat au Tchad. Ses membres feront des contributions selon un calendrier défini avec le consultant international. Le consultant et le Ministère seront coresponsables de l’étude.
 
L’étude comprendra les éléments suivants :
  • Etat des lieux du développement artisanale au Tchad, y compris les investissement en cours.
  • Analyse critique de la stratégie déjà développée et des investissements programmés [2] tenant compte du besoin de a) ressources publiques et de la coopération extérieure pour la gestion du secteur et pour des investissements : scénarios réalistes pour les prochains dix ans; b) politiques incitatives pour la création d’associations et de coopératives de producteurs artisanaux ; c) facilitation de l’accès au crédit des artisans ; d) modèles de financement durable de la formation et du perfectionnement des artisans ; e) l’intégration de l’artisanat d’art aux circuits touristiques à créer.
  • Cette analyse s’inspirera de l’expérience de pays comparables (autres pays sahéliens ou Ethiopie par exemple) qui sont plus avancés dans le développement de l’artisanat.
  • Propositions de réformes et de projets assorties d’une priorisation et d’un calendrier provisionnel de mise en œuvre.
Le consultant et le groupe de travail prendront comme point de départ la partie tourisme et artisanat du Programme stratégique du développement 2012-2015 (PSD) ainsi que l’analyse et les actions pertinentes de l’EDIC I et d’autres documents stratégiques en vigueur dans le secteur concerné.
 
Ils prendront en compte entre autres :
  • Tchad : proposition d’une stratégie à long terme en vue de l’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement et de développement durable du tourisme, préparé par l’OIT, novembre 2009 ;
  • Note stratégique sur le secteur du tourisme du MTA, avril 2011 et la note Stratégie de développement du tourisme (court terme) du MTA 2012.
  • Proposition de budget de programmes 2012-2014 du MTA.
Résultats escomptés
L’étude permettra au Gouvernement de prioriser et spécifier le PSD 2012-2015 quant au secteur tourisme et artisanat. En particulier, l’étude permettra de définir une séquence d’actions réalistes de développement de l’artisanat, tenant compte du fait que l’appui public et international à l’artisanat au Tchad est actuellement très limité.
 
Le Chef d’équipe de l’EDIC II définira le format du rapport pour la présentation des recommandations afin d’assurer la cohérence et normalisation entre les différents chapitres thématiques de l’EDIC II.
 
Voyages
Le consultant international se déplacera au Tchad (5 jours de travail) au début de son mandat pour des discussions approfondies avec le groupe de travail et la rédaction d’une table des matières annotée. Par la suite il révisera les sections du rapport, rédigées par les membres du groupe de travail, au fur et à mesure de leur rédaction.
Durée et délais envisagés
Le contrat du consultant s’étalera sur deux mois et demi  à partir de mi-mars 2013. Les jours effectifs de travail sont estimés à 15.


[1]Il ne s’agit pas seulement de l’artisanat d’art  - souvent associé au tourisme - mais également de l’artisanat de service et de production qui se recoupe avec le secteur des micro-entreprises et des métiers traditionnels.
[2]Par exemple : création d’un village artisanal et d’une Ecole de formation aux métiers artisanaux, les deux à N’Djamena ; rénovation des quatre centres de formation et de perfectionnement artisanal à l’intérieur

Compétences

  • Excellente capacité d’analyse et de synthèse;  
  • Capacité avérée pour le travail en équipes pluridisciplinaires et multiculturelles. 

Qualifications et expériences requises

Education
  • Etre Master des arts et métiers, en gestion d’entreprises ou  diplôme équivalent.
Expérience
  • Avoir au moins 10 ans d’expérience professionnelle significative et appropriée;
  • Etre spécialisé dans des projets de développement de l’artisanat traditionnelle dans des pays en développement, de préférence en Afrique sub-saharienne.

Langues requises

  • Excellente capacité rédactionnelle et de présentation en français.