Historique

En raison de leur petite taille et de leurs ressources limitées, les petits États insulaires en développement (PEID) ont des économies trop dépendantes des importations. Par habitant, la production de déchets dans les PEID est en augmentation. En 2014, il était légèrement inférieur à celui des pays de l'OCDE (1,29 kg / habitant / jour, contre 1,35 kg / habitant / jour), mais en 2019, il était de 2,3 kg / habitant / jour, soit 48% de plus que celui des pays de l'OCDE.

Au fur et à mesure que les PEID progressent dans leurs voies de développement en fonction de l’importation, les quantités et la variété de produits importés (des thermomètres contenant du mercure aux emballages en plastique, des produits électroniques de seconde main aux véhicules automobiles, des produits chimiques agricoles aux produits chimiques industriels) augmentent rapidement. Cela conduit à la génération d'une grande variété de types de déchets dangereux et toxiques que les PEID n'ont pas les capacités techniques ou les installations de traitement requises pour y faire face à eux seuls. Les volumes de déchets augmentent également en raison de l'évolution des modes de consommation et de l'élimination croissante de ces importations sans cesse croissantes de matières non biodégradables. L'élimination des matériaux non biodégradables et des produits chimiques industriels et agricoles pose un défi croissant.

L'éloignement des petits États insulaires en développement de l'océan Indien rend difficile et coûteuse l'exportation et la logistique des matières recyclables et des déchets dangereux. Le secteur du tourisme et les possibilités d’emploi qui en découlent sont importants pour les économies des petits États insulaires en développement de l’Océan Indien, mais doivent faire face à l’augmentation des volumes de déchets (en particulier de plastiques). Le système de gestion des déchets et de recyclage actuellement en place n’arrive pas à répondre aux besoins des communautés. En outre, le secteur agricole et le secteur des soins de santé posent également des problèmes, puisqu'un grand nombre de produits utilisés dans ces secteurs génèrent des déchets dangereux et / ou entraînent des émissions chimiques entrainant la pollution de l'air, l'eau et le sol.

 Les priorités communes aux petits États insulaires en développement de l'océan Indien et qui seront traitées dans le cadre du programme ISLANDS, permettront d’appliquer des approches nationales et régionales en vue de:

  • Améliorer le contrôle des importations et des exportations de produits chimiques dangereux et des produits qui en contiennent ;
  • Mettre en œuvre de systèmes nationaux et régionaux intégrés de gestion des déchets axés sur la gestion intégrée des déchets solides ménagers, la gestion des déchets hospitaliers et les déchets dangereux (y compris les PCB, les produits contenant des POP tels que les déchets électroniques, les véhicules en fin de vie, etc.
  • Renforcer les capacités pour l'évaluation et l'introduction de solutions durables pour la valorisation des déchets dans les chaînes d'approvisionnement (agriculture, tourisme, soins de santé) ;
  • Réduire les déchets déversés dans la mer, en réduisant la production de déchets et en améliorant les systèmes de gestion des déchets ;
  • Éliminer progressivement les produits qui contiennent du mercure et des POP.

 Aux Comores, la gestion des déchets aux Comores a atteint un stade de crise continue dans ses grandes agglomérations et de manière inquiétante dans les grandes villes.  En effet, la croissance urbaine pose un véritable problème de surproduction amplifiée par le manque de de gestion des déchets. La filière d’une gestion intégrée des déchets (Pré-collecte / collecte - Tri, récupération – mise en décharge contrôlée, recyclage/ valorisation, enfouissement et élimination) reste inexistante. On note seulement un système de ramassage des déchets peu efficace, ne répondant pas aux normes, en raison de difficultés techniques, financières et organisationnelles.  La technique la plus utilisée reste la mise en décharge à l’air libre, l’incinération à ciel ouvert, et l’évacuation des déchets le long des côtes, de la mer et des rivières, qui sont devenus aujourd’hui les principales causes de la pollution des ressources vitales (sols, eaux, air, écosystèmes marins et côtiers), ainsi que le risque de prolifération d’épidémies.  Les déchets hospitaliers et ménagers s’entassent et créent des gîtes des rongeurs, engendrent la pullulation des moustiques et la prolifération des insectes, toutes catégories confondues, des odeurs nauséabondes, qui à leur tour peuvent provoquer et déclencher des épidémies et toutes catégories de maladies nosocomiales pour les structures sanitaires du pays. L’absence d’un système de gestion approprié des déchets constituent des risquent majeurs pour la sécurité humaine avec une forte exposition aux risques épidémiologiques, environnementaux, sécuritaire et sociaux.

C’est ainsi que le PNUD en tant qu’agence d’exécution du FEM (Fonds pour l’Environnement Mondial), accompagne le Gouvernement Comorien pour le développement et la mise en œuvre de projet qui vise à relever ces défis et à planifier les activités qui vont aider à les surmonter.  Ceci entre dans le cadre du programme régional sur la gestion des déchets, de l’océan indien qui sera géré par le PNUE en tant qu'agence principale du FEM en partenariat avec la FAO, la Banque interaméricaine de développement (BID) et des partenaires de mise en œuvre tels que le Centre régional de la Convention de Bâle pour la région des Caraïbes et le Secrétariat de l'environnement régional du Pacifique (SPREP) pour la région Asie-Pacifique.

Dans ce contexte, et afin de soutenir ces efforts les gouvernements de Maurice, des Comores, des Maldives et des Seychelles, le bureau du PNUD Comore, en sa qualité d'Agence de mise en œuvre du FEM, a besoin de l’appui d'un ( e)  consultant ( e)  technique national pour la mise en œuvre de la  phase PPG ( Project Preparation Grant), pour le cas des Comores.

Devoirs et responsabilités

Objectif général:

Sous la direction du coordonnateur technique international, le/la consultant (e) national (e) va aider à élaborer le document de projet en identifiant et en comblant les lacunes en matière d’information (collecte et analyse de données de base), les activités de base et à élaborer la théorie du changement du projet, développer la stratégie de mobilisation des parties prenantes, et identifier les différentes sources de co-financement du projet.

Plus spécifiquement, il/elle fournira un appui au Consultant international pour la conception du projet et va assurer la préparation et la finalisation des documents de projet PNUD / FEM (ProDoc), et d’autres documents requis par le secrétariat du GEF notamment le SESP (Social and environnemental Screening Procédures), le plan d’action genre, et le CEO.

Étant donné que les travaux dans l'océan Indien sont étroitement liés au programme global ISLANDS, une coordination et des échanges d’informations auront lieu dans le cadre de cette mission avec le programme global et les projets régionaux dans les deux autres régions (Asie-Pacifique et Caraïbes). Pour ce faire, les principaux acteurs du programme-cadre ISLANDS et du FEM devront répondre aux exigences du programme-cadre ISLANDS en termes d'informations au programme global. 

Fonction / Résultats entendus:

Sous la supervision directe du coordonnateur technique international ISLANDS (pour l'océan Indien) et du chargé de programme au PNUD, et en étroite collaboration avec le Directeur Général de l’Environnement et des Forêts, le/la consultant (e) national assumera les responsabilités suivantes:

  • Structurer le processus de collecte de données, examiner et analyser les données reçues, établir / adopter des méthodologies pour le développement de méthodes de référence, de théories du changement et de mise en œuvre de projets (composantes principales, stratégies de mobilisation des ressources, indicateurs, risques) pour l’approbation du conseil du FEM et les descriptifs de projet du PNUD.
  • Sur la base de la conception et des informations collectées, participer à l’élaboration du PRODOC, conformément au  format PNUD-GEF, y compris une analyse des avantages globaux, du contexte local et national, de la pertinence fondée sur les priorités nationales, des principaux risques, de leurs causes, des obstacles, lignes de base, stratégies et activités pour la mise en œuvre du projet, le mécanisme de suivi/évaluation, la stratégie de mobilisation des ressources, la stratégie de réplication , de durabilité, la matrice des coûts différentiels, la matrice d'analyse des risques, les notes budgétaires le cadre de résultats, le résumé exécutif, le mandat et la structure de la prise de décisions, le  plan de travail pluriannuel et des annexes pertinentes, entre autres.
  • Élaborer le cadre logique et la matrice des coûts différentiels pour inclure dans le document du projet en suivant strictement les lignes directrices et les résultats attendus décrits dans les composantes du projet.
  • Soutenir l'élaboration de la théorie du changement du projet et d'autres paramètres de conception conformément aux règlements du PNUD pour les projets exécutés à l'échelle nationale,
  • Développer l’analyse des parties prenantes.
  • Faire le suivi pour l’obtention des lettres de cofinancement et de partenariat sur la mobilisation des ressources.
  • Veiller à ce que les activités du projet soient en harmonie avec les programmes et stratégies nationales en matière de gestion des produits chimiques, des déchets dangereux, ménagers et hospitaliers,
  • Assurer la coordination de la mise en œuvre des activités de la phase PPG du point de vue technique et de gestion pour satisfaire aux exigences administratives et de gestion des projets du PNUD.

Livrables:

Le/la consultant (e) sera rémunéré après la livraison et des produits énumérés ci-dessous:

Livrable 1:

Le Plan de travail qui devra contenir au moins:

  • L’objectif de la consultation,
  • Le cadrage et description des activités à réaliser y compris la coordination du groupe d'experts national sur les PPG,
  • Identifier les intrants pour la réalisation des travaux sur le terrain (réunions, voyages, etc.)
  • Identifier le mécanisme d'établissement de stratégies de mobilisation de ressources et de collecte de lettres de cofinancement.

Livrable 2:

Rapport, contenant:

  • La description de base des partenaires du projet et de la situation de référence en matière de gestion des déchets (déchets dangereux, déchets municipaux, déchets ménagers, déchets électroniques, produits et articles en fin de vie, etc.) et des développements en cours dans la réglementation et les investissements dans ces domaines (législation, mécanismes de REP, investissements en infrastructures),
  • La théorie du changement et scénarios de projets alternatifs liés aux changements transformationnels des pratiques habituelles vers une gestion plus intégrée des déchets, le contrôle en amont des produits chimiques entrant dans la chaîne d'approvisionnement, des mécanismes innovants stimulant la substitution de matériaux, une consommation moindre, une meilleure collecte des produits et le passage au profit des produits utiliser des pratiques et des éléments d'économie circulaire, en s'attaquant aux stocks existants et en prévenant l'accumulation de déchets, en éliminant les obstacles et en gérant les risques pour une meilleure gestion des différents types de déchets et une meilleure durabilité.
  • La définition de projets pilotes et opportunités de mobilisation / mise à l’échelle des ressources, dans tous les domaines liés aux objectifs du projet.

Livrable 3: document de projet

En collaboration avec le coordonnateur technique international, élaborer le document de projet (format PNUD-FEM), intégrant tous les résultats avancés de la phase de travail préliminaire et de la phase de travail sur le terrain, examiné et approuvé par le PNUD et la Direction Générale de l’Environnement et des Forêts. Toutes les sections du document de projet devraient être complétées (base, théorie du changement, scénarios alternatifs, conception du projet, cadre logique, PTBP, risques, cadre de S & E, genre, SESP / EMSF, mandat, etc.).

Note: Ce document sera soumis au conseiller technique régional du PNUD et de l’équipe global  ISLANDS du PNUD, pour commentaires. Le consultant National devra intégrer les commentaires et les recommandations dans le projet de document PNUD-FEM, avant qu’il soit soumis au secrétariat du GEF. 

Livrable 4:

  • Document de projet PNUD-FEM final,
  • Lettres de cofinancement signées,
  • Cadre logique avec les notes budgétaires,
  • Requête pour l’endossement du CEO

Livrable 5:

Assurer la coordination de la contrepartie nationale pour répondre aux commentaires du FEM.

Révision de certaines sections de la documentation du projet en réponse aux commentaires du FEM et en vue de la préparation de la réunion du CLEP. 

Confidentialité:

Le contractant doit maintenir la plus stricte confidentialité sur toutes les informations devenues disponibles dans le cadre du présent contrat, à l'exception de celles qui sont publiques.

Compétences

  • Bonne connaissance de l’Anglais
  • La connaissance des accords environnementaux multilatéraux sur la gestion des produits chimiques (conventions de Stockholm, de Bâle, de Rotterdam et de Minamata), de la SAICM et de leur mise en œuvre est un atout.
  • La connaissance des politiques et procédures du FEM et du PNUD, en particulier dans le domaine des produits chimiques et des déchets, avec un accent particulier sur les principes de gestion intégrée des déchets de FEM-7, constitue un avantage important.
  • Excellentes compétences en communication et en informatique.
  • Conception de propositions de projet basées sur une méthodologie de gestion axée sur les résultats.

Qualifications et expériences requises

Formation:

  • Diplôme universitaire (BAC+ 5) en sciences de l'environnement / chimie et / ou ingénierie ou gestion des déchets.

Expériences:

  • Au moins cinq (5) années d'expérience dans l'élaboration (la gestion d'un cadre logique ou de méthodes similaires), l'exécution, la mise en œuvre et la gestion de projets environnementaux, y compris les activités de suivi/évaluation.
  • Expérience dans la gestion de projets liés à la gestion des déchets dangereux et municipaux dans le cadre des travaux définis par les conventions de Stockholm, de Bâle, de Rotterdam et de Minamata,
  • Une très bonne connaissance des procédures du PNUD/FEM est un atout

Langue:

  • Parfaite maitrise du français, bonne connaissance de l’anglais.

Durée de la mission:

150 jours de travail étalés sur 17 mois.

Evaluation:

La méthode d’évaluation utilisée est celle combinée : 70% technique et 30% financière.

L’évaluation des offres se déroulera en deux temps. L’évaluation des propositions techniques sera achevée avant l’ouverture et la comparaison des propositions financières.

Les candidats seront sélectionnés sur dossiers sur la base d’une note technique (basée sur des éléments contenus dans le CV et la lettre de motivation) et de leurs offres financières.

La proposition financière sera établie sous forme d’un montant forfaitaire qui prendra en compte les honoraires, les indemnités, les frais de déplacement et toutes autres dépenses pertinentes pour toute la durée de la mission.

Evaluation technique:

La proposition technique sera évaluée sur son degré de réponse par rapport aux termes de référence et sur la base des critères suivants:

Diplôme universitaire (BAC+ 5) en sciences de l'environnement / chimie et / ou ingénierie ou gestion des déchets, 15 points.

Cinq (5) années d'expérience dans l'élaboration (la gestion d'un cadre logique ou de méthodes similaires), l'exécution, la mise en œuvre et la gestion de projets environnementaux, y compris les activités de suivi/évaluation: 40 points

  • <3 ans d’expérience: 0 point;
  • 3 à 4 ans d’expérience: 20 points;
  • 5 ans et plus d’expérience: 40 points

Expérience dans la gestion de projets liés à la gestion des déchets dangereux et municipaux dans le cadre des travaux définis par les conventions de Stockholm, de Bâle, de Rotterdam et de Minamata, 35 points.

  • 1 expérience: 20 points;
  • 2 expériences et plus: 35 points.

Une très bonne connaissance des procédures du PNUD/FEM, 10 points.

Seront jugées techniquement qualifiées, les offres techniques qui obtiendront au moins 70% de la note maximale de 100 points; cette note technique sera pondérée à 70%.

Evaluation financière:

Dans une deuxième étape du processus d’évaluation, les offres financières seront ouvertes et comparées. Le contrat sera attribué au candidat ayant présenté le meilleur score combiné - rapport qualité/prix, évaluation cumulative - (Technique pondérée à 70% + Financière à 30%).

Cette note financière combinée à 30% est calculée pour chaque proposition sur la base de la formule suivante : Note financière A = [(Offre financière la moins - disante) / Offre financière de A] x 30     

Jalons de paiement:

Livrables 1, coorespondant à 15% du paiement; 

Livrables 2, correspondant à 25% du paiement;

Livrables 3, correspondant à 30% du paiement;

Livrables 4, correspondant à 20% du paiement;

Livrables 5, correspondant à 10% du paiement;

Modalité de soumission:

Les propositions devront être transmises à l’adresse https://jobs.undp.org/cj_view_job.cfm?cur_job_id=87633 au plus tard le 30 septembre 2019, NYT.

NB: tous les documents doivent être scannés et envoyés ensemble en (1) un seul fichier.

Toute demande de clarification doit être adressée par écrit ou par courrier électronique à l’adresse achats.km@undp.org , au plus tard le 27 septembre 2019. Le Service des Approvisionnements répondra par écrit ou par e-mail et enverra des copies de la réponse, y compris une explication de la requête sans identifier la source, à tous les soumissionnaires.