Background

1.     Signé le 24 octobre 2012 et en vigueur jusqu’au 31 décembre 2017 (pour une durée de 5 ans), le Projet de Développement de la Petite Irrigation-3 (PPI 3) vise à appuyer le Gouvernement haïtien dans la définition et l’application d’une politique de transfert de gestion des petits périmètres irrigués aux associations d’irrigants. Son objectif principal est l’accroissement et la sécurisation durables des revenus et conditions de vie des ménages ruraux pauvres, en particulier ceux des groupes les plus vulnérables, dans le département des Nippes et la région Goâvienne. Le projet est articulé autour de quatre composantes : i) Développement de l’irrigation ; ii) Appui aux activités productives et à l’accès des producteurs aux marchés et à des services financiers ; iii) Renforcement des capacités et ; iv) Coordination et gestion du Projet. Le PPI 3 est cofinancé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) suivant l’accord de financement entre le Gouvernement d’Haïti (GH) et le FIDA. Le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) en est le maître d’œuvre, et le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) est l’agence d’exécution de cet Accord de Financement. Le budget du PPI 3 est de 16,2 millions de dollars EU, incluant une contribution du FIDA à travers un don de 8,75 millions DTS (13,2 millions de dollars EU), tandis que celle du GH est estimée à 1,98 millions de dollars EU et celle des bénéficiaires à 1,02 millions de dollars EU.

2.     C’est en septembre 2013 que le PPI 3 a reçu son premier décaissement (500 000 dollars EU), octroyé sur demande du MARNDR, à l’Institut Interaméricain de Coopération pour l’Agriculture (IICA), en sa qualité d'Institution d'Assistance Technique (IAT) au Projet. Certains prérequis pour une opérationnalisation effective n’étant pas encore remplies, très peu d’activités ont été réalisées entre fin 2013 et mi-2014. Selon l’Accord de financement du PPI 3, l’Unité de Coordination (UGP) du Projet et celle du PPI 2 étant unique, le PPI 3 a souffert de la faible capacité en gestion de projet en général et en gestion financière en particulier de l’UGP du PPI-2[1]. En plus de la faible capacité en gestion financière de l’UGP, le PPI 3 a souffert des mauvais choix managériaux de cette dernière, qui a priorisé les activités du PPI 2 au détriment des siennes.

3.     Afin de relancer le PPI 3, il avait été convenu (mission FIDA de mars 2016) de : i) réduire les objectifs tangibles du projet et ; ii) redéfinir le dispositif institutionnel de mise en œuvre. Selon la mission de Revue à Mi-parcours (RMP) de mai 2016, très peu de produits et résultats étaient à l’actif du projet et seulement 4% des fonds étaient décaissés. Pour plus d’efficience dans la qualité technique des résultats escomptés et le respect des délais, il avait été convenu de : i) revoir le dispositif d’exécution des activités de la composante 1, en impliquant les entreprises privées et/ou des ONG, et les services techniques de l’Etat (STE) du MARNDR ; ii) se concentrer, pour ce qui est de la composante 2, sur les activités prioritaires des sous-composantes 2.1 et 2.2, et ; iii) avoir recours aux prestataires de services (OPS) en lieu et place de l'IICA, initialement pour l’exécution de certaines activités relevant des composantes 2 et 3, sur la base des leçons tirées du PPI 2. Par conséquent, le budget du Projet a été réduit à 13 037 000 dollars EU, dont 11 500 000 dollars EU accordé par le FIDA comme don.

4.     Plus d’un an après la RMP et à quatre mois de son achèvement, des efforts d’amélioration consentis par le PPI 3 vers l’atteinte de ses objectifs, ont permis de faire quelques progrès dans l’obtention des résultats. Ses performances ont été entachées par des difficultés structurelles et fonctionnelles qui ont entravé le fonctionnement normal du Projet, sous forme de goulots d’étranglement. La durée résiduelle du Projet ne permet pas d’achever les activités ciblées et, par ricochet, d’atteindre les objectifs quantitatifs si les dates de mise en œuvre devaient être prises en compte. Selon les programmations actuelles, au moins 30% des activités de réhabilitation des PI seront en cours d’exécution au 31 décembre 2017 et, 95% des activités de la sous-composante 1.4 (remédiations environnementales) seront en cours d’achèvement. Pour plus d’efficience et d’impacts du projet et en vue d’assurer la durabilité des activités déjà initiées et celles programmées, il est indispensable de les achever toutes. Pour cette composante, il s’agit surtout de la réhabilitation des12 PI (1 194,9 ha, ciblant 1 982 bénéficiaires) identifiés par la RMP.

5.     A la demande du Gouvernement haïtien, une extension de 2 ans (incluant 6 mois de clôture) a été accordée au Projet, repoussant sa clôture à décembre 2019. Cette durée d’extension devrait permettre au PPI 3 d’achever tous les travaux de réhabilitation des PI déjà entamés, mais aussi de consolider leur fonctionnement par le renforcement des capacités des exploitants regroupés sous forme d’association d’irrigants pour plus d’appropriation.

 

[1] De juin 2014 à avril 2015, par application des règlementations annexées aux conventions de financement sur les questions liées à la gestion financière de tout projet bénéficiant d’un prêt ou don du FIDA, les décaissements du PPI 3 ont été suspendus, et par ricochet l’exécution des activités.

Duties and Responsibilities

Description des tâches

  1. L’importance du volume et de la qualité du travail à réaliser durant la phase d’extension du Projet exige la présence d’une expertise dont la contribution sera capitale pour l’obtention de résultats de qualité durable dans les délais escomptés. L’Unité de Coordination du projet sollicite l’expertise d’un Consultant en infrastructures rurales pour appuyer le PPI 3 dans la mise en œuvre et le suivi durables de ses activités résiduelles relevant de la Composante 1, notamment la réhabilitation des périmètres irrigués (PI) et la remédiation environnementale par les corrections des ravines au sien des bassins versants surplombant les PI. Sous la responsabilité du Coordonnateur du PPI3, le consultant mettra son expertise à contribution en vue du respect des délais impartis et des standards techniques dans la réalisation des travaux suivant l’approche de mise en œuvre. La période d’intervention s’étend de janvier 2018 à la clôture du Projet (juin 2019).
  2. Les responsabilités du consultant incluront à la fois des missions de terrain, du travail de bureau au siège du projet et une assistance à distance. Le travail de bureau portera sur le pilotage stratégique du projet et l’appui technique en matière de suivi technique incluant l*aide à la maitrise d’ouvrage orientée vers l’appropriation des infrastructures par les bénéficiaires. Le travail à distance consistera à la révision de la qualité technique et de la consistance de tous les documents de Projet à lui soumis par le FIDA pour avis. Il s’agira de la documentation liée à la mise en œuvre directe ou indirecte du processus d’implémentation des activités ciblées.  Les missions de terrain incluront les missions d’appui à la rédaction du rapport d’achèvement du Projet (courant juin 2019) et d’élaboration d’un programme quinquennal dans le secteur en support a des requêtes de financement du Gouvernement.
  3. Les missions d’appui technique auront pour objet de : i) évaluer les réalisations/progrès du Projet durant la période sous revue par rapport aux prévisions du PTBA ; ii) mettre à jour le PTBA ; iii) évaluer l’efficience du Projet dans l’atteinte des objectifs globaux ; iv) identifier et proposer les mesures de contournement des goulots d’étranglement au processus de mise en œuvre des activités du Projet ; v) revoir le processus de mise en œuvre des recommandations faites par les missions précédentes ; vi) évaluer la durabilité et la pérennité des travaux exécutés ; vii) évaluer la contribution des partenaires d’exécution ; etc.
  4. Quant à la mission d’achèvement du Projet, l’objet est en conformité avec ceux édicté par le Guide de rédaction du rapport d’achèvement du FIDA, à savoir : i) Évaluer l’efficacité et l’efficience des différentes entités gouvernementales et des prestataires de services par rapport à leurs rôles et responsabilités dans le cadre des activités de réhabilitation des périmètres irrigués ; ii) Analyser et documenter les principaux enseignements issus de la mise en œuvre du projet en rapport avec la réhabilitation des périmètres irrigués ; iii) Évaluer le niveau d’adoption (ou la possibilité) par d’autres partenaires, des approches du projet relatives à la réhabilitation des périmètres irrigués et les conditions de réplication et d’élargissement des interventions du projet à d'autres zones géographiques ; iv) Evaluer la capacité, les avantages et bénéfices générés par les interventions du Projet qui perdureront après le Projet ; v) Analyser et documenter les principales leçons issues de l’exécution du Projet en rapport avec la réhabilitation des périmètres irrigués ; vi) Faire des commentaires écrits liés à la composante / activités pertinentes pour l'aide-mémoire et le rapport d'achèvement ainsi que les annexes ; Au besoin, décrire l'approche méthodologique et développer les outils nécessaires pour collecter toute autre information requise dans le cadre d'interventions de réhabilitation des périmètres irrigués en vue de la mission de finalisation de la Phase suivante.

Détails des tâches

  1. Le consultant assumera les responsabilités suivantes :
  • Examiner tous les documents soumis à la demande de la non-objection (NO) ;
  • Suivre le processus de mise en œuvre rapide des activités ciblées par les projets ;
  • Évaluer les progrès techniques globaux réalisés dans le développement de toutes les infrastructures liées à la réhabilitation des périmètres irrigués et de l’aménagement des bassins versants ;
  • Évaluer l'approche globale adoptée au sein du Projet par l'équipe de gestion et les prestataires de services en rapport avec les aspects d'approvisionnement, de gestion des contrats, de la qualité technique et de la supervision, y compris les mécanismes d'exécution et les conseils en conséquence ;
  • Aider le Projet à identifier les aspects critiques de l'opérationnalisation de la réhabilitation des infrastructures ciblées et des conseils y relatifs ;
  • Enoncer les directives en vue de capturer et examiner les impacts préliminaires et la perception, par les bénéficiaires, des actions mises en œuvre ;
  • Aider le Projet dans la conception d’un chronogramme d'activités réaliste ;
  • Proposer des orientations visant à améliorer les processus d’exécution technique pour plus d’efficience dans les résultats obtenus ;
  • Appuyer le Projet tout au long du processus de conception pour prise en compte efficace et efficiente des questions de résilience climatique et des problèmes de durabilité ;
  • Examiner la gestion des actifs en infrastructure et leur développement durable, y compris un programme d’entretien ;
  • Examiner et (au besoin) proposer des améliorations à tous les aspects de la conception et de la mise en œuvre d'infrastructures ciblées pour leur développement ;
  • Évaluer la capacité des partenaires techniques de mise en œuvre à fournir des résultats durables ;
  • Examiner les aspects de coordination avec les interventions connexes ;
  • Documenter les meilleures pratiques et les leçons apprises dans le processus de mise en œuvre des infrastructures ciblées ;
  • Pour chaque visite sur le terrain (mission technique d'appui à la mise en œuvre): contribuer à mettre à jour du PSR ; Contribuer à l'Aide-Mémoire; Et préparer un document technique (en annexe à l'AM) à soumettre en copie électronique dans le délai indiqué;
  • Réfléchir avec l’équipe du MARNDR et du FIDA de la possibilité de la possibilité d’extension du programme ou sur l’allocation de nouvelles ressources du FIDA.

    2. Activités à réaliser

  • Sous la responsabilité du Coordonnateur du projet ou du FIDA, le consultant apportera son expertise à la réalisation des activités suivantes :
  • Analyser et revoir tous les documents techniques qui lui seront soumis sous forme de travail de bureau ;
  • Réaliser des visites de terrain dans la zone d’intervention du Projet incluant : les discussions avec les partenaires, les visites des réalisations, la collecte des données qualitatives et quantitatives, etc. ;
  • Analyser les données collectées lors des visites de terrain ;
  • Contribuer à la rédaction des AM ;
  • Mettre à jour les rapports des états de progrès du Projet (PSR) ;
  • Rédiger les notes techniques en fonction des besoins d’extension du programme ou de mobilisation d’autres ressources.

Le consultant réalisera une mission tous les 3 mois de février 2018 à la clôture du Projet en juin 2019, soit au maximum 3 missions pendant 3 trimestres du projet. La première mission sera menée conjointement avec l’équipe de supervision du FIDA et la dernière avec l’équipe d’élaboration du rapport d’achèvement du PPI-3 à titre de responsable de la revue des activités de la composante 1 "Développement de l'irrigation). La durée des missions d’appui technique sera identique à celle des missions similaires de supervision du FIDA et tourneront autour de 14 jours, n’incluant pas les jours de voyages et ceux réservés à la rédaction des rapports. La mission de clôture du Projet aura une durée de 3 semaines, n’incluant pas les jours de voyages et de rédaction du rapport final. Il en est de même pour la mission d*appui à l*élaboration d’un nouveau programme.  En fonction des besoins éventuels, des missions supplémentaires pourraient être sollicitées par le Projet.

Le projet prendra en charge les déplacements du consultant pendant la durée des missions en Haïti par la mise à disposition d’un véhicule et d’un chauffeur. De même, il l’appuiera dans l’organisation des réunions et rencontres sur le terrain auprès des associations d’irrigants et des comités locaux de sous bassins versants surplombant les périmètres d’intervention.  Il disposera aussi de tous les documents disponibles nécessaires à son travail. 

Competencies

Compétences corporatives :

  • Démontre un engagement à la mission, vision et aux valeurs des Nations Unies ;
  • Exerce un respect strict des règles, règlements et procédures des Nations Unies ;
  • Démontre une adaptabilité culturelle, genre, religion, race, nationalité et sensibilité de l'âge.

Compétences fonctionnelles :

  • Capacité d’analyse, de conceptualisation, de rédaction et de planification ;
  • Aptitude à travailler en équipe et sous pression ;
  • Aptitude à discuter;
  • Grande ouverture d’esprit;
  • Maîtrise du français;
  • Bonne connaissance des outils informatiques

 

Required Skills and Experience

  1. Le consultant/e sera un expert/e international/e détenteur d’un diplôme d’études supérieures (Bac+5), en génie civil ou en génie rural.
  2. Il doit avoir une expérience minimale de 10 ans dans les infrastructures rurales avec une connaissance approfondie de la mise en œuvre et de la gestion des infrastructures sociales et socioéconomiques réalisées par des projets de développement.
  3. Ill devra démontrer par ailleurs par rapport à des mandats d’une bonne connaissance du contexte   d’exécution des projets de développement financés par des bailleurs internationaux dont le FIDA.
  4. Il devra en outre avoir au moins une expérience dans le domaine de la rédaction des rapports d’achèvement de projets financés par le FIDA et/ou la FAO.
  5. Il devra effectuer déjà des missions en Haïti.

Le dossier de soumission sera constitué d’une offre technique et une offre financière.

L’offre technique comprendra :

  • Curriculum vitae et expérience pertinente dans le domaine avec copies des principales attestations ;
  • L’approche méthodologique envisagée, conformément aux TDR, comprenant une proposition de programme indicatif des missions et des activités prévues.

Le Consultant international présentera dans le meme document une offre financière en mentionnant le montant des honoraires par jour presté et des frais remboursables qu’impliquerait la réalisation des missions et d’autres activités prévues au niveau des termes de référence.