Historique

Étant un PEID, les Comores se caractérisent par des ressources limitées et une faible résilience économique. La population comorienne dépend principalement des moyens de subsistance basés sur les cultures traditionnelles et dépendantes des ressources naturelles. Les pratiques existantes d'utilisation des terres liées à la gestion des ressources naturelles sont mal gérées, ce qui entraîne une insécurité alimentaire et hydrique. De plus, en raison de sa position géographique et de ses facteurs climatiques, les Comores sont particulièrement exposées et vulnérables aux aléas hydrométéorologiques telles que les tempêtes tropicales, les inondations, les cyclones, L'exposition à ces aléas couplée à la pression anthropique sur les ressources naturelles engendre une vulnérabilité inhérente de la population comorienne, qui sera encore exacerbée par l'évolution des conditions climatiques.

Le changement climatique est susceptible d’affecter les Comores en entraînant : i) une augmentation de la variation annuelle des précipitations ; ii) une augmentation des températures ; iii) une élévation du niveau de la mer (entraînant une intrusion d'eau salée et une érosion côtière) ; et iv) une augmentation de la fréquence et de la gravité des aléas climatiques (tels que les cyclones tropicaux, les sécheresses, les épisodes de fortes pluies et les inondations).

Les conditions existantes augmentent la vulnérabilité des communautés locales aux Comores aux effets du changement climatique susmentionnés. La topographie des îles est accidentée avec de nombreuses pentes raides et des coulées de lave qui intensifient la force de ruissellement de l'eau de pluie. En combinaison avec des sols fragiles, la topographie provoque l'érosion et les inondations et entraîne la destruction des villages. Ceci est exacerbé par des pratiques d'utilisation des terres non durables, notamment la déforestation et l'expansion de l'agriculture. Les communautés locales vivant dans des zones vulnérables à proximité de la mer sont également exposées à l'érosion côtière à la suite de fortes pluies, de marées ou du prélèvement de sable. En outre, les catastrophes d'origine climatique entraînant de fortes pluies, des glissements de terrain, des éboulements et des inondations et affectent les réseaux de transport. Les communautés locales sont souvent coupées de la nourriture, 

de l'eau et des fournitures médicales ainsi que des services d'urgence lors de ces catastrophes naturelles liées au climat. 

Les principales institutions nationales en charge de la gestion des risques des catastrophes, sont la Direction Générale de la Sécurité Civile (DGSC) et ses démembrements, qui est la structure gouvernementale chargée de la coordination des actions de préparation et de réponse aux urgences, de l ’Observatoire Volcanologique du Karthala (OVK), qui assure la surveillance permanente et de l’alerte pour le volcan du Karthala.  Il est aussi chargé des études de recherche scientifique pour mieux connaître les structures internes du volcan, la géologie et surtout comprendre les mécanismes de son activité. La Direction Technique de la Météorologie est responsable au niveau de la surveillance et de l’alerte pour les cyclones et les tsunamis. Ces institutions ne disposent pas de toutes les capacités en vue de jouer pleinement leurs rôles.

Ainsi, dans le cadre du projet« Renforcement de la Résilience des Comores aux risques de catastrophes liées au changement et à la variabilité climatique » du Gouvernement Comorien financé par le  PNUD/GEF, dont l’objectif est de renforcer la capacité d'adaptation de la population comorienne pour gérer les risques de catastrophes et réduire la vulnérabilité des communautés au changement climatique, il est prévu d’améliorer et renforcer les connaissances et de la compréhension des principaux facteurs climatiques des catastrophes naturelles et de leur influence à moyen et long terme sur la fréquence et l'intensité des catastrophes ainsi que sur la vulnérabilité des communautés locales aux catastrophes.

C’est dans cette perspective que le PNUD souhaite recruter un(e) consultant(e) internationale pour accompagner le gouvernement pour l’évaluation des risques hydrométéorologique au niveau des communautés cibles national en vue de développer un plan national de prévention de ces risques.

Devoirs et responsabilités

Objectifs : 

L’objectif global de cette consultation est l’évaluation des risques d’origine hydrométéorologique : Tempêtes tropicales, cyclone, inondation au niveau national en vue de développer un plan national de prévention des risques.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

  • Modéliser les aléas ;
  • Modéliser les enjeux ;
  • Evaluer les vulnérabilités et la capacité de réponse de la zone cartographiée en cas de crise majeure ;
  • Développer un plan d’action pour la prévention des risques hydrométéorologiques dans les zones cibles du projet en annexe.

Principales tâches à réaliser (liste non-exhaustive) :

1. Réalisation des évaluations des aléas, de l’exposition et des enjeux socio-économiques,

Les principales tâches à réaliser consisteront, pour chaque type de risques retenus :

A. Evaluer les aléas : il s’agira,

  1. D’identifier, de collecter et d’évaluer la qualité des données et informations existantes ;
  2. D’organiser et de coordonner des campagnes de collectes des données manquantes. Des formations sur les méthodologies et outils de collecte devront également être facilitées par le consultant pour les agents qui seront déployés (techniciens des institutions nationales, volontaires). Activité concernant les points A et B (aléas et évaluation des enjeux et vulnérabilités).
  3. Sur la base des données collectées (existantes et nouvelles), d’identifier, de localiser, et de cartographier les aléas qui constituent des menaces pour la sécurité des personnes et des biens. Il s’agira également de modéliser leur potentielle évolution compte tenu des changements climatiques (mise en place de scénarii sur la base des études sur le sujet) ;
  4. De catégoriser les aléas en fonction de leurs caractéristiques, périodes de retour et ampleur des menaces qu’ils représentent pour les personnes et les biens.

 

B. Sur la base des données existantes fiables et celles nouvellement collectées (campagnes de collecte à organiser [voir A.]), évaluer les enjeux menacés autrement dit :

  1. A inventorier, à répertorier et localiser les enjeux (personnes et biens)

  2. A évaluer quantitativement et qualitativement le poids des enjeux ;

  3. A évaluer la vulnérabilité des enjeux (force et faiblesse) et la capacité de réponse en cas de crise.

  4. A évaluer le niveau d’exposition des enjeux aux aléas, autrement dit, indiquer s’il est très, moyen, peu ou pas exposés ;

  5. A modéliser l’évolution de l’exposition de ces enjeux en fonction des scenarii liés au changement climatique ;

  6. Faire des recommandations sur des mesures de prévention, de protection et sauvegarde et, éventuellement proposer une réglementation.
  7. A Former les Agents du Centre d’Analyse et de Traitement de l’Information (CATI) de la DGSC sur la méthodologie de l’élaboration de cartographie de risques et sur l’utilisation de la base de données

2. Développement d’un plan de prévention des risques inondation, Cyclones et mouvement de terrains dans les zones cibles du projet

  1. Analyser à l’échelle nationale les risques d’inondation, des cyclones et de mouvement de terrain dans les sites d’intervention du projet (Voir en annexe) ;
  2. En concertation avec les collectivités locales, identifier et prioriser les mesures de mitigation durables (matérielles et immatérielles) pour la prévention des risques inondations, cyclones, montées des eaux et mouvements de terrain, dans les zones d’intervention du projet, en vue de développer le plan de prévention de ces principaux risques.

3. Fourniture des données et informations nécessaire au Consultant national SIG (qui travaillera avec le consultant international) pour la création d’une base données géographique et la réalisation d’une cartographie des risques hydrométéorologiques.

 

LIVRABLES:

  • Rapport sur l’évaluation des risques et de la vulnérabilité dans lequel il est bien détaillé :
  • La description des caractéristiques des aléas ;
  • La description des caractéristiques des enjeux ;
  • Les vulnérabilités et la capacité de réponses des zones cartographiées.
  • Les données géographiques pour la réalisation d’une cartographie des risques hydrométéorologiques.

 

  • Plan d’action de prévention des risques liés aux inondations, aux cyclones, aux mouvements de terrain et montées des eaux, dans les zones d’intervention du projet

Compétences

L’expert (e) doit disposer des compétence et qualifications ci-dessous :

Compétences :

  • Excellente capacité à travailler en équipe, à travers le partage d’informations et la coordination des efforts au sein de l’équipe ;
  • Connaissances approfondies sur les logiciels de modélisation des aléas hydrométéorologiques et géophysiques ;
  • Avoir une expérience d’au moins 5 ans dans la réalisation d’études d’évaluation des risques et de vulnérabilité des risques hydrométéorologiques et géophysiques ;
  • Avoir une bonne expérience de travail de minimum 6 ans dans des pays affectés par des aléas similaires qu’aux Comores.

Qualifications et expériences requises

Qualifications :

  • Avoir une expérience de travail dans des pays similaires des Comores
  • Être titulaire d’un diplôme niveau bac +5 en hydrométéorologie ou disciplines similaires ;
  • Avoir une expérience d’au moins 7 ans dans le domaine de la gestion des risques de catastrophes ;
  • Être Capable de travailler sous pression ;
  • Disposer d’une aptitude à travailler dans un Environnement multiculturel ;
  • Avoir une très bonne connaissance de l’écrit et de l’oral du français.

La sélection sera faite sur la base des critères suivants notés sur 100 :

Qualifications techniques et experience:

Points

Être titulaire d’un diplôme niveau bac +5 en hydrométéorologie ou disciplines similaires 

15

Avoir une expérience d’au moins 7 ans dans le domaine de la gestion des risques de catastrophes

 

20

Avoir une expérience d’au moins 5 ans dans la réalisation d’études d’évaluation des risques et de vulnérabilité des risques hydrométéorologiques et géophysiques

30

Avoir une bonne expérience de travail de minimum 6 ans dans des pays affectés par des aléas similaires qu’aux Comores

35

 

Total

100