Antecedentes

En 2015, l’Union des Comores, à l’instar des pays Partie à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, a signé l’accord de Paris sur le climat à l’occasion du quel  il a soumis sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN). Ce document CDN expose les engagements volontaires du pays dans l’effort global de limitation des émissions de gaz à effet de serre en dessous de la valeur de 1,5°C : le pays consent à réduire ses émissions de GES de 84% par rapport aux émissions projetées selon un scénario de référence, malgré le fait que le pays n’est pas émetteur mais plutôt un puit de carbone.

Cet Accord de Paris sur le climat prévoit que les pays partie procèdent à une revue de leur CDN tous les 5 ans. L’année 2020 constitue donc une première occasion pour les pays de réaffirmer leurs engagements au niveau de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC et de revoir à la hausse leurs ambitions dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Cette révision offre une occasion d’évaluer, d’ajuster et de consolider les stratégies nationales en les confrontant à nouveau aux priorités nationales. Il s’agit, également, pour les États Partie de mieux intégrer la question climatique dans la planification du développement national et de réévaluer les possibilités d’atténuation et d’adaptation à l’horizon 2020-2030 tout en élargissant et en renforçant la participation des parties prenantes.

C’est dans cette optique que l’Union des Comores souhaite revoir ses engagements en les adossant sur des données plus actuelles d’une part et d’autre part mettre en place un cadre institutionnel fonctionnel et enfin améliorer la conformité de la CDN vis-à-vis des directives de l’accord de Paris et au livre des règles adoptées lors de la COP24.

Ainsi, le Ministère de l’Environnement, et Forêts (DGEF), avec l’appui du PNUD, a organisé en novembre un Atelier National de concertation sur l’actualisation de la CDN 2015 de l’Union des Comores. Cet atelier a recommandé entre autres la mise en place d’un outil de partage en ligne des documents et données sur le changement climatique.

C’est dans ce cadre que le PNUD recrute un consultant pour la réalisation d’une étude de faisabilité pour la mise en place d’un outil de partage en ligne des documents et des données sur le changement climatique.

 

Deberes y responsabilidades

L’objectif de cet appui est la conduite d’une étude de faisabilité pour le déploiement d’un outil de partage en ligne des documents/données en lien avec le changement climatique et la mise en place de cette outil de partage.

Dans le cadre de cette étude, il est notamment demandé au/à le prestataire d’identifier :

  • Les caractéristiques et spécifications techniques de l’outil (plusieurs options peuvent être proposées) ;
  • Les coûts associés à sa structuration et sa gestion/maintenance ;
  • Les contraintes techniques, physiques ou informatiques pour chaque option proposée.

Il est attendu du/de le prestataire de réaliser les tâches suivantes :

  • Définir et lister précisément les acteurs fournisseurs et les acteurs utilisateurs de données ainsi que leur rôle et les droits qui leur seront spécifiquement accordés.

Lors de l’atelier de démarrage du projet le 17 juillet 2019, deux propositions ont été faites par les participants : 1) Mobiliser les acteurs listés dans l’Arrêté n° 18-009 en date du 17 septembre 2018  portant création du Comité National sur le Changement Climatique (CNCC) et charger son Président d’être la personne-contact ; 2) Mobiliser les membres du CNCC et associer d’autres représentants du secteur public, secteur privé, des PTF et de la société civile qui sont pour la plupart à la fois fournisseurs et utilisateurs de données.

  • Réaliser un bilan détaillé de l’existant en matière d’outils de partage en ligne, notamment sur la base des initiatives en cours afin d’éviter tout chevauchement, étudier la faisabilité (avantages, inconvénients, coûts) des différentes options possibles et proposer trois outils adaptés au contexte du pays.

En effet, de nombreuses discussions ont porté sur ce sujet depuis le démarrage du projet, lors des travaux de groupes en atelier et des consultations menées par l’équipe de consultants.

Quatre propositions ont été faites :

  1. Recourir à la plateforme DAD-Comores, système national de gestion de l’information sur l’aide au développement qui est géré par le Commissariat général au plan (CGP);
  2. Héberger l’outil de partage en ligne à l’Agence nationale de conception et d’exécution des projets (ANACEP), créée par le décret n° 17-029/PR, sous l’autorité du Secrétariat général du gouvernement (SGG) et la tutelle financière du ministère en charge des finances et du budget ;
  3. Héberger l’outil de partage en ligne au MAPE/DGEF qui bénéficie de plusieurs appuis en cours pour l’élaboration de sites web ( Site web national fonds vert pour le climat dans le cadre du programme de préparation du Fonds vert aux Comores ; développement d’un portail de partage de données et d’information géo-référencées dans le cadre du projet FEM/UNEP « Renforcement de la résilience aux changements climatiques par la restauration des bassins versants et des forêts et l’adaptation des moyens de subsistance » ; développement d’une base de données environnementale et d’un site internet dans le cadre du projet FEM/PNUD ANCAR II); 
  4. Explorer les possibilités d’acquérir des solutions « open source » susceptibles de répondre à l’évolution des besoins du MAPE et qui sont accessibles gratuitement ou quasi-gratuitement sur internet.  

Le/la prestataire devra donc identifier sur la base de ces 4 propositions le meilleur ancrage de l’outil de partage en ligne, en tenant compte de différents critères tels que mentionnés précédemment (avantages, inconvénients, coûts)

  • Développer la fiche métier de l’administrateur chargé d’organiser le contenu de la base de données, d’autoriser l’accès aux informations aux multiples utilisateurs et la manipulation des données présentes (insertion, suppression, modification).

Les documents/données à inclure dans la base de données et qui seront accessibles via l’outil de partage en ligne figurent dans l’inventaire réalisé dans le cadre d’une activité précédente du projet.  Il liste tous les éléments en lien avec le changement climatique communiqués par les institutions concernées et les classe, dans un tableau Excel joint en annexe 1 au présent cahier des charges, selon les catégories suivantes :

  • Politiques nationales ;
  • Stratégies sectorielles ;
  • Projets ;
  • Initiatives de l’université ;
  • Initiatives non gouvernementales ;
  • Etudes ;
  • Rapports ;
  • Lois/décrets/arrêtés ;
  • Données (cartographie, images, données brutes numériques…);
  • Documents scientifiques.

L’inventaire en date du 21 octobre 2019 est disponible au MAPE/ DGEF et comprend 11 documents de politiques nationales, 18 documents de stratégies sectorielles, 36 projets, 7 activités de l’université, 11 initiatives non gouvernementales, 8 études, 16 rapports, 14 lois/décrets/arrêtés, 11 documents de données et 5 documents scientifiques.  Les éléments listés existent sous format dématérialisé, WORD ou PDF voire autre pour les données de type cartographie au sein des institutions sources.  La plupart d’entre eux sont en possession de la DGEF.  Le MAPE a souhaité à ce jour que tous les documents disponibles soient mis en ligne.

  • Proposer un mécanisme de renforcement des capacités techniques à travers la formation d’administrateurs et d’utilisateurs pour assurer la pérennité de l’outil ;
  • Développer la documentation des procédures standards de maintenance, de sauvegarde opérationnelle et de sécurisation de l’outil et l’accès aux données ;
  • Définir un model permettant d’assurer l’approvisionnement de l’outil en données sur le long terme ;
  • Fournir un appui dans tout autre taches dans le cadre de ce projet.

Approche et méthodologie

  • De par la nature transversale de la question climatique, les parties prenantes potentiellement pourvoyeuses et utilisatrices de ces informations sont nombreuses et les documents/données en lien avec le changement climatique sont également nombreux, de natures différentes et dispersés au sein des institutions qui les ont produits ;
  • Ces parties prenantes, étant des institutions publiques au niveau de l’Union ou au niveau insulaire, appartenant à la société civile (associations, université/recherche, secteur privé) ou encore faisant partie des communautés villageoises, n’ont pas facilement accès à ces informations ni ne les partagent, en raison de l’absence d’un système de gestion des connaissances efficace, pour leur collecte et leur partage ;
  • Plusieurs sites web/ portails ont été créés et sont encore en cours de création dans le cadre de différents projets mais la plupart ne durent pas au-delà de la fin du projet qui les a mis en place faute de moyens financiers pour assurer leur hébergement et leur gestion. Par conséquent, l’information est perdue ou devient vite obsolète car non mise à jour ;
  • Il n’existe pas, à ce jour et malgré les tentatives de créer divers comités, de cadre de coordination concertée opérationnel, pour assurer la collecte et le partage des données.

Livrables et calendrier des produits requis

Il s’agit in fine de mettre en place un outil de partage en ligne durable qui donnerait accès à distance à des documents/données, à travers un réseau informatique, à des utilisateurs qui s’en seront vu accorder le droit pour une consultation, saisie ou mise à jour.  L’outil doit permettre de stocker ces documents/données sous forme numérisée, et devrait également assurer leur qualité, leur pérennité et éventuellement la confidentialité de certains éléments. 

Le/la prestataire remettra :

  • Une liste des utilisateurs/fournisseurs d’information avec définition des droits accordés ;
  • Un état des lieux succinct des outils de partage en ligne existants ou en cours de création (notamment ceux au sein du MAPE) et de leur fonctionnement ;
  •  Les caractéristiques de chaque outil parmi les trois propositions développées incluant les coûts de structuration et de gestion ;
  • Un tableau comparatif des différentes options en matière d’ancrage institutionnel de l’outil de partage en ligne et des recommandations quant à la faisabilité et la pertinence de ces options ;
  • Une note sous forme de recommandation sur les aspects positifs des propositions énoncées ainsi que les mesures palliatives pour atténuer les aspects négatifs ;
  • La fiche métier de l’administrateur ;
  • Le manuel d’administration, de maintenance et de sécurisation de l’accès ;
  • Script de création de l’outil.
  • La disponibilité de la plateforme en ligne

Gouvernance et responsabilité

Sous la supervision générale de l’Assistant au Représentant Résident du PNUD et du Directeur Général de l’Environnement et des forêts, le consultant(e) aura l’obligation de rendre compte et d’établir des rapports au Directeur National Adjoint de la Direction General de l’Environnement.

Installations à fournir par le PNUD

L’offre du consultant doit comprendre tous les frais de déplacement ainsi que la logistique pour la réalisation de cette consultation.

Durée prévue du contrat

La mission nécessitera un effort de 20 jours de travail répartis sur une durée maximale de 3 mois 

Une offre financière détaillée et complète pour les vingt (20) jours de mission.

Evaluation des offres :

La sélection sera faite sur la base des critères suivants notés sur 100 :

Evaluation technique : 70 points

Evaluation financière : 30 points

Evaluation technique

Critère d’évaluation : Qualifications en sciences informatiques ou équivalent

Note maximal : 15

Critère d’évaluation : Expérience en matière de gestion des connaissances via la mise en place de systèmes informatiques (5 ans minimum)

Note maximal : 25

Critère d’évaluation : Expérience dans le développement et l’administration d’outils de partage en ligne (5 ans minimum)

Note maximal : 20

Critère d’évaluation : Expérience en développement de base de données et d’application web serait un atout

Note maximal : 15

Critère d’évaluation : Connaissances du contexte et des acteurs concernés par le changement climatique aux Comores

Note maximal : 15

Critère d’évaluation : Capacités en communication orale (de manière claire, concise et persuasive) et d’animation de réunions

Note maximal : 10

Seuls les candidats qui auront obtenu 70% du total des points seront considérés pour l’évaluation financière.

Evaluation financière :

La proposition financière la plus basse recevra le maximum de points (30pts).

Les autres propositions seront évaluées suivant la formule ci-après :

 

[30 Points] x [Prix le plus bas US$] / [Prix en US$ offert] = Points attribués au prix de l’autre soumissionnaire

NB : - Les candidatures féminines sont encouragées

  • Les dossiers incomplets ne seront pas considérés lors de l’évaluation
  • Seuls les candidats retenus seront contactés.

Competencias

  • Très bonnes connaissances du contexte et des acteurs concernés par le changement climatique aux Comores ;
  • Excellentes capacités de communication orale (de manière claire, concise et persuasive) et d’animation de réunions ;
  • Bonnes capacités rédactionnelles en français.

Habilidades y experiencia requeridas

Le/la prestataire devra avoir les qualifications et compétences suivantes :

Education :

  • Être titulaire d’un diplôme Bac +4/5 en sciences informatiques ou équivalent.

Expérience :

  • Une solide expérience d’au moins 5 ans dans la gestion des connaissances via la mise en place de systèmes informatiques ;
  • Une expérience confirmée (au moins5 ans) dans le développement et l’administration d’outils de partage en ligne ;
  • Une bonne expérience en développement de base de données et d’application web serait un atout ;
  • Expérience de travail avec les institutions étatiques comoriens et les partenaires au développement dans le domaine du changement climatique en général.

Langue : Française